
Johanna
Walker est habituée à être en charge de tout. Mais elle est sur lepoint
de rencontrer quelqu'un qui va lui faire perdre ses moyens...
La charge est toujours revenue à Johanna de prendre soin de sa famille, surtout de son jeune frère, Cole. Avec un père absent et une mère bonne à rien, elle a fait des choix en fonction de ce qui était le mieux pour Cole. Elle détermine même avec quel homme sortir selon la taille de son porte-monnaie, et non sur une quelconque attirance.
La charge est toujours revenue à Johanna de prendre soin de sa famille, surtout de son jeune frère, Cole. Avec un père absent et une mère bonne à rien, elle a fait des choix en fonction de ce qui était le mieux pour Cole. Elle détermine même avec quel homme sortir selon la taille de son porte-monnaie, et non sur une quelconque attirance.
Mais
avec Cameron MacCabe, l'attraction est indéniable. Le sexy nouveau
barman lui donne des papillons dans le ventre à chaque fois qu'elle
le regarde. Et pour une fois, Jo est tentée de faire passer ses
désirs en premier. Cam est tout aussi avide de connaître Jo, mais
ses défenses sont si solides qu'il ne peut même pas essayer.
Puis Cam emménage dans l'appartement à côté de chez Jo, et leur attraction devient impossible à ignorer. Cam est déterminé à découvrir tous les secrets de Jo... même si cela signifie abattre ses défenses une à une.
Puis Cam emménage dans l'appartement à côté de chez Jo, et leur attraction devient impossible à ignorer. Cam est déterminé à découvrir tous les secrets de Jo... même si cela signifie abattre ses défenses une à une.
(Trad
BdP)
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Diplômée
d'histoire médiévale à l'université d'Edimbourg, elle est
l'auteur d'une dizaine de livres. Curieuse, passionnée, éclectique,
elle s'adonne à plusieurs genres de romance. Ses livres Dublin
Street, London Road et Jamaica Lane sont des best-sellers.
J'ai
adoré l'histoire de Johanna et Cameron.
Elle
confirme tout le bien que je pense du travail de Samantha Young.
Avant
de lire le livre le roman, je m'étais un peu imaginée un type de
scénario préconçu et je me suis vite rendue compte que la relation
de Cameron et Johanna était loin d'être aussi simple.
Au
départ, les deux tourteraux sont très attirés physiquement l'un
par l'autre mais ils n'arrivent pas à décoller de l'image que leur
physique entraîne. Surtout Cam qui la voit comme tous les lecteurs
ont vu Jo dans le premier opus de la série : une belle fille
futile qui préfère les hommes mûrs qui ont les moyens de la
« gâter ».
Le
grand talent de l'auteure est qu'ainsi, on voit que notre point de
vue comme celui de Cameron est injuste et on redécouvre cette jeune
femme que la vie n'a pas épargné.
Autre
point fort du roman : la grande histoire d'amitié qui précède
l'histoire d'amour et qui m'a beaucoup plu.
Une
belle histoire de vie, d'amitié, d'amour.
Je
retins mon souffle face à l’intensité du regard de Cam, qui
s’approcha de moi avec une lenteur insoutenable. Quand il arriva à
la distance raisonnable censée séparer deux amis respectivement en
couple, je m’apprêtai à lui poser une question pour le forcer à
s’arrêter ; mais l’instant suivant, sa poitrine effleura la
mienne et les mots moururent sur ma langue tandis que la pièce se
vidait de son air. Ses mains se refermèrent tendrement sur mes bras.
L’odeur familière de son après-rasage me fit tourner la tête,
tandis que la proximité de son corps faisait languir le mien.
Incapable
de soutenir son regard, je contemplais encore sa gorge quand il se
pencha pour m’embrasser délicatement sur le front. Un désir de
plus en plus profond me creusait les entrailles et je fondis
littéralement en sentant ses lèvres provoquer un frisson délicieux
sur ma peau. Puis il remplaça sa bouche par son propre front. Nous
fermâmes les paupières en même temps et nous reposâmes ainsi l’un
contre l’autre, entremêlant nos respirations.
Mon
attente était d’autant plus insupportable que je la savais
réciproque.
— Cam,
chuchotai-je en espérant qu’il s’écarterait, tout en éprouvant
le besoin de ne jamais le laisser s’en aller.
Il
poussa un grognement et laissa lentement glisser son front ; son
nez effleura ma joue, longea ma mâchoire et vint se nicher dans le
creux de mon cou.
