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mardi 9 août 2016

Les Chroniques Lunaires, Tome 4 : Winter - Marissa Meyer

Éditeur : Pocket Jeunesse
Sortie : 21/04/ 2016
992 pages




On dit que  
Winter
  est encore plus belle que la reine
 Levana...
















On dit que Winter est encore plus belle que la reine Levana...
La princesse déteste sa belle-mère, qui désapprouve ses sentiments pour Jacin, le séduisant garde du palais. Mais Winter n'est pas aussi faible que Levana le croit. Avec l'aide de Cinder et de ses alliés, elle aurait même le pouvoir de lancer une révolution et de gagner cette guerre qui dure depuis trop longtemps.
Cinder, Scarlet, Cress et Winter réussiront-elles à battre Levana ? Le conte aura-t-il une fin heureuse ? 



 
Marissa Meyer est née le 19 Février 1984 (31 ans) à Tacoma, Washington.
C'est une romancière du genre Young-Adult Fantasy et Science Fiction.
Ses meilleurs livres : Les Chroniques lunaires.
Meyer a fréquenté l'Université Pacific Lutheran, où elle a reçu un diplôme en écriture créative. Avant d'écrire Cinder, Meyer a travaillé comme un éditeur de livre pendant cinq ans.
Les Chroniques de la Lune est une série de quatre livres (tétralogie) avec des volumes en fonction de Cendrillon, le Petit Chaperon Rouge, Rapunzel, et Blanche-Neige. Le premier livre, Cinder, était un best-seller du New York Times.
Marissa Meyer est mariée à Jesse Taylor
Site Internet
marissameyer.com


 

 
 
J'ai fait une chronique pour Songe d'une nuit d'été.

Vous la trouverez
ici.



