L'une
des plus grandes figures de l'art mexicain du XXe siècle inspire
Benjamin Lacombe et Sébastien Perez pour leur nouvelle
collaboration. Pour lui rendre hommage, Benjamin Lacombe propose une
immersion inédite dans le processus créatif de l'artiste. Une
succession de pages découpées et un texte poétique nous entraînent
dans les profondeurs de l'âme de Frida Kahlo. À la manière d'un
recueil de pensées, le livre explore les thématiques qui sont
chères à Frida : l'amour, la mort, la terre, les animaux…
Sébastien Perez insère dans son texte des phrases extraites des
correspondances de Frida pour restituer de la façon la plus sincère
et vraie ce que l'artiste ressentait " par-devers elle et face à
elle ".
« On
me prenait pour une surréaliste. Ce n’est pas juste. Je n’ai
jamais peint de rêves. Ce que j’ai représenté était ma réalité»
L'une
des plus grandes figures de l'art mexicain du XXe siècle inspire
Benjamin Lacombe et Sébastien Perez pour leur nouvelle
collaboration. Pour lui rendre hommage, Benjamin Lacombe propose une
immersion inédite dans le processus créatif de l'artiste. Une
succession de pages découpées et un texte poétique nous entraînent
dans les profondeurs de l'âme de Frida Kahlo. À la manière d'un
recueil de pensées, le livre explore les thématiques qui sont
chères à Frida : l'amour, la mort, la terre, les animaux…
Sébastien Perez insère dans son texte des phrases extraites des
correspondances de Frida pour restituer de la façon la plus sincère
et vraie ce que l'artiste ressentait " par-devers elle et face à
elle ".
Je
me lançe dans la chronique d' « album ». Alors
celui-ci n'est pas à mettre entre les mains de jeunes enfants.
D'ailleurs la plus jeune de mes filles est tombée dessus et m'a dit
qu'il lui avait fait peur. Ainsi Benjamin Lacombe retrace le parcours
de l'artiste de talent qu'étais Frida Khalo . Je vous fais un
point biographique nécessaire :
Magdalena
Frida Carmen Kahlo Calderón1
ou Frida
Kahlo,
née le 6
juillet 1907 à Coyoacán au Mexique et morte le 13 juillet 1954 dans
la même ville, est une artiste peintre mexicaine.
Tout
au long de sa vie, elle garde une santé fragile, souffrant de
poliomyélite depuis l'âge de six ans puis victime d'un grave
accident de bus. Elle devra subir de nombreuses interventions
chirurgicales.
Après
son accident, elle se forme elle-même à la peinture. Son art est
influencé par différents mouvement tels le réalisme et le
symbolisme.
En
1922, elle falsifie sa date de naissance en 7 juillet 1910, année
du début de la révolution mexicaine.
En
1929, elle épouse l’artiste Diego Rivera, mondialement connu pour
ses peintures murales.
En
1930, elle subit sa première fausse couche. Après l’accident, on
lui avait pourtant dit qu’elle ne pourrait jamais avoir d’enfant
à cause de son bassin, fracturé à trois endroits, qui empêcherait
une position normale pour l’enfant et un accouchement sans
problème. Lors de leur séjour à Détroit, elle est de nouveau
enceinte. Au début de cette deuxième grossesse, Frida voit un
médecin au Henry Ford Hospital qui lui conseille de garder l'enfant
au lieu d'interrompre sa grossesse. Elle pourrait accoucher par
césarienne. Malgré les prévisions du docteur, elle fait une autre
fausse couche le 4
juillet 1932. Elle reflète ses sentiments, son impression de
solitude et d’abandon après la perte de l’enfant dans le tableau
Henry
Ford Hospital
ou Le
Lit volant,
dans lequel elle peint un fœtus masculin surdimensionné en position
embryonnaire, l’enfant perdu lors de la fausse couche, le « petit
Diego » qu’elle avait tant espéré porter jusqu’à terme.
Après
ce pénible épisode, Frida Kahlo peint des tableaux qui traduisent
sa lassitude et son dégoût des États-Unis et des Américains alors
que son mari, lui, reste fasciné par ce pays et ne veut pas le
quitter
En
1943, Frida dirige une classe de peinture à l’académie des
Beaux-Arts. Mais sa mauvaise santé l'oblige à enseigner chez elle.
Des douleurs permanentes dans le pied droit et dans le dos
l’empêchent de marcher correctement. Elle doit porter un corset de
fer (que l’on retrouve dans La Colonne brisée). En juin
1946, elle subit une opération de la colonne vertébrale qui lui
laisse deux immenses cicatrices dans le bas du dos.
En
août 1953, on lui ampute la jambe droite jusqu’au genou à cause
d'une gangrène. Cette opération apaise ses souffrances, mais la
plonge dans une profonde dépression :
« On m’a amputé la jambe il y a six mois qui me paraissent une torture séculaire et quelques fois, j’ai presque perdu la tête. J’ai toujours envie de me suicider. Seul Diego m’en empêche, car je m’imagine que je pourrais lui manquer. Il me l’a dit, et je le crois. Mais jamais de toute ma vie je n’ai souffert davantage. J’attendrai encore un peu… »
Affaiblie
par une grave pneumonie, Frida Kahlo meurt dans la nuit du 13 juillet
1954, sept jours après son quarante-septième anniversaire,
officiellement d'une embolie pulmonaire. Cependant, selon Hayden
Herrera, les derniers mots de son journal (« J'espère que la
sortie sera joyeuse… et j’espère bien ne jamais revenir —
Frida ») et son dernier dessin suggèrent qu'elle se serait
suicidée; il affirme d'ailleurs qu'une minorité de ses amis a cru
que sa mort était due à une overdose de médicaments qui n'était
peut-être pas accidentell. Toutefois, en travers de son dernier
tableau, peint juste avant de mourir, elle a écrit : « Viva
la Vida » (« Vive la Vie »).
Il
me semble important de relater la vie très dure de cette artiste
tourmentée. La vie ne l'aura pas épargnée et la mort qui
l'accompagne est présente dans ses œuvres.
Le
corps est mort. Benjamin Lacombe le représente mort. Les muscles, la
peau..tout cela n'a plus d'utilité. Seul l'âme et l'imagination
survivent. Il reste à voyager de cette manière.
C'est
un exercice réussie pour Benjamin Lacombe. L'album est d'une très
grande richesse. Rien que la couverture tissée, appelle à être
touché.
L'album
se veut une biographie plastique. Il est tout en poésie. La trame de
fond est la prison. Les pages deviennent les barreaux de l'artiste.
Son corps est l'ultime prison puisqu'il est une cage qui l'empêche
d'être autre chose que de la souffrance.
Son
amour est également retracé. C'est un amour unique a plus d'une
titre. Pourtant celui-ci ne débouchera jamais sur la maternité et
cela restera un de ses plus grands malheurs. Elle portera la vie mais
celle-ci se soldera à chaque fois par une fausse couche.
Beaucoup
de choses lui seront refusées et ôtées, à commencer par son corps
qui la trahira encore et encore pour n'être qu'un puits de douleur
qui l'abreuvera sur la fin de sa vie, lui ôtant peu à peu toute
vie.
Bref,
j'ai adoré la collaboration de Benjamin Lacombe et Sebastien Perez
pour cette œuvre colorée comme l'était celle de l'artiste à qui
ils rendent hommage.
Un
album visuellement magnifiquement tragique !