Éditeur : J'ai lu pour Elle
Sortie :
1
novembre 2016
|
Dissimulé
derrière une tenture, Derek Craven observe la
salle de jeu où se presse une foule élégante. Cette idée de
donner un bal masqué était fameuse : il y a
encore plus de monde que d’habitude ! Chaque soir, son casino
draine les joueurs les plus acharnés de Londres - et les plus
fortunés... Mais chaque soir, c’est lui le véritable gagnant ! Né
dans le ruisseau, élevé par des prostituées et des voleurs à la
tire, il est à présent l’un des hommes les plus riches
d’Angleterre. Et l’un des plus solitaires...
Soudain
son regard accroche une silhouette féminine vêtue de velours bleu
nuit. Du visage dissimulé par un masque, il n’aperçoit qu’une
bouche pulpeuse, dont le sourire dévoile des dents parfaites. La
chevelure auburn met en valeur un teint de lait et cascade sur des
épaules nues. Le décolleté audacieux permet d’apprécier une
poitrine irrésistible... Lorsque l’inconnue s’approche de
l’endroit où il se cache, Derek ne peut s’empêcher de tendre la
main pour l’attirer vers lui...
Il
s'agit ici d'une chronique particulière parce que ce livre est pour
moi un
livre culte. Alors
pas de points forts , pas de points faibles. Tout dans ce livre pour
moi est génialissime.
En
fait si, il y a un point faible, c'est le titre. Il n'est pas du tout
représentatif du livre. Plus que cela, je pense même qu'il le
dessert.
Je
l'ai tellement lu, relu et à chaque fois, à chaque passage je
pousse toujours ces mêmes petits soupirs. J'entends encore Derek
s'adresser à son héroïne :
« —
Monsieur Craven, gémit-elle, lorsqu'il se mit lui embrasser la
gorge.
En
guise de réponse, il pressa son front contre le sien.
—
Prononce
mon prénom. Dis-le juste une fois.
—
Derek...
Il
resta un moment immobile, puis il effleura chacune de ses paupières
d'un baiser.
-Je
vous oublierai, Sara Fielding, dit-il d'une voix rude. Mais cela sera
très douloureux. »
A
partir de là, pour moi il n'y a plus vraiment de chronique. À la
limite des petits arghhh ARGHHHH après une si belle déclaration.
Bon,
j'arrête de me disperser et je vous dirai LES RAISONS qui en
font un livre coup de cœur :
Derek. Derrière ces cinq lettres, il y a le héros de romance historique. Il est parfait. C'est un homme fracassé par la vie et les bas fonds de Londres. Loin de le fragiliser, ça lui a donné une armure que personne n'a jamais lézardée jusqu'à...- La romance. Elle est digne pour moi des grands classiques anglais du 19ème siècle. Alors bien sûr le style est très différents. Tout n'est pas policé mais j'ai eu la même impression de lire un classique et ça dès ma première lecture.
- La Passion. Vous vous doutez qu'étant donné le titre de mon blog, j'adore ce sentiment en littérature. Ici c'est du 100%. On est littéralement happé par la passion, par leur passion.
Son seul point faible serait de l'avoir déjà lu et de ne plus connaître ce merveilleux sentiment de découverte .BrefQu'est ce qu'un livre culte ?Il s'agit d'un livre qui te transporte, quelque part même, il te change. Il amène un univers dont tu as du mal à t'extraire. Une perfection qui te procure un vrai PLAISIR de lecture. En fait, il s'agit d'un LIVRE INOUBLIABLE.
—
C'est
pourquoi, uniquement dans l'intérêt de mes recherches... pour
élargir mon champ d'expérience... j'ai pensé que vous accepteriez
peut-être... de m'embrasser.
La
tentation était forte. Derek avait du mal à contrôler les pensées
qui envahissaient son esprit. De toutes les femmes qu'il avait
connues, aucune ne l'avait jamais autant ému. Depuis le début de
son ascension sociale, il s'était servi de certaines candeurs
féminines, pour le plaisir et le profit! Et il avait été utilisé
à son tour. Mais le jeu auquel il était si habile avait toujours
été transparent pour ses partenaires.
Sara
Fielding ne savait pas qui il était et combien elle devait le
craindre.
Pourtant
il était convaincu dès à présent qu'il se devait de la protéger
de lui-même. Mais pourquoi, se demanda-t-il encore, avoir tant
d'égards pour cette femme, lui qui était habituellement si féroce
? Or, à l'instant même où il se posait cette question, il en
connaissait déjà la réponse. Il savait que Sara méritait plus de
soins et de délicatesse que la plupart des personnes qu'il avait
rencontrées. Curieusement cette réflexion le soulagea... Alors il
lui effleura le visage avec une infinie douceur. Elle avait la peau
aussi fine que de la soie...
