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vendredi 6 mars 2015

Thoughtless Tome 1 : Indécise de S.C. Stephens







Je te veux toi et seulement toi 
et je ne supporte pas l'idée de te partager.







Depuis bientôt deux ans, le petit ami de Kiera, Denny, a été tout ce qu’elle a
désiré : aimant, tendre et dévoué corps et âme. Lorsqu’ils se rendent dans une nouvelle ville pour débuter leur vie à deux, Denny obtient le job de ses rêves et Kiera se retrouve dans une très bonne université. Tout semble parfait. C’est alors que des obligations inattendues vont séparer le joyeux couple...

Se sentant seule, confuse, et à la recherche de réconfort, Kiera se tourne vers quelqu’un d’autre – une star de rock locale nommé Kellan Kyle, qui se trouve être aussi leur colocataire. Alors qu’il n’est au départ qu’un ami sur lequel elle peut s’appuyer, sa solitude grandit… tout comme leur relation. Jusqu’à ce qu’une nuit, tout change… et aucun d’eux ne sera plus jamais le même .





J'ai été intrigué par les critiques positives que j'ai pu entendre sur ce roman. C'est ce qui m'a convaincu de le lire car de moi-même, je ne me serai pas tournée sur cette romance axée autour un triangle amoureux. J'avais du mal à concevoir une belle histoire d'amour qui aurait pour fondation la duperie, le mensonge et l'adultère.
Et bien ce livre m'a fait revenir sur mon opinion. 
Car j'ai lu une magnifique histoire d'amour et je la conseille chaudement.
Kiera est une jeune fille très sage qui vit une belle histoire d'amour avec Denny son copain depuis deux ans. Elle est très heureuse et ne cherche qu'à rester auprès de l'homme qu'elle aime . Elle le suit à l'autre bout du pays, tout excitée par leur nouvelle vie à deux.
Ils rencontrent le meilleur de Denny ; Kellan qui devient leur nouveau colocataire. Il est le leader d'un groupe de musique dont toutes les filles raffolent. Kiera le trouve dès le départ très beau mais il n'y a pas de coup de foudre. Elle en aime un autre.
Toute l'intelligence du livre est de faire naître une histoire d'amour sous nos yeux sans que même la jeune femme sans rende compte. Un peu comme un accident qu'on ne peut éviter. C'est inexorable même si ce n'est pas sans mal et même si c'est douloureux.
Je n'en dirai pas plus sinon, retenez votre respiration parce que nos deux héros n'ont pas fini d'en baver...
Attention livre coup de coeur


 ...Coup de cœur... 

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http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2014/01/thoughtless-tome-1-indecise-de-sc.html http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2014/11/thoughtless-tome-15-thoughtful-de-sc.html  http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2014/04/thoughtless-tome-2-insatiable-de-sc.html http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2014/04/thoughtless-tome-3-reckless-de-sc.html









"Je suis désolé. J'allais être stoïque, et ne rien dire tant que tu voudrais de moi, mais nous avons fait l'amour...et je n'ai, je n'ai jamais eu ça...et je ne veux pas redevenir celui que j'étais avant. Je te veux toi et seulement toi et je ne supporte pas l'idée de te partager. Je suis désolé."
Il baisse les yeux tristement.
"Je veux être avec toi de la bonne façon - à découvert. Je veux te faire l'amour sans la peur que quelqu'un nous surprenne. Je veux m'endormir avec toi dans mes bras toutes les nuits. Je ne veux pas me sentir coupable à cause de choses qui font que je me sens si...entier. Je suis désolé, Kiera, mais je te demande de choisir." 



L'extrait :
La voiture me rattrapa et commença à rouler à la vitesse à laquelle je marchais. Je finis par tourner la tête et me sentis encore plus vulnérable en reconnaissant la vieille Chevelle noire. Bien sûr, il avait fallu qu’il me suive. Il se pencha par-dessus la banquette pour ouvrir la fenêtre côté passager.
– Monte, dit-il à travers la vitre ouverte.
– Non.
Furax comme j’étais, c’était une très mauvaise idée de me retrouver seule avec lui. Et encore plus après ce qui s’était passé au Spanks.
– Tu vas être trempée. Monte, dit-il en essayant de masquer l’impatience dans sa voix.
– J’ai dit non.
– Bon, alors je vais te suivre comme ça jusqu’à la maison.
– Ça va, je suis une grande fille.
J’arrêtai d’avancer et il arrêta la voiture.
– Hors de question que tu rentres toute seule à cette heure-ci. C’est dangereux.
Toujours moins dangereux que de rentrer avec toi.
