Francesca Cahill - Mortellement vôtre, tome 3 : Vengeance sous la neige - Brenda Joyce

— Oh, oh ! Je sens l'explosion proche ! s'exclama Bartolla joyeusement. Alors, qui sera le sujet du portrait, Hart?
Il la gratifia d'un sourire tendu, puis planta son regard sombre dans celui de Francesca.
— Mlle Cahill.
Francesca sentit un grand froid l'envahir.
— Telle qu'elle est là. Dans cette robe rouge, ses cheveux remontés à la hâte, le corsage de travers. Exactement ainsi.
Sur ce, il s'éloigna à grandes enjambées.

En cette année 1902, Francesca Cahill est en passe de devenir une célébrité après avoir brillamment élucidé deux crimes. Et les affaires reprennent ! Chargée de surveiller un mari volage, Francesca découvre le corps d'une jeune femme mutilée dissimulé sous la neige. Celui qui fait toujours battre le cœur de Francesca lui apprend qu'une autre femme a déjà été tuée dans des circonstances similaires. Un tueur en série sévirait-il à New York ?

— A l'instant où je vous ai vue, mon univers entier a été chamboulé. Je vous ai remarquée, de l'autre côté de la pièce, avant même que l'on nous ait présentés. Vous étiez d'une extrême beauté et vous sembliez malheureuse. De toute évidence, la soirée vous ennuyait à mourir. Lorsque Andrew m'a présenté à vous, vous avez entamé un débat politique, Francesca. Je me rappelle chacune de vos paroles, je me rappelle tout. Vous portiez une sage robe bleue, exactement du même bleu que vos yeux.
Elle tremblait.
— Est-ce cela, le désir? souffla-t-elle, sachant que ça n'était pas cela.
Il serra les dents.
— Non, ce n'est pas le désir.
Elle se détourna, mais il lui attrapa le bras, et l'obligea à lui faire face.
— Bien sûr que si, c'est du désir, Francesca, bon sang !
Il l'attira brusquement dans ses bras et, avant qu'elle comprenne ce qui lui arrivait, il plaquait sa bouche sur la sienne, forçait ses lèvres. Sa main s'enroula autour de sa nuque, l'empêchant de bouger. Elle eut l'impression qu'un éclair brûlant la traversait de part en part. Ses mollets heurtèrent le rebord d'un sofa et elle y tomba, Bragg avec elle.

Francesca ne répondit pas. Seules trois tables étaient encore occupées, elle repéra donc aisément sa sœur et Hart.
Il lui avait pris la main, mais elle se dégagea en riant. .Alors il se pencha en avant pour lui parler. Constance semblait troublée, émue.
Francesca ne parvenait pas à détourner les yeux du couple. Même de loin, Hart était le genre d'homme que les femmes remarquent. Bronzé, le cheveu sombre et épais, les épaules larges, il portait un costume noir et une chemise blanche.
Ce qui lui allait fort bien.
Comme s'il se sentait observé, il tourna la tête.
Malgré la distance, elle perçut sa surprise, puis sa satisfaction.
Il se leva sans la quitter des yeux.
Francesca s'adressa au maître d'hôtel.
— Ma sœur déjeune avec M. Hart. J'ai un message urgent à lui transmettre.
— Dans ce cas, allez-y, je vous en prie, dit-il aimablement.
Joël et Francesca entrèrent dans la vaste salle à manger.
Hart les attendait, debout. Quant à Constance, elle ne souriait plus du tout. Si un regard avait pu tuer, Francesca serait tombée raide morte.
Il y avait une bouteille vide sur la table, et il restait quelques gorgées dans le verre de Constance tandis que celui de Hart était vide.
— Quelle merveilleuse surprise ! fit-il lorsqu'ils arrivèrent à sa hauteur.
Il avait une voix terriblement sensuelle et, de manière fort inopportune, Francesca se rappela qu'il aimait rendre visite à deux prétendues sœurs en même temps. Daisy et Rose travaillaient dans une maison close, et elle les avait rencontrées lors de sa dernière enquête. Elle ne put chasser de son esprit la vision choquante de Hart avec ces deux ravissantes créatures.

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