« Vous
m’avez menti, n’est-ce pas ? demanda-t-il doucement, d’un ton
qui en faisait davantage une affirmation. Vous m’avez dit que vous
étiez venue me chercher, car je suis un brigand, un mercenaire qui
ne pouvait résister à « un joli profit pour un minimum d’effort
».
Le
résumé :
Catriona Kincaid n’a que faire de sa sécurité lorsqu’elle s’aventure dans la sombre prison de Newgate. Bien décidée à se marier pour regagner son domaine en Écosse, elle se tourne vers Simon Wescott, un noble en disgrâce, libertin renommé. Simon est stupéfait de voir que le garçon manqué croisé des années auparavant est devenue une femme aux formes voluptueuses. Cette beauté est prête à lui offrir richesse et liberté, mais la seule chose qu’exige ce débauché, c’est de pouvoir profiter des plaisirs charnels du mariage…
Catriona Kincaid n’a que faire de sa sécurité lorsqu’elle s’aventure dans la sombre prison de Newgate. Bien décidée à se marier pour regagner son domaine en Écosse, elle se tourne vers Simon Wescott, un noble en disgrâce, libertin renommé. Simon est stupéfait de voir que le garçon manqué croisé des années auparavant est devenue une femme aux formes voluptueuses. Cette beauté est prête à lui offrir richesse et liberté, mais la seule chose qu’exige ce débauché, c’est de pouvoir profiter des plaisirs charnels du mariage…
L'avis :
Il
s'agit du deuxième roman de cette auteure que je lis. Teresa
Medeiros a déjà une solide réputation en matière de romance
historique et ce roman ne va pouvoir que la conforter.
Catriona
est une jeune fille qui rencontre le héros lors qu'elle est une
enfant. Elle le surprend alors qu'il est sur le point de passer à
l'acte avec sa peste de cousine.
Quelques
années après elle décide de le sortir de la prison ou il
croupissait pour qu'il puisse la déshonorer comme elle l'avait vu
faire dans le passé.
Là
j'étais moins enthousiaste car ce type d'intrigues fait un peu trop
usé mais bon, l'auteure a du talent et j'ai réussi à passer outre.
Lui
l'indécrottable libertin et elle la rebelle romantique vont tomber
dans les bras un peu trop rapidement. Je pense que le roman aurait
gagné à être un peu plus étoffé. Dommage car la plume de Mme
Medeiros me plaît beaucoup...
Je
le conseille quand même vivement et j'ai hâte de lire le deuxième
opus de cette série : Certaines l'aiment fort qui sort le 24
mai.
L'extrait :
Elle
se tourna brusquement vers lui.
—
Si
vous refusez d’être leur chef, ils vont se disperser aux quatre
vents. Le nom des Kincaid et son clan seront perdus à jamais.
—
Et
depuis quand cela me concerne-t-il ?
Catriona
s’approcha et posa les mains sur sa poitrine. Elle sentait la
vibration puissante et calme de son cœur sous sa paume, comme un
lent chant d’espoir.
—
Ne
comprenez-vous pas, Simon ? Cela pourrait être l’occasion qui vous
manquait. Il n’est pas trop tard pour devenir un héros.
Elle
n’eut pas le courage d’ajouter ces mots à voix haute, mais ils
se lisaient dans le regard suppliant qu’elle levait vers lui, dans
le tremblement imperceptible de sa lèvre inférieure. Elle lui
offrait davantage que de prendre la tête d’un clan opprimé. Elle
lui offrait son cœur.
Simon
la contempla longuement, puis il la prit par les poignets et retira
doucement ses mains.
—
Les
occasions d’être un héros m’ont été offertes puis retirées
il y a fort longtemps, ma chère. Et je n’ai jamais été un idiot
ni un rêveur, pas assez pour espérer une seconde chance.
Il
la lâcha et se retourna, puis il descendit parmi les rochers sur le
flanc de colline, s’éloignant du château et de Catriona.
L'extrait :
Simon
laissa retomber le dernier feuillet et se redressa lentement. La
jeune femme sentait presque physiquement le poids de son regard
accusateur.