—
Mademoiselle
Fielding, dit-il d'une voix rauque, je voudrais faire bien plus que
vous embrasser.
Elle
baissa les paupières d'un air embarrassé.
—
Je
voudrais vous emmener dans mon lit, poursuivit-il. Et vous garder
avec moi jusqu'au matin. Mais vous... et moi...
Il
secoua la tête et son sourire malicieux réapparut.
—
Faites
votre « recherche » avec Kingswood... souris! Acheva-t-il.
Il
la refusait. Sara en rougit d'humiliation :
—
Je...
je ne demandais pas d'aller dans votre lit. Je demandais simplement
un baiser. Un baiser n'est pas une demande extraordinaire.
— Pour
vous et moi, dit-il en la relâchant, un baiser serait une erreur.
—
Je
voulais être une autre, expliqua Sara. Le genre de femme avec qui
vous... danseriez... et que vous désireriez. Et même maintenant...
je ne regrette pas ce que j'ai fait. Vous n'êtes peut-être pas
attiré par Sara Fielding, mais au moins vous éprouvez quelque chose
pour la femme que je représentais, et ça...
—
Vous
croyez que je ne vous désire pas? demanda-t-il d'une voix rauque.
—
Depuis
que vous avez refusé de m'embrasser, ce matin...
—
C'est
donc ça ? Vous vouliez vous venger parce que je ne...
Craven
semblait buter sur les mots. Lorsqu'il retrouva la parole, sa voix
avait repris son accent cockney :
—
Mais
n'avez-vous pas compris que je suis comme un chien frustré.
—
Un
chien frustré ?
—
Arraché
en plein accouplement. Je vous désirais, ce matin, petite allumeuse,
dit-il lui tenant le visage entre ses poings serrés. Je vous désire
depuis l'instant où je... Restez tranquille ! Rugit-il. Ne bougez
pas, ou je ne pourrai plus m'arrêter. Écoutez-moi. Je vais vous
laisser aller... et vous allez partir. Pour de bon. Ne revenez plus
au club.
—
Jamais?
—
Jamais.
Retournez dans votre village.
—
Mais
pourquoi? demanda Sara, des larmes plein les yeux.
—
Parce
que je ne peux pas... (Il s'arrêta, la respiration sifflante.) Ne
pleurez pas !
«
Ne bougez pas. Ne pleurez pas. Ne revenez pas... » Sara le fixait de
ses yeux bleus étincelants. Elle était ivre d'émotion.
—
Je
ne veux pas partir, dit-elle.
Derek
avait du mal à se contrôler. Il ne voulait pas faire du mal... à
cette jeune fille qu'il trouvait si bouleversante soudain... pourtant
il était sur le point de lancer le peu d'honneur qu'il possédât.
—
Que
voulez-vous, Sara? Ça? fit-il en se plaquant contre elle. Voilà ce
que vous obtiendrez de moi. Je vais tout de suite coucher avec vous
et vous renvoyer immédiatement après, souillée et malheureuse, à
Kingswood. C'est ça que vous voulez, vous faire sauter par un type
comme moi ?
Il
la serra davantage, s'attendant qu'elle le suppliât de la laisser.
Au lieu de quoi, il sentit le corps de Sara s'abandonner et s'offrir
à lui. Il essuya une larme avec ses doigts, puis, abaissant la
bouche, lécha la joue salée. Ça allait arriver. Il ne pouvait pas
s'empêcher.
Passant
la main sous sa robe, il effleura son ventre, le haut de ses cuisses
tout en couvrant ses seins et sa gorge de baisers avides. La jeune
fille sursauta, mais Derek l'immobilisa jusqu'à ce qu'il atteignît
sa douce intimité. Elle se mit à pousser alors de petits
gémissements impudiques qui ne firent qu'enflammer davantage Craven.
Lorsqu'elle
comprit qu'il ouvrait son pantalon, elle enfonça les ongles dans
l'épaisseur de son veston. Le temps s'arrêta. Elle eut l'impression
que le monde tanguait, puis le vertige s'intensifia. Elle perdit le
souffle.
—
Sara,
répétait-il. Sara...
—
Monsieur
Craven ? Appela une voix d'homme.
Consciente
qu'il y avait quelqu'un dans l'embrasure de la porte, Sara tenta de
se redresser. Elle voulut s'asseoir, mais Derek l'en empêcha, la
masquant de son corps.