– C’est bon, je te dis.
Je repris ma route et l’entendis soupirer d’un air exaspéré avant de redémarrer. Je le vis tourner au coin de la rue et je pensais en avoir fini avec lui, mais il arrêta la voiture et descendit. Bon sang, il peut pas me laisser tranquille ?


Le temps de me rejoindre, il était déjà trempé jusqu’aux os. Ses cheveux lui tombaient sur le front et son tee-shirt lui collait à la peau, ce qui me fit soudain repenser à la fois où il avait pris une douche tout habillé. Il était tellement sexy que je sentis ma respiration s’accélérer. Je n’avais vraiment pas besoin de ça.
– Monte dans cette foutue bagnole, Kiera.
– J’ai dit non !
Lui aussi avait l’air furieux. Je le poussai en arrière mais il m’attrapa par le bras et commença à me traîner vers la voiture.
– Arrête ! Lâche-moi !
J’essayai de me dégager, mais il était bien plus fort que moi et il me poussa jusqu’à la portière côté passager. Voir la pluie lui dégouliner sur la nuque me fit frissonner encore plus que le froid… Je n’avais vraiment pas besoin de ça, et je ne le voulais pas ! Je réussis à dégager mon bras pendant qu’il ouvrait la portière et me remis en route. Il me rattrapa en deux secondes, me ceintura et me souleva du sol. J’essayai de lui donner des coups pour me libérer mais il me serrait trop fort. Enfin, il me posa devant la portière ouverte, et je me retrouvai coincée entre lui et la voiture.
– Arrête ton cirque et monte dans cette putain de voiture !
Son corps mouillé et pressé contre le mien me rendit folle. Je lui en voulais tellement pour la boîte, pour ma sœur, pour Denny, pour tout ce qu’il me faisait ressentir. Je lui en voulais même d’exister. Et en même temps, je n’avais jamais été aussi excitée de ma vie. Furieuse, je posai une main de chaque côté de sa tête et amenai son visage tout prêt du mien. Mes lèvres étaient à un cheveu des siennes et mes yeux lançaient des éclairs. Le souffle court, je pressai avidement ma bouche contre la sienne, puis… je le giflai.
Il me poussa brusquement contre la carrosserie froide de la voiture, mais j’étais tellement en colère que je ne sentis rien. Il eut l’air choqué pendant une seconde puis ses yeux se mirent à briller du même éclat rageur que les miens. Tant mieux. Je pouvais entendre le bruit de la pluie autour de nous, sur la toiture métallique de la voiture et sur les sièges en cuir. Il me prit par la taille et me força à me plier en deux pour me faire asseoir à l’intérieur.
Une fois assise, je crus qu’il allait refermer la portière, mais il me poussa vers le milieu de la banquette pour venir à côté de moi, avant de me lâcher pour se retourner et fermer la portière. Je reculai pour m’éloigner de lui autant que possible, en pensant que je pourrais lui échapper en sortant du côté conducteur, mais il se retourna, m’attrapa les jambes et m’obligea à me rapprocher. Puis il s’allongea au-dessus de moi. Je tentai de le repousser avec colère, mais il ne bougea pas.
– Laisse-moi.
– Non, dit-il avec un regard furieux.
Je l’attrapai par le cou et amenai son visage près du mien.
– Je te déteste, sifflai-je.
Ses mains écartèrent mes jambes et il se pressa contre moi avant que j’aie eu le temps de réagir. Même à travers son jean, sentir à quel point il était excité me coupa le souffle.
– Ce que tu ressens, c’est pas de la haine. Et c’est pas de l’amitié non plus, dit-il durement.
Je lui jetai un regard glacial et il sourit, mais il n’y avait pas la moindre trace d’humour dans ses yeux.
– Arrête ça tout de suite.
Je me tortillai pour essayer de me dégager mais il m’attrapa par les hanches et m’empêcha de remuer, avant de presser de nouveau son corps contre le mien. Je laissai aller ma tête en arrière sans même m’en rendre compte et il m’attrapa par le menton pour me forcer à le regarder dans les yeux.
– Ça devrait être innocent ! éructai-je.
– Ça a jamais été innocent. T’es vraiment naïve à ce point ? répondit-il en recommençant à bouger au-dessus de moi.
– Tu me dégoûtes, murmurai-je en sentant des larmes de rage me monter aux yeux.
– Tu mens.
Il se pressa de nouveau contre moi et se mordit la lèvre en laissant échapper un bruit qui me fit l’effet d’une décharge électrique. Je pouvais à peine reprendre mon souffle. Des gouttes d’eau tombaient de ses cheveux sur mes joues, et l’odeur de la pluie se mélangeait à celle, enivrante, de son parfum. Une larme coula sur ma joue.
