Escroc,
voleur, menteur, tricheur… Les adjectifs n’ont jamais manqué
pour définir Martin Legrand.
Égoïste, vénale, jalouse, sournoise, des épithètes qui ont toujours collé à la peau de Jane Stewart. Mais cette fois, elle est prête à se faire pardonner. Ils reprendront les choses là où ils les avaient laissées. Avant l'accident, avant que leur vie ne vole en éclats.
Égoïste, vénale, jalouse, sournoise, des épithètes qui ont toujours collé à la peau de Jane Stewart. Mais cette fois, elle est prête à se faire pardonner. Ils reprendront les choses là où ils les avaient laissées. Avant l'accident, avant que leur vie ne vole en éclats.
Une
lecture qui m'aura fait naviguer vers d'autres horizons...
En
romance, on est loin de la réalité donc
tant qu'à faire,
nos héros sont toujours beaux, attirants...
Le héros
c'est souvent la
cerise sur le gâteau
que tout le monde a envie de gober. Donc prendre comme personnage
central, un homme qui a subi une amputation, c'est quand même risqué
quand on vise le lectorat de la romance. Ou
pas.
C'est vrai que ces derniers temps, le héros brisé, imparfait a
souvent la côte. Il y a plusieurs mannequin masculin amputé qui
pose, montrant que derrière cet handicap, il y a toujours un homme
très viril et sexy. En fait c'est aussi un produit d'appel, on se
dit « Tiens
celui-là (ce livre), il est pas comme les autres ! Et si
j'essayais ».
Moi je me suis placée dans la deuxième catégorie.
Les
points forts.
Le
personnage de Martin.
Tout en faille, en déni, en colère... Bref j'ai trouvé que c'était
un très beau, très riche personnage que nous offrait Sophie Jomain.
Les
points faibles
Autant
j'ai aimé le personnage masculin, autant je n'ai pas apprécié la
romance. J'ai eu du mal à comprendre leurs sentiments. Les réactions
de l’héroïne sont hautement improbables. Certes c'est une belle
femme qui mène son chemin vers la rédemption mais j'ai trouvé
qu'elle le fait un peu trop et devient la serpillière de Martin.
Elle a l'air de l'accepter. Moi j'ai eu du mal à apprécier leurs
rapports.
bref
Un
héros original et réussi mais une romance qui ne m'aura pas
convaincue.
— Pourquoi
m’as-tu fait croire que tu couchais avec lui durant le mois que tu as passé à Paris ? Pourquoi ce mensonge ?
Surprise
par cette soudaine question qu’il aurait pu lui poser plus tôt,
Jane ne se donna néanmoins pas le temps de réfléchir avant de
répondre.
— Parce
que c’était ce que tu voulais entendre.
— Pensais-tu
que ça me rendrait jaloux ?
Elle
baissa la tête, incapable de faire autrement qu’avouer la vérité.
— Je
l’espérais.
— Ce
n’était pas le cas.
Il
mentait.
— Jane…
Il
posa les mains sur ses épaules et la força à le regarder. Une
tempête faisait rage dans ses yeux. Contre quoi luttait-il ?
— Je
sais que tu es amoureuse de moi. Je le sais depuis des mois.
Elle
cligna des paupières.
— Tu
m’as accusé d’être lâche, tout à l’heure, parce que je ne
voulais pas l’entendre, et je ne le souhaite pas davantage, mais ce
n’est pas par lâcheté. Je ne veux pas que tu penses que me
l’avouer changera quoi que ce soit entre nous. Je suis en colère
contre toi, Jane. Très en colère.
Elle
avala douloureusement sa salive.
— N’éprouves-tu
rien d’autre pour moi, Martin ?
Il
recula légèrement et parcourut son corps d’un regard avide.
— Je
te désire.
Le
cœur de la jeune femme entama une course folle. Comme frappée par
l’évidence, elle aurait subitement mis sa main au feu qu’il n’y
avait pas que ça. De la colère, du désir, oui, mais autre chose
aussi. Un sentiment contre lequel il luttait comme un fou pour ne pas
perdre pied, pour ne pas renoncer à ce qu’il s’était promis des
années plus tôt, pour ne pas se trahir. Elle voyait de plus en plus
clair dans son jeu. C’était toujours la présence d’Antoine qui
entrouvrait la cuirasse derrière laquelle Martin se protégeait.
Oui, la jalousie était sa faiblesse, mais ça faisait aussi la force
de Jane.
— Je
te désire, répéta-t-il d’une voix rauque, mais ça ne suffit
pas.
Elle
laissa échapper un petit soupir, et leva la tête pour se perdre
dans son regard bleu.
— Je
m’en contenterai.
Ce
fut plus fort qu’elle. Elle l’embrassa.
D’abord,
Martin ne bougea pas. Les bras immobiles le long de son corps, il se
laissa faire tandis qu’elle cueillait sur sa bouche le goût du
champagne. Mais quand Jane insinua sa langue entre ses lèvres closes
et vint à la rencontre de la sienne, un grondement sourd sortit de
la gorge de Martin. Il posa ses grandes mains sur les joues de Jane,
puis il approfondit lui-même leur baiser, la dévorant comme s’il
était pris d’une faim insatiable. Le besoin de le toucher partout
fut si fort que Jane oublia où ils se trouvaient et commença à
ouvrir sa chemise afin d’y glisser les doigts. Il grogna encore, la
saisit par les épaules et la fit pivoter pour la plaquer contre la
porte. Là, il insinua une cuisse entre les siennes et s’enhardit à
déboutonner sa tunique à son tour. Quand il vit ses seins gonflés,
les yeux de Martin s’arrondirent de désir. Il les engloba dans ses
paumes, les pressa doucement, revint à ses lèvres et la fit gémir
d’impatience. Elle avait tellement envie de lui…
Soudain,
il émit un son étouffé et s’arracha à sa bouche.
— Tu
me rends fou, murmura-t-il à son oreille, le souffle court. Tu me
rends fou.
Il
se détacha d’elle, comme à regret, et la considéra avec un air
torturé.
— Nous
ferions mieux d’aller rejoindre les autres.
Ils
se rajustèrent et Jane regarda autour d’elle, désorientée.
— Cette
salle de bains est envoûtée.
Martin
sourit.
— Si
seulement il n’y avait qu’elle… Allons-y.