—Tu
as bien fait de partir hier soir, dit-il au bout d'un moment.
Tiens !
Une bonne baffe pour te remettre les idées en place.
— Ravie
de t'avoir rendu service, rétorqua-t-elle d'un ton acerbe.
— Parce
que j'aurais pu tomber amoureux de toi.
Fils d'un serial killer, le
détective Thomas "Veck" DelVecchio Junior a grandi
dans
l'ombre du Mal. A présent, à la frontière entre son devoir de
citoyen et des punitions aveugles, il fait amende honorable pour les
actes de son père... Tout en combattant ses propres démons.
Assignée à la surveillance de Veck, Sophia Reilly des affaires internes éprouve puir lui un intérêt professionnel et personnel. Et Veck et Sophia ont un autre lien : Jim Heron, un étranger mystérieux aux trop nombreuses réponses... A des questions vraiment très mortelles.
Lorsque Veck et Sophia sont entrainés dans une bataille ultime entre le Bien et le Mal, leur sauveur d'ange déchu est le seul élément qui s'oppose entre eux et la damnation éternelle...
Assignée à la surveillance de Veck, Sophia Reilly des affaires internes éprouve puir lui un intérêt professionnel et personnel. Et Veck et Sophia ont un autre lien : Jim Heron, un étranger mystérieux aux trop nombreuses réponses... A des questions vraiment très mortelles.
Lorsque Veck et Sophia sont entrainés dans une bataille ultime entre le Bien et le Mal, leur sauveur d'ange déchu est le seul élément qui s'oppose entre eux et la damnation éternelle...
J'ai du mal à être
objective quand on parle de JR Ward. Disons que pour moi c'est une
référence en la matière sinon la référence !
Je
trouve que cette série fonctionne un peu comme la confrérie de la
dague noire en matière d'addiction. Le premier tome t'accroche, le
deuxième te captive et là pour le troisième je suis accroc !
Jim,
il me fait craquer de plus en plus . Je pense que je vais commencer
le quatrième sans perdre de temps !
J'ai
seulement regretté que Héron ne rencontre pas de nouveau Sissy.
Leur relation me plaît énormément.
—Je
veux que tu me révèles qui est la prochaine âme.
Intéressant.
—Dois-je
comprendre que Nigel t'a rembarré quand tu lui as posé la
question ?
—Je
n'ai pas dit ça.
—Eh
bien, j'ai du mal à croire que tu sois venu me voir en premier,
maugréa-t-elle d'un ton amer. Et tu crois vraiment que je vais te le
dire ?
— Ouais.
Elle
éclata de rire.
—Tu
devrais me connaître, depuis le temps.
— Oui.
Et je sais que tu vas parler.
—Et
pourquoi diable...
Il
leva la main vers son torse puissant, puis la baissa lentement, très
lentement, jusqu'à son entrejambe...
Divine
déglutit avec difficulté, sa gorge se nouant lorsqu'il saisit son
sexe.
—J'ai
ce que tu veux, dit-il d'une voix rauque. Et vice versa.
Hum...
Elle le voulait, oui, mais là, c'était encore mieux que s'il avait
partagé son désir. Il allait se forcer à lui faire l'amour pour
obtenir des informations... et tout ça à la vue de sa chère et
tendre Sissy.
Scrutant
son mur, Divine trouva l'âme dont il se souciait tant. Par la simple
force de sa volonté, elle fit descendre la jeune femme, puis
s'appuya contre la table.
—Qu'est-ce
que tu proposes au juste ?
— Dis-moi
de qui il s'agit et je te baise.
—Fais-moi
l'amour.
— Ce
sera juste de la baise. Crois-moi.
—Ça
revient au même. Mais je ne suis pas sûre de vouloir. (Un mensonge
éhonté.) C'est une information très précieuse.
—Et
tu sais de quoi je suis capable.
Oh,
oui, elle le savait. Et elle le voulait encore. Le voulait pour
toujours.
—Très
bien, dit-elle. Je vais te le dire, mais en échange, tu te donneras
à moi au gré de mes envies. Tu seras à ma disposition.
De
nouveau, il plissa les yeux, ses pupilles se réduisant à deux
fentes qui lui donnaient l'air d'un prédateur.
Un
silence absolu s'instaura durant lequel Divine ne céda pas. Heron
finirait par accepter, et paradoxalement, ce serait grâce à
l'entremise de Nigel, ce snobinard coincé, si respectueux des
règles. Si l'archange lui avait révélé le nom de l'âme en jeu,
ce merveilleux sacrifice n'aurait jamais pu avoir lieu.
—
D'accord.
Divine
ébaucha un sourire...
—À
une condition, ajouta-t-il. (La démone se rembrunit.) Je vais te
baiser maintenant et tu me donneras le nom. Ensuite, on vérifiera si
c'est le bon. Et à la fin de cette manche, si tu ne m'as pas
menti... tu m'auras pour toi. A ta guise.
Divine
émit un grognement. Saloperie de libre arbitre. Si
elle pouvait le posséder purement et simplement, il n'aurait pas son
mot à dire. Mais ce n'était pas si simple.
Mais
elle finirait par trouver une ruse. Une façon d'altérer la vérité
de manière à induire Jim en erreur tout en obtenant ce qu'elle
voulait.