– Je te déteste, répétai-je.
Il s’appuya contre moi, les yeux brûlants.
– Tu mens. T’as envie, toi aussi, dit-il en plissant les yeux. J’ai bien vu comment t’étais au Spanks.
Il amena ses lèvres à quelques millimètres des miennes et les effleura presque. J’avais l’impression de devenir folle, à la fois de rage et d’excitation.
– T’étais à deux doigts de me déshabiller. T’en mourais d’envie, là, devant tout le monde, dit-il en caressant la peau de mon cou avec sa langue. Et moi aussi.
Je l’attrapai par les cheveux et tirai sa tête en arrière. Il laissa échapper un cri de douleur mais recommença à se frotter contre moi.
– J’ai choisi Denny ! Et toi, t’as choisi qui, hein ? dis-je avec colère.
– Quoi ?
– Ma sœur, espèce de salaud ! Comment t’as pu coucher avec elle ? Tu m’avais promis ! dis-je en lui envoyant un coup dans les côtes.
Il s’immobilisa et je vis un éclat cruel briller dans ses yeux.
– T’as pas le droit de m’en vouloir pour ça. T’es partie pour coucher avec Denny et tu m’as planté là avec elle ! Elle demandait que ça, de toute façon. Ça a été tellement facile. Super coup, en tout cas.
Je me crispai et essayai de le pousser brutalement, mais il me tenait plaquée contre la banquette.
– Sale enfoiré.
Il me sourit d’un air diabolique.
– Moi, je sais avec qui j’ai couché, mais dis-moi…
Il se pencha pour murmurer dans mon oreille.
– Toi, t’as couché avec qui, ce soir-là ?
Il m’écrasa de tout son poids et je protestai, à la fois à cause de son geste et de la question qu’il venait de me poser.
– C’était mieux que d’habitude, je parie ?
Il effleura mes lèvres avec les siennes et passa sa langue sur ma bouche.
– Enfin, je sais que c’était pas aussi bon qu’avec moi.
– Arrête ça, tu me dégoûtes.
Je détestais qu’il sache que j’avais pensé à lui en le faisant. Je détestais qu’il ait raison (c’était la première fois que je prenais autant de plaisir avec Denny). Et je détestais m’avouer qu’il avait raison quand il disait que c’était mieux avec lui…
– T’adores ça, au contraire.
Sa langue le long de mon cou me fit frissonner.
– T’en meurs d’envie. C’est moi que tu veux, pas lui.
Je passai les doigts dans ses cheveux et commençai à arquer mes hanches contre les siennes. Le désir se fit encore plus intense et on grogna tous les deux en même temps. Je le haïssais et le désirais plus que tout.
Je commençai à lui ôter sa veste, bien déterminée à ce qu’il se les gèle autant que moi, et il finit de la retirer pour ensuite la jeter sur la banquette arrière, collant son torse parfait contre moi.
J’essayai de l’embrasser mais il recula, et ça me mit dans une colère inimaginable. Puis j’essayai de caresser ses lèvres entrouvertes avec ma langue mais il tourna la tête. Hors de moi, je plantai mes ongles dans son dos et le griffai de haut en bas. Il gémit dans un mélange de douleur et d’excitation et pressa ses hanches encore plus fort contre les miennes. Je laissai échapper un cri et j’attrapai les poches arrière de son jean pour l’attirer plus près avant d’enrouler mes jambes autour de lui.
– C’est lui que je veux, dis-je en m’agrippant à lui.
– C’est moi que tu veux, rectifia-t-il dans mon cou.
– Lui, il aurait jamais touché ma sœur !
Ma colère resurgit et j’essayai de le repousser pour échapper à son emprise.
– C’est fait, et on peut rien y changer.
Il attrapa mes mains et les plaqua de chaque côté de ma tête.
– Mais ça… Arrête de lutter. Dis juste que t’en as envie autant que moi, dit-il en rapprochant de nouveau sa bouche de la mienne. Je sais déjà que c’est ça que tu veux.
Il m’embrassa, et je me laissai enfin aller. Il me lâcha les mains et je les passai dans ses cheveux. Il détacha les miens sans arrêter de se frotter contre moi.
– Non, dis-je en passant mes mains dans son dos.
Je l’attrapai par les hanches et le plaquai contre moi. On s’embrassa pendant une éternité, et entre deux gémissements, je continuais à lui dire à quel point je le détestais.
– C’est mal, dis-je en le caressant sous son tee-shirt.
Ses mains couraient partout sur moi, dans mes cheveux, sur mon visage, sur ma poitrine…
– Je sais, mais c’est tellement bon.
