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dimanche 23 avril 2017

Never Tear Us Apart, Tome 1 : Never Forget de Monica Murphy

Éditeur : Harlequin
Sortie : 8 mars 2017
432 pages




Je veux vivre.
Je préférerais être morte.
Je veux être forte.
C'est tellement plus facile d'être faible.
Je veux affronter mes peurs et leur faire face.
Je veux me sauver et faire comme si tout ça n'existait pas.





Mensonges. Trahison. Secrets. Amour. L’entrée fracassante d’une grande voix de la romance contemporaine dans l’univers sombre et bouleversant de la dark romance.
Quand Ethan s’est lancé à la recherche de Katie, la fille qu’il a sauvée des griffes de son kidnappeur, huit ans plus tôt, il voulait simplement s’assurer qu’elle allait bien, qu’elle avait repris le contrôle de sa vie, qu’elle était heureuse, peut-être. Enfin, ça, c’est l’excuse qu’il s’est donnée, car, à la seconde où il a posé les yeux sur elle, il a su qu’il voulait plus. Beaucoup plus. Alors, il a fait tout ce qu’il s’était toujours interdit : il est entré dans sa vie, sous son nouveau nom, sa nouvelle identité. Et, chaque jour qui passe, il s’enfonce un peu plus dans le mensonge.
Mais comment faire autrement, alors qu’il est le fils du monstre qui a changé sa vie à jamais ?


 
Auteur de nombreux best-sellers, Monica Murphy est originaire de Californie où elle vit au milieu des collines de Yosemite avec son mari et leurs trois enfants. Depuis plusieurs années, cette accro au travail a su imposer sa voix parmi la multitude des romances New Adult  : une écriture juste, des émotions brutes et un  happy end  – mais seulement après avoir fait traverser les pires tourments à ses héros. Sans doute la recette de son succès.


Lecture finie

Monica Murphy nous livre ici une « romance » pour le moins surprenante.

Je dois dire que j'ai hésité à la lire jusqu'au bout. C'est tordu, sacrément tordu. Tout le long de ma lecture, je me suis bien demandée ce qui avait poussé Monica Murphy à vouloir nous raconter cette histoire. C'est malsain, improbable...

Pourtant je dois dire qu'elle nous a quand même offert deux très beaux personnages : Katie et Ethan sont vraiment touchants.

Katie a été enlevé, séquestré et violé par le père d'Ethan il y a 8 ans. On se doute que ce passé est loin d’être enterré même si le coupable est derrière les barreaux. Bien sûr la jeune femme reste traumatisée par ce qu'elle a vécu et la vie brisée qu'elle a retrouvé ensuite.
Pourtant dans son enfer, elle a rencontré le fils de son bourreau qui s'est avéré être son sauveur...Je sais, c'est très poussif et un brin tordu ! Je vous le disais !

Pourtant, il se trouve que même là, j'ai bien aimé le personnage d'Ethan. L’engeance du diable est un héros complexe... On est loin de la réalité mais je dois dire que si on dépasse cette donnée là, on a un homme tourmenté qui vaut le détour.
La relation entre ces deux-là est tordue (c'est le mot clé!) mais elle est tellement singulière qu'elle donne une couleur à nul autre pareil à la romance. Vous serez forcément dépaysés. On frôle à chaque instant l'immoral, l'interdit.
Ethan est innocent des crimes de son père. Pourtant, avoir des sentiments pour la victime de ce dernier est mal ? Il ne peut qu'enfermer cette dernière dans son passé traumatisant.

L'amour dicte ses règles :
la société les réprouvera certainement.
Qui sera le plus fort...

Il y a quelques choses que j'ai beaucoup apprécié , c'est la construction du récit qui une mosaïque d’événements éclatés dans le temps mais qui semblent pourtant se répondre au fil des pages qui s'enchaînent. C'est très bien fichu. Le récit est loin d'être linéaire. Il comporte les mêmes distorsions que Katie et Ethan. On a une alternance entre le passé et le présent comme si le premier répondait au second et inversement.

Le suspense est aussi très présent. Après tout Katie a été la victime d'un monstre et son ombre est toujours très présente. Il y a des secrets qui ne sont pas tous levés. Bref, beaucoup de bons éléments qui mettent le lecteur en haleine.

(Re)bref, une romance vraiment à part. Ça fait du bien dans le paysage très codifié de la romance. Une histoire qui a vraiment des atouts mais je dois dire que j'ai eu du mal à dépasser le sujet qui reste trop glauque pour moi.
Monica Murphy parle en préface de sa fascination pour ce type de sujet. Elle ne l'explique et elle admet que c'est un peu malsain mais captivant. Je trouve que le livre nous offre est un peu le reflet de son aveux.

A découvrir, tout en étant prévenu...


- Mais j'ai envie que ce soit un homme pour moi. Je l'aime bien. Mais peut-être que moi, je ne lui plais pas. Peut-être qu'il pense que je suis trop amochée.
- Qui a dit que vous étiez amochée?
Je fixe ma thérapeute, agacée par son calme à toute épreuve et son ton surpris.
- Je le suis. C'est évident, non ?
- Non, ça ne l'est pas. en revanche, si vous pensez que vous êtes amochée, cassée, ou que sais-je encore, devinez quoi ? C'est l'impression qu'auront tous les gens qui vous connaissent ou vous rencontrent.
Je réfléchis à ce qu'elle vient de me dire. Même si ça m'embête de l'admettre, elle a sans doute raison.
- Je pense que j'ai toujours endossé ce rôle-là.
- Ça n'a rien de surprenant, compte tenu de ce que vous avez traversé. Mais songez à quel point ça vous agace quand quelqu’un utilise le mot «victime» pour parler de vous. vous détestez ce mot.
- C'est vrai.
- Vous vous qualifiez de survivante. Et pourtant, vous dites que vous êtes amochée.
- Je pense qu'un survivant peut très bien être amoché. Pas vous ?
On a tous des choses qu'on doit dépasser. Pour certains, c'est pire que pour d'autres. ce n'est pas grave d'avoir mal, d'être un peu cassé. Ca n'empêche pas de se sentir fort. Même si je ne me suis jamais trouvée forte jusqu'à récemment.
- Je pense sincèrement qu'une survivante ne voudrait pas qu'on lui accole ce mot. Vous n'avez pas envie d'être au-dessus de ce qui vous est arrivé ? De ne pas laisser votre passé vous définir ?


Tu es tellement forte. Tu as vraiment de la chance d'en être sortie vivante.
Je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir de la chance. J'ai survécu, certes, mais de là à dire que je suis chanceuse ? La chance, c'est pour ceux qui évitent de justesse un accident de voiture ou qui gagnent à la loterie, ou qui décrochent un travail parce que le premier candidat a changé d'avis à la dernière minute.
C'est ça, de la chance. Mais endurer un calvaire qu'aucun enfant ne devrait jamais connaître, et vivre ensuite comme l'ombre de soi-même, comme une petite chose triste qui a l'impression d'être cassée à l'intérieur ? Qui est seule et meurt d'envie d'être accompagnée mais ne sait pas comment parler à des inconnus, et encore mois à un homme ?
Je ne vois pas ça comme une chance. Loin de là.