—
Vous
m’avez menti, n’est-ce pas ? demanda-t-il doucement, d’un ton
qui en faisait davantage une affirmation. Vous m’avez dit que vous
étiez venue me chercher, car je suis un brigand, un mercenaire qui
ne pouvait résister à « un joli profit pour un minimum d’effort
».
Elle
redressa le menton et se força à affronter son regard.
—
N’est-ce
pas la vérité ?
—
Oui,
en effet. Mais ce n’est pas ce qui vous a poussée à venir à
Newgate ce jour-là. Vous êtes venue chercher cet homme, reprit-il
en pointant brusquement le doigt vers le dessin de son propre visage
angélique, abandonné sur le sol glacé. Ce… cet… imposteur !
—
Ce
n’était pas un imposteur ! s’exclama Catriona. C’était vous !
Simon
secoua la tête.
—
Oh
! non. Il n’a jamais été moi. Il n’existe même pas.
—
Si.
Autrefois.
La
voix et les mains de la jeune femme tremblaient sous le coup de la
passion.
—
C’est
l’homme qui a risqué sa vie et chacun de ses membres pour défendre
son pays contre l’armée de France. Il a embarqué sur
le Belleisle en
sachant qu’il ne retrouverait peut-être jamais les côtes
anglaises. Lorsqu’il a vu que son capitaine était en danger de
mort, menacé par une balle de mousquet, il s’est jeté devant lui
sans se soucier de sa propre survie. Il était prêt à se sacrifier
pour sauver son compagnon de…
—
J’ai
trébuché !
Le
cri de Simon résonna dans la clairière comme un coup de pistolet.
Lorsque son écho s’éteignit, il ne resta plus que les craquements
du feu.
—
Comment
? murmura Catriona.
—
J’ai
trébuché, répéta l’homme avec un sourire cynique. Je ne
cherchais point de noble sacrifice afin de sauver la vie de mon
capitaine. J’essayais de fuir ce damné enfer avant d’avoir le
crâne fendu par un boulet de canon. Cet acte n’a été que pure
malchance, ou peut-être une plaisanterie cruelle du destin, qui a
voulu qu’à l’instant où je me précipitais à couvert un fin
tireur a visé mon capitaine depuis les gréements du navire
français. (Il passa la main sur sa cicatrice blanchie, comme si elle
le tourmentait encore.) Si je ne m’étais pas pris les pieds dans
une corde tombée des hauteurs et n’avais pas basculé juste sur la
trajectoire de la balle, il serait mort et je n’aurais jamais été
salué comme un héros.
—
Vous
avez trébuché ? répéta stupidement Catriona.
—
Exact.
Je n’ai pas repris connaissance avant une semaine et la rumeur de
mon prétendu sacrifice s’était déjà répandue parmi toute la
Flotte. Quand j’ai ouvert les yeux, mon capitaine était au pied de
mon hamac et me souriait d’un air radieux. Il a dit que, sans moi,
il aurait connu la même fin que Nelson sur le Victory.
Il m’a appris que le roi en personne m’attendait pour me nommer
chevalier en récompense de mon courage à l’instant où je poserai
le pied en terre anglaise.
—
J’y
étais, murmura Catriona, davantage pour elle-même. J’étais sur
les quais. J’avais supplié oncle Ross de nous emmener en guise de
sortie en famille pour voir leBelleisle entrer
au port. Georgina a dormi tout le temps et Alice n’a cessé de se
plaindre car elle détestait être ainsi entassée avec nous dans le
carrosse. Elle m’a même accusée de salir l’ourlet de son jupon
avec mes grands pieds maladroits. Mais cela m’était égal.
Simon
la regarda, comme si cette confession lui faisait plus de peine que
la sienne.
L’ombre
d’un sourire passa sur les lèvres de la jeune femme.
—
Je
n’oublierai jamais comme vous étiez beau dans votre uniforme
lorsque vous êtes descendu comme un jeune prince qui vient de sauver
son royaume d’un être monstrueux. La foule criait votre nom et
toutes les jolies demoiselles lançaient des roses sur votre chemin.