Je
retins mon souffle, dans l’expectative.
Ses
lèvres chaudes caressèrent ma peau. Une fois. Deux fois.
Puis
je perçus le toucher humide et érotique de sa langue et je me
laissai aller contre lui en frissonnant. Mes tétons dardaient sous
le fin coton de mon tee-shirt, le suppliant de continuer.
Une
sonnerie perçante stridula alors et je recouvrai mes esprits dans un
sursaut. Cam jura, serrant les dents à les briser. Il attrapa son
téléphone posé sur le comptoir et blêmit en découvrant
l’identité de son correspondant. Il m’adressa un regard
indescriptible.
— Becca,
annonça-t-il d’un air sévère.
Je
suffoquais désormais, n’arrivant pas à croire que je l’avais
laissé me toucher, que nous avions été à quelques secondes de
blesser deux personnes qui ne le méritaient pas. Pis encore :
j’étais stupéfaite de n’avoir pas culpabilisé davantage. Mon
attirance pour Cam était donc égoïste à ce point.
Ça
n’était pas normal.
Avec
n’importe qui d’autre, j’aurais suggéré qu’il était temps
de prendre nos distances. Mais il s’agissait de Cam. J’avais
besoin de lui.
— Je
ferais mieux de remonter. Malcolm va passer me prendre dans quelques
heures.
Je
tirai sur mon tee-shirt et resserrai l’élastique tenant ma queue
de cheval en place. J’étais à nouveau dans l’incapacité de
croiser son regard.
— Donc
on recommence à faire comme s’il n’y avait strictement rien
entre nous ?
Je
me raidis à sa brusquerie et tressaillis en découvrant la colère
qui animait ses prunelles.
Merde.
Je
ne pouvais pas me permettre de laisser filer son amitié. C’était
la meilleure chose qui m’était arrivée depuis la naissance de
Cole.
— Cam,
non, s’il te plaît. Je sors avec Malcolm, et toi avec Becca.
Il
ouvrit la bouche pour répliquer, mais je tournai les talons et
quittai les lieux sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit.
(Attention
spoiler)
Une
heure plus tard, épuisée par tant d’efforts, je pris congé pour
me rendre aux petits coins, situés près de l’entrée. Je
m’apprêtais à m’enfermer à l’intérieur quand on rouvrit la
porte. Surprise, j’eus un pas de recul et Cam se faufila dans la
pièce. Il verrouilla derrière lui, puis me fit face.
Je
regrettai de ne pas porter de talons. À plat, je mesurais un mètre
soixante-dix-sept et Cam me dépassait de cinq bons centimètres.
Ça n’était pas gigantesque, mais il était tout en muscles, et
lorsque la colère l’habitait, il donnait l’impression de me
dominer de trente centimètres.
Je
désignai la porte d’une main tremblante.
— Qu’est-ce
que tu fous ? Quelqu’un a pu te voir.
Ses
yeux bleus me lançaient des éclairs.
— Tu
parles de Malcolm ?
— Ou
de Becca, crachai-je entre mes dents serrées. Tu te souviens
d’elle ? Ta petite amie ?
Il
ne releva pas. Je frémis de façon incontrôlable quand son regard
se balada lentement sur mon corps. J’étais parcourue de
fourmillements. Ses lèvres se redressèrent aux commissures quand il
riva ses yeux aux miens.
— Tu
es magnifique, ce soir. Je ne t’avais jamais vue comme ça.
Alors
que nous continuions à nous dévisager silencieusement, les
battements de mon cœur et mon souffle s’accélérèrent. Il
fallait que je sorte de là avant de commettre une erreur des plus
stupides. Espérant arborer un air suffisamment déterminé et
furieux, je me rapprochai de la porte.
— Laisse-moi
sortir, Cameron.
Il
leva les mains en signe de reddition et s’écarta d’un pas.
Cependant, dès que j’eus posé la main sur la poignée, il me
plaqua contre le battant, le corps collé au mien, les mains
maintenant ma tête en place.
— Qu’est-ce…
— Chut.
Son
souffle m’effleura les lèvres. Puis ses paumes glissèrent jusqu’à
ma taille.
— Tu
le ressens, toi aussi. Tu le ressens depuis le soir de notre première
rencontre.
J’étais
incapable de répondre, partagée entre l’exultation – je n’étais
finalement pas la seule à éprouver cela ! – et l’angoisse
– nous faisions quelque chose de mal et risquions de nous
faire surprendre. Je m’humectai les lèvres avec nervosité.
