Leur
étreinte était aussi violente que la bataille de Hastings. Saxonne
contre Normand. Homme contre femme. Guerrier contre guerrière. Et
pourtant, leurs deux corps ne faisaient plus qu’un.
Le
résumé:
Lady
Tarian est une vraie guerrière qui a livré bataille à Hastings.
Aujourd'hui elle est la nouvelle maîtresse du comte de Dunloc après
avoir, chuchote-t-on, assassiné son époux. Le roi Guillaume ordonne
donc au capitaine des Epées rouges, Wulfson de Trevelyn, d'éliminer
la princesse saxonne. Mais les circonstances en décident autrement,
et Wulfson sauve la vie de Tarian, dont la beauté farouche
l'éblouit. Devenue sa captive, elle attise en lui une passion
dévastatrice. Le chevalier normand sait pourtant qu'au bout du
compte il devra remplir sa mission et tuer cette femme...
L'avis :
J'étais
tombée sous le charme du premier opus dès les premières pages. Ici
la magie n'a pas opéré de la même manière.
La
relation Wulfson / Taryan est vraiment belle. Il est envoyé par le
roi pour tuer une femme dont il tombe amoureux. On sent que notre
beau héros est partagé entre sa loyauté et son cœur. Tout ça est
très bien retranscrit mais je dois avouer que la sauce a moins bien
pris.
Il
y a eu des longueurs et des invraisemblances qui m'ont un peu ennuyé.
Karin
Tabke devait écrire un tome sur chacun des guerriers des Épées rouges mais à
l'évidence la série ne sera pas continuée après le tome 3 (que je
le lirais avec grand plaisir).
L'extrait :
— J’aimerais
m’entretenir en privé avec votre maîtresse, capitaine.
— Pas
question ! répliqua Gareth.
Wulfson
rengaina ses deux épées et mit pied à terre. Mais il gardait une
main sur la poignée de sa dague pendue à sa ceinture.
— Je
vous donne ma parole que ni moi ni mes hommes ne lui ferons aucun
mal, dit-il, avant de porter son regard sur Tarian.
La
jeune femme sentit ses jambes se dérober sous elle.
— Un
mot, plaida Wulfson, désignant l’intérieur de l’église. En
privé.
Tarian
soupesa sa requête. Il avait promis qu’il ne lui ferait aucun mal.
Et elle connaissait assez Wulfson de Trevelyn pour savoir qu’il
tiendrait parole.
Elle
posa une main sur le bras de Gareth.
— Je
vais lui parler. Je t’appellerai si j’ai besoin de toi.
Elle
recula d’une dizaine de pas. Wulfson s’engouffra dans l’église
et repoussa le battant derrière lui, puis il verrouilla la porte
avec le loquet. Quand il lui fit face, Tarian vit que ses yeux
brillaient de colère.
La
jeune femme leva son épée.
— N’avance
plus. Dis ce que tu as à dire et ensuite, va-t'en.
Il
eut un sourire carnassier. Et il continua d'avancer vers elle avec
l’assurance du loup convoitant l’agneau.
Tarian
se planta fermement sur ses deux pieds et brandit son épée.
— Si
tu avances encore, je te tue.
Et
à cet instant précis, elle le pensait vraiment.
Il
avançait toujours, cependant. Sans la moindre hésitation dans sa
démarche. Il ôta son heaume, qu'il laissa tomber par terre, puis
ses gants, qu’il jeta au loin. Après quoi, il défit son fourreau
dorsal, qui finit lui aussi sur le sol. Il avança. Tarian recula
d’autant, jusqu’à ce que sa retraite soit bloquée par un banc
de pierre.
— Arrête-toi,
Wulfson ! C’est mon dernier avertissement !
Il
dégaina sa dague. Tarian ne réfléchit même pas : elle abattit la
lame de son épée sur sa main. Pas assez fort, cependant, pour lui
faire lâcher sa dague. Mais, bien qu’elle eût frappé avec le
plat de sa lame, elle l’avait écorché. Il regarda sa main rougie,
poussa un juron, puis il regarda Tarian en plissant les yeux.
Elle
pivota sur elle-même et sauta sur le banc, puis sur un autre, tandis
que Wulfson la prenait en chasse. De temps à autre, elle se
retournait pour lui donner un coup d’épée qu’il contrait avec
sa dague. Puis elle sautait sur un nouveau banc. Et il l’imitait
encore.
Il
se révélait très agile, malgré sa stature et la cotte de mailles
qui l’alourdissait. Mais Tarian l'était encore davantage. D’autant
que sa cotte de mailles était restée près de son cheval :
elle ne portait que ses bottes, ses chausses de laine et sa tunique
matelassée.
— Vous
êtes habile, milady, lança-t-il alors que leurs lames
s’entrechoquaient de nouveau. Mais pas encore assez habile pour
moi.