Les frottements se faisaient de plus en plus intenses, et soit il allait m’en falloir plus, soit il allait falloir que ça s’arrête. Comme s’il lisait dans mes pensées, il arrêta de m’embrasser et commença à déboutonner mon jean, à bout de souffle.
Non… oui… non…
J’étais incapable de déchiffrer mes propres pensées tellement je changeais d’avis rapidement. Il me regardait avec, dans les yeux, la même colère que celle qui brillait dans les miens. Il y avait tellement d’étincelles entre nous qu’on aurait sans doute pu déclencher un incendie.
Quand il arriva au dernier bouton, j’attrapai ses poignets et amenai ses mains au-dessus de ma tête. Il gémit tandis que nos corps étaient de nouveau plaqués l’un contre l’autre.
– Je tiens plus, laisse-moi faire, dit-il d’un ton ferme. Je peux te faire oublier Denny. Je peux te faire t’oublier toi-même.
Je tremblai en sachant à quel point il avait raison.
Il dégagea une de ses mains et la laissa descendre le long de ma poitrine jusqu’à mon jean, ses lèvres rivées à mon cou.
– J’ai tellement envie d’être en toi.
Ses mots m’envoyèrent une véritable décharge électrique. Mon corps en mourait d’envie, mais j’étais incapable de me sortir de la tête l’image de lui au lit avec ma sœur.
– Arrête ça !
– Pourquoi ? C’est ça que tu veux, t’en meurs d’envie ! dit-il en glissant une main dans mon jean, par-dessus ma culotte.
On était si proches et son toucher promettait un plaisir tellement intense… Je l’attrapai par le cou pour amener son visage près du mien. Il respirait bruyamment et il inhalait en sifflant entre ses dents. Parfait, il était aussi excité que moi.
– Non. Je veux pas.
Pendant que je disais non, je sentis son doigt suivre la couture de ma culotte sur ma cuisse et ma voix se brisa. Ça avait l’air de tout sauf d’un refus. Je savais pertinemment que j’étais fichue s’il réussissait à me toucher et j’essayai d’attraper sa main pour l’empêcher de continuer, mais il était plus fort et ses doigts se rapprochèrent dangereusement.
– Je sens bien à quel point t’as envie de moi.
Il me regardait avec des yeux brûlants de désir, et je vis à quel point il avait du mal à se contrôler pour s’empêcher d’aller plus loin. Il émit un bruit sourd, et je pus lire un mélange de désir douloureux et de colère latente sur son visage. C’était la chose la plus sexy que j’avais jamais vue.
– J’ai envie de toi maintenant. J’en peux plus.
Il libéra son autre main et commença à baisser mon jean.
– J’ai tellement envie…
– Attends ! Kellan… arrête ! J’ai besoin d’une minute… S’il te plaît.
Notre vieille phrase codée eut l’air de fonctionner car ses mains s’immobilisèrent.
– J’ai besoin d’une minute, répétai-je au prix d’un effort inouï entre deux bouffées d’air.
– Merde ! s’exclama-t-il d’un seul coup.
Je sursautai mais je ne dis rien. J’étais incapable d’articuler quoi que ce soit de toute façon. Il s’assit et se passa une main dans les cheveux, puis il déglutit péniblement avant de regarder vers moi.
– Merde ! dit-il encore avant de donner un grand coup dans la portière.
Je reboutonnai lentement mon jean et m’assis en essayant de contrôler ma respiration et les battements de mon cœur.
– Tu… Tu es…
Il ferma immédiatement la bouche et secoua la tête. J’allais lui demander ce qu’il voulait dire quand il ouvrit la portière et sortit sous la pluie battante. Je passai la tête par la portière ouverte et le fixai sans bouger. Je me sentais complètement idiote et je ne savais absolument pas quoi faire.
– Putain ! cria-t-il en donnant un coup de pied dans l’un des pneus de la voiture.
Il était de nouveau trempé et il donna plusieurs coups de pied en continuant à éructer des insultes toutes plus vulgaires les unes que les autres. Puis il s’éloigna de la voiture et hurla un autre juron en plein milieu de la rue vide, les poings serrés.
Il se couvrit le visage de ses mains, les passa dans ses cheveux, puis il pencha la tête en arrière, ferma les yeux et laissa la pluie ruisseler sur lui. Doucement, sa respiration se fit plus régulière, et il resta dans cette position pendant une éternité, alors que je l’observais dans la chaleur toute relative de l’habitacle. Avec ses cheveux mouillés ramenés en arrière, son visage tourné vers le ciel, ses yeux fermés et sa bouche entrouverte, il était plus beau que jamais. Son tee-shirt épousait le moindre de ses muscles et son jean trempé collait à ses jambes. Je remarquai soudain qu’il tremblait de froid.
