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samedi 6 juin 2015

Anges Déchus, Tome 6 : Immortalité - J.R. Ward


  

  Alors que les chemins entre le salut et la damnation se croisent, Heron est prêt à tout pour réussir...


La Créateur a inventé le jeu. Et ce qui se trouvait dans la balance n'était rien de moins que le sort de l'humanité. Pourtant, l'ange déchu Jim Heron a accepté de jouer, n'ayant aucune idée que Devina serait une adversaire aussi formidable... ou de ce qu'il accepterait de faire pour gagner.
Devina est prête à clamer victoire dans cette guerre et a déjà sélectionné son prochain projet : Sissy, une femme sans défense et une joueuse involontaire dans le combat pour gagner le coeur de Heron.Alors que les chemins entre le salut et la damnation se croisent, Heron est prêt à tout pour réussir : une mission suicide qui l’amènera au Paradis et en Enfer, et dans les ombres les plus sombres et sensuelles qui l'attendent aux confins du monde...

(Source et Traduction Forum BdP – Merci à elles !)

Lecture finie

Ça y est...
...c'est fini.

C'est toujours dur de finir une série.
C'est d'ailleurs la première que Mme Ward clôture . Elle qui s'est fait connaître grâce à la cultissime « confrérie de la dague noire » à du mal à lâcher, cette dernière du moins. On en est au 13ème opus et une série spin off qui se profile. Donc je suis assez surprise du peu de tomes au final de « Anges déchus ». 6 livres. Je pensais qu'il y en aurait au moins 7 puisque tout l'enjeu de cette série tourne autour du rachat de 7 âmes, mises en balance entre le bien et le mal. Une âme par livre.
Mais le 6ème tome apporte le dénouement.

Les points forts

La cerise sr le gâteau. Pour tous ceux qui ont suivi la série, on attendait la romance de Jim et Sissy...et elle est là !
Enfin !!!!
 
Tout démarre très rapidement puisque le livre commence après la nuit de débauche de Jim avec Divine. L'ange est surpris au petit matin par Sissy avec des marques sur le corps qui laisse peu de doutes sur ses activités nocturnes. Autant dire que la chose est loin de réjouir la jeune femme.
J'ai énormément apprécié la première partie du livre qui enchaîne actions/sentiments/révélations sans temps morts. Je me suis même dit après avoir lu le tome 12 de la confrérie de la dague noire qu'autant sa série emblématique déclinait autant celle-ci se révélait de mieux en mieux.
C'est du Ward comme on aime. Ça c'est pour la première partie...

Les points faibles

...La deuxième partie ne tient pas la longueur. Il y a beaucoup de facilités et d'incohérences. Si je dévoilais lesquelles je ferai de gros spoilers...mais disons que la romance s'affadit sur la fin et le dénouement traîne en longueur.


Bref

Un livre inégal. Véritablement génial par moment et moyen sur la fin. C'est dommage car c'est le souvenir que j'en garderai alors que la première partie laissait espérer un vrai coup de cœur.




— Je suis désolé pour ce qui s’est passé en haut.
— Ah bon.
— Oui. (Il souffla la fumée vers le plafond.) Je ne savais pas comment gérer ce moment-là.
— Oh ! vraiment. Je suis pourtant sûre d’être la seule à avoir perdu sa virginité dans l’histoire.
— J’avais tellement envie de toi, putain ! Je craignais de te faire mal. C’est pour ça que je me suis retiré et que j’ai joui dans les draps. Et après je me suis retrouvé avec le cerveau en bouillie. Je sais que tu es déçue, et tu en as entièrement le droit. Mais je… écoute, je ne suis pas doué pour ça, OK ? Je ne sais pas comment faire… (il les désigna tous deux avec sa cigarette) ça. Tu veux savoir qui est le vrai Jim ? Eh bien, le voilà, sous tes yeux. Incapable de parler et stupide, surtout en ta présence, ce qui est dangereux pour toi, pour tout le monde d’ailleurs. Ah ! et oui, j’ai buté ces trois hommes dans l’Iowa. Je suis rentré de l’école et j’ai trouvé ma mère en sang sur le sol de la cuisine. Ils lui avaient infligé… (sa voix se brisa, et il se racla la gorge) des souffrances atroces. Et tu sais quoi ? Je le referais sans hésiter. Et, non, les flics n’ont pas retrouvé tous les morceaux, parce qu’une partie était réduite en compost quand j’en ai eu fini avec ces salauds.


