La
jeune Sanaé touche à son but ultime : intégrer la Savage Task,
unité d’élite de Celestia, vouée à l’extermination des
Sauvages.
Ce peuple primitif sème la mort et la désolation, surgissant de la forêt pour décimer les Celestiens lors de raids sanglants.
Sa croisade se heurte à un obstacle de taille : un guerrier, implacable, dangereux, qui ne tolère aucune distraction, pas même cette attirance aussi irrésistible qu’incompréhensible qui les lie.
La haine, le désir, l’amour et la violence s’entremêlent jusqu’à ce que la combattante puisse entrevoir la face cachée du monde au travers de deux yeux dorés.
Le destin cruel se joue de Sanaé, mais son histoire peut-elle dépasser une haine ancestrale ?
Ce peuple primitif sème la mort et la désolation, surgissant de la forêt pour décimer les Celestiens lors de raids sanglants.
Sa croisade se heurte à un obstacle de taille : un guerrier, implacable, dangereux, qui ne tolère aucune distraction, pas même cette attirance aussi irrésistible qu’incompréhensible qui les lie.
La haine, le désir, l’amour et la violence s’entremêlent jusqu’à ce que la combattante puisse entrevoir la face cachée du monde au travers de deux yeux dorés.
Le destin cruel se joue de Sanaé, mais son histoire peut-elle dépasser une haine ancestrale ?
–
Tue-moi
ou laisse-moi te tuer, imploré-je dans un murmure étranglé.
Autrement, je ne pourrai pas vivre avec.
Ses
billes claires s’injectent de souffrance comme si de m’entendre
lui était insupportable. Son visage très humain, avec ces yeux
irréels, devient presque beau dans cette expression suppliciée.
–
Dans
ce cas, je me délecterai de la croix que tu porteras, susurre-t-il
presque dans mon oreille.
–
Tu
parles bien, pour un monstre, sifflé-je, rancunière.
Il
expire contre le haut de ma nuque, déclenchant un frisson inattendu
le long de mon échine. Mes mains remontent ses bras, ses muscles
saillants, jusqu’à ses larges épaules, pour se regrouper autour
de sa gorge. Elle est puissante, imposante, et s’il n’a pas bougé
d’un iota, c’est parce qu’il est conscient que je suis
physiquement incapable de lui faire du mal. Et pourtant je serre, je
fais pénétrer mes doigts dans sa chair épaisse, entre les douces
repousses de sa barbe, pendant que, de sa main qui ne me tient pas,
il remet une mèche de cheveux derrière mon oreille. Il détaille
chaque trait de mon visage, non pas avec pitié, mais avec,
curieusement, la même haine que moi.
—
Ne
me touche plus jamais comme ça, gronde-t-il pourtant fébrilement.
La
mâchoire serrée tant je m’en veux, je n’ose maintenir son
regard et lui tourne le dos.
—
Crois-moi,
ça n’arrivera plus jamais. J’ai juste perdu le contrôle de mes
émotions.
J’entends
les mouvements d’eau se rapprocher de mon dos et sens subitement sa
présence massive juste derrière moi. Mon pouls s’accélère. Que
me veut-il ? Sans crier gare, ses mains se saisissent de ma taille et
me plaquent contre lui. Contre… quelque chose d’extrêmement dur.
S’enfonçant presque dans mes lombaires.
Bouleversée,
je tente de m’écarter, mais son bras droit encercle mon cou,
prenant soin de resserrer sa prise.
—
Regarde,
l’effet que tu me fais, sorcière… si tu recommences, je ne donne
pas cher de ta peau.
Je
déglutis, tremblotante d’effroi.
—
Peut-être
que j’affirmerai ma réputation, après tout…
—
Lâche-moi
! Sale monstre ! m’écrié-je en me débattant vainement.
En
réalité, je ne suis pas certaine de le vouloir. Il est irrévocable
que son contact m’est agréable. C’est juste que ce levier, dans
le bas de mon dos, s’apparente à une menace. Je veux qu’il
disparaisse, j’ai peur de ce qu’il pourrait m’infliger avec.
Son
nez s’écrase sur mes cheveux mouillés, juste derrière ma tempe,
et prend une profonde inspiration. Les émanations chaudes de son
corps deviennent suffocantes, et son sexe remue encore contre mon
bassin. Mes tempes pulsent, mes ongles pénètrent ses avant-bras qui
m’emprisonnent, mais je lui fais certainement l’effet d’une
piqûre de moustique. L’urgence me fait encore crier, alors, il
s’écarte de moi en un mouvement brutal.
Je
me retourne, encore chamboulée par la frayeur. Il me dévisage,
affichant un air renfrogné, bien que dénué de haine. J’entoure
ma poitrine de mes bras, jetant des lances dans sa direction par le
regard.
—
Je
ne comprends pas l’effet que tu me fais… Celestienne,
grogne-t-il, furibond.
Moi
non plus. Je ne comprends rien ! Je ne comprends pas comment j’ai
pu être attirée par cet homme dès la première rencontre, comment
j’ai pu en rêver durant des nuits !