Éditeur :
Hugo
Roman
Sortie :
04/02/2016
390
pages
|
Quand
Bree
Prescott
arrive dans la petite ville tranquille de Pelion, elle espère avoir
enfin trouver l'endroit qui lui apportera la paix qu'elle cherche si
désespérément.
Lors
de son premier jour, sa vie entre en collision avec celle d'Archer
Hale, un homme isolé qui porte
le poids d'une affreuse douleur.
Quand
Bree Prescott arrive dans la petite ville tranquille de Pelion,
Maine, en bord de lac, elle espère avoir enfin trouver l'endroit qui
lui apportera la paix qu'elle cherche si désespérément. Lors de
son premier jour, sa vie entre en collision avec celle d'Archer Hale,
un homme isolé qui porte le poids d'une affreuse douleur. Un homme
que personne d'autre ne voit.
Archer's
Voice est l'histoire d'une femme enchaînée au souvenir d'une nuit
de cauchemar et de l'homme dont l'amour est la clé de sa liberté.
L'histoire d'un homme silencieux vivant avec une atroce blessure et
de la femme qui l'aidera à trouver sa voix. Une histoire de
souffrance, de destin, et du pouvoir qu'à l'amour de tout
transformer.
(
traduction trouvée sur Boulevard
des Passions)
-
Lecture finie -
J'écris
mes chroniques généralement juste après avoir fini de lire le
livre. C'est une façon pour moi d'être au plus près de ce que j'ai
ressenti et de rien oublier de ce qu'il me semble important. Pour
Archer's voice ça ne me permettra pas d'en faire l'éloge.
Pourquoi ?
Et
bien je vais vous donner une image en espérant que cela vous parle.
Disons que même si tu as beau
aimer le chocolat et en manger un super bon, si tu en manges dix
tablettes et bien tu en feras une overdose aussi bon soit-il. C'est
un peu ce que j'ai ressenti en refermant ce livre.
Je
reprends depuis le début.
Nos
deux personnages principaux sont magnifiques. Elle, Bree
est une jeune femme qui fait un road trip (très courant en romance
New Adult cela dit au passage) pour exorciser certains événements
traumatisants. Elle s'arrête pour financer son voyage dans le petit
ville de Pelion.
Lui,
Archer y habite depuis toujours. Il est devenu muet à la suite d'un
accident survenu de nombreuses années auparavant et qui fait de lui
un marginal aux yeux de tous en commençant par lui.
Le
hasard les fait se rencontrer. Pour l’ermite, il n'y a pas moyen de
le faire sortir de sa bulle mais malgré cela, il y a une
« connexion » qui s'installe. La jeune femme se
sent attirée par l’énigme qu'il représente. Ils se créent entre
eux une relation qui va permettre à chacun de renouer avec la vie.
C'est
une magnifique histoire de seconde chance qui m'aura vraiment émue.
Même si Archer « parle » à certains moments, c'est
vraiment Bree qui donne le ton du récit. C'est une très belle voix.
Le jeune femme a été brisé par la vie et son road trip ne vise pas
à la faire redémarrer sa vie mise au point mort. Non, il est
surtout là pour lui procurer l'oubli, l’apaisement.
Je
pense que ce qui fait la force de ce récit c'est qu'on a pas de
touche optimiste comme pessimiste. On est plus dans une
tranche de vie. L'espoir d'un nouveau départ sans coup de
baguette magique mais avec des rencontres qui métamorphosent les
individus. On a pas toujours la force en nous. Ici
c'est l'autre qui permet de redonner un sens à la vie.
C'est très beau.
Il
faut aussi dire que le style de l'auteure, tout en sensibilité
place lecteur dans une bulle de douceur que j'ai beaucoup apprécié.
Vous
me demanderez dans ce cas ce qui m'a déplu comme je l'ai indiqué au
début. Je vous dirais que j'ai adoré environ 90% de ma lecture mais
le dénouement m'a vraiment laissé une impression de « trop
c'est trop ». Même si l'auteure ne joue pas la
carte du syndrome Cosette, la fin en use et en abuse trop.
Alors
qu'est-ce que c'est que le syndrome Cosette ?
C'est
un terme que j'ai inventé pour qualifier certains personnages ou
rebondissements de l'intrigue. Par exemple, un héroïne qui aurait
perdu son père, sa mère, son frère, sa sœur, son chien, sa
maison, son travail... Son petit ami l'aurait trompée. Un tueur en
série en aurait après elle. Elle aurait été ruiné....La liste
est longue mais parfois certains auteurs nous font un condensé de
tous les malheurs qu'il peut y avoir sur terre et nous propose un
syndrome Cosette. J'espère que vous me suivez...
Ici,
nos deux personnages ont clairement été malmené par la vie. On est
en plein dans le syndrome mentionné plus haut mais...on sent tient à
ce postulat de départ. Le récit ne cherche pas à apitoyer le
lecteur. Enfin jusqu'à la fin du récit qui est vraiment « sortez
les violons ! »
Bref
Il
s'agit d'un récit magnifique que je vous conseille malgré une fin
beaucoup trop guimauve à mon goût.