– Kellan ?
Il ne répondit pas et se contenta de lever la main vers moi, un doigt en l’air : il avait besoin d’une minute.
– On gèle… reviens dans la voiture.
Il secoua doucement la tête. Je ne savais pas trop ce qu’il était en train de faire, mais je savais qu’il n’allait pas tarder à attraper une crève pas possible s’il restait comme ça.
– Je suis désolée. S’il te plaît, reviens.
Il serra les dents et secoua de nouveau la tête. Bon. Il était toujours en colère.
– Et merde, murmurai-je avant de sortir de la voiture pour aller le rejoindre.
Il ouvrit les yeux et fronça les sourcils à mesure que je m’approchai. D’accord, il était donc très en colère.
– Retourne dans la voiture.
Il avait éructé chaque mot, et la passion dans ses yeux avait disparu pour laisser place à un regard glacial.
– Pas sans toi.
Je ne pouvais pas le laisser là, il tremblait comme une feuille.
– Retourne dans la voiture, je te dis ! Fais ce que je te dis, pour une fois !
Il criait à présent, mais je pris mon courage à deux mains.
– Non ! Parle, au lieu de rester dehors à m’éviter !
Je commençais à être trempée, moi aussi, mais je m’en moquais. Il fit un pas vers moi, et je ne savais pas s’il tremblait de froid ou de colère.
– Et qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
– Je veux que tu me dises pourquoi tu me laisses pas tranquille ! Je t’ai dit que c’était fini, que c’était Denny que je voulais. Mais tu continues à me tourner autour !
– À te tourner autour ? C’est toi qui…
Il s’interrompit et détourna le regard.
– Moi qui quoi ?
Son regard revint sur moi : ses yeux brillaient de colère, et je compris que j’aurais mieux fait de le laisser tout seul au lieu de venir le provoquer. Il me sourit froidement.
– Tu veux vraiment savoir ce que je pense ?
Il fit un autre pas en avant, et je reculai sans le vouloir.
– Je pense que t’es qu’une sale allumeuse, et que j’aurais dû te baiser de toute façon !
Je restai sans voix et je sentis le sang quitter mon visage. Il fit un autre pas en avant et se retrouva juste devant moi.
– Je devrais te baiser ici et maintenant, comme la salope que tu…
Il n’eut pas le temps de finir : je lui décochai une claque monumentale. Toute la sympathie, la tendresse et l’amitié que j’avais pu ressentir pour lui, tout ça avait disparu, et j’aurais tout donné pour que lui aussi disparaisse. Les larmes me montaient aux yeux au moment où il me poussa brutalement vers la voiture.
– C’est toi qui as commencé ! Tu croyais que ça nous mènerait où, notre flirt « innocent » ? T’allais me faire tourner en bourrique pendant combien de temps encore ?
Les larmes coulaient sur mon visage à présent en se mélangeant à la pluie.
– T’as encore envie de moi, maintenant ?
– Maintenant, je te déteste ! criai-je.
– Tant mieux ! Alors monte dans cette putain de voiture ! hurla-t-il en me poussant à l’intérieur.



L'extrait :
Je devais le laisser partir. Il était lunatique, froid, silencieux et déprimé en permanence. Et avant d’être tout ça, il s’était comporté comme un véritable fumier, mettant en danger ma relation avec Denny, faisant des commentaires déplacés sur la nuit qu’on avait passée ensemble et le secret qu’on cachait à tout le monde. Des visions de cette fameuse nuit me revinrent : ses bras puissants, ses mains douces, ses lèvres caressantes. J’essayai d’oublier ces sensations et de repenser à l’époque où on était juste amis, de bons amis. Les larmes me montèrent aux yeux et je me lançai à sa poursuite.
Il était à mi-chemin de sa voiture quand j’arrivai sur le parking.
– Kellan ! criai-je d’une voix trop haut perchée.
Reprends-toi, pensai-je avec colère. Dis-lui au revoir, laisse-le partir, et retourne dans ce fichu bar pour attendre Denny.
– Attends, s’il te plaît.
Il ralentit et regarda par-dessus son épaule.
– Qu’est-ce que tu fous ?
Je le rattrapai et l’agrippai par le bras pour l’arrêter et l’obliger à me faire face.
– Reste.
Il repoussa brusquement ma main et leva les yeux en l’air pendant un instant avant de les plonger dans les miens.
– Je peux pas continuer comme ça.
Je m’étais attendue à une de ses remarques désinvoltes ou blessantes, et son sérieux me prit par surprise.
– De quoi tu parles ? Reste, Denny sera déçu si tu pars.
