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vendredi 16 septembre 2016

Dublin Street Tome 2 : London Road de Samantha Young

Éditeur : J'ai Lu
Sortie : 11 juin 2014
475 pages




Sois la Calédonie...















Johanna Walker est habituée à être en charge de tout. Mais elle est sur lepoint de rencontrer quelqu'un qui va lui faire perdre ses moyens...
La charge est toujours revenue à Johanna de prendre soin de sa famille, surtout de son jeune frère, Cole. Avec un père absent et une mère bonne à rien, elle a fait des choix en fonction de ce qui était le mieux pour Cole. Elle détermine même avec quel homme sortir selon la taille de son porte-monnaie, et non sur une quelconque attirance.
Mais avec Cameron MacCabe, l'attraction est indéniable. Le sexy nouveau barman lui donne des papillons dans le ventre à chaque fois qu'elle le regarde. Et pour une fois, Jo est tentée de faire passer ses désirs en premier. Cam est tout aussi avide de connaître Jo, mais ses défenses sont si solides qu'il ne peut même pas essayer.
Puis Cam emménage dans l'appartement à côté de chez Jo, et leur attraction devient impossible à ignorer. Cam est déterminé à découvrir tous les secrets de Jo... même si cela signifie abattre ses défenses une à une. 

(Trad BdP)
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http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2014/02/dublin-street-tome-3-before-jamaica.html
http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2014/02/on-dublin-street-tome-4-fall-from-india.html
 



Diplômée d'histoire médiévale à l'université d'Edimbourg, elle est l'auteur d'une dizaine de livres. Curieuse, passionnée, éclectique, elle s'adonne à plusieurs genres de romance. Ses livres Dublin Street, London Road et Jamaica Lane sont des best-sellers. 


J'ai adoré l'histoire de Johanna et Cameron.
Elle confirme tout le bien que je pense du travail de Samantha Young.
Avant de lire le livre le roman, je m'étais un peu imaginée un type de scénario préconçu et je me suis vite rendue compte que la relation de Cameron et Johanna était loin d'être aussi simple.
Au départ, les deux tourteraux sont très attirés physiquement l'un par l'autre mais ils n'arrivent pas à décoller de l'image que leur physique entraîne. Surtout Cam qui la voit comme tous les lecteurs ont vu Jo dans le premier opus de la série : une belle fille futile qui préfère les hommes mûrs qui ont les moyens de la « gâter ».
Le grand talent de l'auteure est qu'ainsi, on voit que notre point de vue comme celui de Cameron est injuste et on redécouvre cette jeune femme que la vie n'a pas épargné.
Autre point fort du roman : la grande histoire d'amitié qui précède l'histoire d'amour et qui m'a beaucoup plu.
Une belle histoire de vie, d'amitié, d'amour.



Je retins mon souffle face à l’intensité du regard de Cam, qui s’approcha de moi avec une lenteur insoutenable. Quand il arriva à la distance raisonnable censée séparer deux amis respectivement en couple, je m’apprêtai à lui poser une question pour le forcer à s’arrêter ; mais l’instant suivant, sa poitrine effleura la mienne et les mots moururent sur ma langue tandis que la pièce se vidait de son air. Ses mains se refermèrent tendrement sur mes bras. L’odeur familière de son après-rasage me fit tourner la tête, tandis que la proximité de son corps faisait languir le mien.

Incapable de soutenir son regard, je contemplais encore sa gorge quand il se pencha pour m’embrasser délicatement sur le front. Un désir de plus en plus profond me creusait les entrailles et je fondis littéralement en sentant ses lèvres provoquer un frisson délicieux sur ma peau. Puis il remplaça sa bouche par son propre front. Nous fermâmes les paupières en même temps et nous reposâmes ainsi l’un contre l’autre, entremêlant nos respirations.
Mon attente était d’autant plus insupportable que je la savais réciproque.
— Cam, chuchotai-je en espérant qu’il s’écarterait, tout en éprouvant le besoin de ne jamais le laisser s’en aller.
Il poussa un grognement et laissa lentement glisser son front ; son nez effleura ma joue, longea ma mâchoire et vint se nicher dans le creux de mon cou.
Je retins mon souffle, dans l’expectative.
Ses lèvres chaudes caressèrent ma peau. Une fois. Deux fois.
Puis je perçus le toucher humide et érotique de sa langue et je me laissai aller contre lui en frissonnant. Mes tétons dardaient sous le fin coton de mon tee-shirt, le suppliant de continuer.
Une sonnerie perçante stridula alors et je recouvrai mes esprits dans un sursaut. Cam jura, serrant les dents à les briser. Il attrapa son téléphone posé sur le comptoir et blêmit en découvrant l’identité de son correspondant. Il m’adressa un regard indescriptible.

