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mercredi 1 mars 2017

Phobos, Tome 1 : Les Éphémères de Victor Dixen

Éditeur : R-jeunes adultes
Sortie : 11 juin 2015
448 pages


Six mois de voyage vers Mars.
Six prétendantes.
Six prétendants.
Six minutes pour se rencontrer.
L'éternité pour s'aimer.





Six mois de voyage vers Mars. Six prétendantes. Six prétendants. Six minutes pour se rencontrer. L'éternité pour s'aimer.
La nouvelle saga-thriller de Victor Dixen, lauréat du Grand Prix de l'imaginaire en 2010 et 2014.

Il est trop tard pour regretter...
Le projet le plus fou.

Dans un futur proche. Le fonds d'investissement privé Atlas a racheté la Nasa avec l'intention affichée de relancer la conquête spatiale grâce au programme de téléréalité le plus ambitieux de tous les temps : le programme Genesis. Six filles et six garçons âgés de 17 à 20 ans ont ainsi été sélectionnés parmi des milliers de candidats de tous les pays pour établir la première colonie humaine sur Mars. Ils sont en pleine santé, assoiffés d'aventure, parfaitement entraînés pour la mission qui les attend. Mais, surtout, ils sont tous orphelins, sans attache, sans promesse d'avenir sur la planète qui les a vus naître... sans famille pour intenter un procès si les choses tournent mal. Ils effectueront les six mois de voyage en aller simple dans deux compartiments séparés du vaisseau Cupido, à destination de Phobos, la lune de Mars. Avec un objectif : trouver le partenaire avec qui enfanter, sous l'oeil inquisiteur des caméras qui filment le vaisseau 24 heures sur 24.

Le jeu de séduction le plus sensationnel.

Ainsi commence un show d'une ampleur jamais vue, financé avec les investissements colossaux des annonceurs, les droits de diffusion monnayés à prix d'or et les dons des spectateurs encouragés à envoyer de l'argent à leurs candidats préférés pour leur permettre d'« acheter » les meilleurs habitacles déjà largués sur leur nouvelle planète. Après chaque passage dans le minuscule parloir qui permet aux passagers de communiquer sans se toucher pendant six minutes, les filles doivent remonter à la production leur classement personnel des prétendants, et elles sont elles-mêmes secrètement classées par chaque garçon. Les préférences ultimes seront dévoilées à l'arrivée sur Phobos et les couples définitifs mariés avant le grand saut dans le puits gravitationnel de Mars, ou ils seront sommés de procréer aussitôt.

Le mensonge le plus effroyable...

Victor Dixen est né en 1979. Né d'un père danois et d’une mère française, il est le cinquième d'une famille de cinq enfants. Il vit, en compagnie de ses parents et de sa sœur, une jeunesse de globe-trotter, avant d'atterrir finalement à Rørvig, au bord de la Mer Baltique, dans le Danemark septentrional. Victor Dixen découvre alors les auteurs scandinaves, dont Hans Christian Andersen et Tove Jansson. À l’âge de dix ans, il connaît une expérience au Tivoli, le parc d'attractions de Copenhague, le traumatise : s’embarquant subrepticement sur les montagnes russes, il effectue le tour complet à quatorze reprises. Victor Dixen souffre depuis lors de somnambulisme et d’insomnies : il est incapable de dormir plus de quatre heures d’affilée, ce qui alimente ses rêveries et sa vision.


J'avais vraiment hâte de lire Victor Dixen dont j'entends énormément parlé et la plupart du temps en de très bons termes. Il n'en fallait pas plus pour me donner envie. 

