Quatre
victimes. Et aucun coupable.
Des
relations amoureuses sans lendemain. Une mère possessive et
intrusive. Des nuits entières à errer. La vie d’Audrey, 34 ans,
pourrait se résumer à une succession d’échecs. Seul son
métier de lieutenant à la PJ lui permet de garder la tête hors
de l’eau.
En
ce jour caniculaire de juillet, Audrey et son équipe sont appelés
sur une scène de crime. Le corps de Franck Tardy, avocat à la
retraite, est retrouvé dans son luxueux appartement du XVIe
arrondissement. Son corps a été torturé, mutilé,
partiellement écorché, puis mis en scène sur une table dressée
pour un banquet. Pour compléter cette vanité, un crâne humain
lui fait face : celui de sa défunte épouse, dont la tombe a été
profanée quelques jours auparavant.
Audrey
et son équipe découvrent rapidement que l’homme est un habitué
des clubs sadomasochistes parisiens et que, richissime, il a
dépensé sa fortune en achetant des œuvres d’art. Au point de
finir ruiné.
Quand
un deuxième meurtre est commis dans des conditions similaires,
Audrey sait qu’elle fait face à un psychopathe. À elle de
plonger dans les milieux interlopes parisiens, des maisons de vente
aux clubs SM, pour débusquer ce tueur, dont les méthodes
extrêmes n’ont d’égale que son appétit meurtrier.
Née
en 1985, Chrystel Duchamp se passionne très tôt pour la
littérature de genre, notamment le fantastique et la série noire.
Elle et son conjoint, Eric Barge, montent la maison d’édition Le
Miroir aux Nouvelles, où ils publient plusieurs romans illustrés
de Chrystel : La Boîte aux objets perdus (2013), 47°9’S -
126°43’W (2014), La Vallée dérangeante (2015). Son dernier
roman, À l’ombre des sureaux, a paru en 2018. Elle habite près
de Saint-Étienne.
Tout
est dit dans le titre. Ce thriller définit le meurtre comme un art.
Le meurtrier est donc un artiste de toute beauté !
D'ailleurs,
je ne sais pas si je dois le dire mais
j'ai adoré ce tueur en série. C'est le gros point fort de ce roman.
Il est génialement fou.
L'écriture
est vraiment addictive, on ne voit pas se tourner les pages.
Le
postulat de départ est assez classique. C'est à dire que le roman
commence par un meurtre et l'enquête est dévolue a une policière
qui deviendra le personnage central du livre.
Audrey. Malgré le fait que ce soit une femme, son profil
est celui de l'enquêteur blasé qui est tombé dans l'alcool et la
drogue.
Autant
vous dire que le roman ne brille pas par sa joie de vivre comme
on pouvait s'en doutait. La noirceur est entretenue
de tous les côtés. Les victimes, « le coupable » et
même la police. Il y a une plongée dans les vices humains de façon
très nette et très dérangeante. Le premier mort tout comme le
deuxième sont les archétypes d'une bourgeoisie débauchée bourrée
de déviances.
La
plume de l'auteure propose une ambiance suffocante. D'ailleurs, elle
place l'histoire dans un Paris caniculaire. Mais c'est le monde de
l'art qui est le cadre des meurtres. Pas besoin d'avoir les codes du
milieu pour e, comprendre tous les tenants. On suit Audrey dans ce
monde et on s'initie en même temps qu'elle.
Je
dois avouer que ce personnage des plus rêches m'a déstabilisée.
Elle est, par beaucoup d'aspect, assez répulsive ce qui est assez
surprenant comme choix de la part de l'auteure. Je n'ai pas réussi a
créé un lien avec elle.
Après,
j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre l'enquête en me basant sur
des indices « artistiques ». Cela m'a semblé très
réussie même si j'avoue que j'ai très (trop) vite débusqué le
coupable.
Chrystel
Duchamp signe son premier roman avec brio. C'est un premier coup
réussi malgré quelques petits bémols qui n'ont pas gâché le
plaisir de découvrir cette auteure des plus prometteuses.
À
l’heure où ce quartier bourgeois s’éveille, un appartement
reste plongé dans le calme et la pénombre. Une bougie posée sur un
guéridon off re de timides lueurs à l’obscurité. La cire fond et
coule dans un bougeoir ébréché.
Le silence règne dans la salle à manger, interrompu chaque seconde par le tic-tac d’une horloge. Sur une grande table en chêne, sont disposés un vase – dans lequel fanent les roses d’un bouquet – et une corbeille – où pourrissent trois pommes et deux poires. Les fruits dégagent une odeur pestilentielle qui se mêle à des effluves de tabac.
Le silence règne dans la salle à manger, interrompu chaque seconde par le tic-tac d’une horloge. Sur une grande table en chêne, sont disposés un vase – dans lequel fanent les roses d’un bouquet – et une corbeille – où pourrissent trois pommes et deux poires. Les fruits dégagent une odeur pestilentielle qui se mêle à des effluves de tabac.
Se
faire agresser est traumatisant. Au-delà du choc émotionnel, une
agression éveille en vous une pathologie qui ne vous quitte plus :
la paranoïa. Un sentiment incessant de vulnérabilité.