—Marché
conclu ? s'enquit-il.
S'avançant
vers lui, elle jeta un coup d'œil par-dessus l'épaule de Heron en
direction de la mince silhouette qu'elle avait rapprochée afin de la
placer aux premières loges du spectacle sur le point de commencer.
Divine
se hissa sur la pointe des pieds pour se plaquer contre le corps
vigoureux de Heron, sentant les muscles de l'ange durs comme de
l'acier.
— Enlève
ton pantalon, murmura-t-elle à son oreille.
—Marché
conclu, oui ou non ?
Heron
demeurait inflexible, capable de la repousser d'un geste, si proche
et pourtant inaccessible.
Mais,
comme il l'avait dit, ils possédaient chacun ce que l'autre
désirait.
— Retire
ton pantalon. (Elle recula, prête à savourer la scène.) Fais-le
lentement... Et oui, marché conclu.
Veck
savait qu'il ne devait pas répondre à sa coéquipière, encore
moins se tenir si près d'elle. Le plus raisonnable aurait été de
nettoyer le désastre qu'il avait causé dans la cuisine, au lieu
d'en créer un autre.
Mais
il avait remarqué la façon dont elle l'avait couvé du regard et lu
le désir sur son visage. Surprenant ? Oui. Agréable ?
Peut-être, si des actes suivaient.
Le
problème, c'est que ce n'était pas le genre de bêtise que l'on
pouvait rattraper avec de l'eau chaude et du détergent.
—Quoi ?
murmura-t-elle.
—Je
veux...
Le
mot était si grossier qu'il le garda pour lui.
— Dis-le.
Il
se pencha et approcha les lèvres de son oreille.
—Tu
sais très bien ce que je veux.
— Et
je veux que tu le dises.
—Tu
en es sûre ? Ce n'est pas très convenable.
Avant
qu'il ait pu reculer, elle tendit les bras et posa les mains sur ses
hanches. Le contact était aussi léger qu'une plume, pourtant il
sentit une chaleur le traverser comme une décharge électrique. Et
une chose était sûre : si elle l'attirait vers lui, elle
allait deviner ce qu'il avait en tête.
Elle
resserra son étreinte.
—
Dis-le-moi.
—Je
veux te baiser, lança-t-il d'une voix gutturale.
Lorsqu'elle
poussa un petit gémissement, il poursuivit.
—Je
veux te voir nue. Sous moi. Et je veux être en toi. (Il se pencha et
fit courir sa bouche le long de son cou.) Mais toi qui es spécialiste
des conflits d'intérêts, tu connais toutes les raisons qui font que
c'est une mauvaise idée.
Elle
aurait dû s'écarter. Ou lui, reculer.
Aucun
des deux ne bougea.
Merde,
il ne maîtrisait plus son corps, son érection se tendant contre son
pantalon, exigeant d'être libérée. Ce qui signifiait que s'ils
devaient s'arrêter là, ce serait à elle de prendre les devants.
—Gifle-moi,
grogna-t-il. Repousse-moi... nom de Dieu, enferme-toi dans la salle
de bains. Parce que sinon, je vais...
—Embrasse-moi.
Seigneur,
cette intonation... C'était un ordre. Et qui était-il pour désobéir
à un ordre ? Surtout venant de sa supérieure ?
Veck
s'approcha de Reilly et passa le bras autour de sa taille. D'un geste
brusque et impatient, il la serra contre lui. Puis il ôta le
chouchou de Reilly et le jeta au sol.
Elle
était si désirable avec ses cheveux cuivrés qui lui tombaient en
cascade sur les épaules, comme une invitation à les empoigner.
Il
lui agrippa la nuque, conscient qu'il la dominait et la tenait comme
s'il allait la plaquer sur la table pour s'agenouiller entre ses
jambes et se délecter de son sexe.
Mais
après tout, c'était bien son intention.
—Je
suis désolé, dit-il, s'excusant non seulement pour ce qu'il
s'apprêtait à faire, mais aussi pour toutes les saloperies qui lui
passaient par la tête, toutes les positions qu'il voulait essayer
avec elle.
Et
là, il scella leur destin par un baiser.
Ses
lèvres étaient douces sous les siennes, tout comme ses seins
pressés contre son torse et ses hanches contre sa queue...
Elle
était suave et ardente à la fois, et il mourait d'envie de plonger
dans sa chaleur pour s'y noyer. Il bascula le bassin, et son membre
se tendit douloureusement. Pourtant, en son for intérieur, il savait
que ce n'était pas une bonne idée, et pas uniquement à cause du
conflit d'intérêts: malgré tous ses efforts pour faire semblant
d'être redevenu normal, il était encore bouleversé par les
événements de la veille dans la forêt et l'annonce de l'exécution
de son père.
Et
il craignait de se servir de Reilly comme d'un moyen pour panser ses
blessures...
Ce
fut sa dernière pensée logique et décente.
Il
l'embrassa à pleine bouche et resserra son étreinte, le bas du
corps cambré, la pression et les frottements sur sa queue augmentant
son excitation. Mais ce fut encore pire quand il sentit le frisson
qui parcourut Reilly. Elle était aussi fiévreuse que lui, brûlante
de désir, surtout lorsqu'elle enfonça les ongles dans son épaule
et écarta les cuisses pour le laisser s'insinuer entre elles.