Mes mots sonnaient affreusement faux. Je savais que ça n’avait rien à voir avec Denny. Ou peut-être que tout avait à voir avec Denny. Il secoua la tête et regarda par-dessus mon épaule pour éviter mon regard.
– Je peux plus rester ici… à Seattle. Je m’en vais.
Les larmes qui avaient menacé de couler un peu plus tôt se pressaient au coin de mes paupières. Pourquoi mon corps réagissait comme ça ? Après tout, c’était ce que j’avais espéré. J’aurais dû lui donner une tape dans le dos en lui souhaitant bon voyage. Tout serait plus facile s’il partait en emmenant avec lui sa froideur, ses remarques insupportables, sa liste interminable de prétendantes, ses yeux bleus qui me suivaient partout et les images qui me hantaient sans cesse…
J’agrippai son bras de nouveau et il se raidit, mais il ne me repoussa pas.
– Non, s’il te plaît ! Reste ici… avec nous… t’en va pas…
Ma voix finit par se briser. Pourquoi je lui disais tout ça ? J’étais supposée lui dire au revoir. Alors pourquoi c’était le contraire qui sortait de ma bouche ? Il regarda les larmes couler sur mes joues d’un air ahuri.
– Mais tu as dit que…
Il avala sa salive et regarda au loin, comme si ma vue lui était insupportable.
– Toi et moi, on… Je croyais que tu…
Il expira lentement et retrouva enfin son calme.
– Écoute, je suis désolé de m’être comporté comme ça, mais je peux pas rester. Je peux plus assister à ça. Il faut que je parte.
J’écarquillai les yeux sans comprendre. Est-ce que j’étais en train de rêver ? Interprétant mon silence comme un point final à cette conversation sans queue ni tête, il me tourna le dos. La panique m’envahit et mon corps réagit sans que j’aie eu le temps de réfléchir.
– Non !
Je criai presque et agrippai son bras encore plus fort.
– S’il te plaît, dis-moi que c’est pas à cause de moi.
– Kiera…
Je posai mon autre main sur son torse et m’approchai de lui.
– Pars pas à cause de moi. Tu as ta vie ici et…
Il recula d’un pas mais il ne dégagea pas ma main.
– C’est pas ta faute, t’as rien fait de mal. Mais t’es avec Denny. J’aurais jamais dû…
Il soupira tristement.
– Toi et Denny, vous êtes…
Je fis un pas vers lui et me serrai contre lui, les larmes coulant toujours sur mes joues.
– On est quoi ?
– Vous êtes importants pour moi, dit-il dans un murmure.
– Importants comment ?
Il secoua la tête et recula de nouveau.
– Laisse-moi partir. C’est pas ça que tu veux. Retourne à l’intérieur, rejoins Denny.
Il essaya de se dégager de mon étreinte mais je ne le laissai pas faire. Le mot sortit de ma bouche avant que je puisse l’arrêter.
– Reste.
– Kiera, s’il te plaît. Va-t’en, souffla-t-il.
– Reste… s’il te plaît. Reste avec moi, le suppliai-je à voix basse.
Je ne savais pas ce que je disais, je savais juste que je ne pouvais pas supporter l’idée de ne plus jamais le voir.
Une larme roula le long de sa joue et mon cœur se brisa en mille morceaux. Sa douleur, sa souffrance éveillèrent des sentiments que je n’avais jamais éprouvés pour lui avant. Je voulais le protéger, le guérir. J’aurais donné n’importe quoi pour qu’il arrête de souffrir. Sa froideur, sa colère, les filles, Denny, le bien et le mal… tout ça disparaissait quand je voyais la souffrance dans ses yeux.
– Fais pas ça, supplia-t-il sans que je sache s’il me parlait ou s’il se parlait à lui-même. Je veux pas…
J’essuyai une larme sur sa joue et je sus immédiatement que c’était une erreur : ce contact était bien trop intime, la chaleur de sa peau irradiait dans mon bras et embrasait tout mon être. Il retint son souffle quand nos regards se croisèrent. Je savais que j’aurais dû faire demi-tour et retourner au bar. Mais je savais aussi qu’il était trop tard.
– S’il te plaît… laisse-moi partir, chuchota-t-il.
Je l’ignorai et l’attrapai par le cou pour l’attirer à moi jusqu’à ce que mes lèvres effleurent les siennes. Je fermai les yeux et me serrai doucement contre lui. Son corps se crispa mais il ne résista pas au contact de mes lèvres.
– Arrête, murmura-t-il si faiblement que je l’entendis à peine.
Je ne savais toujours pas à qui il s’adressait. Je pressai ma bouche plus fort contre la sienne et il laissa échapper un cri qui ressemblait presque à de la douleur.
– Qu’est-ce que tu fais ?