— Becca, annonça-t-il d’un air sévère.
Je suffoquais désormais, n’arrivant pas à croire que je l’avais laissé me toucher, que nous avions été à quelques secondes de blesser deux personnes qui ne le méritaient pas. Pis encore : j’étais stupéfaite de n’avoir pas culpabilisé davantage. Mon attirance pour Cam était donc égoïste à ce point.
Ça n’était pas normal.
Avec n’importe qui d’autre, j’aurais suggéré qu’il était temps de prendre nos distances. Mais il s’agissait de Cam. J’avais besoin de lui.
— Je ferais mieux de remonter. Malcolm va passer me prendre dans quelques heures.
Je tirai sur mon tee-shirt et resserrai l’élastique tenant ma queue de cheval en place. J’étais à nouveau dans l’incapacité de croiser son regard.
— Donc on recommence à faire comme s’il n’y avait strictement rien entre nous ?
Je me raidis à sa brusquerie et tressaillis en découvrant la colère qui animait ses prunelles.
Merde.
Je ne pouvais pas me permettre de laisser filer son amitié. C’était la meilleure chose qui m’était arrivée depuis la naissance de Cole.
— Cam, non, s’il te plaît. Je sors avec Malcolm, et toi avec Becca.
Il ouvrit la bouche pour répliquer, mais je tournai les talons et quittai les lieux sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit.


