La
vie est un combat,
L’Amour
un soldat,
Tombant
au champ d’honneur,
Derrière
les murs et les grilles d’un orphelinat, il est des secrets bien
gardés, des pratiques douteuses, des expériences douloureuses qu’on
ne souhaite partager avec personne. « L’empitié » n’y est pas
la bienvenue. Surtout lorsqu’elle émane de Louis, le petit nouveau
et qu’elle s’adresse à moi, Johnny Yankee, l’éternel rebelle,
l’insoumis, la mauvaise graine. Ce n’est pas après quinze ans de
lutte acharnée pour susciter crainte et respect que je vais me
laisser attendrir par ce freluquet ! Même s’il a du miel au fond
des yeux, si son visage est auréolé de boucles de soleil et si un
seul de ses sourires met mon cœur à genoux.
Un
livre d'une grande charge émotionnelle.
Les
points forts
J'ai
trouvé le
personnage principal éblouissant.
L'écriture à la première personne donne à Johnny beaucoup de
force. C'est lui « la mauvaise graine », la mauvaise
herbe...de celle qui donne de belle fleur dans des lieux improbables.
C'est
le cas ici. Le
récit se passe dans un orphelinat qui sera l'enfer de ces jeunes
mais qui permettra de voir éclore une magnifique histoire entre
notre héros et un nouveau pensionnaire Louis dit Lou. De façon
progressive et à contre courant de la haine et la violence qui est
leur quotidien.
Le
style de l'auteure
qui allie pudeur et dureté m'a vraiment emballé. Elle à un style
très original qui se démarque. Beaucoup de tournures locales (le
récit de passe en Belgique) un brin désuète donne une couleur au
récit qui m'a plu.
Les
points faibles
Le
récit est très sombre.
Peut-être trop pour moi. La noirceur, la violence de certains
passages le destinent à un lectorat averti. Les traitements infligés
aux enfants sont pour beaucoup très durs à lire.
Bref
Avec
ce livre, je me suis éloignée de mon univers « habituel »
et de ma zone de confort mais je ne le regrette absolument pas.
Michèle
Rosaux est une auteure à découvrir. Et
même si son livre n'est pas tendre au final c'est une belle histoire
d'amour .
— Pfff !
C’est normal qu’elles se moquent de nous, t’as vu notre
dégaine ?
Je
baissai les yeux sur nos vêtements. Avec nos vieux pulls troués,
nos shorts informes et nos chaussures au cuir usé, je dus
reconnaître que nous offrions effectivement un spectacle des plus
affligeants. Je ne suis pas prêt de me trouver une nana,
pensai-je, dépité. Qu’aurais-je eu à lui offrir ? J’étais
pauvre comme Job, sans aucune famille et je crevais la dalle les
trois quarts du temps. Je relevai la tête et croisai le regard rieur
de Dédé.
—
T’es
jeune, t’es beau et… t’as le meilleur pote du monde, me dit-il
avec un grand sourire.
—
Toi
au moins, tu sais mettre en avant l’aspect positif des choses,
marmonnai-je.
Il
éclata soudain de rire, me prit par le cou et entonna à pleins
poumons la Brabançonne, sous le regard éberlué des passants. Je ne
savais plus où me mettre. J’étais gêné au-delà des mots.
Pourtant, je ne fis rien pour l’arrêter. C’était mon Dédé
tout craché ça. Une espèce de jeune chien fou, qu’aucune laisse
ne retenait et qui gambadait avec insouciance, tête et queue
joyeusement redressées.