Sortie :
4 octobre 2012
Éditeur :
NIL
Nombre
de pages : 240 pages
|
Cartes
postales anciennes, lettres, publicités, échantillons de tissus,
menus glanés chez les antiquaires ou sur internet : six cents pièces
ont été nécessaires à la composition de ce scrapbook. Son
héroïne, Frankie Pratt, a 18 ans en 1920 lorsque sa mère lui offre
un journal. Élève prometteuse à Cornish (Nouvelle-Angleterre), la
jeune fille voudrait quitter son village, découvrir l'université,
et plus tard devenir écrivain, mais il lui faut renoncer au prestige
du Vassar College pour aider sa mère veuve et désargentée : même
avec une bourse, ces études demeurent hors de portée. Par un
étrange tour du destin, les portes de la célèbre institution vont
finalement s'ouvrir à elle, à la faveur de son idylle naissante
avec le peu recommandable capitaine Pingree. Étudiante, Frankie
croise des intellectuels et des écrivains, parmi lesquels Edna St.
Vincent Millay (prix Pulitzer 1923), qui l'encourage à s'installer à
Greenwich Village afin de se consacrer à l'écriture. Mais après
quelques charlestons et verres de gin frelaté, les amours à New
York deviennent folles, et il est temps pour elle de renouer avec ses
rêves : elle embarque pour Paris. À bord du SSMauretania,
Frankie se prend d'amitié pour une " vieille fille aventurière
" et deux princes russes exilés – rencontre qui la conduit
jusqu'à l'appartement en soupente de la librairie Shakespeare &
Company tenue par Sylvia Beach, plaque tournante de la vie des
écrivains et des expatriés de langue anglaise. Parmi eux, un
certain James Joyce, qui travaille à son nouveau manuscrit, et un
homme séduisant surgi du passé... Tandis que Lindbergh atterrit en
triomphe à l'aéroport du Bourget, Frankie doit repartir vers son
village natal, au chevet de sa mère atteinte d'un inquiétant rhume
de poitrine. Mais même de retour à Cornish, Frankie ne saurait
renoncer à sa quête de succès et d'amour...
Caroline
Preston est l'auteur de trois romans à succès aux États-Unis, dont
Lucy efface tout, traduit en 2001 aux Éditions NiL. Le Journal de
Frankie Pratt lui a été inspiré par l'amitié qui lia sa
grand-mère à Sylvia Beach, la libraire et éditrice légendaire du
Saint-Germain-des-Prés des années 1920. Elle travaille d'ores et
déjà son prochain scrapbook.
Vous
parlez de ce livre va être une aventure....
Pourquoi ?
En soi, c'est simple. C'est l'histoire de la vie de
Frankie. Elle n'est pas des plus banales, certes mais ce qui la rend
unique c'est la façon dont elle le raconte.
On
a ici une forme de journal intime façon « scrapbooking ».
Je ne sais pas si ce mot est parlant car le récit en lui même est
assez court mais il est toujours additionné d'éléments plastiques
comme des éléments publicitaires, des coupures de
journaux...assemblés à la manière d'un scrapbooking. Cela donne
l'impression d'être tombé sur le journal intime, le carnet de
voyage d'une jeune femme qui veut allez au plus près de la réalité
et des souvenirs.
J'ai
beaucoup aimé mais je ne pense pas qu'il puisse y avoir de demie
mesure. C'est à dire qu'ils s'agit d'un concept, d'une performance
littéraire qui ne pourra pas vous laisser dans indifférence. Soit
vous adhérez, soit vous détestez. Pour ma part j'appartiens à la
première catégorie. Il m'a fait penser au livre que j'avais
également adoré La vie inachevée d'Addison Stone (ma chronique sur
ce livre exceptionnel est ici). Essentiellement car la posture du
lecteur change. Elle devient plus active. C'est à nous – lecteur -
de nous approprier d'une façon singulière cette histoire innovante.
Bref
ce livre est une expérience livresque que j'ai adoré vivre !
Bien
que les filles de Vassar se considèrent comme des femmes modernes,
elles reprennent le discours de leurs mères et de Jane Austen sur
les hommes.
1.
Il vient d'une si bonne famille (il est extrêmement riche).
2.
Il a l'air très enthousiaste (il s'apprête à faire sa demande).
- Il n'est pas très gentil (il essaie de drôles de choses avec la jeune fille qu'il fréquente, et/ou il n'est pas très riche).
-Alors,
Miss Pratt, qu'est ce qui fait qu'une fille de Vassar se croit
qualifiée pour
écrire
des histoires sur de vraies gens qui savent ce que souffrir veut dire
?
-Je
crois que j'en connais un bout sur la tristesse, Mr Macfadden. Mon
père est mort jeune, laissant ma mère subvenir seule aux besoins de
trois enfants.
-La
grande majorité de nos articles racontent des histoires de coeurs
brisés. Que savez-vous là-dessus ?
Je
réfléchis un court instant. Dis n'importe quoi, mais décroche ce
boulot !
-J'ai
fréquenté un homme qui s'est révélé marié. Voilà une histoire
tout droit sortie de True Story. Il a l'air satisfait !
-Mais
vous êtes-vous repentie ?
-Oui,
monsieur, tout à fait.
-C'est
très bien, ça c'est une bonne fille. Péché, souffrance,
repentance. C'est notre mot d'ordre. Vous êtes embauchée.
Il
se tourne vers une étagère remplie de livres tous écrits par lui
et en sort Être femme et épouse.
-Ceci
pourrait vous être utile, Miss Pratt. N'hésitez pas à revenir vers
moi si vous avez des questions.