—
Qu'est-ce
que c'est ? Gronda-t-il.
—
Je
ne vous aurais pas dérangé, monsieur Craven, dit Worthy, gardant le
visage détourné, mais on dit qu'Ivo Jenner a été vu dans le club.
Sachant qu'il cherche la bagarre, j'ai cru bon de vous en informer.
Derek
garda longuement le silence.
—
File.
Je m'occuperai de Jenner... s'il est ici, ajouta-t-il sur un ton
sarcastique.
Derek
Craven regarda Worthy avec une petite grimace. En fait, il
soupçonnait le factotum d'avoir inventé une ruse pour sauver Sara.
—
Monsieur,
dois-je faire avancer une voiture pour... ?
Worthy
s'arrêta, répugnant à prononcer le nom de Sara.
—
Oui,
dit Derek. Tu peux nous laisser, Worthy.
Le
factotum sortit sans demander son reste.
Sara
ne parvenait pas à faire cesser ses tremblements. Agrippée aux
épaules de Craven, elle enfouit le visage contre la peau tiède de
sa gorge. Elle n'avait encore jamais souffert de désir inassouvi. Et
elle avait terriblement mal! Jamais elle n'avait éprouvé une telle
souffrance. Bien qu'elle s'attendît que Craven se montrât cruel, il
fut d'abord gentil, la tenant serrée contre lui et lui caressant le
dos.
—
Chien
frustré, ricana-t-il. Mais, vous verrez, dans quelques minutes, ça
ira mieux.
—
Je
n'arrive pas à retrouver une respiration normale, dit-elle, en se
tordant contre lui.
Il
lui bloqua les hanches et pressa la bouche contre sa tempe.
—
Restez
tranquille, chuchota-t-il.
Une
fois Sara calmée, l'humeur de Derek changea, et il la repoussa
brutalement.
—
Couvrez-vous,
dit-il en se redressant. Quand vous serez prête, Worthy vous mettra
en voiture.
Tandis
que Sara s'empêtrait dans ses vêtements, Derek l'observait du coin
de l'œil, puis il se leva pour rectifier sa propre tenue.
S'approchant d'un miroir, il arrangea sa cravate et passa les doigts
dans ses cheveux ébouriffés afin d'être à peu près présentable.
En
revanche, Sara avait l'impression d'être dans un état pitoyable. Sa
robe était toute froissée et sa savante coiffure n'était plus que
mèches folles en bataille.
—
Peut-être
pourrions-nous faire comme si rien ne s'était passé, dit-elle d'une
voix presque tranquille.
A
ces mots, elle se sentit à nouveau tremblante. Des sanglots
montaient en elle et menaçaient de lui faire perdre toute
contenance.
—
C'est
bien mon intention. Mais ça ne change rien à ce que j'ai dit. Ne
revenez pas, mademoiselle Fielding.
—
Il
faut que vous partiez, Sara... parce que je veux vous tenir ainsi
jusqu'à ce que vous vous fondiez en moi. Je vous veux dans mon lit,
je veux que votre odeur imprègne mes draps, que vos cheveux se
répandent sur mon oreiller. Je veux vous enlever votre innocence.
Que pour tout autre que moi vous soyez salie...
Sara
posa la main sur sa joue.
—
Et
si, moi, je voulais la même chose? Murmura-t-elle.
—
Non,
s’écria-t-il, en posant la bouche sur son cou. Si vous étiez à
moi, je ferais de vous quelqu'un que vous ne reconnaîtriez pas. Je
vous blesserais et je ne le veux pas. Mais, surtout, ne soyez pas
humiliée. Je ne rêve que d'une chose : vous posséder ! Je ne vous
repousse pas... Mais, allez-vous-en!
Sur
quoi, il la serra contre lui, et Sara sentit combien il la désirait.
Combien il brûlait d'amour pour elle...
—
C'est
pour toi, marmonna Derek. Pour toi seule.
Lui
saisissant la main, il la posa sur sa large poitrine. Malgré les
épaisseurs de ses vêtements, elle sentait les battements de son
cœur. Elle se pressa tout contre lui, et il retint son souffle.
—
Jamais
un homme ne devrait s'approcher si près de l'enfer, balbutia-t-il.
Mais même avec le diable me soufflant de te prendre, je ne peux pas
le faire.
—
S'il
vous plaît... haleta-t-elle.