Il
prit cela pour une invitation.
Mon
souffle disparut dans la chaleur du sien, sa langue venant glisser
sur la mienne. Sa barbe de trois jours m’irrita la peau quand il
approfondit notre baiser et sa main droite remonta sur mon ventre,
mes côtes, pour venir se poser sur mon sein. Il en traça du pouce
le contour inférieur. Je m’embrasai immédiatement et lui passai
les deux bras autour du cou pour l’attirer plus près. Je gémis
contre sa bouche ; mon cœur battait à tout rompre sous cette
avalanche de sensations. Je sentais le goût de café sur sa langue,
l’arôme de sa peau, sa chaleur, sa puissance. J’étais
submergée. Et j’en voulais encore.
J’oubliai
où nous nous trouvions.
Tout
ce qui m’importait, désormais, était de fusionner avec lui.
Notre
étreinte était comme douloureuse, notre baiser violent, humide,
presque désespéré.
D’accord.
Cam
émit un son rauque qui se répercuta dans ma poitrine et me fit
naître des sensations à l’entrejambe. Je me tortillai contre lui.
Il comprit le message et se plaqua au plus près de moi. Son érection
m’appuya contre le bas-ventre ; ses jambes forcèrent les
miennes à s’écarter. Je laissai échapper un gémissement
incontrôlable quand il prit un peu de recul pour observer mes lèvres
enflées. Je n’avais jamais vu un homme égaré à ce point dans
une brume de désir lubrique ; mon sexe se contracta quand je
découvris le pouvoir que j’exerçais sur lui et ma culotte
s’humidifia tandis que mon corps se préparait à l’accueillir.
Cam
me mordilla la lèvre inférieure, avant de la lécher.
— J’ai
fantasmé des millions de fois sur cette bouche, m’avoua-t-il à
mi-voix avant de m’embrasser voracement.
Notre
étreinte devenait de plus en plus indomptable et quand je sentis ses
doigts chauds à l’intérieur de ma cuisse, je tendis la langue
pour l’encourager à poursuivre son exploration. Et lorsqu’il
s’immisça sous ma culotte, je faillis exploser.
Ses
doigts s’engouffrèrent langoureusement en moi et je poussai un
petit cri en m’arc-boutant contre sa main.
Cam
retira sa bouche de la mienne et respira bruyamment dans mon cou.
— Si
on ne s’arrête pas tout de suite, je vais te baiser ici et
maintenant.
Ses
mots me firent l’effet d’une douche froide – une honte et une
culpabilité que je n’avais jamais ressenties si fortes me
submergeaient. Cam releva le front pour m’observer.
Lentement,
comme il comprit mon expression, le désir se dissipa dans ses
prunelles et je sentis ses doigts se retirer.
— Jo…
Je
secouai la tête et le repoussai par les épaules, tentant de ravaler
mes larmes.
— On
ne peut pas faire ça. Qu’est-ce qui nous arrive ?
Les
muscles de sa mâchoire tressautèrent et il me lâcha soudain pour
m’attraper par les bras, une émotion indéfinissable sur le
visage.
— Je
vais quitter Becca. Ce soir.
Ce
soir ? Maintenant ? Le sang m’afflua aux
oreilles. Je compris, paniquée, ce que cela sous-entendait.
— Je
sais. C’est nul, je sais, mais je ne peux pas continuer comme ça.
Je ne suis pas du genre à tromper qui que ce soit. Et je ne peux pas
continuer à coucher avec elle tout en pensant à une autre.
Je
suffoquais, à cause de la peur autant que de l’allégresse.
— Cam,
je…
— Tu
veux le faire. Je le sais. (Il apposa son front contre le mien et je
fermai les paupières, inspirant son haleine.) Vas-tu quitter
Malcolm ?
Tous
mes muscles se contractèrent et je sus qu’il s’en rendit compte
quand il raffermit son étreinte.
— Johanna ?
En
vérité, je ne connaissais pas la réponse à cette question.
Laisser tomber Malcolm n’aurait pas des conséquences uniquement
sur moi, mais aussi sur Cole et sur notre avenir.
— Ne
me dis pas que tu vas rester avec lui ? me demanda-t-il
sèchement, pris de tremblements. Tu comptes passer le restant de tes
jours à l’accompagner en soirée, à te fendre de ce gloussement
ridicule ? Tu sais que tes yeux te trahissent, quand tu ricanes
de la sorte ? (Il s’écarta de quelques centimètres et le
dégoût dans son regard me fit tressaillir.) La fille qui sort avec
ce type n’est pas la vraie Jo. Je ne sais pas qui elle est
exactement, mais je sais qu’elle m’exaspère au plus haut point.