Jurant
dans sa barbe, il la fit pivoter et l'allongea sur la table, au
milieu des
documents
imprimés. S'imaginant les jambes de Reilly nouées autour de ses
épaules et sa propre langue léchant son sexe, il se dit qu'elle
devrait attendre un peu avant d'être prise comme il le lui avait
promis.
Il
avait d'autres plaisirs à lui offrir auparavant.
Il
fit descendre sa main le long de la cuisse de Reilly et lui souleva
le genou pour venir se frotter encore plus près de l'endroit où il
rêvait de s'enfoncer. Rompant leur baiser, il enfouit le visage dans
son cou.
—
Laisse-moi
te voir, grogna-t-il contre sa gorge. Laisse-moi...
Te
pénétrer, conclut une autre voix.
D'un
coup, il perdit le rythme, s'arracha à la spirale du désir et leva
les yeux. Son cœur battait toujours la chamade, mais pour une autre
raison.
—
Qu'est-ce
qui se passe ? demanda-t-elle.
Il
balaya la pièce du regard, guettant une silhouette qui s'enfuirait
en courant, le grincement du plancher ou d'une porte, voire une ombre
les épiant par la fenêtre. Rien.
Au
bout d'un moment, son taux d'adrénaline redescendit, et Veck revint
au présent.
Peut-être
avait-il pensé à voix haute. Ce qui, vu ce qui s'était passé la
veille avec Kroner, n'améliora pas son humeur.
Elle
tendit la main et lui effleura la joue.
—Ça
va ?
—Non.
(Il reporta son attention sur le visage de Reilly. Sentit son corps
sous le sien. Entendit sa respiration saccadée.) Mais je ne veux pas
m'arrêter. Tu me fais me sentir vivant, et c'est exactement ce dont
j'ai besoin en ce moment. J'ai besoin de toi... là, tout de suite.
Elle
ne ressemblait pas aux autres femmes qu'il avait connues : son
regard intelligent lisait en lui comme dans un livre. Bon sang, il
s'était retrouvé nu dès l'instant où il l'avait rencontrée, et
ça aurait dû le faire fuir. Au lieu de cela, il la désirait comme
un fou.
—Alors,
prends-moi, dit-elle en dégageant son chemisier de sa jupe.
Il
ne lui laissa pas une fraction de seconde pour changer d'avis :
comme tout à l'heure avec sa bouche, il se jeta sur sa peau chaude
et glissa les mains sous l'échancrure de ses habits. Et là, les
boutons s'ouvrirent les uns après les autres, comme s'ils avaient le
même objectif que lui : éliminer tout obstacle.
Il
se cambra quand le dernier céda... Nom de Dieu.
De
la dentelle. De la dentelle rouge et affriolante sur deux seins aux
proportions parfaites.
À
travers les interstices du tissu, il voyait ses tétons tendus.
—Je
l'ai acheté aujourd'hui. Il te plaît ? demanda-t-elle d'une
voix rauque.
—Pas
mal. (Il se racla La gorge.) Pas mal du tout. Mais ce qu'il y a en
dessous est encore plus sexy.
D'un
geste lent et gracieux, elle fit courir les doigts le long des fines
bretelles... puis descendit jusqu'aux pointes durcies qui,
lorsqu'elle s'arc-bouta, implorèrent l'attention de son amant.
Poussant
un grognement, il remonta la jupe de sa partenaire et se glissa entre
ses jambes, les écartant avec ses hanches. À travers le
soutien-gorge, il happa ses tétons entre ses lèvres, sentant le
frottement de la dentelle contre sa langue, mais aussi le goût
enivrant de sa peau rose et ferme.
Il
ne lui fallut pas longtemps avant d'être gagné par la frustration.
D'un
coup sec, il tira sur le bonnet, dévoilant le bout du sein.
— Bon
sang..., s'exclama-t-il. Tu es si...
Reilly
n'était pas intéressée par son bavardage : elle agrippa sa
nuque et lui plaqua la bouche contre sa poitrine. Tandis qu'il la
couvrait de baisers, elle se redressa sur la table, et ce mouvement,
ces sursauts d'impatience et de désir, firent perdre à Veck le peu
de retenue qu'il lui restait. En un éclair, il prit le contrôle et
passa une main sous elle pour la soulever davantage tandis qu'il
glissait l'autre entre ses cuisses, vers cette source de chaleur qui
irradiait sous son collant et sa culotte.
Il
titilla son sexe, sa paume frottant contre son entrejambe...
—Veck !
Elle
avait prononcé son nom comme si elle le suppliait de lui donner
encore plus de plaisir. Et il s'exécuterait volontiers. Avec ses
dents, il retira l'autre moitié du soutien-gorge pour s'occuper du
second téton.
Mais
ce n'était toujours pas suffisant. Il mourait d'envie de s'allonger
sur elle, de sentir le contact de sa peau nue.
Elle
poussa un long gémissement, comme pour lui signifier qu'elle aussi
n'attendait que ça.
Seigneur,
ils allaient le faire. Ils allaient vraiment faire l'amour.
Reilly
était totalement soumise à Veck.
Elle
s'était attendue à être dominée, mais pas à s'abandonner ainsi.
