Ne
prenez pas la vie trop au sérieux.
Après
tout, personne n’en sort vivant, de toute façon.
Phoebe
Traeger
Maddie
Moore a tout perdu ou presque : son mec, son job, et sa mère,
Phoebe, qu’elle n’a jamais vraiment connue. Tout ce qu’il lui
reste, c’est un ego en miettes, un goût prononcé pour les chips
au vinaigre et un tiers de l’héritage que Phoebe a laissé à ses
trois filles : un petit hôtel qui a vu des jours meilleurs, situé à
Lucky Harbor. Alors que Tara et Chloe, ses deux demi-sœurs, ont hâte
de vendre la propriété pour retourner à leur petite vie, Maddie se
surprend à envisager un avenir dans cette petite ville située en
bordure du Pacifique. La présence de l’irrésistible Jax, à qui
elle a confié la rénovation de l’hôtel, y est sans doute pour
quelque chose. En effet, celui- ci semble bien décidé à réveiller
son cœur…
J'ai
adoré !!!!!
Lu
en vacances. Je trouve que c'était la lecture idéale.
Il
s'agit d'une découverte. On reste certes dans des situations très convenues mais quand c'est bien fait : on ne boude pas son
plaisir !
Et
j'en ai eu tout plein!
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Moins
de cinq minutes plus tard, il l’avait équipée de pied en cap et
armée d’une hache. Désignant l’énorme pile de rondins qu’il
avait débitée dans le pin qui s’était abattu quelques jours plus
tôt, il dit :
—Vas
-y, lâche-toi.
Avec
un sourire à la fois crispé et reconnaissant, elle agrippa le
manche de la hache. Pourtant, au moment de se lancer, elle eut un
instant d’hésitation.
—Il
y a un problème ?
—Ça
me fait bizarre que tu me regardes, dit-elle avec un air d’excuse.
—Je
suis un voyeur.
Elle
roula des yeux et écarta une mèche de cheveux de son visage.
—Je
sais que c’est idiot, mais je crois que je préférerais faire ça
en solo... J’ai l’habitude de me débrouiller toute seule,
dit-elle après une pause.
—Le
solo, c’est dépassé. Tu devrais peut-être changer de tactique.
Pas
faux. Elle lui fit signe de reculer un peu.
—Vas-y,
attaque !
Trinity
dans Matrix, décida-t-elle. Tout à fait le genre de force
quelle cherchait. Elle se balança un instant sur ses hanches pour se
mettre en position, puis tenta de soulever la hache. Au lieu de voler
dans les airs au ralenti comme dans Matrix, l’outil bougea à
peine. Nom d’un chien, que ce truc était lourd !
—Mets-y
tout ton poids.
Un
peu agacée, elle se tourna vers Jax.
—Tu
devrais peut-être me montrer comment on s’y prend.
—Bien
sûr.
Il
s’approcha, bougeant avec cette grâce innée et décontractée,
dont il était coutumier, en dépit de la lourde ceinture qui lui
ceignait les reins. Il portait un Levi’s troué à la cuisse et au
genou, ainsi qu’une chemise de flanelle ouverte sur un tee-shirt de
la même couleur que ses yeux.
Leurs
doigts entrèrent en contact quand il lui prit la hache des mains, et
il posa sa paume ouverte sur le ventre de Maddie, l’écartant
doucement pour qu’elle se mette hors de portée. Comme chaque fois
qu’il la touchait, une vague de chaleur la submergea, et, pendant
quelques secondes, elle ferma les yeux.
Elle
aurait dû opter pour le sexe. Note pour plus tard:toujours
préférer le sexe au travail physique.
—Il
n’est pas trop tard, dit-il d’une voix presque inaudible.