– Je sais pas… mais je veux pas que tu partes. S’il te plaît, me laisse pas, suppliai-je dans un souffle, les yeux toujours fermés par peur de voir sa réaction.
– S’il te plaît…
Enfin, il pressa ses lèvres contre les miennes, m’embrassant passionnément. Il me prit fermement par la taille et me serra contre lui. Ses lèvres s’écartèrent, sa langue trouva la mienne et je ne tardai pas à lui rendre son baiser avec avidité. À travers le brouillard qui avait envahi mon esprit, je me rendis vaguement compte qu’on se déplaçait en même temps qu’on s’embrassait. Il me poussait doucement, je ne savais pas vers où ni pourquoi, et je m’en fichais complètement. Je le sentis se cogner dans quelque chose de dur et profitai de l’occasion pour se plaquer contre la chose en question et me serrer contre lui aussi fort que possible. Sa respiration s’accéléra de concert avec la mienne et il resserra son étreinte.
Il glissa ses mains sous mon tee-shirt pour caresser le bas de mon dos et je soupirai au contact de sa peau. L’une de ses mains me lâcha. J’entendis un bruit qui me fit ouvrir les yeux. Il était appuyé contre la porte d’un stand à expresso, au milieu du parking. Je savais dans un coin de ma tête que le stand était là, mais je n’avais pas réalisé qu’on était si près. Il essaya d’ouvrir la porte : par miracle, elle n’était pas fermée à clé. La partie de moi qui était encore capable de réfléchir se demanda ce qu’il aurait fait si elle n’avait pas été ouverte, tout en s’en moquant éperdument. Je voulais juste être quelque part d’un peu plus intime qu’un parking.
Il s’écarta pour pousser la porte et nos lèvres se séparèrent. J’osai enfin le regarder et la passion que je lus dans ses yeux me coupa le souffle. J’étais incapable de réfléchir ou de bouger. Tout ce que je pouvais faire, c’était me perdre dans ses yeux bleus. Il m’attrapa par les hanches et me souleva sans effort pour m’amener à l’intérieur du stand plongé dans le noir.
Il me reposa délicatement et ferma la porte. On resta dans le noir un moment, mes bras autour de son cou, une de ses mains autour de ma taille et l’autre appuyée contre la porte close. Il n’y avait aucun bruit, à part celui de nos respirations. Le fait d’être dans le noir, pressés l’un contre l’autre, anesthésia mon cerveau, et ce qui me restait de capacité de réflexion m’abandonna. Il ne restait plus que la passion, et le besoin… un besoin intense et brûlant.
Il bougea en premier. Il se mit à genoux et m’entraîna doucement avec lui. Mes mains se lancèrent à l’assaut de sa veste avant de s’attaquer à sa chemise. Mes yeux s’étaient suffisamment accoutumés à l’obscurité pour distinguer son torse sculptural. Ses muscles étaient étonnamment puissants et sa peau incroyablement douce. Parfaite. Je le caressai sans répit puis suivis du bout des doigts les courbes de son abdomen avant de descendre sous son nombril. Je sentis son corps réagir instantanément, et mon désir pour lui atteindre des sommets vertigineux. Je poussai un soupir de satisfaction en sentant sa bouche chaude contre mon cou. Ses lèvres descendirent tandis qu’il me retirait mon pull et soulevait mon tee-shirt. J’avais tellement envie de lui que j’enlevai mon tee-shirt moi-même pour enfin sentir sa peau contre la mienne.
Il respira bruyamment et me regarda de haut en bas d’une façon qui me fit frissonner. Il caressa mon cou et laissa descendre sa main sur ma poitrine et ma hanche. J’avais l’impression que ma peau était en feu partout où il me touchait. J’étais si bruyante que j’en aurais sans doute été gênée, si j’avais encore eu un soupçon de conscience. Sa main remonta jusqu’à prendre un de mes seins en coupe. Il caressa mon téton à travers mon soutien-gorge et ma respiration s’entrecoupa tandis que j’arquais mon corps vers le sien. Je le voulais, et tout de suite. Je trouvai à nouveau ses lèvres et nos respirations s’accélérèrent.
Il nous allongea sur le sol, et l’odeur du café envahit mes narines et se mélangea à celle de Kellan dans une telle alchimie que je sus que je ne pourrais plus jamais les dissocier. Je labourai littéralement le bas de son dos avec mes ongles, et il émit un cri qui m’enchanta.