(Attention spoiler)
Une heure plus tard, épuisée par tant d’efforts, je pris congé pour me rendre aux petits coins, situés près de l’entrée. Je m’apprêtais à m’enfermer à l’intérieur quand on rouvrit la porte. Surprise, j’eus un pas de recul et Cam se faufila dans la pièce. Il verrouilla derrière lui, puis me fit face.
Je regrettai de ne pas porter de talons. À plat, je mesurais un mètre soixante-dix-sept et Cam me dépassait de cinq bons centimètres. Ça n’était pas gigantesque, mais il était tout en muscles, et lorsque la colère l’habitait, il donnait l’impression de me dominer de trente centimètres.
Je désignai la porte d’une main tremblante.
— Qu’est-ce que tu fous ? Quelqu’un a pu te voir.
Ses yeux bleus me lançaient des éclairs.
— Tu parles de Malcolm ?
— Ou de Becca, crachai-je entre mes dents serrées. Tu te souviens d’elle ? Ta petite amie ?
Il ne releva pas. Je frémis de façon incontrôlable quand son regard se balada lentement sur mon corps. J’étais parcourue de fourmillements. Ses lèvres se redressèrent aux commissures quand il riva ses yeux aux miens.
— Tu es magnifique, ce soir. Je ne t’avais jamais vue comme ça.
Alors que nous continuions à nous dévisager silencieusement, les battements de mon cœur et mon souffle s’accélérèrent. Il fallait que je sorte de là avant de commettre une erreur des plus stupides. Espérant arborer un air suffisamment déterminé et furieux, je me rapprochai de la porte.
— Laisse-moi sortir, Cameron.
Il leva les mains en signe de reddition et s’écarta d’un pas. Cependant, dès que j’eus posé la main sur la poignée, il me plaqua contre le battant, le corps collé au mien, les mains maintenant ma tête en place.
— Qu’est-ce…
— Chut.
Son souffle m’effleura les lèvres. Puis ses paumes glissèrent jusqu’à ma taille.
— Tu le ressens, toi aussi. Tu le ressens depuis le soir de notre première rencontre.
J’étais incapable de répondre, partagée entre l’exultation – je n’étais finalement pas la seule à éprouver cela ! – et l’angoisse – nous faisions quelque chose de mal et risquions de nous faire surprendre. Je m’humectai les lèvres avec nervosité.
Il prit cela pour une invitation.
Mon souffle disparut dans la chaleur du sien, sa langue venant glisser sur la mienne. Sa barbe de trois jours m’irrita la peau quand il approfondit notre baiser et sa main droite remonta sur mon ventre, mes côtes, pour venir se poser sur mon sein. Il en traça du pouce le contour inférieur. Je m’embrasai immédiatement et lui passai les deux bras autour du cou pour l’attirer plus près. Je gémis contre sa bouche ; mon cœur battait à tout rompre sous cette avalanche de sensations. Je sentais le goût de café sur sa langue, l’arôme de sa peau, sa chaleur, sa puissance. J’étais submergée. Et j’en voulais encore.
J’oubliai où nous nous trouvions.
Tout ce qui m’importait, désormais, était de fusionner avec lui.
Notre étreinte était comme douloureuse, notre baiser violent, humide, presque désespéré.
D’accord.
Cam émit un son rauque qui se répercuta dans ma poitrine et me fit naître des sensations à l’entrejambe. Je me tortillai contre lui. Il comprit le message et se plaqua au plus près de moi. Son érection m’appuya contre le bas-ventre ; ses jambes forcèrent les miennes à s’écarter. Je laissai échapper un gémissement incontrôlable quand il prit un peu de recul pour observer mes lèvres enflées. Je n’avais jamais vu un homme égaré à ce point dans une brume de désir lubrique ; mon sexe se contracta quand je découvris le pouvoir que j’exerçais sur lui et ma culotte s’humidifia tandis que mon corps se préparait à l’accueillir.
