Paris – août 1873.
Jane
vient en aide à une jeune femme, Rose Deslilles, prise d’un
malaise dans la rue. Elle apprend que sa fille, Henriette, âgée de
six ans, a été retrouvée étranglée dans le jardin familial un an
plus tôt. Or, la Sûreté s’interroge toujours sur le mobile du
crime et l’identité du meurtrier. Quelques semaines plus tard,
c’est au tour de Rose d’être découverte agonisante dans sa
maison. Intriguée par l’assassinat de la fillette et par les
circonstances troubles de la mort de Rose avec laquelle elle s’était
liée d’amitié, Jane décide de mener sa propre enquête. À cette
occasion, elle croise l’inspecteur principal Lucius, son adjoint
Vougeol et fait la connaissance de Nathan Forève, un juge austère
mais séduisant, qui reprend le dossier du meurtre non encore élucidé
d’Henriette Deslilles. Jane ne ménage pas ses efforts tant et si
bien qu’elle découvre un autre crime qui aurait eu lieu dans le
voisinage des Deslilles. Dans son enthousiasme et aussi par manque
d’expérience, elle met sa vie en danger. Mais la Sûreté veille
ainsi que le juge Forève, conquis malgré lui par le charme de Jane.
La vérité sera étonnante et les voies qu’elle empruntera pour
éclater feront la part belle au paranormal au grand dam du cartésien
Nathan Forève.
Auteure
française de romans policiers historiques, Irène Chauvy, passionnée
de littérature et d’histoire, a commencé à écrire en 2008, sur
un coup de tête, et n’a plus arrêté depuis. Le choix de la
période qu’elle choisit comme cadre de ses romans, le Second
Empire, s’est fait tout naturellement après la lecture d’auteurs
tels que Théodore Zeldin, Alain Corbin, Pierre Miquel, Éric Anceau
et Marc Renneville… Car, plus que les événements, c’est
l’histoire des mentalités qui l’intéresse et la fascine. Cette
époque fut foisonnante tant sur le plan des réalisations techniques
et industrielles que sur celui des idées et cela ne pouvait pas
échapper au flair et à l’imagination d’Irène Chauvy.
En
2011, elle présente un manuscrit au concours « ça m’intéresse –
Histoire » présidé par Jean-François Parot, La Vengeance volée,
dont le héros, Hadrien Allonfleur est un officier qui deviendra
l’enquêteur officieux de Napoléon III. Son ouvrage gagne le Grand
Prix ouvert aux auteurs de romans policiers historiques, et sera
édité dans la collection Grands Détectives 10/18.
Son
écriture précise, fluide et agréable, plonge avec facilité le
lecteur dans un contexte historique dont la qualité des références
et les informations oubliées ne peuvent que séduire les amateurs
d’Histoire. Irène Chauvy sait mener ses enquêtes et ses lecteurs
de main de maître, et nous fait voyager dans le temps. Les
descriptions, les détails et le caractère des personnages sont si
réalistes que le simple fait de fermer les yeux nous fait marcher à
leur côté en plein suspense.
Plus qu’un univers, c’est
un tourbillon aux parfums d’antan et empreint d’une réalité
parfois sinistre qui vous entraîne à chaque ligne. Des crinolines
aux dentelles aiguisées, des hauts-de-forme remplis de secrets et
des jardins et forêts aux odeurs de crimes forment le quotidien des
personnages d’Irène Chauvy qui vous ouvrent généreusement leurs
portes et vous invitent à venir redécouvrir le passé et mener
leurs investigations à leurs côtés.
En plus de la série
des Enquêtes d’Hadrien Allonfleur (capitaine des cent-gardes)
éditée aux Éditions Gaelis, Irène Chauvy poursuit l’écriture
de ses romans policiers historiques avec Les Enquêtes de Jane Cardel
sous la Troisième République ; puis avec Quand les Masques
tomberont et Enfin, l’Aube viendra, des romances policières qui se
déroulent entre 1875 et 1882.
Je reste dubitative au moment de faire ma chronique sur Divination Fatale.
Pourquoi ?
Je vais commencer par les points positifs. A savoir que les passionnés du 19ème siècle seront très intéressés par ce livre qui nous plonge – comme si on y était – dans la France de 1873. Il y a un soucis authenticité chez l'auteure qui ravira les amoureux de cette époque. Cela a été mon cas. J'ai été captivé par la plume de l'auteure. Très recherchée et qui colle à merveille au style du livre.
J'ai aimé le personnage principal : Jane. Elle symbolise cette poussée de femmes aventurières qui veulent se hisser à la place des hommes. Sans tomber dans une caricature féministe, elle montre cependant la difficulté d'être une femme indépendante, c'est à dire qui s'affranchit de la domination masculine. Je l'ai beaucoup aimé. Globalement, tous les personnages sont bons.
Alors, j'ai aimé ?
Malgré ces atouts positifs, il ne faut pas oublier que le roman est en réalité une enquête policière. C'est un genre que j'affectionne particulièrement. C'est sur ce point que je suis moins convaincue car comme je le disais plus haut même si les personnages sont bien brossés, le récit , lui, manque énormément de rythme.
Le livre est court ; Il tourne autour de 280 pages mais j'avoue avoir ressenti de vraies longueurs qui m'ont fait complètement décroché de l'intrigue. Ce qui est assez dommageable pour un roman policier.
Bref, je ne peux pas vous proposer un avis tranché car Divination Fatale a de réels atouts et il plaira assurément aux amoureux de l'époque et de belles plumes. Pourtant, je suis passée complètement à côté de l'enquête policière qui n'a pas assez de rythme et d'enjeu pour créer un climat de tension. C'est pourtant la première chose que je recherche dans une lecture de ce type.