Elle est fausse, elle minaude et elle a tout d’une putain de bimbo.
Ce n’est pas toi.
Seuls
les bruits de nos respirations courtes et inégales venaient rompre
le silence tendu qui s’installa alors entre nous. Blessée par ses
paroles, que je savais pourtant justes, je n’avais d’autre choix
que de peser chacune de mes options, d’envisager leurs
conséquences, de penser à ce qui était bien ou mal.
Ma
réponse tarda trop.
Cam
me lâcha et je frissonnai, soudain gelée. Le regard qu’il
m’adressa me donna envie de disparaître.
Sans
ajouter le moindre mot, il déverrouilla la porte et m’écarta sans
ménagement pour l’ouvrir et retourner à la soirée.
J’avais
des sanglots plein la gorge, mais je serrais les poings pour les
réprimer. Je pouvais surmonter la situation sans me mettre à
pleurer comme une Madeleine. J’en étais capable.
Alors
que je m’apprêtais à répliquer à cette non-réponse à ma
non-question, mon téléphone sonna. Je m’apprêtai à me retourner
pour le ramasser et l’éteindre, mais la mine de Cam m’en
dissuada. Il scrutait fixement mon portable. Il me poussa
doucement de côté, mâchoire serrée, les muscles des joues se
convulsant légèrement.
Soudain,
mon cœur s’accéléra.
Cam
fit pivoter l’appareil dans ma direction. L’écran
indiquait MALCOLM.
— Comment
se fait-il qu’il t’appelle ? Hein ? Tu t’es
précipitée dans ses bras au premier signe prouvant que j’étais
moins bien que lui ?
Son
accusation me fit frémir.
— Non.
On discute de temps à autre.
Mauvaise
réponse.
— Tu
es restée en contact avec lui sans m’en tenir informé ?
Oh,
oh. Je haussai les épaules.
Cam
poussa un soupir outré.
— Je
suis là, en train de me faire engueuler à cause de Blair, alors que
tu m’as caché tes coups de fil avec Malcolm ? Pourquoi ?
Pourquoi ne m’en as-tu rien dit ?
Je
levai les mains, n’arrivant pas à croire que la situation se soit
retournée contre moi.
— Parce
que ça n’a aucune importance. Ce n’est qu’un ami.
Son
air se fit glacial ; la jalousie le disputait à la colère et
au dégoût sur son visage.
Et
ses prochaines paroles me brisèrent le cœur.
— Non. Blair n’est
qu’une amie. Malcolm est
un riche enfoiré qui bande encore pour toi et qui te laisse le mener
par le bout du nez. Ça te gêne que je traîne avec Blair ? Tu
penses que je me la garde sous le coude au cas où ça ne marcherait
pas entre nous ? Dans ce cas, qu’est-ce qui me dit que tu ne
vas pas écarter les jambes pour lui dès qu’il y aura de l’eau
dans le gaz ?
C’est
sans doute le problème quand on commence à connaître trop bien
quelqu’un. On sait quel levier émotionnel actionner pour faire
mal ; et malheureusement, en cas de conflit, il arrive que
l’on s’en serve. Cam ne se fit pas prier. Sa diatribe me tira
instantanément des larmes, qui se répandirent sur mes joues dans un
silence angoissé. Je reculai d’un pas, le cœur au bord des
lèvres. Peu m’importait son expression de remords, seuls
comptaient ces mots horribles et ce qu’ils signifiaient.
Ils
signifiaient qu’il n’avait jamais réellement cessé de me voir
comme une croqueuse de diamants. Il ne pensait pas que je valais
mieux que ça, pas au fond de lui. Dès lors, pouvais-je encore
croire une seule des choses qu’il m’avait dites ?
La
douleur l’emporta bientôt sur le silence et je ne pus réprimer un
sanglot.
— Putain,
Jo, jura-t-il d’une voix rauque en tendant la main vers moi. Je ne…
— Ne
me touche pas.
Je
lui arrachai mon téléphone des mains et ramassai mon sac.
— Jo,
je ne le pensais pas. (Il me saisit par le bras.) Je voulais…
— Lâche-moi !
lui hurlai-je en me débattant.
Je
craignais qu’en le laissant m’étreindre je ne finisse par lui
succomber, comme chaque fois. Je reculai, écrasée de douleur.