Cam me mordilla la lèvre inférieure, avant de la lécher.
— J’ai fantasmé des millions de fois sur cette bouche, m’avoua-t-il à mi-voix avant de m’embrasser voracement.
Notre étreinte devenait de plus en plus indomptable et quand je sentis ses doigts chauds à l’intérieur de ma cuisse, je tendis la langue pour l’encourager à poursuivre son exploration. Et lorsqu’il s’immisça sous ma culotte, je faillis exploser.
Ses doigts s’engouffrèrent langoureusement en moi et je poussai un petit cri en m’arc-boutant contre sa main.
Cam retira sa bouche de la mienne et respira bruyamment dans mon cou.
— Si on ne s’arrête pas tout de suite, je vais te baiser ici et maintenant.
Ses mots me firent l’effet d’une douche froide – une honte et une culpabilité que je n’avais jamais ressenties si fortes me submergeaient. Cam releva le front pour m’observer.
Lentement, comme il comprit mon expression, le désir se dissipa dans ses prunelles et je sentis ses doigts se retirer.
— Jo…
Je secouai la tête et le repoussai par les épaules, tentant de ravaler mes larmes.
— On ne peut pas faire ça. Qu’est-ce qui nous arrive ?
Les muscles de sa mâchoire tressautèrent et il me lâcha soudain pour m’attraper par les bras, une émotion indéfinissable sur le visage.
— Je vais quitter Becca. Ce soir.
Ce soir ? Maintenant ? Le sang m’afflua aux oreilles. Je compris, paniquée, ce que cela sous-entendait.
— Je sais. C’est nul, je sais, mais je ne peux pas continuer comme ça. Je ne suis pas du genre à tromper qui que ce soit. Et je ne peux pas continuer à coucher avec elle tout en pensant à une autre.
Je suffoquais, à cause de la peur autant que de l’allégresse.
— Cam, je…
— Tu veux le faire. Je le sais. (Il apposa son front contre le mien et je fermai les paupières, inspirant son haleine.) Vas-tu quitter Malcolm ?
Tous mes muscles se contractèrent et je sus qu’il s’en rendit compte quand il raffermit son étreinte.
— Johanna ?
En vérité, je ne connaissais pas la réponse à cette question. Laisser tomber Malcolm n’aurait pas des conséquences uniquement sur moi, mais aussi sur Cole et sur notre avenir.
— Ne me dis pas que tu vas rester avec lui ? me demanda-t-il sèchement, pris de tremblements. Tu comptes passer le restant de tes jours à l’accompagner en soirée, à te fendre de ce gloussement ridicule ? Tu sais que tes yeux te trahissent, quand tu ricanes de la sorte ? (Il s’écarta de quelques centimètres et le dégoût dans son regard me fit tressaillir.) La fille qui sort avec ce type n’est pas la vraie Jo. Je ne sais pas qui elle est exactement, mais je sais qu’elle m’exaspère au plus haut point. Elle est fausse, elle minaude et elle a tout d’une putain de bimbo. Ce n’est pas toi.
Seuls les bruits de nos respirations courtes et inégales venaient rompre le silence tendu qui s’installa alors entre nous. Blessée par ses paroles, que je savais pourtant justes, je n’avais d’autre choix que de peser chacune de mes options, d’envisager leurs conséquences, de penser à ce qui était bien ou mal.
Ma réponse tarda trop.
Cam me lâcha et je frissonnai, soudain gelée. Le regard qu’il m’adressa me donna envie de disparaître.
Sans ajouter le moindre mot, il déverrouilla la porte et m’écarta sans ménagement pour l’ouvrir et retourner à la soirée.
J’avais des sanglots plein la gorge, mais je serrais les poings pour les réprimer. Je pouvais surmonter la situation sans me mettre à pleurer comme une Madeleine. J’en étais capable.