»
L’oncle Ross a voulu me retenir, mais j’ai bondi du carrosse,
ramassé une rose sur la passerelle, puis, lorsque vous êtes passé
devant moi, je vous l’ai tendue et vous l’avez prise. Vous m’avez
souri, mais je savais que vous ne m’aviez pas vue. Pas vraiment. Je
n’étais qu’un visage dans la foule.
—
Une
sotte, voulez-vous dire, corrigea-t-il durement. Il y a eu une
centaine de héros dans cette bataille, la plupart authentiques.
Pourquoi, par l’enfer, fallait-il que vous me choisissiez ?
—
Je
l’ignore ! Vous sembliez si beau et noble en uniforme, dans
l’écurie, surtout quand vous avez pris ma défense contre Alice.
J’imagine que j’ai cru alors que si j’avais eu un champion tel
que vous cinq ans plus tôt…
Elle
s’interrompit, incapable de dévoiler ce secret.
—
Quoi
? reprit-il sans pitié. J’aurais sauvé vos parents du massacre ?
Votre frère n’aurait pas eu à vous envoyer loin de lui ? Vous
croyez que j’aurais combattu les tuniques rouges en votre nom ? Que
j’aurais jailli sur mon coursier blanc pour vous enlever vers
quelque paradis où personne ne vous ferait de mal, ne vous
rabaisserait et n’oserait vous briser le cœur ? (Il s’appuya
l’épaule contre un arbre, aussi beau et sans cœur qu’il était
possible d’imaginer.) Ne comprenez-vous pas, ma belle ? Je ne suis
pas le héros de quelque ridicule fable écossaise, et je ne l’ai
jamais été. Je ne suis ni Robert Bruce ni le fier prince Charlie.
Je suis le pire lâche qui soit et, maintenant que vous le savez,
vous pouvez cesser de dormir avec cette absurde boîte d’articles
sous votre oreiller, alors que ce qui vous manque vraiment est un
homme dans votre lit.
Incapable
de supporter l’éclat cynique de son regard, Catriona tomba à
genoux et rassembla les articles restants, en prenant soin de ne pas
froisser les fragiles feuillets.
Simon
fut vers elle en deux pas. Il la prit par les épaules et la releva.
Ce n’était plus la moquerie qu’on lisait dans ses yeux, mais bel
et bien la passion.
—
Par
les feux de l’enfer, Catriona ! peu importe ce que disent ces
stupides bouts de papier, je ne suis pas un héros !
L'extrait :
— Si
cela ne vous dérange pas, j’apprécierais que vous fassiez aussi
vite que possible. Je sais que vous avez la réputation de je ne sais
quel maître dans l’art de l’amour, mais, si cela ne vous ennuie
pas, je préférerais me passer des… civilités.
—
Des
civilités ? Croyez-vous que je m’apprêtais à vous convier pour
le thé afin de vous remettre ma carte ?
—
Vous
savez de quoi je parle. Je préfère que vous preniez votre part de
plaisir et partiez.
Elle
devina qu’il fronçait les sourcils à sa voix incrédule.
—
Sans
le moindre souci pour le vôtre ?
—
N’est-ce
pas ce que les hommes préfèrent ?
—
Pas
moi.
Simon
se pencha sur elle comme un grand tigre à la robe dorée et son
visage remplaça la lune.
—
Alors
vous me demandez de soulever la jupe de votre robe, puis… de vous
recouvrir une fois… l’affaire finie ? demanda-t-il en parodiant
ses propos naïfs lorsqu’elle l’avait reçu sous le toit de son
oncle.
—
Oui,
s’il vous plaît, siffla-t-elle. C’est exactement ce que je
voudrais.
Il
la regarda d’un air songeur et hocha la tête.
—
Très
bien. Dieu sait que je ne voudrais pas vous décevoir une fois de
plus.
Catriona
prit une inspiration profonde et saccadée, puis elle tourna la tête
et ferma les yeux. Regarder les étalons et les chats de son oncle
lui avait appris les mécanismes de ce qu’il s’apprêtait à
faire, mais son dangereux pouvoir restait un mystère pour elle.
Elle
lutta pour ne pas tressaillir en sentant ses mains chaudes effleurer
ses mollets. Il prit l’ourlet de sa robe et releva lentement le
tissu, la dénudant jusqu’à la taille.