Certes, elle sentait qu'à la moindre gêne de sa part il
s'arrêterait aussitôt. Mais ça n'expliquait pas tout. C'était
aussi sa manière de la toucher, sa confiance en lui, sa force,
l'érotisme qui émanait de sa personne et de son regard brûlant.
Il
était évident qu'il avait un don inné pour le sexe... et qu'il
l'avait développé au fil des années.
Soudain,
comme s'il lisait dans ses pensées, il leva la tête vers elle et la
dévisagea pendant qu'il agaçait son téton avec la langue... et
quand il plissa les yeux, elle sut qu'il voulait qu'elle le regarde.
Oh,
bon sang, quelle vision. Il avait abaissé l'autre bonnet de
son soutien-gorge et la léchait, tandis qu'il faisait aller et venir
sa main contre son sexe. Il était si massif. Son membre long, épais,
frottait contre l'intérieur de ses cuisses. Ses épaules étaient si
larges qu'elles lui obstruaient la vue, et le bas de son corps
emplissait tout l'espace entre ses jambes écartées.
Ses
seins désormais exposés, son chemisier grand ouvert, et sa jupe
remontée autour de sa taille, la suite logique consistait à la
libérer du fin sous-vêtement de nylon qui lui couvrait les fesses.
Elle souleva le bassin de la table et plongea les pouces sous la
ceinture élastique pour faire descendre le collant.
—Je
prends le relais, dit Veck en reculant, le feu couvant dans ses yeux
mi-clos, un sourire sensuel aux lèvres.
Elle
remonta les genoux pour lui faciliter la tâche tandis qu'il la
dénudait d'un geste lent. Et ce ne fut qu'au moment où le tissu
soyeux glissa sur ses pieds qu'elle se demanda jusqu'où ils iraient.
Allait-elle vraiment se donner à lui ?
Si
la réponse était « oui », alors il était temps de
considérer certains détails pratiques.
Sauf
que parler de préservatif risquait de casser l'ambiance. A présent,
elle comprenait pourquoi les gens prenaient des décisions stupides
quand il s'agissait de sexe. Tout ce qui importait vraiment, qui la
tourmenterait après ces instants intenses, qu'elle devrait supporter
jusqu'à la fin de sa vie... n'était rien de plus que des échos
lointains qu'elle pouvait à peine entendre, prononcés dans une
langue inconnue.
La
raison étouffée par cinq mille ans d'évolution.
Soudain,
Veck captura la bouche de Reilly et l'embrassa avec fougue tandis que
ses mains s'aventuraient vers...
Quand
il lui effleura l'intérieur des cuisses, un juron s'échappa de la
gorge de Reilly, une vibration plutôt qu'un bruit...
—Veck !
aboya-t-elle de nouveau alors qu'il s'approchait du petit triangle de
tissu satiné.
Il
prit soin d'exercer juste assez de pression sur cet endroit sensible,
décrivant de petits cercles du bout des doigts, et elle s'abandonna
à ses caresses expertes, le corps tendu comme un arc.
Au
diable sa culotte, elle ne voulait plus rien entre eux. Et pourtant
le frottement de la couture lui procurait une délicieuse sensation
tandis qu'il la dévorait de baisers, au point qu'elle avait
l'impression qu'il était partout à la fois, qu'il la cernait, qu'il
s'emparait d'elle, même si la fusion n'était pas encore totale.
Soudain,
il se redressa et colla les hanches contre son sexe. Puis il cambra
le bassin et se frotta contre elle, son membre caressant son
intimité, ses yeux rivés sur l'union de leurs deux corps.
Brûlant
de la posséder, son visage s'était assombri, son flegme avait
disparu, et son masque glacial avait volé en éclats sous l'effet du
désir qui se lisait sur sa mâchoire crispée.
Ils
allaient le faire, se dit-elle.
Cette
prise de conscience fut un véritable choc. Toutes les décisions
qu'elle prenait dans sa vie étaient dictées par des considérations
morales. Et pourtant, elle n'allait pas mettre fin à ce moment alors
qu'il était clairement à l'opposé de la vertu.
Toutefois,
ils prendraient leurs précautions, même s'ils n'allaient pas faire
l'amour dans un lit. Cette table faisait très bien l'affaire.
Mais
avant, elle voulait sentir le contact de sa peau nue.
Elle
fit glisser la main entre leurs corps et...
— Oh,
putain, s'exclama Veck en baissant brusquement la tête.
Il
lui ôtait les mots de la bouche : son membre était encore plus
gros qu'elle ne l'avait imaginé et il tressaillait dans sa paume...
La
sonnette de la porte d'entrée retentit comme un coup de feu.
Et
pourtant, l'espace d'un instant, elle ne parvint pas à comprendre de
quoi il s'agissait, ni pourquoi elle devrait s'en soucier.
Veck
fut le premier à se ressaisir.
—La
pizza.
—Quoi ?
Avec
logique, il tendit vite le bras et éteignit la lumière pour éviter
que le livreur ne les surprenne en pleine action. Puis, d'un geste
leste, il rassembla les pans du chemisier de Reilly, descendit le bas
de sa jupe et rajusta son érection qui formait une bosse énorme
dans son pantalon.
—Je
m'en occupe, dit-il d'une voix posée.
Comme
si rien ne s'était passé. Rien du tout.