Ces
mots le rendirent presque fou. Il prit possession de sa bouche. Elle
glissa ses doigts dans les boucles noires de Derek. Elle sentait
leurs cœurs battre à l'unisson, elle humait l'odeur enivrante de
cet homme, et elle eut brusquement l'impression de perdre toute sa
raison. Plus rien n'importait... Toute retenue l'abandonna. Combien
de temps restant ainsi à l'embrasser, sa bouche parfois douce,
parfois brutale, ses mains s'égarant sous son manteau ? Sara
n'aurait su le dire. Elle avait les jambes qui vacillaient, la terre
se dérobait et, sans le soutien de ses bras, elle n'aurait pu tenir
debout.
—
Monsieur
Craven, gémit-elle, lorsqu'il se mit lui embrasser la gorge.
En
guise de réponse, il pressa son front contre le sien.
—
Prononce
mon prénom. Dis-le juste une fois.
—
Derek...
Il
resta un moment immobile, puis il effleura chacune de ses paupières
d'un baiser.
—
Je
vous oublierai, Sara Fielding, dit-il d'une voix rude. Mais cela sera
très douloureux.
—
Ma
présence vous est-elle véritablement intolérable ? dit Sara avec
une petite voix.
—
Oui,
je préférerais crever que de passer une nuit sous le même toit que
vous !
—
Vous
me détestez à ce point?
A
la vue de son ravissant petit visage, Derek se mit à suffoquer. La
joie d'être près d'elle faisait bouillonner son sang et, tout en
lui pétrissant les épaules, il rêvait à des endroits plus secrets
de son corps.
—
Non,
je ne vous déteste pas, dit-il d'une voix presque inaudible.
—
Monsieur
Craven, vous me faites mal.
—
Écoutez-moi,
dit-elle, la voix tremblante d'émotion. Vous ne pouvez pas changer
la vérité. Vous pouvez agir comme si vous étiez sourd et aveugle,
vous pouvez vous éloigner à jamais de moi, mais la vérité
demeure. Je vous aime.
Elle
sentit un frémissement le parcourir.
—
Je
vous aime, répéta-t-elle. Ne vous mentez pas et ne me mentez pas en
prétendant que vous me quittez pour mon bien. Ne refusez pas cette
petite chance de bonheur. Si vous me demandez de vous laisser, je le
ferai. N'ayez crainte ! Je vous regretterai chaque jour et chaque
nuit, mais j'aurai la conscience tranquille. Je ne vous ai rien caché
ni par peur, ni par orgueil, ni par entêtement. Pour une fois ayez
la force de ne pas fuir. Restez avec moi, Derek. Laissez-moi vous
aimer.
Pétrifié
devant une passion qu'il ne pouvait se résoudre à accueillir,
jamais il ne s'était senti si misérable. Peut-être réussirait-il
à répondre à son attente, pendant un jour, une semaine. Mais pas
davantage. Il avait vendu son honneur, sa conscience, son corps, pour
échapper à son destin. Et, à présent, avec toute sa fortune, il
ne pouvait pas racheter ce qu'il avait sacrifié. S'il avait été
capable de verser des larmes, il aurait pleuré. Il sentit un froid
mortel lui envahir la région du cœur.
Lorsqu'il
se dégagea de son étreinte, Sara émit un son inarticulé. Il
l'abandonna comme il avait abandonné les autres, sans se retourner.
Trop abasourdie pour penser à ce qui allait advenir ensuite, Sara
regagna la salle de bal. Derek n'y I était pas. Où avait-il
disparu? Où s'était-il enfui? Ravalant sa peine, elle arbora un
sourire vide, dansa avec différents partenaires et échangea des
propos : insignifiants.
—
Pourquoi
prends-tu cet air? demanda-t-il en plissant les yeux.
—
Je
commence seulement à saisir à quel point tu es riche !
S’esclaffa-t-elle, effarée. C'est effrayant !
—
Tu
t'y habitueras.
—
Je
ne crois pas.
—
Tu
es compromise, chérie, dit-il d'un ton léger. Trop tard pour
changer d'avis.
—
Je
peux vivre... même compromise! rétorqua Sara. Où sont mes
vêtements? ajouta-t-elle en se levant brusquement.
—
Tu
as dit que, de toute façon, tu voulais rester avec moi, plaida-t-il,
le visage soudain figé.
—
A
l'époque, dit-elle en s'approchant de la cheminée, je ne savais pas
qu'il y avait deux châteaux. Ça dépasse l'entendement ! Je ferais
mieux de retourner à Greenwood Corners.
Cependant
Derek l'avait suivie et, l'empoignant par le haut des bras, il la fit
pivoter vers lui.
—
Quoi
? Haleta-t-elle devant son visage dur. Qu'est-ce qu'il y a...
—
Je
ne te laisserai pas partir.
