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samedi 17 juillet 2021

Les Mésaventures des sœurs Wird, Tome 3 :Maudite par la destinée de Cecy Robson

 

Celia Wird et ses trois sœurs sont comme toutes les autres jeunes femmes de leur âge, à une toute petite exception près : elles sont le fruit d’une malédiction qui a mal tourné et ont chacune un pouvoir unique qui les rend un peu... bizarres.

Celia se retrouve dans un sacré pétrin.

Non seulement Aric doit renoncer à elle pour assurer la survie de son espèce mais en plus elle doit démanteler un groupe de terroristes démons qui tentent de renverser l’ordre établi au sein du monde. Rien que ça, pas de pression !

Afin d’éliminer ce nouvel ennemi, Celia doit travailler main dans la main avec Misha, son ami maître vampire, qui n’a jamais caché son désir pour elle.

Et comme si ce n’était pas assez d’ennuis pour une seule fille, la prédiction d’une extralucide pourrait irrémédiablement compromettre son histoire d’amour avec Aric. Il semblerait que l’unique façon pour notre héroïne de protéger le monde d’une puissante organisation terroriste surnaturelle soit de s’unir à l’homme qui lui est destiné. Le problème, c’est que cet homme ne semble pas être Aric...



Cecy (prononcée Sessy) Robson est une auteure primée et publiée à l'échelle internationale. Finaliste du prix RITA® à double nomination, gagnante du Maggie Award, lauréate du Prix d'excellence Gayle Wilson et auteur de plus de vingt titres, vous pouvez généralement trouver Cecy sur son ordinateur portable ou trébucher à la recherche de caféine.



Je suis mitigée quant à ce 3ème opus. Il faut dire que le tome 2 se finit sur un cliffangher magistral et j'attendais une suite spectaculaire...Ne nous mentons pas : à fantasmer la chose, on est souvent déçu.


Je n'irais pas jusque là car le rythme est là et puis Cecy Robson a su mettre en place un univers addictif et des personnages très attachants.

Alors je vais avouer qu'il n'a pas le brio du précédent mais c'est une suite très réussie dans le sens ou je l'ai dévoré. Le rythme de l'histoire est très prenant.
Nos deux tourtereaux n'ont pas fini d'en baver pour notre plus grand plaisir...et les personnages secondaires s'affirment de plus en plus.


Le troisième tome se finit également sur un cliffangher ; Je commence à cerner les marques de fabrique de l'auteure.


Vivement la suite !



Je soufflai bruyamment, mais quand je sentis le poids du blouson d’Aric tomber sur mes épaules, ma respiration se bloqua à nouveau. Il s’agissait de la veste en cuir noir que je lui avais offerte pour son anniversaire. Ça me paraissait tellement loin. Je fermai les paupières pour repousser les souvenirs douloureux de notre rupture. Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis cette terrible nuit, mais la blessure ne s’était toujours pas refermée.

Il ajusta les pans de la veste sur ma poitrine. Ses iris cerclés de marron s’embrasèrent.

— Tu as froid, dit-il.

Je reculai.

— Je… qu’est-ce que tu fais ici ?

Il se raidit, mais ne répondit pas. Des flocons de neige de plus en plus gros s’amassaient sur ses cheveux brun foncé et blanchissaient la queue de ses sourcils. Je m’attardai sur son visage. Sa barbe de trois jours et les sillons aux coins de ses yeux trahissaient son abattement. Après un long silence chargé de tensions, des mots finirent par franchir mes lèvres :

— Viens à l’intérieur.

Aric me suivit à travers le jardin et dans le pavillon. Les lampes de la cuisine clignotèrent brièvement avant d’éclairer le plan de travail en granit vert et les appareils électroménagers en inox. Je me débarrassai de mes baskets trempées et lançai mes chaussettes dans le panier à linge sale vide qui se trouvait dans la buanderie. Sans lui adresser un regard, je drapai l’un des tabourets en fer forgé de son blouson et m’affalai sur le canapé en daim couleur chocolat, en face de la cheminée. Je me concentrai sur les flammes, celles-là mêmes dans lesquelles j’avais jeté le carton d’invitation au mariage. S’il ne restait rien de la pique que Barbara m’avait envoyée par courrier postal, l’humiliation et la claque que je m’étais prise m’avaient laissé un souvenir cuisant. Sans prêter attention à la douleur lancinante causée par mon genou blessé, je ramenai mes jambes nues en dessous de moi et attendis qu’Aric ait terminé de chasser la neige qui recouvrait ses grosses boots.