Tandis
qu'il quittait la pièce, Reilly se releva lentement, prise de
vertiges et tremblante. Voir Veck se reprendre si rapidement lui
donnait l'impression d'avoir totalement perdu la tête. Elle se
laissa glisser de la table et les copies de l'affaire Barten
tombèrent par terre.
Les
pages éparpillées formaient un tapis sous ses pieds, et quand elle
les contempla, l'ampleur de son égarement lui apparut soudain : de
l'autre côté de la ville, une famille entière pleurait la perte
d'une jeune fille, et au lieu de se concentrer sur la douleur de ces
gens et son travail... elle s'apprêtait à coucher avec un homme
dont elle n'aurait pas dû s'approcher à moins de dix mètres.
En
matière de conflit d'intérêts, elle n'aurait pas pu rêver mieux.
Reboutonnant
son chemisier à la hâte, elle se pencha pour ramasser le rapport.
Lorsque ses cheveux lui brouillèrent la vue, elle se demanda où
pouvait bien être passé son chouchou.
Allez
savoir.
Coinçant
les mèches ébouriffées derrière ses oreilles, elle rassembla les
pages avec soin et les remit dans le bon ordre, séparant le tout en
deux tas : un pour elle, l'autre pour Veck.
Voilà.
Séparés, comme Veck et elle auraient dû le rester.
Avait-elle
perdu la tête ?
Dans
le couloir, elle entendit l'inspecteur prononcer un « merci »,
fermer la porte et revenir en direction de la cuisine.
Se
redressant d'un bond, elle posa les deux piles sur la table et garda
les yeux baissés. Elle ne pouvait pas le regarder en face. Pour
l'heure, c'était au-dessus de ses forces.
—Je
crois que tu devrais partir.
Sa
voix paraissait bizarre, mais après tout, elle se sentait bizarre.
—
D'accord.
Je vais appeler un taxi.
Et
merde. Sa moto était restée au commissariat.
Étouffant
un juron, elle murmura :
—Attends,
je vais te raccompagner...
—Non,
je préfère prendre un taxi.
Elle
acquiesça et effleura la première page du rapport... juste à
l'endroit où figuraient l'état civil de Sissy ainsi que la date de
sa disparition.
—On
verra ça demain.
—Oui.
(Il enfila son blouson, et le frottement de ses habits lui parut
aussi strident que la sonnette de l'entrée.) Je suis désolé.
Elle
croisa les bras et acquiesça de nouveau.
— Oui,
moi aussi. Je ne sais pas ce qui m'a pris.
En
revanche, elle savait très bien qui l'aurait prise si le livreur ne
les avait pas interrompus.
Quelques
instants plus tard, il avait disparu et refermé la porte derrière
lui sans un bruit.
Quand
elle se décida à jeter un coup d'œil par-dessus son épaule, elle
ne vit que la pizza sur le comptoir. Malheureusement, cette
mésaventure lui avait coupé l'appétit et le carton atterrit
directement dans le réfrigérateur.
En
sortant de la cuisine, elle longea la table et trouva son collant
abandonné sur le dossier d'une chaise. Son chouchou, quant à lui,
traînait par terre, au-dessous de la voûte menant à la petite
salle à manger. Quand elle se pencha pour le ramasser, elle tomba
nez à nez avec les sacs de lingerie.
Et
sentit que son soutien-gorge n'était pas du tout à la bonne place.
Lâchant
un chapelet de jurons, elle rajusta les bonnets, puis se dirigea vers
l'escalier en se promettant de porter ses bons vieux sous-vêtements
en coton pour se rendre au travail le lendemain matin.
—J'ai
envie de vous embrasser.
—Je
sais.
Il
s'esclaffa.
— C'est
si évident ?
— Non...
Moi aussi, j'en ai envie.
Alors,
tourne la tête, songea-t-il. Tu n'as qu'à tourner
la tête et je me charge du reste.
La
pluie crépitait. Les essuie-glaces balayaient les gouttes. Le moteur
ronflait.
Elle
tourna la tête et contempla la bouche de Veck.
—Je
le veux vraiment.
Veck
se pencha vers elle et leurs bouches s'unirent en un lent et
langoureux baiser. Quand sa langue caressa la sienne, il avait bien
conscience de vouloir autre chose qu'une simple partie de jambes en
l'air. Mais s'il avait dû nommer ce que c'était, il n'aurait pas
trouvé les mots. Finalement, ce n'était pas important. Pas à cet
Instant, dans cette voiture, à l'abri de l'orage.
Ce
dont ils avaient tous les deux besoin n'avait rien avoir avec des
paroles.
Seigneur,
elle était si douce. Sa peau, ses cheveux, son parfum... mais
c'était sa force de caractère qui l'attirait plus que tout. Le fait
qu'elle ait surmonté ce drame, qu'elle soit en paix avec elle-même
et ses origines, l'emplissait d'une profonde admiration.
Et
ça, c'était encore plus excitant que n'importe quelle parure en
dentelle.
Il
voulut se rapprocher d'elle, mais le volant s'enfonça dans ses côtes
et l'immobilisa. Le mâle en lui grogna lorsqu'il opéra une nouvelle
tentative, qui le mena bien loin de là où il voulait se retrouver.
C'est-à-dire
nu au-dessus d'elle.
