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mercredi 2 avril 2014

Tome 1 : Jeu de Patience de Jennifer L. Armentrout



  Étudier dans une université située à des milliers de kilomètres de chez elle est le seul moyen pour Avery Morgansten d'oublier ce qui est arrivé à cette fête d'Halloween, cinq ans plus tôt - un évènement qui a changé sa vie à jamais.











Le résumé :
Étudier dans une université située à des milliers de kilomètres de chez elle est le seul moyen pour Avery Morgansten d'oublier ce qui est arrivé à cette fête d'Halloween, cinq ans plus tôt - un évènement qui a changé sa vie à jamais. Tout ce qu'elle doit faire est se rendre à l'heure en cours, s'assurer que le bracelet à son poignet gauche reste toujours en place, ne pas attirer l'attention sur elle, et peut-être... se faire quelques amis. La seule chose dont elle n'avait pas besoin et n'aurait jamais imaginé était d'attirer le regard d'un homme pouvant briser le futur précaire auquel elle s'était préparé.

Cameron Hamilton fait un bon 1m90, a de surprenants yeux bleus et possède la faculté de la faire désirer des choses qu'elle croyait ne plus jamais pouvoir avoir. Elle sait qu'elle doit rester loin de lui, mais Cam est partout, avec son charme, son flirt et cette satanée fossette qui est tellement... attirante. Se rapprocher de lui est dangereux, mais quand ignorer la tension qui existe entre eux devient impossible, il fait alors surgir en elle quelque chose dont elle ignorait l'existence.

Quand Avery commence à recevoir des emails et coups de fil de menaces, elle est forcée de faire face à son passé, et n'a d'autre choix que de reconnaître que quelqu'un refuse de la laisser oublier cette nuit qui a tout changé. Quand la terrible vérité sortira au grand jour, réussira-t-elle à se relever ? Cam sera-t-il là pour l'aider ou bien l'entraînera-t-elle au fond du gouffre ? 



 
Mon avis :
Stop !!!!
Pour les quelques égarées qui comme moi n'avait jamais lu de livres de Jennifer Armentrout, il faut vivement réparer cette erreur. On a vraiment ici une auteure avec une écriture addictive. Une véritable sensibilité qui transparaît dans l'histoire, les personnages et tous les messages positifs qu'elle véhicule.
En dire plus serait dévoiler un peu trop de ce livre et là n'est pas mon but. Je dirai simplement que j'aime ce type d'auteurs qui écrivent des histoires vraies, généreuses et dont les personnages mènent des combats qu'on s'approprie et qui fait que lorsque l'on ferme le livre, on a l'impression d'avoir acquis quelques choses en plus ...
Avery est un personnage de New Adult qui vaut vraiment la peine d'être connu .

L'extrait :
— Qu’est-ce que tu fais ?
Je m’arrêtai à mi-chemin entre la cuisine et le couloir. Mes doigts s’enroulèrent autour de mon débardeur, et il y eut une lueur différente dans son regard, une forme de méfiance. Mon cœur battait la chamade et mes pensées se bousculaient. J’appréciais Cam – je l’aimais beaucoup. Même si c’était dingue et voué à une douloureuse rupture. De toute façon, je souffrais déjà. Et il m’avait manqué autant que je lui avais manqué. En outre, il était chez moi, et non chez lui avec ses amis, avec Stephanie.
Une partie de mon cerveau cessa de réfléchir. L’autre m’encourageait à faire ce qu’il fallait faire, ce qu’un garçon comme Cam voudrait et aimerait, car n’était-ce pas précisément la raison de sa présence ici ? Nous n’étions plus en train de parler, et je voulais désespérément redevenir cette fille d’avant.
Je retirai mon haut avant qu’un éclair de lucidité ne m’en empêche. Étrangement, cela ne fut pas très compliqué. Un air frais vint apaiser ma peau brûlante, me provoquant une éruption de chair de poule. Le plus difficile fut de relever la tête en entendant Cam prendre une profonde inspiration.
— Avery.
Mon cœur et mon pouls battaient si vite… Le sang me monta aux joues, mais je ne me défilai pas.