Alors que je m’apprêtais à répliquer à cette non-réponse à ma non-question, mon téléphone sonna. Je m’apprêtai à me retourner pour le ramasser et l’éteindre, mais la mine de Cam m’en dissuada. Il scrutait fixement mon portable. Il me poussa doucement de côté, mâchoire serrée, les muscles des joues se convulsant légèrement.
Soudain, mon cœur s’accéléra.
Cam fit pivoter l’appareil dans ma direction. L’écran indiquait MALCOLM.
— Comment se fait-il qu’il t’appelle ? Hein ? Tu t’es précipitée dans ses bras au premier signe prouvant que j’étais moins bien que lui ?
Son accusation me fit frémir.
— Non. On discute de temps à autre.
Mauvaise réponse.
— Tu es restée en contact avec lui sans m’en tenir informé ?
Oh, oh. Je haussai les épaules.
Cam poussa un soupir outré.
— Je suis là, en train de me faire engueuler à cause de Blair, alors que tu m’as caché tes coups de fil avec Malcolm ? Pourquoi ? Pourquoi ne m’en as-tu rien dit ?
Je levai les mains, n’arrivant pas à croire que la situation se soit retournée contre moi.
— Parce que ça n’a aucune importance. Ce n’est qu’un ami.
Son air se fit glacial ; la jalousie le disputait à la colère et au dégoût sur son visage.
Et ses prochaines paroles me brisèrent le cœur.
— Non. Blair n’est qu’une amie. Malcolm est un riche enfoiré qui bande encore pour toi et qui te laisse le mener par le bout du nez. Ça te gêne que je traîne avec Blair ? Tu penses que je me la garde sous le coude au cas où ça ne marcherait pas entre nous ? Dans ce cas, qu’est-ce qui me dit que tu ne vas pas écarter les jambes pour lui dès qu’il y aura de l’eau dans le gaz ?
C’est sans doute le problème quand on commence à connaître trop bien quelqu’un. On sait quel levier émotionnel actionner pour faire mal ; et malheureusement, en cas de conflit, il arrive que l’on s’en serve. Cam ne se fit pas prier. Sa diatribe me tira instantanément des larmes, qui se répandirent sur mes joues dans un silence angoissé. Je reculai d’un pas, le cœur au bord des lèvres. Peu m’importait son expression de remords, seuls comptaient ces mots horribles et ce qu’ils signifiaient.
Ils signifiaient qu’il n’avait jamais réellement cessé de me voir comme une croqueuse de diamants. Il ne pensait pas que je valais mieux que ça, pas au fond de lui. Dès lors, pouvais-je encore croire une seule des choses qu’il m’avait dites ?
La douleur l’emporta bientôt sur le silence et je ne pus réprimer un sanglot.
— Putain, Jo, jura-t-il d’une voix rauque en tendant la main vers moi. Je ne…
— Ne me touche pas.
Je lui arrachai mon téléphone des mains et ramassai mon sac.
— Jo, je ne le pensais pas. (Il me saisit par le bras.) Je voulais…
— Lâche-moi ! lui hurlai-je en me débattant.
Je craignais qu’en le laissant m’étreindre je ne finisse par lui succomber, comme chaque fois. Je reculai, écrasée de douleur.
— Je ne le pensais pas.
Ses prunelles luisaient d’un éclat paniqué que je n’arrivais pas à analyser.
— À quoi on joue, là ? (Je secouai la tête.) Est-ce que ça en vaut la peine ? Est-ce que notre histoire mérite les souffrances que j’endure depuis quelques semaines ? Je me sens à vif en permanence, comme si mon cœur était exposé sur le billot d’un boucher et que tu t’amusais à lui assener des coups de hachoir. Je pensais que ça venait de moi. Je ne m’estimais pas assez maligne ou intéressante à ton goût. Je n’arrêtais pas de me dire : « Il va finir par se réveiller et par se demander ce qu’il fout avec moi. »
Cam inspira entre ses dents serrées.
— Ne…
— Je pensais que ça venait de moi, répétai-je. Que tous nos problèmes étaient dus à mes incertitudes. Que ça n’avait rien à voir avec toi et Blair. Mais hier, tu la revois chez toi… sans me le dire, sans m’en parler, et tu espères que je ne vais pas mal le prendre ? Peut-être effectivement que j’ai eu tort de ne pas te tenir au courant pour Malcolm. Mais ça n’a plus tellement d’importance, après ça.
Je m’essuyai les joues, tentant de tarir le flot de mes larmes. Mais dès lors que je repris la parole, un nouvel afflux surgit.
— Tu m’as dit que tu voulais que je me rende compte que je valais bien mieux que ce que je pensais. Personne ne m’avait jamais affirmé que j’étais intelligente, talentueuse ou courageuse, que je méritais plus que ce que j’avais. Avant toi. Et il s’avère finalement que tu ne l’as jamais vraiment pensé. Tu m’as toujours prise, au fond, pour cette pauvre fille prête à tout pour de l’argent.
— Non, protesta-t-il en me secouant par les épaules. J’étais juste en colère. Ça n’est pas ce que je voulais dire. Je ne le pensais pas.
Il essaya de me serrer contre lui, mais je m’y opposai.
— Ma belle, arrête. S’il te plaît, arrête. Je ne peux…
Je le repoussai et me débattis jusqu’à ce qu’il me lâche, et je soutins son regard avec tout ce qu’il me restait d’estime de moi-même.
— Tu l’as dit. Ça veut dire que c’est là, quelque part.
Puis j’allai jusqu’à cracher :
— J’ai bien vu comment tu réagissais avec Ryan.
Alors qu’il se passa la main dans les cheveux, son expression vira du remords au malaise.
— Quoi, c’est bien le genre de débile vers lequel tu te tournerais.
Je secouai la tête, incrédule.
— Après tout ce que nous avons vécu ensemble, tu penses toujours que c’est mon type de mec ?
— Et toi, tu penses vraiment que je te tromperais avec Blair ?
— Tu as bien trompé Becca avec moi.
Je grimaçai dès que ces mots eurent franchi mes lèvres. C’était un coup bas.
Cam, outré, me contempla avec surprise.
— Et toi, tu as trompé Malcolm.
— C’est vraiment ce que tu penses ?
De nouvelles larmes vinrent faire trembler mes cils. Je le détestais d’arriver à me mettre dans des états pareils.
— Que je gardais Malcolm sous le coude au cas où notre histoire tournerait mal ?
Il haussa les épaules, le visage impassible.
— Tu crois sincèrement que j’attendais quelqu’un de mieux. Que je me suis servi de toi ?
Je m’essuyai le nez du revers de la main et détournai la tête, incapable de le regarder en face quand je rétorquai :
— Je crois que tu n’as jamais cessé de me voir comme la fille de l’époque. Celle que tu ne respectais pas beaucoup.
— Alors peut-être que tu n’es pas si maligne que ça, finalement.
Son ton était horriblement cinglant.
Je ne me souvenais pas d’avoir un jour été si profondément blessée par des paroles. Et je ne supportais pas qu’il ait un tel pouvoir sur moi.
Il poussa un soupir et je finis par lui faire face. Il se passa la main sur la figure et tourna les talons. Puis, il suggéra d’une voix lasse :
— Tu devrais peut-être t’en aller avant que l’on s’envoie au visage d’autres saloperies que nous ne pensons pas.
Je ne répondis rien.
Je me contentai de partir.




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