Poussant
un juron, il se renversa dans son siège. La lumière des phares
projetée sur la porte du garage éclairait son merveilleux visage et
les gouttes de pluie sur le pare-brise formaient des ombres sur sa
peau, balayées comme des larmes par les essuie-glaces.
Il
songea à elle, à sa famille, à leur bonheur et à leur sérénité.
Il
songea à elle. Point barre.
—Au
revoir, dit-il soudain.
Sans
attendre, Veck descendit de voiture et fonça vers l'entrée de sa
maison, non pas à cause de la tempête, mais parce qu'il voyait trop
clair en lui.
—Attendez !
s'écria-t-elle alors qu'il sortait ses clés.
—
Retournez
dans la voiture, marmonna-t-il d'une voix rude.
Elle
se précipita vers lui en secouant la tête.
—Je
ne veux pas.
Sur
ce, elle leva la main et la tendit en direction de la berline, puis
appuya sur la télécommande pour activer le verrouillage centralisé.
Veck
ferma les yeux et laissa tomber la tête en arrière, la pluie
frappant son front et ses joues.
— Si
vous entrez, je ne pourrai pas m'arrêter.
Pour
toute réponse, Reilly lui prit les clés des mains, ouvrit la porte
et le poussa avec douceur mais fermeté à l'intérieur de la maison.
Veck
sentit aussitôt le changement qui s'opéra en Reilly. Il avait beau
demeurer en elle, mentalement Reilly s'était déjà rhabillée,
avait franchi la porte et repris sa voiture. Merde.
Passant
une main entre eux, il se retira.
—Je
sais ce que tu penses.
Elle
se frotta les yeux.
—Vraiment ?
— Oui.
Et je devrais probablement dire un truc comme : « C'était
une erreur. » Juste pour te laisser une porte de sortie.
Avant
de s'installer sur les coussins du canapé à côté d'elle, il se
baissa et ramassa sa chemise pour en recouvrir le corps nu de Reilly.
Elle
la tira jusqu'au menton et se tourna vers Veck.
— Oui.
C'en était une. À tous les niveaux.
OK.
Aïe.
—Mais
je ne pouvais pas m'arrêter, nuança-t-elle d'une voix douce.
— C'est
le principe de la tentation.
Et
il devait s'enfoncer dans le crâne qu'il ne s'agissait de rien
d'autre en ce qui la concernait.
Elle
détourna le regard vers le sol, à côté du canapé... où gisait
son portefeuille ouvert dans lequel se trouvait un deuxième
préservatif.
—Je
ferais mieux de partir, annonça-t-elle d'un ton sec.
Bordel,
pourquoi en conservait-il toujours deux ? se demanda-t-elle.
Il
n'avait aucune envie qu'elle s'en aille, mais il ne la retiendrait
pas contre son gré.
—Tu
vas devoir porter ma chemise. J'ai déchiré la tienne.
Fermant
les yeux, elle jura à voix basse.
—Je
suis désolée.
— De
quoi ?
—Je
ne sais pas.
Il
la croyait. Tout comme il savait qu'elle ne tarderait pas à en
comprendre la raison, et à regretter.
Lorsqu'il
se leva du sofa, il se couvrit le sexe d'une main ; aucune raison de
lui infliger ce spectacle, ni qu'elle considère cette soirée comme
autre chose qu'une erreur, comme elle l'avait estimé.
Quant
à lui ? Grâce à elle, pour la première fois depuis le début
de ce siècle, il avait mangé autre chose qu'un plat industriel - un
festin digne des dieux - et eu une relation sexuelle qui s'approchait
de très près de ce terme ridicule et abusif: faire l'amour.
Comment
deux personnes pouvaient-elles vivre la même série d'événements
et en avoir deux conceptions totalement différentes ?
Malheureusement, celle de Reilly était la seule qui comptait.
En
silence, il rassembla les vêtements de Reilly un par un et les lui
tendit. Il l'entendit enfiler son pantalon, puis ses chaussettes et
ses chaussures, et se figura qu'elle avait aussi remis son
soutien-gorge. Enfin, il lui donna son holster, et tandis qu'elle
serrait la courroie de cuir, il attrapa son pantalon et le tint
devant ses hanches.
—Je
te raccompagne jusqu'à la porte, dit-il quand elle eut terminé.
Inutile
de prolonger le malaise. Et de toute façon, elle était déjà
partie.
Il
se dirigea vers le couloir avec l'impression qu'on lui avait tiré
une balle dans le ventre.
Quand
Reilly le rejoignit, il regarda par-dessus son épaule. Et
malheureusement, son regard tomba sur le canapé.
—Je
ne veux pas que ça se finisse comme ça, dit-elle.
— Ce
n'est rien. Et je comprends très bien ce que tu traverses.
— Ce
n'est pas ce que tu penses.
—Je
peux me l'imaginer.
—Je
ne veux pas... J'en avais vraiment envie. Mais c'est difficile d'être
juste une femme de plus dans ton lit.
Lorsqu'il
ouvrit la porte, la pluie et le froid lui fouettèrent le visage.
—Je
ne te ferai jamais monter dans mon lit. Crois-moi.
Elle
cligna des yeux, puis se racla la gorge.
— OK.
Euh... À demain matin.
