Guerre
de Sécession. Tia, rebelle sudiste, rencontre dans la plantation
familiale encore épargnée un cousin lointain, Taylor, un colonel
nordiste venu se reposer des épreuves subies. Horreur, il n'est
autre que l'inconnu qui l'avait surprise nue dans la rivière avant
de la séquestrer. Malgré ces débuts orageux, ils se plaisent, sans
jamais se l'avouer. Séduite, Tia veut l'épouser.
Le résumé :
Mais quand arrive le moment fatidique, comment surmonter son dégoût ? Pétrifiée d’horreur, la jeune femme réprime une envie de hurler lorsque Raymond la prend dans ses bras pour la déposer sur le lit.
Soudain, une voix rageuse s’élève dans l’ombre - Debout, Tia, et je vous en .prie, couvrez-vous ! Je suis las de vous trouver nue partout.
Taylor Douglas, son mari, pointe son épée sur elle ! Jamais Tia n’a éprouvé une telle humiliation...
L'extrait :
— Arrêtez,
Tia. Vous m'avez menti je ne sais combien de fois.
— Je...— Comme vous avez menti à Ian tout à l'heure, poursuivit-il. Un mensonge qui est devenu réalité, et dont j'ai bien l'intention de tirer profit.
Sans
répondre, elle contourna le lit de camp et se dirigea vers la porte
de la tente. Il la saisit par le bras. Les dents serrées, elle
essaya de se dégager.
— Où
comptez-vous aller? demanda-t-il, aussi furieux qu'elle.— Retrouver Ian. Je lui dirai que nous avons eu une querelle d'amoureux.
— C'est hors de question !
D'une
main, il la serra contre lui ; de l'autre, il lui releva le menton.
Elle
n'eut pas le temps de protester. Il écrasa brutalement ses lèvres
sur les siennes, étouffant son cri.
La
main sur sa nuque, il approcha un peu plus sa tête de la sienne,
tandis que sa langue forçait la barrière de ses dents. Il sentait
ses seins qui se soulevaient contre sa poitrine, il entendait son
cœur battre follement, mais il refusait de céder. Cette bataille,
il était bien résolu à la gagner.
Il
ne fallut que quelques secondes pour qu'elle se détende contre lui
et qu'elle réponde à son baiser.
Quand
il releva enfin la tête, elle garda les yeux clos.
— Tia...
Elle
ne bougea pas. Elle avait décidé de jouer les martyres, comprit
Taylor. Il sourit, car il voyait le pouls battre follement au cou de
la jeune femme, trahissant son trouble.
— Je
vous ai épousé, Taylor, et je paierai mes dettes.— J'y compte bien, madame Douglas !
Il
la souleva de terre et la déposa sur le lit de camp, où il
s'allongea avec elle. Elle eut un petit cri de protestation quand il
la fit rouler sur le côté, afin de défaire son corsage boutonné
dans le dos.
— Vous
voulez que je déchire tout? demanda-t-il. Réfléchissez bien, je ne
sais pas combien de tenues je serai capable de trouver ici !
Elle
se tint tranquille, et il finit de déboutonner son chemisier. Il le
lui ôta, puis, toujours derrière elle, il prit ses seins dans ses
mains, les caressa, joua avec leurs pointes durcies. Le désir
montait en lui, impérieux. Rapidement, il la débarrassa aussi de sa
jupe, puis il s'assit et passa sa chemise par-dessus sa tête.
Ensuite, il la reprit dans ses bras, baisa ses paupières, ses
lèvres. Cette fois, elle ne lutta pas, au contraire.
Elle
noua les bras autour de son cou, se serra contre lui. Il se pencha
sur ses seins, qu'il caressa du bout de la langue, lui arrachant un
soupir de plaisir, puis il descendit vers son ventre, vers son sexe
qu'il goûta avec délices. Leurs sens s'embrasaient. Taylor défit
vivement son pantalon, l'enleva et le jeta à terre d'un coup de
pied.
Tia
avait le souffle court. Sous ses caresses de plus en plus précises,
elle se cambra, gémit, se pressa contre lui.
Alors,
il se dressa au-dessus d'elle et la pénétra lentement. Elle se
mordit la lèvre pour ne pas crier, sa tête roula sur l'oreiller,
elle enfonça ses ongles dans le dos de Taylor, et il ressentit un
bref sentiment de honte. Elle avait pris tous les risques, elle
connaissait les hommes, la guerre, mais elle était si innocente !
Luttant
de toutes ses forces pour contrôler le désir fou qui l'envahissait,
il se mit à bouger très doucement, très lentement, de plus en plus
loin en elle. Puis, peu à peu, il se risqua à aller plus vite, et
il la sentit épouser son rythme, en demander plus...
