Bane.
Un homme dangereux, impétueux, sans limites. Tout le monde le sait,
même Jesse qui, depuis qu’elle s’est fait violemment agresser,
s’est complètement coupée du reste du monde. Alors, le jour où
elle le croise en sortant de chez son médecin, elle est
immédiatement sur ses gardes. Car, elle en est persuadée, cette
rencontre n’est pas un hasard. Bane la cherchait. Mais qu’est-ce
qu’un homme comme lui, capable d’avoir le monde à ses pieds,
peut bien vouloir d’une femme brisée comme elle ? En temps normal,
Jesse n’aurait pas tenté de le savoir. Malheureusement pour elle,
l'insistance de Bane ne lui laisse guère le choix...
L.J.
Shen s’est imposée dès son tout premier roman comme une voix
incontournable de la romance New Adult – un succès confirmé dès
la parution de Vicious qui s’est immédiatement hissé en tête de
tous les palmarès de vente. Quand elle n’écrit pas, L.J. Shen est
une véritable badass (comprendre qu’elle aime passer du temps avec
sa famille et ses amis dans sa Californie d’adoption, regarder ses
séries préférées ou lire un bon livre).
Je
vous propose mon avis enthousiaste sur la cultissime série de L.J.
Shen, Sinners of Saint. Ce tome est celui que j'attendais le moins
voir pas du tout. Pourquoi ? Le trio d'amis qui est à l'origine
de la série ont tous eu leur belle romance et ce tome 4 m'avait
l'air de trop. D'autant que le personnage de Blane, m'avait l'aire
extérieur et il manquait de charisme pour en faire un héros.
Peut-être,
mais ça c'était sans compter sans le savoir faire de cette auteure.
Première constatation, Blane n'a rien a envier à ses aînés. En
terme de charisme c'est toujours aussi bon...
Si
je replante brièvement le décors on est toujours dans la même
ville. On suit les tribulations d'un homme peu recommandable. Il
donne dans la prostitution et le racket et n'a pas vraiment une once
de remord quant à la façon dont il gagne sa vie. Il est capable de
tout pour réussir dans les affaires. C'est donc tout naturellement
qu'il accepte un juteux contrat qui lui propose de devenir l'ami, le
sauveur de Jesse. Qui est-ce ? C'est une jeune femme qui a
connu un viol collectif. Depuis ce traumatisme, elle n'est que
l'ombre d'elle-même. D'autant que dans cette ville où les apparence
font force de loi, son drame a été enterré au nom des affaires.
Les parents des bourreaux et de la victime faisant des affaires
ensemble. D'ailleurs Jesse n'est pas perçue comme une victime mais
plutôt comme une fille facile qui a bien cherché ce qui lui ait
arrivé. On comprend pourquoi elle s'est renfermée sur elle-même
depuis des années.
Son
beau-père qui est loin d'être à la hauteur décide de s'allier les
services du charismatique Bane. Celui-ci accepte le challenge contre
un bon paquet d'argent. Oui mais ça c'était avant que l'amour
complique tout...
J'ai
adoré.
L'histoire, les personnages, l'ambiance, le style. Il n'y a rien à
jeter et c'est une romance addictive qu'on dévore de la première à
la dernière page.
Je
dirais même que les livres de L.J. Shen ont un plus-value qui fait
mouche pour la lectrice que je suis. Il y a une construction de récit
vraiment bien fichue qui joue beaucoup sur le suspense et le
dénouement est à la hauteur des enjeux de départ...
Quant
à la romance, tout comme l'auteure je reprendrais les mots de
l'auteure qui cite Pouchkine :"Ma
vie entière n'a été qu'une attente de toi"
. Le grand homme russe est loin d'être cité sans raison. Pour leur
plus grand bonheur comme leur plus grand malheur, leur amour est
inévitable.
Bref,
une superbe romance qui me fait dire : « A quand le
plaisir de retrouver une nouvelle romance de Mme Shen ? »
Me
faire sortir de ma coquille.
Comme
si j’étais un fichu crabe.
Tout
ça pour me jeter encore vivante dans l’eau bouillante.
Avant
de me poser sur une assiette.
Pour
me briser. M’anéantir. Me dévorer.
Malgré
ma nausée croissante, je n’ai pas ralenti. Non. J’ai couru plus
vite, pendant que mes larmes brûlantes dévalaient mon visage qui me
paraissait glacé.
Après
l’Incident, je m’étais demandé ce qui, dans mon comportement,
avait pu causer cette catastrophe. « Elle l’a bien cherché » :
j’avais trop souvent entendu cette phrase. Si mon père avait
encore été là, il aurait sûrement affirmé que ça n’avait
aucun sens. C’était un assistant social, un poète et un ivrogne
dépressif. Mais c’était aussi quelqu’un d’intelligent. Mon
agression n’avait rien à voir avec ma façon de m’habiller, de
me comporter, ni même avec ma volonté d’appartenir à un milieu
qui avait déjà décidé que j’étais différente — tout comme
Roman — ...
Peut-être
que l’amour, ce n’était pas se sentir heureux et entier.
Peut-être
que l’amour, c’était se briser soi-même pour que la personne à
laquelle on tenait se sente un peu plus entière.
— Tu
es empoisonnée. Comme la pomme dans le film. Pourtant, tu n’as
rien d’une Blanche-Neige. Tu veux savoir pourquoi ?
— Pourquoi ?
— Blanche-Neige
attendait son prince. Alors que c’est toi qui vas te sauver
toi-même dans cette histoire.
J’ai
cligné des yeux. J’ai songé à ce que mon père avait pour
habitude de dire, avec son lourd accent qui avait presque autant de
poids que ses paroles.
« Tu
n’as pas besoin d’un prince, princesse. Tu as besoin d’une
épée. »
Je
ne travaillerai jamais pour vous. Et pourquoi est-ce que vous
voudriez être mon ami ?
Parce
que ton papa va me payer six millions de patates pour ce petit
plaisir.
—
Parce
que vous avez l’air d’être une nana cool. Parce que vous êtes
marrante. Que vous avez de la repartie. Et puis, vous n’êtes pas
désagréable à regarder, malgré votre T-shirt. Moi non plus, je ne
donne pas dans les rencards. Et je n’ai aucune envie de coucher
avec vous.
Je
vous avais bien dit que j’étais un menteur de première.
Son
regard s’est éclairé.
—
Vous
êtes gay ?
J’aurais
tout aussi bien pu prétendre l’être. Après tout, j’avais
laissé pas mal de mecs me sucer quand j’étais jeune, histoire de
voir si ça me plaisait. Mais mieux valait ne pas lui mentir plus que
nécessaire. Elle mâchouillait nerveusement une mèche de cheveux et
arborait presque un air d’espoir. Comme si la seule chose qui nous
empêchait de devenir potes était mon hétérosexualité.
—
Non.
Mais mon boulot ne me permet pas d’avoir une petite amie. C’est
une longue histoire.
Je
me suis essuyé de nouveau le front, sachant que j’étais en sueur
et graisseux, absolument craquant pour toutes les femmes de l’univers
autres que Jesse Carter.
—
Alors,
vous voulez qu’on soit amis, rien de plus ? a-t-elle insisté.
Elle
était assise dans sa voiture. Moi, je faisais de mon mieux pour ne
pas regarder mon pied histoire de m’assurer qu’il n’était pas
tombé. À cet instant, je n’avais pas envie d’être son ami,
mais de fourrer mon pied dans un seau de glace et de la maudire pour
les trois prochaines générations.