— Oui,
9 heures.
Dès
qu'elle eut franchi le seuil, il referma derrière elle, et gagna la
cuisine pour la regarder grimper dans sa voiture et s'en aller sous
la pluie.
-Connard.
—Tu
ferais mieux de commander maintenant, dit-il en passant la langue le
long de sa gorge. Parce que tu n'auras plus l'occasion de téléphoner
avant un bon bout de temps.
Il
tendit le bras de Reilly en direction de l'appareil, sans toutefois
interrompre son va-et-vient érotique... ni ses caresses sensuelles
avec sa bouche. Puis il insinua sa jambe entre les siennes, si bien
que la friction fut encore pire... ou encore meilleure, selon le
point de vue.
Seigneur,
elle n'était pas sûre d'être en état de se servir du téléphone.
Ni de se rappeler le numéro qu'elle composait pourtant au moins une
fois par semaine.
Finalement,
elle s'empara du combiné et, prise d'une soudaine inspiration,
appuya sur la touche « bis »... parce qu'elle n'avait
appelé personne depuis le soir où ils s'étaient retrouvés chez
elle.
Tandis
qu'il sonnait, Veck la couvrit de baisers jusqu'à la clavicule, ce
qui rendit la conversation un peu difficile quand l’employé
décrocha enfin.
Cependant,
elle parvint à énoncer son nom, son adresse et à commander une
grande pizza saucisse et pepperoni. Puis, de nouveau, elle eut droit
à la kyrielle d'offres promotionnelles qu'elle déclina tour à
tour.
Sans
même en avoir conscience, elle enfouit les doigts dans les cheveux
de Veck et s'arc-bouta contre lui.
—Non...
Oh, non..., gémit-elle.
D'accord,
c'était un peu excessif, surtout pour refuser une bouteille de coca
à moitié prix. En désespoir de cause, el le murmura d'une voix
rauque :
—Juste
la pizza.
Juste
cette putain de pizza !
—M...
m... merci, balbutia-t-elle.
Elle
raccrocha le combiné au hasard et soudain, tout s'accéléra.
— Combien
de temps ? grogna Veck contre sa gorge.
—Vingt...
minutes... (Elle lui agrippa les hanches et le plaqua contre elle à
son tour.) Les toilettes.
Veck
passa les mains autour de ses cuisses et la souleva du sol. Elle se
cramponna à ses épaules et noua les jambes autour de son corps
tandis qu'il se précipitait vers le couloir.
La
petite pièce exiguë se réduisit à la taille d'une boîte
d'allumettes lorsqu'ils furent à l'intérieur, mais le meuble du
lavabo était assez grand pour lui permettre de la déposer.
Après
avoir refermé la porte d'un coup de pied, elle se jeta sur son
pantalon au moment même où il s'attaquait aux boutons de son
chemisier...
Trop
de gestes, pas assez d'espace.
—Laisse-moi
faire, dit-elle.
Le
repoussant, elle régla le problème en quelques secondes tandis
qu'elle ôtait son haut et descendait sa braguette.
Entre-temps,
il avait déjà ouvert son portefeuille.
— C'est
le dernier, dit-il en fronçant les sourcils.
Elle
s'interrompit alors qu'elle dégrafait son soutien-gorge.
—Je
n'en ai pas, ici.
Et
c'était censé être un coup rapide avant le grand numéro, quand
ils se retrouveraient nus dans son lit.
Zut.
Elle n'avait jamais trouvé d'intérêt au dévergondage, mais si
elle avait été digne de toute la lingerie qu'elle avait achetée,
elle aurait eu des préservatifs à portée de main. C'était très
galant de la part de Veck de ne pas avoir refait le plein en
prévision de cette situation, que ce soit avec elle ou avec une
autre. Mais bon sang...
—Merde,
dit-elle.
Veck
respirait vite et fort, son corps brûlant de continuer ce qu'ils
avaient commencé : à travers son pantalon ouvert, son membre
était tendu, prêt à jaillir de son caleçon.
Poussant
un juron, il rangea son portefeuille dans sa poche. Puis réitéra
l'opération avec son érection, se rajustant avant de remonter sa
braguette, même s'il eut de la peine étant donné la taille de son
sexe.
— Oh
non, protesta-t-elle. Je...
Il
captura ses lèvres, lui coupant la parole lorsqu'il prit possession
de sa bouche. D'une légère pression, il la poussa vers le mur, se
penchant en avant jusqu'au moment où elle se retrouva à moitié
allongée, le dos butant contre l'arête.
Et
là, Veck commença à la caresser.
Il
fit descendre son soutien-gorge et s'approcha de ses tétons pour les
pincer entre ses doigts.
—Veck...,
haleta-t-elle.
— Chut.
Laisse-moi m'occuper de toi.
S'inclinant
plus bas encore, il prit ses seins entre ses lèvres, tandis que ses
mains s'aventuraient le long de ses cuisses, effleurant sa peau.
Ses
gestes étaient d'une lenteur enivrante, Veck attisant son désir
sans s'approcher de son entrejambe. Et pendant ce temps, du bout de
la langue, il jouait avec la pointe de ses seins, les agaçait, les
léchait, et, Seigneur, la vue de sa tête .ombre sur sa peau nue
était si excitante...
Reilly
frotta ses jambes de haut en bas comte ses hanches.