Il s’assit à côté de moi et posa ses avant-bras sur ses cuisses musclées. La chaleur de son corps éclipsait celle du feu dans l’âtre.

— Tu ne devrais pas être ici, Aric, dis-je doucement.

Il dégagea la mèche de cheveux mouillés qui lui tombait dans les yeux et me dévisagea.

— Celia, je ne voulais pas te contrarier. C’est la dernière chose que je veux. Mais j’avais besoin de voir de mes propres yeux que tu n’étais pas blessée.

Il déglutit avant d’ajouter :

— Ça me tue de ne pas pouvoir être là pour te protéger.

— Tu auras bientôt une nouvelle épouse sur qui veiller. Ne t’inquiète pas pour moi.

Aric enfouit son visage dans ses larges paumes.

— Ne dis pas ça.

Les yeux me brûlaient. Je me mordis la lèvre pour ravaler mon chagrin.

— Quoi ? C’est la vérité.

— Ne me rappelle pas à mes obligations, dit-il en tournant la tête vers moi. Si cette maudite guerre n’avait pas éclaté, je ne t’aurais jamais quittée.

Il s’interrompit. Des larmes s’étaient mises à rouler sur mes joues. Il n’avait jamais supporté de me voir pleurer. Je m’essuyai hâtivement les yeux du revers de ma main. Aric s’en empara et entrelaça nos doigts. Nous nous raidîmes tous les deux sous l’effet de la vague de chaleur qui parcourut nos corps.

Au lieu de relâcher son étreinte, il serra ma main encore plus fort.

— Ma douce, j’étais sincère au mariage de Shayna et Koda, quand je t’ai dit que c’était avec toi que je voulais passer ma vie.

Je percevais dans sa voix rauque l’intense douleur qui déformait également ses traits. Je recouvris de mon autre main le dos de la sienne.

— Si seulement tu savais à quel point ça me tue de t’entendre prononcer ces mots tout en sachant que tu vas passer le reste de ta vie avec une autre.

Il resta muet. Petit à petit, je brisai son étreinte et m’écartai pour m’approcher de la cheminée, les bras croisés sur la poitrine. Son silence et l’odeur amère de sa tristesse me laissaient penser qu’il n’avait pas eu de mal à sentir ma douleur. Néanmoins, je poursuivis ma tirade. Maintenant que les vannes étaient ouvertes, je comptais bien déverser tout ce que j’avais sur le cœur.

— Je sais que l’union de deux sang-purs est la garantie d’avoir un enfant garou. Je sais que ton espèce a été décimée et qu’il est crucial qu’elle se reproduise afin de protéger le monde de la Tribu et de toutes autres menaces surnaturelles. Je comprends tout ça, Aric. Vraiment. Mais ça ne m’aide pas la nuit, quand je me retrouve seule dans mon lit, confessai-je avant de me tourner vers lui. Et ça ne m’aidera pas à affronter le reste de mon existence sans toi. Tu n’aurais jamais dû venir, mon loup.

Aric se leva du canapé en serrant les dents.

— Je suis dos au mur, Celia. Mon instinct animal me hurle de me battre pour toi, mais ma loyauté envers ma meute m’en empêche. Je ne dors plus, ajouta-t-il en baissant la tête. Le bonheur m’a abandonné le jour où j’ai quitté tes bras. Je n’attends pas ton pardon. Après ce que je t’ai fait, ce que je nous ai fait, je ne le mérite pas. Je veux juste que tu saches que je souffre tout autant que toi et que je ne cesserai jamais de t’aimer.

Ses grosses boots aux pieds, Aric traversa le petit séjour pour récupérer son blouson dans la cuisine. Sans même prendre la peine de l’enfiler, il franchit la porte et disparut dans la nuit.