En 1715, le comte de Nithsdale rejoint la rébellion jacobite écossaise. Accusé de trahison, il est arrêté et attend la peine capitale, emprisonné à la Tour de Londres. En 1978, Jane Granger se fiance avec Will, un descendant des Nithsdales, et est assaillie par le doute. Lorsque Will tombe dans le coma, Jane fait le serment de le sauver. Par un curieux coup du sort, elle se retrouve plongée au coeur du xviiie siècle et est convaincue que Will se réveillera si elle libère le comte. Mais elle rencontre alors un séduisant noble qui peut bouleverser sa vie dans le passé comme dans le futur…
Fiona
McIntosh a grandi et travaillé en Angleterre jusqu’au jour où
elle la quitta pour l’Australie. Elle tomba amoureuse à la fois du
pays et d’un homme. Sa carrière dans le tourisme lui a valu de
parcourir la planète avant de s’établir comme écrivain à
plein-temps.
En compagnie de son mari et de ses deux fils, elle partage aujourd’hui sa vie entre la ville et la nature sauvage de Tasmanie. Elle avoue enfin une obsession pour le chocolat dont elle recherche les meilleurs produits à travers le monde.
Elle accorde actuellement ce titre au macaron au chocolat qu’elle goûta à Paris et dont elle ne s’est pas encore remise…
Fiona McIntosh écrit également des romans de Fantasy pour adultes. Sa trilogie Le Dernier Souffle a rencontré un vif succès auprès des lecteurs.
En compagnie de son mari et de ses deux fils, elle partage aujourd’hui sa vie entre la ville et la nature sauvage de Tasmanie. Elle avoue enfin une obsession pour le chocolat dont elle recherche les meilleurs produits à travers le monde.
Elle accorde actuellement ce titre au macaron au chocolat qu’elle goûta à Paris et dont elle ne s’est pas encore remise…
Fiona McIntosh écrit également des romans de Fantasy pour adultes. Sa trilogie Le Dernier Souffle a rencontré un vif succès auprès des lecteurs.
J'ai
fait une chronique pour Songe
d'une nuit d'été.
Vous
la trouverez ici.
— Ainsi
vous vous apprêtez à épouser Will Maxwell ? répéta
Winifred, pleine de stupeur.
— Ils
sont tous les deux inextricablement liés à travers la descendance,
répliqua Jane.
— C’est
remarquable ! Je n’aurais jamais pu le croire si je n’étais
pas celle à qui c’est arrivé. Cependant, vous n’avez pas
répondu à ma question. Désirez-vous vraiment l’épouser ?
Je crains de ne percevoir que de la réticence en vous.
— Je
le dois.
— Pourquoi ?
— Voyez
vous-même le mal que je me suis donné pour que ce mariage ait lieu.
— Ce
n’est pas une réponse, Jane.
Cette
dernière fit une moue dédaigneuse.
— Vous
vivez en un temps et dans une société où l’on se marie à
l’intérieur de sa classe pour des raisons financières et
familiales décisives.
— Je
me suis aussi mariée par amour. J’ose espérer qu’à toute
époque l’amour est primordial. Qu’est-ce que la vie sans
l’amour ?
— « L’amour… »,
répéta Jane comme si elle entendait ce mot pour la première fois.
— Aimez-vous
Will Maxwell ?
— Bien
sûr !
— Je
n’en suis pas convaincue. L’amour, au sens romantique du terme,
est une sorte de folie qui fait que l’on perd son propre intérêt
de vue, qui fait que l’on est prêt à mourir pour l’autre le cas
échéant.
— C’est
bien ce que je disais : j’ai risqué ma vie pour Will.
— Vous
avez risqué votre vie pour vous-même, Jane ! C’est votre
propre vie qui vous importe, non la sienne.
— Ne
dites pas cela !
L’accusation
lui avait coupé le souffle comme un coup de poing dans l’estomac.
— Trop
tard : c’est dit ! Je le pense vraiment. J’ai appris à
vous connaître par l’entremise de notre étrange relation. C’est
vous-même que vous vous efforcez de sauver, non Will Maxwell. Si
vous finissez par l’épouser, ce sera pour donner un semblant de
sens à votre vie, non parce que vous l’aimerez en toute
conscience.
— Je
ne suis pas d’accord.
— C’est
votre droit. Mais je vous ai vue dans les bras de quelqu’un d’autre
et j’ai aussi partagé vos pensées au sujet de Will. Elles sont
loin d’égaler vos sentiments pour Sackville ! Votre fiancé
vous trouble beaucoup moins que Julius Sackville. Vous pouvez
toujours vous figurer que vous avez chassé ce dernier de vos
pensées, mais moi qui partage votre esprit, ma chère, je puis vous
dire qu’il y est omniprésent. Vous sentez encore sa caresse, ses
baisers… Vous n’êtes pas près d’oublier cette étreinte.
— Vous
faites fausse route, Winifred.
— Vraiment ?
Dans ce cas, pourquoi êtes-vous rouge de honte, car ce n’est pas
moi qui rougis ?
Le
moment était venu pour Jane de poser la question cruciale qui la
hantait.
— Winifred,
je n’ai pas votre expérience, mais avez-vous insinué tout à
l’heure que vous étiez enceinte ?
La
comtesse hésita l’espace d’un instant.
— J’ai
fait de nombreuses fausses couches durant ma vie conjugale, Jane.
Mais j’ai toujours su quand j’attendais un enfant, bien avant
même les premiers coups de pied. Je vomis généralement
abondamment.
— Vous
êtes sûre que c’étaient des vomissements dus à la grossesse et
non à… à l’épuisement ?
— Même
vous, Jane, n’avez aucun doute sur la question.
Jane
poussa un soupir. Winifred ne lui épargnait rien. Mais c’était
assez de vérités amères pour un seul jour. La nausée la reprit
comme une houle prête à déferler à la première occasion. Elle en
avait assez entendu et dit sur elle et son fiancé. Mieux valait
continuer de faire l’autruche, même si la perspicacité avec
laquelle Winifred avait détecté ses mensonges l’avait
profondément contrariée. Will était son radeau de sauvetage. Soit
elle s’accrochait à lui, soit elle coulait. Julius et la
succession d’aventures qu’elle avait vécues et qui, au bout du
compte, lui apparaîtraient, espérait-elle, comme un rêve, un
voyage hors du corps, comme l’expression de pouvoirs magiques, ne
comptaient tout simplement pas. Personne, et Will moins que tout
autre, n’en saurait rien une fois qu’elle serait rentrée chez
elle ; le temps passant, elle pourrait même se convaincre que
tout cela était arrivé à Winifred, et non à elle. De plus,
c’était du visage de Winifred que Julius était tombé amoureux ;
c’était son corps qu’il avait désiré. Jane n’existait pas
pour lui.
— Ma
foi, commença
cette dernière, je
suis très heureuse pour vous et j’espère que cette grossesse se
passera bien, même s’il faut s’attendre à des difficultés
durant les semaines que durera le voyage en Écosse et la traversée
vers la France.
— Je
ne veux pas y penser. Agir est suffisant.