—Veck...
Je t'en prie...
— Dis-moi
ce que tu veux, dit-il contre sa poitrine.
—
Caresse-moi.
Il
inclina le visage sur le côté et la regarda.
—C'est
ce que je fais.
Sur
ce, il fit tourner sa langue chaude et humide autour de la pointe
durcie.
Poussant
un gémissement, elle voulut se redresser, mais manquait d'espace.
—Où
veux-tu que j'aille, Reilly ? demanda-t-il.
Elle
voulut lui saisir la main, prête à le guider, mais il la repoussa.
—Non,
insista-t-il. Je veux que tu me le dises.
—Veck...
—Joli
nom. (Il approcha ses lèvres de son oreille.) Et j'adore te voir
proche de l'orgasme quand tu le prononces. Mais je ne crois pas que
tu veuilles que je me caresse, moi.
—
Pourtant,
ça me ferait jouir, gémit-elle en imaginant sa paume empoignant son
membre.
—Désolé,
mais je suis concentré sur toi. Où, Reilly ?
Qu'il
aille au diable. Elle aussi pouvait jouer à ce petit jeu. Elle lui
donna un léger coup de coude, et il recula docilement, se
réjouissant sans doute de l'entendre susurrer des paroles
excitantes. Au lieu de cela, elle le défia du regard, paupières
mi-closes... et posa sa propre main entre ses cuisses.
—Je
t'imagine..., dit-elle en se caressant. (Puis elle se mordit la lèvre
et roula des hanches, non pas pour le narguer, mais parce qu'elle le
sentait vraiment en elle.) En train de me toucher... Je te sens... en
train de me toucher...
Les
genoux de Veck cédèrent. Ou alors son centre de gravité s'était
déplacé. Quoi qu'il en soit, il s'affaissa contre le mur et dut se
soutenir d'un bras.
Continuant
de se caresser à travers son pantalon, elle comprit à l'expression
de Veck que cet acte solitaire n'allait pas durer longtemps. Ses yeux
brûlants de désir étaient rivés sur elle et son corps frémissait
comme s'il était sur le point de bondir pour prendre sa place.
—Tu
me donnes un coup de main ? demanda-t-elle d'une voix traînante.
L'instant
d'après, il avait couvert sa main avec la sienne et la faisait aller
et venir sur son entrejambe, jusqu'au moment où elle s'écarta parce
que c'était plus excitant de sentir ses doigts à lui.
Sous
ses gestes habiles et lestes, le pantalon de Reilly s'ouvrit, et Veck
le fit glisser le long de ses cuisses tandis que, pour l'aider, elle
posait un pied sur l'abattant des toilettes et soulevait ses fesses.
Une fois la ceinture autour de ses chevilles, il effleura sa culotte
et...
— Oh,
mon Dieu, gémit-elle lorsqu'il enfonça l'index en elle.
C'était
une sensation délicieuse de se sentir trempée alors que ce n'était
pas sa main qui la caressait. Mais ce fut encore meilleur lorsqu'il
se faufila sous la barrière du tissu et qu'elle sentit la chaleur de
sa peau contre sa chair.
Se
cramponnant à ses épaules, elle l'attira vers sa bouche, et il se
concentra sur son clitoris, faisant monter son plaisir crescendo...
Reilly
fut prise d'un violent orgasme, ses jambes enserrant la main de Veck,
son
corps tressaillant au rythme des ondes qui la traversaient.
Cependant, il ne s'arrêta pas, l'accompagnant à travers les vagues
jusqu'au moment où elle s'effondra, vidée de toute énergie,
haletante et emplie d'extase.
Quand
Veck s'écarta et la regarda, on aurait dit qu'il avait lui-même
joui tant il semblait satisfait.
— Ça
t'a plu comme hors-d'œuvre ? murmura-t-il d'un air qui laissait
supposer qu'il savait exactement à quel point il était doué.
Quand
elle put de nouveau bouger, elle tendit le bras et empoigna son
érection à travers sa braguette fermée.
—Je
vais me faire un plaisir de te rendre la monnaie de ta pièce.
Tout
en parlant avec l'inspecteur, elle consulta ses e-mails... et faillit
perdre le fil de la conversation en voyant que Veck lui avait envoyé
un message. Elle l'ouvrit au moment où l'inspecteur l'informait sur
l'état de santé de Kroner.
Il
n'y avait que trois mots : « Je t'aime. »
Elle
tourna brusquement la tête. Mais Veck était concentré sur son
ordinateur.
—Allô ?
dit De La Cruz.
—Désolée.
Quoi ?
—Vous
devriez y aller avec Bails.
—Très
bien. (Elle ne détourna pas le regard de Veck, qui gardait les yeux
rivés sur son écran.) Dès qu'il est prêt, on y va.
L'inspecteur
lui parla encore, mais elle ne l'écoutait plus que d'une oreille. Et
quand elle raccrocha, elle était totalement perdue.
Il
n'y avait pas de «Je crois que » avant le «Je t'aime ». Aucune
photo stupide d'un chat avec un chien, les yeux emplis d'une
tendresse factice, créée par ordinateur. Aucune possibilité
d'avoir mal interprété cette phrase.
—Je
voulais juste que tu le saches, dit Veck à voix basse.