Craignant
de se trahir, Maddie ne répondit pas. À la place, elle désigna un
rondin de bois. Avec un sourire complice, il souleva la hache et
l’abattit. Il faisait jouer ses muscles avec une aisance qui
confondit la jeune femme. Jax fendit le bois pendant cinq minutes
sans discontinuer, avant de s’interrompre pour ôter sa chemise
d’un rapide mouvement d’épaules et de remonter les manches de
son tee-shirt au-dessus des coudes.
—Tu
es prête à essayer ? demanda-t-il.
Ah,
non! Pas tant que je peux me délecter du spectacle. Elle lui
adressa un petit signe encourageant.
—Ça
m’aide beaucoup de te voir faire. Continue.
Il
lui décocha un regard amusé et se retourna vers le tas de bois.
—Euh,
Jax?
Il
la regarda par-dessus son épaule.
—Je
te trouve... (Super
sexy.) un
peu rouge. Tu dois avoir chaud. Tu ferais mieux de retirer ton
tee-shirt.
—Tu
crois?
Oh,
oui. La gorge trop nouée pour parler, elle se contenta de
hocher la tête.
Jax
esquissa un sourire puis, sans rien dire, se débarrassa de son
tee-shirt.
A
présent, il se tenait devant elle, simplement vêtu de ce jean lui
tombant sur les hanches et de sa ceinture à outils ; une sueur
légère couvrait son torse nu.
—C’est
beaucoup mieux, bredouilla-t-elle, l’œil rivé sur ses tatouages.
Grand
Dieu, de quel droit était-il si beau ? C’était injuste envers
tous les autres hommes de la planète.
Retournant
à sa tâche, il fendit une bonne pile de bois. Les jambes
flageolantes, Maddie s’écarta un peu pour aller s’asseoir sur un
large rondin. Quelques minutes plus tard, Tara apparut, chargée d’un
plateau sur lequel elle avait, en signe de paix, disposé des verres
et du thé glacé.
—Doux
Jésus, ayez pitié, souffla-t-elle, incapable de détacher son
regard de Jax.
Elle
se laissa tomber à côté de Maddie.
Toutes
deux demeurèrent côte à côte en silence, contemplant Jax comme
s’il s’agissait d’un héros de cinéma. Enfin, il s’arrêta
et, après les avoir longuement dévisagées, il essuya du revers de
la main la sueur qui lui coulait du front et annonça :
—A
votre tour, mesdames.
Tara
bondit sur ses pieds.
—Oh,
non, pas moi, chéri. J’ai quelque chose sur le feu, dit-elle en
faisant un geste vague de la main en direction de la maison. Finissez
le thé, il y en a encore plein.
Puis
elle disparut.
Il
se pencha au-dessus d’elle pour déboucler sa ceinture et la serrer
quelques instants avec force contre lui. Puis il la souleva dans ses
bras.
—Je
peux marcher, dit-elle sans esquisser le moindre geste pour le faire.
—Fais
semblant de croire que je suis encore un super-héros.
Avec
un soupir, elle lui passa les bras autour du cou et enfouit son
visage dans son cou pour se repaître de son odeur. Sa gorge irritée
se serra.
Il
lui avait manqué. Frissonnante, elle garda les yeux fermés tandis
qu’il ouvrait la porte et lançait quelques mots à voix basse à
la chienne probablement endormie. Une minute plus tard, il reposait
Maddie doucement par terre.
Sous
ses pieds toujours nus, elle sentit du carrelage, délicieusement
tiède grâce au chauffage par le sol qu’avait installé Jax.
Sans
la lâcher complètement, celui-ci se pencha un instant, et un bruit
d’eau qui coule parvint aux oreilles de Maddie. Il venait de mettre
la douche en route.
—Tu
trembles, lui dit-il.
—Je
crois que c’est plutôt toi.
—C’est
possible.
Ouvrant
les yeux, elle vit qu’il la regardait, les yeux emplis
d’inquiétude.
—Imagines-tu
à quelle vitesse ce feu s’est propagé ? demanda-t-il. C’est un
véritable miracle que vous vous en soyez tirées, toutes les trois.