Jacin plaqua le poing contre son torse.
— Ma reine, je peux vous assurer que la princesse n’est pas une menace pour vous.
— Vous-même, ne vous inclineriez-vous pas devant elle ? rétorqua Levana sur un ton venimeux. Vous qui l’aimez avec tant de dévotion ? Vous, si loyal envers la famille royale ?
Il se retint de tiquer.
— Elle n’est pas de sang royal. Elle ne pourra jamais devenir reine.
— En effet. Elle ne le sera jamais. (Elle s’approcha de lui et il eut la sensation d’être encerclé par un python, de suffoquer dans ses anneaux.) Parce que vous êtes mon loyal serviteur, comme vous l’avez proclamé avec véhémence. Et que vous allez la tuer.
La bouche de Jacin devint sèche comme de la roche lunaire.
— Non, murmura-t-il.
Levana haussa les sourcils.
— Je veux dire, ma reine… (Il se racla la gorge.) Vous ne pouvez pas…
Il se tourna vers Aimery qui esquissait un sourire, visiblement satisfait de cette décision.
— S’il vous plaît, l’implora-t-il. Redemandez-lui sa main. Je lui parlerai. Je la convaincrai d’accepter. Elle peut encore vous être utile – c’est un bon parti. Elle est seulement nerveuse…
— Vous osez discuter mes ordres ? s’offusqua Levana.
Le sang grondait à ses oreilles.
— S’il vous plaît.
— J’ai offert ma main à la princesse par pure bonté d’âme, dit Aimery, afin de la protéger d’autres soupirants beaucoup moins compréhensifs. Son refus a fait la preuve de son ingratitude. Je n’en voudrais plus maintenant, quand bien même elle me supplierait.
Jacin serra les dents. Son cœur battait à toute vitesse et il ne parvenait pas à le calmer.
La reine se radoucit, devint toute mielleuse. Elle se tenait tout près de lui. Si près qu’il aurait pu tirer son couteau et lui trancher la gorge.
Son bras serait-il plus rapide que les pensées de la reine ? Ou que celles d’Aimery ?
— Mon très cher sir Clay, minauda-t-elle, et il se demanda si elle avait perçu son désespoir. N’allez pas croire que j’ignore ce que je vous demande, ni à quel point ce sera difficile pour vous. Mais j’agis ainsi par clémence. Parce que je sais que vous ferez vite. Qu’elle ne souffrira pas entre vos mains. En cela, je continue à respecter la promesse que j’avais faite à son père, comprenez-vous ?
Elle était folle. Folle à lier.
Le pire, c’est qu’il se pouvait qu’elle soit parfaitement sincère.
Ses doigts le démangeaient. Un filet de sueur lui coulait le long de la nuque.
— Je ne peux pas, dit-il. Je ne le ferai pas. Je vous en prie… je vous en prie, épargnez-la. Prenez-lui son titre. Ravalez-la au rang de servante. Ou bannissez-la dans les secteurs extérieurs, et vous n’entendrez plus jamais parler d’elle, je vous le promets…
Après lui avoir lancé un regard meurtrier, Levana se détourna en soupirant.
— Combien de vies seriez-vous prêt à sacrifier pour elle ? (Elle s’éloigna en direction de l’écran. La vidéo restait figée sur l’image des trois enfants sur le pas de la porte du magasin.) Mais peut-être préféreriez-vous voir mourir ces enfants à la place ?
Son cœur battait à tout rompre, comme s’il cherchait à s’échapper de sa cage thoracique.
— Ou que diriez-vous de… (Elle se retourna tout en tapotant le coin de sa bouche avec un doigt.) Vos parents ? Si je me souviens bien, sir Garrison Clay a été affecté à un poste de garde dans l’un des secteurs extérieurs. Dites-moi, à quand remonte la dernière fois où vous leur avez parlé ?
Il pinça les lèvres, craignant que le moindre aveu ne puisse être exploité contre lui. Il n’avait plus revu ni parlé à ses parents depuis des années. Comme avec Winter, il avait considéré que la meilleure manière de protéger ceux qu’il aimait consistait à feindre une indifférence totale à leur égard.
Comment avait-il pu échouer à ce point ? En fin de compte, il ne parvenait à protéger personne. Il ne pouvait sauver personne…
Il savait que sa panique se lisait sur son visage, mais il ne parvenait pas à la réprimer. Il fut tenté de tomber à genoux et d’implorer la reine de changer d’avis. Il aurait fait n’importe quoi – tout, mais pas cela.
— Si vous me dites non encore une fois, continua Levana, je saurai que votre loyauté n’est qu’une façade. Vous serez exécuté pour trahison et vos parents avec vous. Après quoi je chargerai Jerrico de s’occuper de la princesse, et je ne crois pas qu’il se montrera aussi doux que vous auriez pu l’être.
Jacin ravala son désespoir. Il ne le mènerait à rien.
— Alors, sir Clay, acceptez-vous cette mission ?
Il s’inclina afin de masquer son expression, même si cette marque de respect faillit le tuer.
— J’accepte. Ma reine.





 
 Jacin, dit-elle avec un sourire fragile. Il faut que tu saches. Je ne me souviens pas d’un moment dans ma vie où je n’étais pas amoureuse de toi. Je ne crois pas qu’il y en ait eu un seul.
Mille émotions traversèrent le regard de Jacin. Mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, avant qu’il ne la tue, Winter l’empoigna par sa chemise et l’embrassa.
Il se dégela beaucoup plus vite qu’elle ne s’y attendait. Presque aussitôt, comme s’il n’attendait que cela, il la prit par les hanches et la serra contre lui comme s’il ne comptait plus jamais la lâcher. Ses lèvres étaient brûlantes, insatiables, tandis qu’il se penchait sur elle en la repoussant contre la rambarde. Elle poussa un petit cri et il s’abandonna au baiser, une main dans ses cheveux au creux de sa nuque.
Elle se sentit prise de vertige, étourdie par la chaleur et le désir d’une vie entière.
L’autre main de Jacin quitta sa hanche. Elle entendit crisser l’acier quand il tira sa lame de son fourreau. Frissonnante, elle l’embrassa plus fort encore, en y mettant tout ce dont elle avait jamais rêvé.
La main de Jacin glissa de ses cheveux. Son bras l’entoura. Il la plaqua contre lui de toutes ses forces. Comme s’il voulait absorber son corps dans le sien.
Lâchant sa chemise, Winter lui toucha le cou, la joue. Elle sentit le bout de ses cheveux lui chatouiller les pouces. Il poussa un gémissement – de désir, de douleur ou de regret, ou peut-être d’un mélange des trois. Son bras se raidit dans le dos de Winter. Il déplaça son poids en levant son couteau.
Winter ferma les yeux.