Il me contemplait, la méfiance de ses traits figés éclipsée par la vitesse à laquelle sa poitrine se soulevait, comme s’il respirait au même rythme que moi.
Légèrement étourdie, je m’appuyai contre le mur et laissai mes bras retomber le long de mes flancs. Cam n’était qu’à quelques pas, et pourtant je ne l’avais pas vu se lever. Il ne se contentait pas de m’observer. Oh non, c’était bien plus intense que ça. Je me sentais dévorée par son regard, comme la première fois où il m’avait embrassée, comme s’il cherchait à immortaliser le moindre détail. Une vague de chaleur me dévala la gorge, la poitrine, se répandant jusqu’aux bords en dentelle de mon soutien-gorge noir. Il entrouvrit les lèvres, je mordillai les miennes. Quand il releva les yeux, une émotion intense m’emplit le ventre. Ses yeux cristallins s’embrasèrent, s’assombrissant légèrement.
Une pointe de doute s’immisça sous la tension délicieuse ; ma gorge s’assécha. Je ne voulais pas ressentir cela. Je ne voulais que la chaleur et le souffle court.
— Cam ?
Il secoua la tête, serrant les poings.
— Non.
— Quoi, non ? m’étonnai-je.
Il ferma les paupières.
— Ne fais pas ça, mon ange.
— Ce n’est pas ce que tu veux ?
Je déglutis. Il rouvrit grands les yeux.
— Ce n’est pas ce que j’attends de toi, Avery.
Ma confiance vacilla tel un arbre chétif dans l’orage, avant de s’écrouler parfaitement. J’inspirai bruyamment, mais mon souffle se bloqua dans ma gorge.
— Tu n’as pas envie de moi.
Il se retrouva si vite devant moi que je n’eus pas le temps de le voir venir. Il me prit la tête entre ses mains et se pencha vers moi. Des vagues de crispation émanaient de son corps. Mes poumons se vidèrent de leur oxygène et je me raidis.
— Putain, Avery. Tu penses vraiment que je ne te désire pas ? gronda-t-il d’une voix étouffée. Il n’y a pas une parcelle de ton corps dont je ne rêve pas, tu comprends ? Je veux être sur toi, je veux être en toi. Je veux te prendre contre un mur, sur le canapé, dans ton lit, dans mon lit, dans tous les endroits possibles et imaginables. Et crois-moi, j’ai une imagination débordante. Ne doute jamais de mon désir pour toi. Ce n’est pas la question.
J’écarquillai les yeux, confuse ; mes pensées se troublèrent un peu plus, ce qui m’apparaissait pourtant inconcevable.
Il se pencha davantage, plaqua son front contre le mien. Ce simple contact suffit à accroître considérablement mon rythme cardiaque.
— Mais pas comme ça, jamais comme ça. Tu es ivre, Avery, et quand on couchera ensemble – parce qu’on va finir par le faire –, je veux que tu sois pleinement consciente de chaque instant.
Il fallut plusieurs secondes à ses mots pour franchir la brume de trouble et d’alcool qui m’obstruait l’esprit, mais je finis par comprendre. Je fermai les yeux, tournai la tête, sentant sa peau glisser contre la mienne.
— Tu es quelqu’un de bien, Cam.
— Non, pas du tout. (Il poussa un profond soupir, et son haleine chaude vint me caresser la joue.) Je ne le suis qu’avec toi.