— Alors ? (Comme si Jim ne l’avait pas entendue.) Tu n’as rien à me dire ?
Jim écrasa lentement sa cigarette.
— Sissy…
— Elle a orchestré ton viol !
Jim devint livide, et Sissy referma la porte avec violence pour ne pas lui laisser d’échappatoire.
— Tu croyais que je l’ignorais ? poursuivit-elle. On l’a tous vu depuis les murs ! Je les ai regardés te… torturer. Comment fais-tu… (Sa voix se brisa.) Comment peux-tu coucher avec elle après ça ?
Sissy aurait voulu pleurer en cet instant, mais elle tint bon. Pas le choix. Elle n’était pas en sécurité dans cet endroit, même si les deux « hommes », sous leur air impassible, étaient soi-disant des anges.
— De quel côté es-tu vraiment ? demanda-t-elle.
Jim s’appuya sur la table puis se leva. Manifestement, il se maîtrisait pour ne pas perdre son sang-froid, et, l’espace d’une seconde, elle eut peur.
Cependant, elle avait déjà affronté le diable en personne ; Jim avait encore du chemin à parcourir avant de réussir à l’intimider.
— D’accord, oublie ce que Divine t’a fait subir. Elle m’a assassinée ! hurla Sissy. Cette salope m’a volé ma vie. Elle a détruit celle de ma famille. Rien ne sera plus jamais comme avant, et toi, tu la baises ?
— Adrian, j’aimerais que tu nous laisses maintenant, déclara Jim d’une voix gutturale.
Avant même qu’il n’achève sa phrase, l’autre ange avait déjà quitté sa chaise. Sissy se réjouit de cette intimité ; tout partait en vrille, pas besoin de spectateurs.
Lorsqu’ils se retrouvèrent seuls, Jim la regarda droit dans les yeux.
— Je ne voulais pas que tu voies ça.
— Ce qu’ils t’ont fait, ou les marques qu’elle a laissées sur ton torse la nuit dernière ?
— Ni l’un, ni l’autre.
— Trop tard.
Il ferma les yeux. Était-il rongé par le remords… ou cherchait-il simplement ses mots ?
— Je ne te comprends pas, dit-elle en secouant la tête. Alors peut-être suis-je naïve…
— C’est la guerre, lâcha-t-il.
— Non, c’est n’importe quoi ! cria-t-elle. C’est dégueulasse !
Soudain, Jim envoya valdinguer la table, l’assiette qui s’y trouvait et les chaises autour.
— Tu crois que je n’emploierais pas tous les moyens nécessaires pour gagner ! Même s’il s’agit de mon propre corps !
Sissy recula d’un pas, bloquée par la cuisinière. Sa colère restait muette face à celle de Jim.
Après un long moment d’hésitation, elle reprit d’un ton amer :
— Je ne m’attendais juste pas à ce que t’y prennes du plaisir. Ou bien tu vas me certifier que les hommes peuvent bander même lorsque la nana les répugne ? Je ne pensais pas que l’anatomie fonctionnait ainsi. Mais bon, je suis vierge, pas vrai ? Alors qu’est-ce que j’en sais.
Jim respirait bruyamment, ses yeux bleus luisant d’une lueur inquiétante. Pourtant, il ne la frapperait pas. Malgré ce qu’il venait d’infliger à cette pauvre table, Sissy savait au fond d’elle qu’il ne lui ferait jamais de mal.
Du moins pas physiquement.
Car il l’avait déjà lacérée, à l’intérieur. Même si elle ignorait encore comment il avait obtenu une telle emprise sur elle.
— Je déteste ça, répondit-il d’une voix brisée. Mais je suis prêt à utiliser n’importe quelle arme dans cette guerre, y compris mon corps. C’est clair ?
— Oh ! tu deviens sauveur et martyr ? Je sais pas. Comme je viens de le dire, les hommes sont obligés d’y prendre du plaisir, non ?
— Je refuse de te mêler à cette histoire. (Il secoua la tête.) N’insiste pas.
— Ah ! parce que ça ne me concerne pas ? Parce que l’issue de cette guerre ne m’affecte pas ?
— Non, dans le sens où, en ce moment, tu n’as pas ta place sur scène.
En voyant l’expression choquée de Sissy, Jim s’apaisa et reprit un air impassible.
— C’est à cause de toi que j’ai perdu la dernière manche. Pas de Divine. Toi. Je m’inquiétais tellement à ton sujet que je n’arrivais pas à me concentrer, et les conséquences ont été désastreuses à plus d’un titre. Alors je ne t’impliquerai pas. Je ne peux pas. C’est… impossible, putain !
Elle esquissa un mouvement de recul.
— C’est… moi qui t’ai distrait ?
— Certainement pas Divine.
Il jura et alla redresser la table comme si elle ne pesait pas plus qu’une plume. Il ramassa ensuite l’assiette, retrouva la fourchette près du réfrigérateur et les posa dans l’évier.
— J’ai du boulot, lâcha-t-il avant de partir.
Les choses en restèrent là.
En tout cas, du côté de Jim.
Sissy lui emboîta le pas et lui attrapa le bras alors qu’il gagnait l’escalier dans le vestibule. Elle tira dessus de toutes ses forces pour l’obliger à se retourner.
— Je n’ai pas besoin que tu t’inquiètes pour moi, dit-elle en serrant les mâchoires.
— Très bien, ça me va.
Elle ravala sa peine.
— En ce qui concerne Divine et toi, ce sont tes affaires.
— T’as tout juste.
— Mais j’ai besoin que tu me laisses t’aider.
— Hors de question. Tu n’as rien à faire dans cette…
— J’ai gagné le droit de me battre le jour où je suis morte dans sa baignoire. Le jour où je me suis retrouvée dans son mur. J’ai ma place dans cette guerre, Jim.
— Jamais de la vie…