J’ai
posé mon peigne et je me suis servi de mes doigts pour lisser ses
cheveux noirs et soyeux. Passer mes doigts dans cette masse épaisse
et légèrement ondulée avait quelque chose d’intime et de
sensuel. Mon pouls s’accélérait au fur et à mesure que je me
déplaçais autour de lui avec les ciseaux en commençant par sa
nuque, puis son front. Chaque fois que ma main entrait en contact
avec son cuir chevelu, Archer frissonnait légèrement. En me
penchant sur lui pour travailler, j’ai senti le parfum de son
shampoing et son odeur de propre. Il sentait le savon, mais en
dessous, on discernait une odeur musquée très masculine, très
sensuelle.
Je
suis passée devant lui, j’ai dégagé son front en coiffant ses
cheveux en arrière. Nos yeux se sont rencontrés un instant, il a
fermé les paupières. Il avait presque l’air de souffrir, ça m’a
fait de la peine. Est-ce que quiconque l’avait jamais touché avec
tendresse depuis la mort de sa mère ?
J’ai
continué ma coupe, et quand je me suis rapprochée pour fignoler le
tour de l’oreille, il a retenu sa respiration. Je l’ai regardé à
nouveau, ses yeux étaient légèrement dilatés, ses lèvres
entrouvertes. Mes tétons se sont mis à pointer sous mon tee-shirt,
Archer a baissé les yeux, qui se sont élargis en se posant sur ma
poitrine. Il a détourné le regard, des taches rouges sont apparues
sur ses joues. Il a serré ses poings sur ses cuisses musclées.
Je me
suis penchée sur lui pour couper encore un peu, mes seins le
touchaient presque. J’entendais le bruit de sa respiration rapide
qui rompait le silence de la cuisine. J’ai baissé les yeux en me
reculant, je me suis aperçue qu’il bandait. Vite, je suis passée
derrière lui en coupant encore un peu, tout en tentant de contrôler
ma propre respiration. J’étais incapable de savoir si je le
coiffais correctement – je n’arrivais plus du tout à me
concentrer, je sentais l’humidité perler entre mes cuisses.
J’étais tellement émoustillée que j’arrivais à peine à tenir
debout. Il était si proche, ça me faisait bicher de le toucher et
de voir ce que ça lui faisait à lui aussi. Jamais je n’avais été
allumée aussi facilement, juste à cause d’une fichue coupe de
cheveux. En plus, il était clair qu’il ressentait la même chose
que moi. En me déplaçant devant lui pour juger du résultat de mon
travail, je me suis aperçue qu’il tremblait légèrement.
– Voilà,
ai-je murmuré. C’est fini. Ça m’a l’air parfait, Archer.
Je me
suis reculée pour l’examiner. J’avais du mal à avaler ma
salive.
J’ai
posé les ciseaux sur le plan de travail derrière moi. Mon pouls
battait très fort dans mes oreilles et entre mes cuisses. Je le
surplombais. Mes yeux ont glissé sur ses lèvres. Mon Dieu, j’avais
tellement envie qu’il m’embrasse !
Il m’a
jeté un regard intense. Je pouvais voir les mouvements de sa pomme
d’Adam et sa cicatrice qui bougeait vers le haut. Pendant que nous
nous dévisagions en silence, un doute a traversé son visage. Il
s’est mis à serrer plus fort encore ses poings sur ses cuisses.
Tout à
coup, il a repoussé la chaise et s’est levé d’un bond, comme
électrisé.
– Tu
dois partir maintenant, a-t-il dit.
– Partir ?
Pourquoi, Archer ? Je suis désolée…
Il a
secoué la tête. Sa veine battait fort dans son cou.
– Non,
c’est rien, c’est juste que… J’ai des trucs à faire. Tu
devrais y aller.
Il
respirait très fort, comme s’il venait de courir dix kilomètres.
Jamais quand je l’avais vu faire des travaux de force, je ne
l’avais vu manquer de souffle à ce point.
Il m’a
regardée avec un air suppliant.
– Bien,
ai-je chuchoté en pâlissant, bien.
J’ai
ramassé mes ciseaux et je suis allée les mettre dans mon sac, dans
le salon.
– Tu
es sûr ? Je n’ai pas…
– Oui,
s’il te plaît, oui, a-t-il répondu.
J’ai
baissé la tête et j’ai vu qu’il bandait toujours. J’ai
dégluti. Je ne savais pas quoi penser. Était-il gêné d’être
excité ? Ou était-il contrarié que ce soit par moi ?
Étais-je allée trop loin ? Peut-être voulait-il juste être
mon ami et je m’étais fourvoyée ? Soudain le doute et le
chagrin m’ont envahie.
– OK,
ai-je répété et me dirigeant vers la porte d’entrée.
Il m’a
attrapé délicatement le bras au passage en me faisant sursauter.
– Je
suis désolé, je te remercie vraiment pour la coupe.
Je
l’ai regardé encore une fois, en remarquant combien il était
beau, rasé de frais, avec sa nouvelle coupe et cette rougeur sur les
pommettes, ses yeux brillants, ses cheveux brun doré qui brillaient
encore plus que d’habitude.
Je lui
ai fait un signe de tête et je suis sortie. Phœbe m’attendait sur
le porche, je l’ai prise dans mes bras et me suis éloignée.