Après
des siècles de paix, les quatre Éléments-Clans de l’île
Symbiose se livrent une guerre sans merci. Sylvan, le jeune roi
Falune, guerrier cruel et impitoyable capable de contrôler la magie
de Feu, asservit les trois autres royaumes de Symbiose en semant la
mort et la terreur sur son passage.
Je
suis la reine Alena du Clan Gelane affilié à la magie de l'Eau.
J'ai été capturée par mon pire ennemi lors du siège de ma cité.
Je connais déjà le sort funeste qui m'attend ce soir. Comme les
princesses des deux autres Éléments-Clans qui m'ont précédée, je
suis destinée à devenir la nouvelle épouse du tyran Sylvan.
Et
demain à l'aube... Je serai exécutée.
Mais
reine ou esclave, je reste avant tout une Gelane. Je ferai honneur à
notre devise ancestrale.
"Face
à son ennemi, un Gelane ne verse aucune larme, et jamais il ne
renonce à brandir ses armes."
Une
excellente découverte !
Je
ne connaissais absolument pas cette auteure. Quelle
erreur ! J'ai dévoré cette romance.
J'ai été captivé par la
magnifique plume de l'auteure et par cette histoire des plus
originale. Après avoir lu Sarah J. Maas, je ne pensais pas qu'une
histoire dans le même genre pourrait autant me captiver. Je ne sais
pas si ce roman peut l'égaler mais il peut tenir la comparaison
sans rougir.
On
a une héroïne au fort caractère mais qui reste pour autant très
sympathique. Quant au héros, il est comme je les adore. J'ai la
comparaison de l'oignon qui
peut- de loin – ne pas être flatteuse mais ce n'est pas le cas. Je
le vois comme un mille feuilles à qui il faut prendre le temps et le
plaisir d’ôter toutes les couches pour trouver le Bookboy friend
idéal. Bien sûr on va peut-être pleurer entre chaque couche ...ça
n'en donnera que plus de saveur au cœur !
Pour
l'histoire, on rester dans des intrigues classiques de cour ou les
méchants sont vraiment méchants et qui ont fait de la trahison tout
un art !
Bref,
une superbe romance et une auteure que je note comme référence dans
ma wish list !
Le
roi Sylvan rejette un pan de cape derrière sa hanche, dégageant la
poignée de son épée, et s'assoit sur son trône avec une prestance
majestueuse.
Dans
une atmosphère empreinte de solennité, toute la cour de
l'Élément-Clan ennemi s'agenouille, telle une marée humaine agitée
par une vague qui reflue. Les femmes soulèvent le bas de leurs robes
vermeilles avant de courber le dos. Les hommes mettent un genou à
terre, la tête basse. Même les gardes d'élite se prosternent.
Seules
deux personnes restent debout.
Leonal.
Et
moi.
Devinez
sur qui se braquent instantanément tous les regards de l'assemblée
?
Un
indice : ce n'est pas le Haut-Falune.
— À
genoux, siffle Daegan derrière moi.
— Non,
réponds-je très calmement en affrontant le regard de Sylvan.
Ce
dernier devient rigide comme une planche en bois sur son trône. Je
perçois des bourdonnements dans la foule autour de moi. Des murmures
de surprise et de désapprobation. Leonal m'étudie avec un petit
sourire vipérin, un sourcil arqué, avant de lancer un coup d'œil à
son neveu.
— À
genoux, Alena Kan-Gelane, ordonne Sylvan d'une voix forte qui vibre
de fureur sous son heaume.
"Ne
tremble pas. Contrôle ta peur", songé-je en m'armant de
courage.
— Une
reine ne s'agenouille devant aucun homme, énoncé-je d'un ton clair
et résolu afin que tous les Falunes m'entendent dans la salle du
trône. (La Déesse de l'Océan soit louée, ma langue ne fourche pas
!) Qu'il soit souverain... ou tyran.
À
cette provocation, les chuchotis ambiants redoublent. Les poings de
Sylvan se contractent sur les accoudoirs de son trône. Sa colère
est tangible.
— La
chaleur du Désert Rouge vous a-t-elle grillé le cerveau, Alena
Kan-Gelane ? interroge Leonal, son visage laissant transparaître un
amusement sournois.
— Qu'ai-je
à perdre ? m'exclamé-je sèchement. Ma vie ? Elle ne tient déjà
plus qu'à un fil !
— Ne
craignez-vous donc pas la souffrance ? souffle Sylvan d'un timbre
dangereusement glacial qui sonne comme une menace à peine voilée à
mes oreilles.
Une
ombre de sourire amer se dessine sur mes lèvres.
— La
souffrance ne dure pas, Sylvan Ren-Falune. En revanche, la damnation
de l'homme qui verse le sang des innocents est éternelle.
Dans
mon dos, un homme se fend d'un cri outré comme si je venais de
blasphémer. Une femme me balance une insulte dans sa langue. Daegan
gronde de rage. Leonal secoue la tête avec un sourire caustique,
mais ses yeux ténébreux débordent de haine et de dédain.
Sylvan,
lui, ne bronche pas.
Puis,
d'un geste de l'index, il adresse un signe à Daegan.
Mon
geôlier se redresse prestement et abat ses énormes mains sur mes
épaules menues. Je ne peux rivaliser avec sa puissance physique,
hélas : j'ai beau résister de toutes mes forces, le colosse Falune
m'oblige à m'agenouiller devant l'estrade royale. Il maintient sa
poigne de fer sur mes épaules, déportant une bonne partie de son
poids sur moi pour que je n'essaye pas de me relever. Je voudrais
pouvoir au moins garder le dos droit avec un minimum de dignité,
mais ce n'est guère possible. Ses doigts épais s'enfoncent dans ma
chair, faisant craquer mes clavicules et mes omoplates. Je ravale un
gémissement de douleur.
Il
n'obtiendra pas la satisfaction de m'entendre crier. Ni lui, ni
Sylvan, ni aucun autre Falune.
Une
bouffée de rage indignée explose en moi. Je rive mes yeux
incandescents sur le heaume de mon ennemi, le cœur battant à toute
allure et la respiration saccadée. Je tremble de tous mes membres.
— Voilà
comment vous vous faites respecter de votre peuple, Sylvan Ren-Falune
! hurlé-je de tous mes poumons embrasés. Voilà comment vous vous
élevez au-dessus du commun des mortels ! Voilà comment vous traitez
vos adversaires quand vous ne les assassinez pas ! En les rabaissant
plus bas que terre ! En les enchaînant comme des bêtes fauves ! En
les humiliant pour leur dérober toute fierté ! En les soumettant
par la force triviale ! Il n'y a qu'un homme faible et lâche qui
soit capable d'exhiber une prisonnière nue à la vue de tous et la
présenter comme un vulgaire trophée de guerre ! Vous pouvez
contraindre mon corps, neutraliser ma magie avec un collier d'esclave
et m'infliger mille souffrances cette nuit avant de me faire
exécuter, mais jamais vous ne briserez mon esprit ! Vous n'êtes pas
mon roi. Vous n'êtes même pas un homme. SOYEZ MAUDIT PAR LES DIEUX
!
Ma
voix méconnaissable résonne étrangement dans la salle du trône où
règne un silence de mort, tel un funeste augure.