Sa
voix était calme, mais son corps était tendu à l'extrême et il
lui faisait mal aux bras.
—
Je
ne veux pas te quitter. Voyons, je plaisantais!
Elle
avait découvert le défaut de la cuirasse. Avec quelques mots
inconsidérés, elle avait atteint les gouffres intimes qu'il savait
si bien cacher. Tandis qu'elle essayait de l'apaiser, il la regardait
sans un mot.
—
Je
ne plaisanterai plus, je te promets. Ne... ne me tiens pas comme ça,
tu me fais mal.
Il
relâcha son étreinte et respira profondément. Finie, la paix de la
soirée. Ils étaient redevenus tout à coup des étrangers.
—
Pour
rien au monde je ne te quitterais, murmura Sara. Tu ne me fais pas
confiance, n'est-ce pas?
—
J'ai
connu tellement de femmes perfides, dit Derek d'une voix enrouée.
Il
venait de mettre le doigt sur ce qui les séparait : son incapacité
à lui faire confiance.
—
Essaie,
c'est tout ce que je te demande.
Bravant
sa résistance, elle se pencha vers lui et pressa l'oreille contre
son cœur battant. Foi, constance, confiance... Il ignorait tout de
ces vertus. Il faudrait les lui apprendre.
—
Tu
es beaucoup trop matérialiste, chuchota- t-elle. Tu ne crois qu'à
ce que tu vois ou touches. Ce n'est pas ta faute. Il t'a bien fallu
être comme ça, je le sais. Il fallait que tu puisses résister.
Mais, maintenant tu peux avoir confiance en moi. Essaie au moins...
—
Je
ne sais pas si je peux changer.
—
Tu
as déjà changé, dit-elle en souriant.
Derek
observa un long moment de silence.
—
Tu
as raison, reconnut-il enfin.
D'un
geste brusque, il lui saisit la cheville et se mit à la tirer à
lui.
—
Viens
ici... dit-il. Tu as des devoirs d'épouse à remplir.
—
Je
n'ai pas fini de parler ! dit-elle, s'accrochant au bord du matelas.
—
Moi
oui. Lâche ça! ordonna-t-il en la tirant doucement par la jambe.
Sara
roula sur le ventre et, le sentant ramper sur elle, elle s'étouffa
de rire.
—
Comme
ça, tu ne pourras rien faire, gloussa- t-elle. Et je ne me
retournerai pas.
Derek
sourit de son innocence. Écartant ses longs cheveux, il lui baisa la
nuque.
—
Je
ne veux pas que tu te retournes, chuchota- t-il.
Se
soulevant légèrement, il posa les mains sur les épaules de la
jeune femme et se mit à la masser.
—
C'est
bon, soupira Sara. Oh... n'arrête pas.
Elle
tourna la tête sur le côté et respira profondément. Accroupi
au-dessus d'elle, les mains sur le renflement de ses hanches, les
lèvres frôlant son oreille, Derek en suivit la courbe du bout de la
langue, puis s'aventura à l'intérieur. L'espace d'une seconde, tout
bruit s'arrêta, et Sara fut parcourue d'un frisson. Quand il retira
sa langue, la chaleur de son souffle et le timbre de sa voix lui
parurent plus intenses encore.
—
Tu
aimes ça? Chuchota-t-il.
—
Je...
je ne sais pas.
Derek
rit et recommença. Sara aurait voulu se retourner, mais il glissa
une main sous ses hanches, puis entre ses cuisses. Lorsqu'elle essaya
à nouveau de bouger, il enfonça les dents dans son cou, et
l'immobilisa.
—
Reste
comme ça, dit-il. J'aime cette vue de toi.
—
Non,
murmura-t-elle, croyant qu'il la taquinait.
—
Ronde,
douce, ferme... Tu as un dos magnifique et des formes si
généreuses...
Puis
Derek se colla au corps de Sara, et elle agrippa le matelas. Elle
sentait une extraordinaire tension monter en elle... quelque chose
lui échappait, quelque chose d'inconnu. Puis Derek s'approcha plus
encore et voulut la posséder.
—
Comme
ça, dit-il en lui remontant les hanches. N'aie pas peur... ma
chérie... je ne te ferai pas mal.
A
la fois choquée et excitée, Sara cambra le dos pour lui faciliter
les choses. Il la chevaucha, tout en lui caressant les seins et le
ventre. Sara laissa tomber la tête, étouffant ses cris dans le
matelas. Quelques poussées de plus et elle atteignit la plénitude
du plaisir, tandis qu'il la suivait dans les profondeurs de l'extase.