L'extrait :
Il rouvrit les paupières et m’épia avec circonspection.
— Est-ce que tu vas bien, Avery ?
— Oui. Non. Je ne sais pas.
Une partie de moi rêvait de tourner les talons et de retourner chez moi, mais je refusais de me remettre à fuir. Plus jamais.
— J’ai juste besoin de te parler.
Il prit une profonde inspiration et s’effaça pour me laisser entrer.
— Ollie n’est pas là.
Soulagée qu’il ne m’ait pas claqué la porte au nez, je pénétrai dans son salon. Il saisit la télécommande pour couper le son de la télé avant de se laisser tomber sur le canapé.
— Qu’est-ce qui se passe, Avery ?
Quelque chose dans son ton laissait entendre qu’il ne s’attendait pas à une réponse sincère, ce qui me blessa profondément.
Cela me blessa, car il n’avait effectivement plus aucune raison de me penser honnête sur quelque sujet que ce soit.
Je m’assis au bout du relax, ne sachant pas par où commencer.
— Plein de choses. (Je ne trouvai d’abord pas d’autres mots.) Plein de choses.
Cam s’approcha de moi et fit pivoter vers l’arrière la visière de sa casquette. Cette adorable manie signifiait qu’il écoutait avec attention.
— Avery, qu’est-ce qui ne va pas ?
— Je n’ai pas été franche avec toi, et j’en suis désolée. (Ma lèvre inférieure se mit à trembler, et je compris que j’étais à deux doigts de fondre en larmes.) Je suis sincèrement navrée, et tu n’as sans doute pas de temps à…
— J’aurai toujours du temps pour toi, Avery. (Il soutint mon regard.) Si tu veux me parler, je suis là, comme je l’ai toujours été. Et je t’écoute.
Sentant qu’il ne me quittait pas des yeux, j’eus à nouveau à choisir entre combattre ou fuir. Mon instinct me dictait de prendre mes jambes à mon cou, de jeter un voile sur cette histoire. Mais l’air résolu de Cam débloqua quelque chose en moi. Ça n’était pas facile, mais les mots se bousculaient déjà. Je ne fuirais plus.
Ayant soudain recouvré mon calme, je respirai un grand coup et commençai, d’abord lentement.
— Quand j’avais quatorze ans, j’ai été invitée à une fête d’Halloween, m’entendis-je raconter comme depuis l’autre bout d’un tunnel. Tous mes amis étaient là, nous étions tous déguisés. Le garçon qui organisait la soirée… il avait trois ans de plus que moi, c’était un copain de mon cousin.
Je pris une profonde inspiration et baissai les yeux.
— Il était très populaire. Et moi aussi. (Un petit rire, sec et sans humour, m’échappa.) Ça n’a peut-être pas l’air important, mais ça l’était. Je n’aurais jamais imaginé que quelqu’un comme lui puisse faire… puisse se comporter de cette manière. C’était sans doute complètement con de penser ça, genre une boulette magistrale. Je ne sais pas. (Je secouai légèrement la tête avant de la relever.) On était en train de discuter et, même si j’avais bu, je n’étais pas saoule. Je te jure que je ne l’étais pas.
— Je te crois, Avery, m’assura Cam en fermant brièvement les paupières tout en joignant les doigts pour soutenir son menton. Qu’est-ce qui s’est passé ?
— On était en train de flirter, ce qui était plutôt sympa. Tu sais, rien de sérieux. C’était un gars agréable, vraiment mignon. À un moment donné, il m’a fait monter sur ses genoux, et quelqu’un a pris une photo. On s’amusait bien. (Je ris de nouveau, un bruit tout aussi dépourvu de joie que le précédent.) Quand il s’est levépour m’entraîner dans l’une des chambres d’amis vacantes du rez-de-chaussée, je l’ai suivi sans réfléchir. On s’est assis sur le canapé, et on a discuté un bon moment. Puis il a passé ses bras autour de moi. (Je me frottais sans cesse les mains, espérant que cela m’aiderait à faire passer le nœud qui me tordait le ventre.) Ça ne m’a d’abord pas dérangée, mais il a ensuite commencé à me faire des choses que je ne voulais pas. Je lui ai dit de s’arrêter, et il m’a ri au nez. Je me suis mise à pleurer et j’ai voulu me libérer, mais il était plus fort que moi et, quand il m’a retournée sur le ventre, je ne pouvais plus rien faire d’autre que de le supplier d’arrêter.
Cam demeurait parfaitement immobile. Seul le léger tressautement de l’un des muscles de sa joue indiquait qu’il n’avait pas été remplacé pour un mannequin de cire.
— Est-ce qu’il s’est arrêté ?
— Non, répondis-je d’une voix plate. Je n’ai rien pu faire.
Un moment s’écoula avant que Cam ne se redresse. Il sembla sur le point de se lever, mais dut changer d’avis.
— Il t’a violée ?
J’opinai en fermant les paupières. Rien que d’en parler, j’avais de nouveau l’impression de sentir les mains de Blaine sur mon corps.
— Je suis toujours vierge. (Je me forçai à rouvrir les yeux.) Il ne m’a pas touchée là. Ce n’est pas comme ça qu’il m’a… pénétrée.
Cam me dévisagea, et je perçus l’instant où il comprit. Il serra les poings sur ses genoux. La crispation de sa mâchoire s’accentua.
— Le fils de pute, cracha-t-il entre ses lèvres pincées. Tu avais quatorze ans, et il a osé te faire ça ?
— Ouais.
J’avais de plus en plus mal au ventre.
Quelques secondes plus tard, il se passa la main dans les cheveux.
— Merde, Avery. Je me doutais de quelque chose. Je craignais qu’il te soit arrivé un truc dans le genre.
Je serrai les bras autour de moi.
— Ah bon ?
Il opina.
— À cause de certaines de tes réactions, de ta nervosité permanente. J’espérais juste que ça n’était pas allé si loin. Et quand tu m’as dit que tu étais toujours vierge, ça m’a rassuré.
Une erreur bien compréhensible.
— Avery, je suis vraiment, vraiment désolé. Tu n’aurais jamais dû vivre une chose pareille, surtout à cet âge-là… (Il desserra légèrement les dents et parut de nouveau sur le point de se lever.) J’espère au moins que cette saloperie est en taule, à l’heure qu’il est.
— Maintenant, oui. (J’observai fixement la télé en sourdine.) C’est une longue histoire.
— J’ai tout mon temps. (Comme je ne disais plus rien, il reprit la parole d’un ton tendu.) Quoi d’autre, Avery ? Je t’en prie, parle-moi, car je suis à deux doigts de prendre le premier vol pour le Texas pour aller buter cette petite merde.