— Quand je suis venue frapper à ta porte, commença-t-elle horrifiée, et que tu as eu l’air stupéfait de me voir… c’était à ce moment-là, n’est-ce pas ? qu’elle avait pris mon apparence.
Il se détourna et esquissa quelques pas vers la maison.
Elle l’attrapa de nouveau par le bras.
— Qu’est-ce qu’elle a fait ?
Dans le silence tendu qui suivit, Sissy se rappela le moment où il avait ouvert la porte et la manière étrange dont il l’avait dévisagée, comme s’il ne l’avait jamais vue auparavant. Sa figure affichait à présent la même expression.
Elle persista.
— Qu’est-ce qu’elle a…
— Tu veux savoir ? OK. (Il approcha de nouveau son visage du sien et l’atmosphère devint pesante.) Elle a tenté de me séduire. Elle était à moitié nue sur mon lit, avec tes yeux, ta peau, ton parfum. Et putain ! elle a failli m’avoir. T’es contente ?
La jeune femme cilla et sentit son corps s’enflammer. Pas de colère, mais d’une tout autre sensation.
Du désir. Celui que certains romans décrivaient, qu’elle avait vu au cinéma, dont elle avait déjà entendu parler, mais qu’elle n’avait jamais éprouvé. De près ou de loin. Elle savait pertinemment que Jim essayait de l’effrayer pour qu’elle parte. Cependant, il ne se rendait absolument pas compte… de l’énorme aveu qu’il venait de lui faire.
Sissy repensa à Bobby Carne et à son rentre-dedans peu subtil. Jim n’avait rien à voir avec ce triste spécimen, c’était un homme, un vrai. Pas un lycéen qui se prenait pour un don Juan. Et l’idée qu’il ait pu être attiré par elle, même s’il s’agissait d’une illusion…
Mais peut-être cela tenait-il au fait que la démone avait été aux commandes.
Jim détourna la tête.
— Me regarde pas comme ça.
— Comme quoi ? demanda-t-elle d’une voix rauque.
— Eh merde ! grommela-t-il. Tu ne sais même pas.
— Jim…
— Non, laisse tomber, je dois y aller… Il faut vraiment que je parte, putain !
D’un pas lourd, il s’engouffra dans la maison, puis gravit l’escalier en vitesse. Il passa hors de vue et Sissy entendit une porte claquer à l’étage.
Elle avait affreusement envie de le suivre. De pénétrer dans sa chambre. De découvrir… ce que promettait cette flamme dans les yeux de Jim. Mais elle avait le sentiment qu’il en résulterait seulement une énième dispute.
Ou peut-être craignait-elle de ne pas être à la hauteur.



— Qu’allais-tu me dire ? lâcha-t-elle tout à coup.
— Hein ? Pardon, j’étais perdu dans mes pensées.
Elle se sentit ridicule quand il lui accorda son attention.
— Oh, ça va. Ce n’est rien. Enfin, je veux dire… comment est-ce que je peux t’aider ? Tu sais, à propos de Divine.
Il allait répondre, puis se ravisa.
— Je préférerais vraiment que tu restes en dehors de tout ça, déclara-t-il finalement. Pas parce que je te crois faible, mais parce que je le suis.
— Toi, faible ? (Elle éclata de rire en reluquant le tee-shirt tendu par ses biceps.) Je ne pense pas, non.
Jim arbora alors un air étrange.
— Je le suis en ce qui te concerne.
Le cœur de Sissy s’arrêta.
— C’est vrai ?
— Ouais. (Il fit craquer ses phalanges.) Écoute, je ne veux pas que ça devienne bizarre, d’accord ?
— Ah ! oui, tout à fait, bizarre, c’est pas bon.
— Mais histoire qu’on soit clairs tous les deux, je meurs d’envie de t’embrasser.