La couverture est magnifique et j'ai donc craqué (comme souvent) pour le premier opus de sa série Phobos.
Le résumé n'est pas forcément l'élément qui m'a donné le plus envie. Je ne suis absolument pas dans la mouvance télé-réalité. Même quand il s'agit de la dénoncer, ce n'est pas un sujet qui m'intéresse. D'ailleurs le livre ne la dénonce pas. Elle montre simplement le côté obscur de ses créateurs. Il y a une critique du fond mais la forme est tout aussi critiquable.
Ainsi, on envoie dans l'espace douze jeunes gens. 6 jeunes femmes et 6 jeunes hommes. Ils doivent trouver leur partenaire pour la vie, embarqués pour un voyage sans retour sur Mars. Il s'agit d'une télé-réalité à grande échelle puisque chaque participant représente son pays et une grande marque. Les rencontres se font sous la forme d'un speed dating de 6 minutes. Filmés et retransmis sous les yeux de millions de personnes. Il faut convaincre pour être heureux dans tous les sens du terme. Il faut convaincre en 6 minutes, son futur partenaire mais aussi le public qui alimente le compte de son chouchou lui permettant de vivre confortablement (ou pas) dans sa nouvelle vie.
Je trouve que le postulat de départ est triste au possible. Surtout que tous les protagonistes sont des jeunes qui ont mal démarrés dans la vie pour des raisons diverses et variées.
Comme je vous le disais, le livre se présente un peu comme un thriller de l'espace. Cette émission de télé-réalité cache de noirs secrets qui font tout l'enjeu du livre. Les initiateurs du show sont des gens dont il faut se méfier mais le jeu qu'ils proposent n'est pas vraiment remis en question. Il y a un consensus général devant la qualité du show...Il n' y a aucune remarque sur le fait d'envoyer 12 personnes (le plus jeune à 17 ans) dans l'espace pour un voyage sans retour. Seul l'argent récolté par les téléspectateurs durant le voyage leurs permettront de vivre confortablement. Pour les autres....

Passons, mais je dois avouer que j'ai un peu tiqué. Non pas sur le postulat de ce show mais sur le fait qu'il ne soit pas remis en question. On est quand dans le comble de la télé-réalité.

Il n'en reste que c'est une lecture qui vaut le détour malgré certains points faibles. Je commence par les points forts.
L'histoire est très rythmée. Les chapitres ont une forme imposée. Ils sont assez courts ce qui oblige l'écriture a être assez efficace. Le bémol tout de même c'est qu'on a une forme très codifiée et rigide qui empêche à mon sens certains passages d'être plus développés tandis que d'autres qui le sont pourraient ne pas l'être.
La gallérie de personnages m'a captivée. On a pas une palette de l'humanité mais on des personnalités bien identifiées que j'ai apprécié découvrir, aimer et détester. Pourtant j'ai trouvé peu crédible certaines idylles qui naissaient après un speed dating de 6 minutes. Je sais que le temps est à la rapidité mais être sûr d'avoir trouvé l'âme sœur au bout de 360 secondes ce la relève de la science-fiction...

Globalement j'ai aimé ma lecture et la fin est franchement très réussie, elle est de celle qui donne envie aux lecteurs de connaître la suite. La seule chose qui m'aura déplu aura été le rythme du livre. Trop lente à certains moments et trop rapides à d'autres. Je me suis sentie en décalage et cela a créé un inconfort dans ma lecture. Il n'en reste que c'est un premier tome qui nous plonge dans un univers novateur et glaçant. Je lirai certainement la suite des aventures de ses amoureux à destination de Mars.



 « Aimer, c’est se battre pour ce que l’on croit être le meilleur pour l’autre… même si l’autre ne le sait pas. L’amour que je t’offre, Léonor, c’est une bataille. Celui de Mozart, c’est une capitulation. »


Il pointe son index vers le fond de la bulle, vers un astre plus gros et plus lumineux que les étoiles environnantes, brillant d’un éclat rougeâtre : « Là, c’est Mars… », dit-il.
Puis il se met à désigner successivement d’autres directions :
« Par là, c’est Jupiter ! Par ici, c’est Saturne ! Et là, juste devant moi, c’est Vénus… euh, non : en fait c’est toi, Léonor ! »
La jeune fille reçoit le compliment de Marcus sans frémir et soutient son regard sans ciller : « Je ne parlais pas du risque de te perdre dans l’espace. Tu n’aurais même pas le temps. Parce que dehors, tu ne pourrais pas reprendre ton souffle : tu gonflerais comme un ballon de baudruche, ta langue se mettrait à bouillir et ta peau à brûler. Ta forêt de tatouages, dont tu sembles si fier, prendrait feu en un instant… »
Marcus éclate de rire, jette un coup d’œil aux lignes noires qui affleurent sur ses biceps, à la lisière des manches de son T-shirt. À droite, la phrase aperçue la dernière fois déploie ses lettres épineuses : Rêve comme si tu vivais pour toujours, Vis comme si tu allais mourir aujourd’hui ; à gauche, parfaitement symétrique, un autre bracelet de ronces lui répond : La vie est courte, Romps les règles, Pardonne rapidement, Embrasse lentement, Aime sincèrement.
Léonor : « Tout un programme ! C’est de toi ? »
Marcus : « Non. Ce sont deux amis. Mark Twain à ma gauche et James Dean à ma droite – le vrai, pas la copie qui chante le générique du programme. »