L'extrait :
— Mais ça ne me dérange pas que tu m’observes. Au contraire.
J’en restai bouche bée. Que diable étais-je censée répondre à ça ?
— Je ne t’observais pas. Pas vraiment. J’ai juste… eu une absence. Tu vois à quel point c’est passionnant de discuter avec toi.
— Tout en moi est passionnant, répliqua-t-il.
— À peu près autant que de regarder ta tortue traverser une route.
— Oui oui. Continue à te raconter des histoires, mon ange.
— Continue à m’appeler mon ange, et tu vas rentrer en boitant.
Il écarquilla les yeux.
— Oh, écoute-toi donc.
— Laisse tomber.
— On devrait le faire.
Mon esprit comprit exactement ce qu’il n’aurait pas dû comprendre, et je fus soudain prise de fourmillements.
— Faire quoi ? Rentrer ? Ça me dirait bien d’y aller, genre, maintenant.
— Sortir ensemble.
À l’évidence, j’étais passée à côté d’un élément crucial de cette conversation. Je refermai mon cahier et tendis le bras pour attraper mon sac.
— Je ne suis pas sûre de te suivre.
— Ce n’est pourtant pas compliqué. (Il éclata de rire quand je lui décochai mon regard le plus sombre.) On devrait sortir ensemble.
J’en eus le souffle coupé. Il semblait content de lui, à moitié vautré sur l’herbe. Est-ce qu’il plaisantait ? Est-ce qu’il planait ? Je rangeai cahier et stylo dans ma besace.
— Je ne comprends pas.
Cam s’allongea complètement et tendit les bras au-dessus de sa tête, faisant suffisamment remonter son tee-shirt pour dévoiler son ventre bronzé et la naissance de sa taille. Grand Dieu… Je détournai la tête et avalai une grande goulée d’air.
— Techniquement, cela signifie que deux personnes se donnent rendez-vous en tête-à-tête pour la soirée, ou même dans la journée. Oui, c’est ça, ça peut être à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Généralement, elles mangent ensemble. Parfois, elles vont au cinéma ou se promener dans un parc. En ce qui me concerne, je refuse de me balader dans un parc. Sur la plage, à la rigueur, mais comme il n’y en a pas aux…
— Je sais ce que veut dire sortir ensemble, aboyai-je en me levant brusquement.
Il resta par terre, manifestement peu résolu à rentrer bientôt. J’aurais dû prendre ma voiture.
— Tu m’as dit que tu ne comprenais pas, me rappela-t-il, taquin. Alors je t’explique.
Agacée… et amusée malgré moi, je croisai les bras.
— Ce n’est pas cette partie-là que je n’ai pas comprise, et tu le sais très bien.
— Je voulais juste m’assurer qu’on était sur la même longueur d’onde.
— Ce n’est pas le cas.
Cam abaissa les bras, mais il y avait toujours un jour entre son jean et son tee-shirt. Portait-il un caleçon ? Je ne voyais qu’une ceinture en cuir et un pantalon. Stop. Mieux valait ne pas penser à ça.
— Et maintenant que nous savons tous deux ce que signifie sortir ensemble, je pense qu’on devrait se lancer, renchérit-il.
— Euh…
Cam s’assit et se redressa d’un mouvement très fluide.
— Ce n’est pas vraiment une réponse, Avery.
— Je…