(Il se passa une main sur les yeux.) Seigneur, Maddie, si tu ne
t’étais pas réveillée à temps...
L’émotion
qui transparaissait dans sa voix bouleversa Maddie.
—Je
me suis réveillée à temps, murmura-t-elle en lui tendant les bras.
Je vais bien, Jax. Regarde-moi : apparemment, je suis indestructible.
—Résistante,
dit Jax en lui relevant le menton pour la dévisager d’un air
impénétrable. Tu es forte, généreuse, et résistante.
—Grave
cet endroit dans ta mémoire, dit-il d’une voix rauque.
Souviens-toi de nous, à cet emplacement exact.
—Tu
veux dire, ici, dans cette pièce ? Nous deux, tout transpirants ?
Il
lui mordilla le lobe de l’oreille, et elle frémit.
—Chaque
fois que tu fais un pas en avant, tu en fais deux en arrière,
dit-il. C’est trop bête.
Il
la fit pivoter entre ses bras et effleura ses lèvres avant de
l’attirer contre lui et de planter son regard dans le sien.
—N’oublie
pas cet endroit. Il est à nous.
Cette
fois, il parlait sérieusement, sans la moindre trace de provocation.
Il
lui était attaché, il l’aimait bien juste comme elle était.
Maddie rattrapa Jax au moment où il allait partir, et elle se serra
contre lui.
—Je
n’oublierai pas.
Alors,
elle l’embrassa, et le grognement que ce baiser arracha à Jax la
combla. Elle se délecta de la façon dont il l’étreignit en
retour, et du goût acidulé que le thé avait laissé sur sa langue
brûlante. La masse solide de son corps plaqué au sien lui faisait
tourner la tête. Elle avait envie de tout oublier : la liste des
choses qu’elle avait à faire, la présence de Tara dans la petite
maison, le chien qui voulait entrer, tout.
—Il
faut qu’on y aille, dit-elle.
—Oui,
répondit-il sans conviction.
Maddie
lâcha son sweat-shirt et s’abandonna au moment présent, oubliant
les dangers futurs. Elle enlaça Jax et s’abandonna à cette
intimité partagée, à cet homme qui l’accueillait.
Jax
prit les choses en main et, avec un léger râle d’impatience, il
la fit reculer jusqu’au mur. Il passa son pouce sur les tétons
érigés qui menaçaient de transpercer le tissu du débardeur.
—Mon
dieu, que tu es douce, soupira-t-il. Douce, chaude et parfaite. J’ai
envie de te caresser encore, Maddie, mieux que ça.
Glissant
les mains sous le haut de la jeune femme, il le remonta sur son
ventre, tandis que, des lèvres, il parcourait la ligne de son cou et
le creux de ses épaules, avant de promener sa langue le long de la
dentelle de son soutien-gorge jusqu’à la pointe de ses seins.
Quand il vint plaquer son bassin contre celui de Maddie, elle sentit
son érection, ce qui l’excita au-delà des mots.
—Jax.
—Je
sais, j’ai trop envie de toi.
Dégageant
les seins de Maddie des bonnets de son soutien-gorge, il en lécha la
peau nue. La jeune femme s’agrippa à son biceps et cambra les
reins.
—Et
ce n’est rien de le dire, murmura-t-il en attrapant ses fesses à
pleines mains.
Il
s’apprêtait à déboutonner le jean de Maddie quand un nouvel
aboiement retentit.
Leurs
regards se croisèrent, et Jax poussa un soupir de frustration.
—On
peut reconnaître qu’elle a un certain sens de l’à-propos.
Quand
il s’écarta de Maddie, tous deux étaient hors d’haleine, les
yeux brillants de désir inassouvi.
Il
la voulait. Encore. Toujours. Rien n’y faisait.
—Notre
endroit. N’oublie pas, répéta-t-il d’une voix douce mais ferme
avant de s’en aller.
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