Ils
se laissèrent tous les deux emporter dans le tourbillon de la
passion. Des coups de feu auraient pu éclater, le monde aurait pu
exploser, Taylor n'aurait rien entendu. Jamais il n'aurait imaginé
que Tia lui apporterait une telle plénitude dans l'acte d'amour. Une
plénitude comme il n'en avait encore jamais connu. Lorsque l'extase
s'empara de lui, il se pencha sur sa bouche, étouffant leurs cris
mêlés, oubliant tout.
Il
roula sur le côté, pantelant. Quel sort lui avait-elle jeté ? Elle
l'avait emmené si loin qu'il avait même oublié...
Les
canons, la guerre, Abby... Elle courait...
Abby!
Non.
C'était du désir, un besoin purement sexuel.
Il
demeura immobile. Tia aussi. Une longue mèche brune reposait sur la
poitrine de Taylor, et il ne pouvait voir son visage. Bien qu'il
n'ait eu aucune envie de se marier, il ne parvenait pas à regretter
les événements de la soirée. Il avait désiré Tia McKen-zie, qui
n'était ni une veuve, ni une divorcée, ni une
prostituée,
mais la fille de Jarrett McKenzie, la sœur de Ian. Il n'y avait
qu'un moyen de posséder une femme comme elle : l'épouser.
Mais
elle était aussi Godiva, se rappela-t-il avec une nouvelle bouffée
de colère.
— Croyez-vous
que vous survivrez à ce mariage ? demanda-t-il.— Ne faites pas ça, souffla-t-elle.
— Pas quoi ?
— Ne... ne parlez pas. N'ajoutez pas l'insulte à la blessure.
Insulte
? Blessure ? Il voulut écarter ses cheveux, qui dissimulaient son
visage, mais elle se rebella.
Alors,
il s'assit à califourchon sur elle et lui cloua les poignets au
matelas.
— Vous
avez été blessée ?— A cause de vous ! lança-t-elle avec rancœur.
— Le mariage était votre idée !
— Mais ceci...
— Ceci va avec le mariage !
Il
vit ses yeux s'emplir de larmes, et il en fut à la fois courroucé
et attendri.
— Vous
vouliez épouser un galant homme du Sud, je suppose.— Vous pensiez à votre femme, murmura-t-elle d'une voix étranglée.
— Vous êtes ma femme, maintenant, répliqua-t-il calmement.
— Je suis mariée à un ennemi.
— Vous n'êtes pas la seule, et vous y survivrez.
— Croyez-vous ? Croyez-vous que nous survivrons à la guerre? demanda-t-elle.
Elle
avait un accent désespéré, effrayé, et il se rendit brusquement
compte qu'elle était vulnérable. Il lui avait pourtant fallu un
courage hors du commun pour agir comme elle l'avait fait. Contre
toute raison, il eut soudain envie de le protéger, cet agressil
petit ennemi... son épouse.
— Oui,
nous survivrons, je vous le promets.
Pour
une fois, les grands yeux sombres le regardaient avec confiance.
Lorsqu'il se pencha pour l'embrasser, il sentit le goût salé de ses
larmes sur ses lèvres, et elle lui rendit son baiser avec une ardeur
bouleversante.
— Insulte
et blessure ? murmura-t-il enfin, d'une voix voilée.— Êtes-vous obligé de parler ?
Il
lui sourit.
— C'est
parfois utile... pour vous dire, par exemple, que j'admire les
courbes gracieuses de votre corps, que j'aime l'odeur de votre peau,
que vous êtes extrêmement belle...
Les
grands yeux bruns étaient encore humides, mais Tia ne put s'empêcher
de sourire.
— Je
ne vous déteste pas, Taylor.— Après un tel encouragement, il serait étonnant que j'arrive à mettre un frein à mes désirs !
Elle
sourit davantage.
— Taylor?— Oui?
Toute
rouge, elle murmura :
— Vous...
Ce n'est pas si terrible d'être avec vous. Vous avez raison, vous
m'aviez déjà séduite, d'une certaine manière. Je ne crois pas que
j'aurais pu être avec un autre... comme je suis avec vous.— Dieu merci !
Elle
rêvait de nouveau. Elle voyait la grande maison blanche avec le
vaste hall d'entrée, puis le joli petit garçon sur le balcon.
Et
l'enfant tombait, tombait, tombait...
Elle
se réveilla en criant, désespérée, mais sa belle-mère la prit
aussitôt dans ses bras.
— Ça
va, c'est un cauchemar, un avertissement, et nous serons très
prudents. Nous préviendrons tous les gens que nous connaissons,
Rhiannon. Ça va aller.