Je commençai à retirer son jean. Il gémit et inhala à travers ses dents tandis que je le déboutonnais. Je le fis glisser sur ses cuisses et pris un moment pour l’observer : il était prêt pour moi, dur à travers ses vêtements, et je n’en revenais pas de savoir que c’était mon corps qui lui faisait cet effet. J’étais tellement prête pour lui. Je promenai mes doigts le long de son sexe et il arqua les hanches vers moi en appuyant son front contre le mien. Je resserrai ma main autour de lui à travers son caleçon et me souvins de la sensation de le sentir en moi. J’avais désespérément besoin d’éprouver ça une nouvelle fois. Ses lèvres s’emparèrent des miennes et ses mains remontèrent ma jupe avant de baisser brusquement ma culotte. J’étais incapable de réfléchir. J’avais tellement envie de lui que ça me faisait mal.
– Kellan, s’il te plaît, murmurai-je.
Il entra en moi et je fus obligée de mordre son épaule pour ne pas hurler de plaisir. Il enfouit sa tête dans mon cou et marqua une pause pour reprendre son souffle. Dans mon impatience, je soulevai mes hanches. Je voulais qu’il me prenne plus fort. Je le lui dis et il s’empressa d’obéir avant de chuchoter quelque chose que je ne compris pas.
Son souffle chaud sur ma peau envoya une onde de choc à travers mon corps et je m’agrippai à lui encore plus fort. Un véritable incendie faisait rage en moi. C’était si différent de la première fois : plus intense, plus fort et plus brutal, mais en même temps inexplicablement plus doux. Il s’enfouit en moi plus profondément et j’accueillis chacun de ses va-et-vient avec avidité. On n’ambitionnait pas de faire durer le plaisir : on avait juste besoin de satisfaire le désir qui nous consumait. Chaque sensation dans mon corps commença à s’amplifier, et je sentis que je m’approchais de l’orgasme. Je perdis le peu de contrôle qui me restait : j’étais incapable de me retenir, et j’adorais voir que Kellan aussi avait renoncé et que ses cris s’accordaient aux miens.
Quand je sentis chaque muscle de mon corps contracté autour de lui et lui profondément enfoui en moi, je labourai son dos une nouvelle fois, encore plus fort. Je sentis sa peau meurtrie au bout de mes doigts et il écrit un son dont j’ignorais s’il s’agissait de douleur ou de plaisir. Mon excitation décupla et je laissai échapper un cri en sentant une nouvelle vague de chaleur m’envahir. Il me répondit par un gémissement sourd et m’agrippa les hanches si fort que je sus que j’aurais un bleu tandis qu’il allait et venait en moi plus fort avant de jouir.
Immédiatement après cet instant où la passion m’avait embrasée, mon cerveau se réveilla. Un souffle glacé me fit frissonner tandis que je prenais conscience avec horreur de ce qu’on venait de faire. De ce que je venais de faire. Je fermai les yeux en priant pour que ce ne soit qu’un rêve particulièrement réaliste dont j’allais me réveiller d’une seconde à l’autre. Sauf que ce n’était pas un rêve. Je portai la main à ma bouche et tentai de ravaler mes larmes.
Kellan détourna le regard, s’écarta et remonta son pantalon. Les yeux fixés au sol, il attrapa sa chemise en tremblant de froid. Mon estomac se révulsa et je crus que j’allais vomir pendant que je rabaissais ma jupe et remettais ma culotte. J’enfilai mon tee-shirt à la hâte avant de remettre ma main devant ma bouche, certaine de perdre la bataille contre mon estomac si jamais je la retirais. Angoissée, je tremblais de tout mon corps en sanglotant. Kellan frissonnait mais ne bougeait pas, les yeux désormais fixés sur la porte, sans faire un geste pour me venir en aide.
Mon esprit était incapable d’assimiler quoi que ce soit. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer, comment mon corps avait pu trahir mon esprit de la sorte. Pourquoi je l’avais laissé me toucher comme ça ? Pourquoi je l’avais touché, voulu et supplié comme ça ? Et Denny… Je ne voulais même pas y penser.
– Kellan, dis-je en reniflant.
Il leva les yeux pour me regarder : la passion qui les habitait quelques instants plus tôt avait totalement disparu.
– J’ai essayé de faire ce qu’il fallait. Pourquoi tu m’as pas laissé partir ? murmura-t-il d’une voix rauque.
Sa question me brisa le cœur et je recommençai à sangloter. Je ramassai mon pull en tremblant, me levai et me dirigeai vers la porte. Kellan baissa de nouveau les yeux et ne fit pas un geste pour m’arrêter. J’ouvris la porte sans faire de bruit et lui lançai un dernier regard. Il était toujours accroupi avec sa chemise dans les mains, et je remarquai les traces rouges dans son dos. Je fis un pas vers lui.
– Arrête. Va-t’en. Denny a dû remarquer ton absence.
Sa voix était de nouveau froide et distante. En larmes, je sortis et me précipitai dans le froid nocturne.