Il
voulut plonger sur elle, mais Tarian réussit à esquiver le coup et
elle sauta par-dessus un autre banc.
Cependant,
elle commençait à s’essouffler. Et sa main s’engourdissait un
peu plus à chaque mouvement de son épée. Regardant Wulfson, elle
s’aperçut qu’il semblait beaucoup s’amuser. Elle réalisa
alors que tout cela, pour lui, n’était qu’un jeu. S’il l’avait
réellement voulu, il l’aurait mise en pièces tout de suite.
Elle
était folle de rage.
— Finissons-en
! cria-t-elle. Épargne-moi cette torture et tue-moi !
Et
elle chargea, comme pour aller au-devant du coup fatal. Leurs lames
s’entrechoquèrent avec une telle violence que Tarian, emportée
par son élan, perdit l’équilibre. Elle s’écroula à terre.
L’humiliation et la colère l’aveuglèrent. Elle se releva et
chargea de nouveau. Mais il esquiva le coup et, cette fois, il la
saisit par la manche de sa tunique, avant d’attraper le poignet
avec lequel elle tenait son épée.
Et
il l’attira contre lui.
— Tu
uses ma patience, Tarian de Dunloc. Maintenant, cesse ce petit jeu et
reviens avec moi à Draceadon.— Jamais de la vie !
Il
lui secoua rudement le poignet. Tarian cria de douleur et lâcha son
épée. Puis il tira sur ses cheveux pour l’obliger à renverser la
tête et le regarder.
— Si,
tu vas venir.
Leurs
visages n'étaient qu’à quelques centimètres l'un de l'autre et
Tarian pouvait lire, dans les yeux de Wulfson, un mélange de colère
et de passion. Elle voulut se débattre, devinant ce qui allait se
passer. Car s’il s'abandonnait à la passion plutôt qu'à la
colère, elle redoutait de capituler sans conditions.
Il
laissa tomber sa dague par terre.
— Viens
avec moi, Tarian. Je ne te laisserai pas mourir.
Et
sur ces mots, il s’empara de ses lèvres avec une telle fougue que
la jeune femme en perdit toute pensée cohérente.
Elle
s’agrippa à lui. Il grogna de contentement et la poussa contre le
mur, sans lâcher ses lèvres. Tarian pouvait à peine respirer,
encore moins l’arrêter. Tout simplement parce qu'elle n'en avait
aucune envie. Elle s’abandonnait corps et âme, consciente d'être
plus vulnérable qu'elle ne l’avait jamais été et, cependant,
heureuse de cet abandon. Car elle désirait autant cet homme qu’il
la désirait. Et sa reddition était totale. Avec Wulfson, c’était
tout ou rien. Alors, elle préférait tout. Même si, au bout du
compte, elle risquerait aussi de tout perdre.
Il
tentait de lui défaire ses chausses. N'y parvenant pas, il tira
dessus et les déchira. Tarian sentit l'air froid de la nuit sur ses
cuisses. Pas longtemps. Wulfson baissa ses chausses et ses braies,
puis il la souleva à la taille et, la pressant un peu plus contre le
mur, il la pénétra d'une seule poussée. Ivre de plaisir, elle
s’accrocha à son cou.
Wulfson
s’immobilisa et plongea son regard dans le sien. Elle eut
l’impression que le temps suspendait son cours.
— Je
pars dans trois jours pour la Normandie. Je ne laisserai pas mon roi
te faire du mal, Tarian. Nous trouverons bien une solution.
Elle
sentit ses yeux s’embuer.
— Merci,
murmura-t-elle.
Il
se mit alors à la pilonner, farouchement, avec une sauvagerie
désespérée.
Leur
étreinte était aussi violente que la bataille de Hastings. Saxonne
contre Normand. Homme contre femme. Guerrier contre guerrière. Et
pourtant, leurs deux corps ne faisaient plus qu’un. Unis par la
nature et leur désir commun. Tarian sentit sa jouissance monter par
vagues progressives, jusqu’au déferlement final qui lui arracha un
grand cri. Elle écarquilla les yeux, le regard rivé à celui de
Wulfson, et elle lut dans ses prunelles qu’il approchait lui aussi
du but.
— Tarian
! s’exclama-t-il, avant de nicher sa tête au creux de son cou
tandis qu’une série de spasmes lui secouait le corps.
Ils
restèrent un long moment soudés l’un à l’autre, la respiration
haletante.
— Je
n’arrive plus à bouger, murmura Wulfson, appuyant son front contre
celui de Tarian.— Moi non plus.
Cependant,
il était toujours en elle, et elle pouvait sentir son membre encore
gorgé de désir. Elle cambra les reins et gémit.
Il
lui donna un petit coup de reins.
— Tu
n’es donc pas satisfaite ?
Elle
secoua la tête.
— Non,
Wulfson. Avec toi, je n’en ai jamais assez.
Il
sourit.
— C’est
pareil pour moi.