— Je
ne le pensais pas.
Ses
prunelles luisaient d’un éclat paniqué que je n’arrivais pas à
analyser.
— À
quoi on joue, là ? (Je secouai la tête.) Est-ce que ça en
vaut la peine ? Est-ce que notre histoire mérite les
souffrances que j’endure depuis quelques semaines ? Je me sens
à vif en permanence, comme si mon cœur était exposé sur le billot
d’un boucher et que tu t’amusais à lui assener des coups de
hachoir. Je pensais que ça venait de moi. Je ne m’estimais pas
assez maligne ou intéressante à ton goût. Je n’arrêtais
pas de me dire : « Il va finir par se réveiller et par se
demander ce qu’il fout avec moi. »
Cam
inspira entre ses dents serrées.
— Ne…
— Je
pensais que ça venait de moi, répétai-je. Que tous nos problèmes
étaient dus à mes incertitudes. Que ça n’avait rien à voir avec
toi et Blair. Mais hier, tu la revois chez toi… sans me le dire,
sans m’en parler, et tu espères que je ne vais pas mal le
prendre ? Peut-être effectivement que j’ai eu tort de ne pas
te tenir au courant pour Malcolm. Mais ça n’a plus tellement
d’importance, après ça.
Je
m’essuyai les joues, tentant de tarir le flot de mes larmes. Mais
dès lors que je repris la parole, un nouvel afflux surgit.
— Tu
m’as dit que tu voulais que je me rende compte que je valais bien
mieux que ce que je pensais. Personne ne m’avait jamais affirmé
que j’étais intelligente, talentueuse ou courageuse, que je
méritais plus que ce que j’avais. Avant toi. Et il s’avère
finalement que tu ne l’as jamais vraiment pensé. Tu m’as
toujours prise, au fond, pour cette pauvre fille prête à tout pour
de l’argent.
— Non,
protesta-t-il en me secouant par les épaules. J’étais juste en
colère. Ça n’est pas ce que je voulais dire. Je ne le pensais
pas.
Il
essaya de me serrer contre lui, mais je m’y opposai.
— Ma
belle, arrête. S’il te plaît, arrête. Je ne peux…
Je
le repoussai et me débattis jusqu’à ce qu’il me lâche, et je
soutins son regard avec tout ce qu’il me restait d’estime de
moi-même.
— Tu
l’as dit. Ça veut dire que c’est là, quelque part.
Puis
j’allai jusqu’à cracher :
— J’ai
bien vu comment tu réagissais avec Ryan.
Alors
qu’il se passa la main dans les cheveux, son expression vira du
remords au malaise.
— Quoi,
c’est bien le genre de débile vers lequel tu te tournerais.
Je
secouai la tête, incrédule.
— Après
tout ce que nous avons vécu ensemble, tu penses toujours que c’est
mon type de mec ?
— Et
toi, tu penses vraiment que je te tromperais avec Blair ?
— Tu
as bien trompé Becca avec moi.
Je
grimaçai dès que ces mots eurent franchi mes lèvres. C’était un
coup bas.
Cam,
outré, me contempla avec surprise.
— Et
toi, tu as trompé Malcolm.
— C’est
vraiment ce que tu penses ?
De
nouvelles larmes vinrent faire trembler mes cils. Je le détestais
d’arriver à me mettre dans des états pareils.
— Que
je gardais Malcolm sous le coude au cas où notre histoire tournerait
mal ?
Il
haussa les épaules, le visage impassible.
— Tu
crois sincèrement que j’attendais quelqu’un de mieux. Que je me
suis servi de toi ?
Je
m’essuyai le nez du revers de la main et détournai la tête,
incapable de le regarder en face quand je rétorquai :
— Je
crois que tu n’as jamais cessé de me voir comme la fille de
l’époque. Celle que tu ne respectais pas beaucoup.
— Alors
peut-être que tu n’es pas si maligne que ça, finalement.
Son
ton était horriblement cinglant.
Je
ne me souvenais pas d’avoir un jour été si profondément blessée
par des paroles. Et je ne supportais pas qu’il ait un tel pouvoir
sur moi.
Il
poussa un soupir et je finis par lui faire face. Il se passa la main
sur la figure et tourna les talons. Puis, il suggéra d’une voix
lasse :
— Tu
devrais peut-être t’en aller avant que l’on s’envoie au visage
d’autres saloperies que nous ne pensons pas.
Je
ne répondis rien.
Je
me contentai de partir.