Elle
entendit le souffle brusque d’une inspiration et sentit la chaleur
de son corps. Elle laissa échapper un gémissement désespéré
lorsqu’il fit glisser ses paumes sur ses genoux, les soulevant et
les repoussant doucement pour ouvrir ses cuisses.
La
brise tendre de la nuit la caressa comme un amant et elle comprit
qu’elle avait fait une terrible erreur de stratégie. Elle était
plus vulnérable encore que si elle avait été nue entre ses bras.
Elle ne pouvait rien faire pour l’empêcher de se repaître de sa
vue sous la lune.
—
Mon
Dieu, Catriona, souffla-t-il. Je ne pensais pas pouvoir vous trouver
plus sublime que vous l’étiez déjà.
Elle
garda les paupières serrées et se mordit la lèvre, effrayée et
impatiente face à ce qui allait lui arriver. Mais elle n’avait pas
prévu son frisson de pure délectation en sentant ses lèvres sur la
peau sensible à l’intérieur de ses genoux.
Elle
hoqueta lorsque sa bouche chaude parcourut la chair frémissante de
ses cuisses. Ses mains enserrèrent ses chevilles comme des fers
enveloppés de velours et elle écarta davantage les jambes sans s’en
apercevoir. Son corps se trouva plus réceptif encore à la séduction
envoûtante de ses baisers. Il parcourut chaque cuisse à la peau
crémeuse jusqu’à ce que les souffles de Catriona ne soient plus
que des soupirs et qu’elle s’ouvre à lui d’elle-même.
La
jeune femme était si ensorcelée qu’elle ne remarqua pas tout de
suite quand les mains de Simon quittèrent ses chevilles, mais
seulement lorsqu’il effleura doucement son intimité. Elle réprima
une exclamation lorsqu’il s’enhardit et écarta doucement les
replis tendres pour glisser un doigt en elle.
—
Oh
!
Elle
ouvrit les yeux et un sanglot de plaisir absolu la fit frissonner.
Elle voulut s’asseoir, mais il semblait la maintenir à terre de la
seule pression d’un doigt.
—
Qu’êtes-vous
en train de me faire ?
Simon
leva son beau visage, déterminé et pétri de désir, et plongea son
regard dans le sien.
—
Exactement
ce que vous m’avez demandé. Je prends ma part de plaisir.
Sur
ces mots, il se pencha et l’embrassa sur la bouche. Catriona émit
un profond gémissement de gorge et son corps se cambra sur les
couvertures. Mais elle ne pouvait pas fuir cette extase qu’il
pouvait lui procurer. Après quelques manœuvres de sa langue habile,
elle se surprit à chercher son baiser au lieu de le fuir. Elle
plongea les ongles dans les couvertures et tourna la tête d’un
côté puis de l’autre, rendue aveugle et incohérente par ses
pulsions, tandis qu’il tentait de l’apprivoiser sous sa bouche,
de prendre possession de tout son être par le sortilège enivrant de
sa langue.
Simon
ne se contentait pas de prendre sa part de plaisir. Il lui volait sa
volonté et se l’appropriait. Il s’emparait de son cœur et
abattait tous les murs qu’elle avait dressés autour. Il lui
dérobait son âme et lui offrait une vision du paradis qui la
hanterait jusqu’à la fin de ses jours.
Simon
baissa la tête de nouveau. Le contact chaud et rapide de sa langue
sur le point raidi de son sexe était comme une flamme vive qui la
consumait dans les délices de la luxure. Lorsqu’elle voulut se
dégager, il enveloppa ses fesses de ses larges mains et la maintint
immobile tandis que le feu grandissait. À l’instant où le brasier
manqua de la consumer, il ferma la bouche autour du point sensible et
le suça doucement, soulevant des vagues de plaisir indicible dans
tout son corps.
Ce
mouvement paraissait sans fin, tout comme son gémissement d’abandon.
Catriona
eut l’impression qu’elle s’était élevée vers le paradis pour
caresser les étoiles puis qu’elle avait flotté doucement pour
regagner la terre. Elle ouvrit lentement les yeux.
Simon
la scrutait sans cacher la lueur de triomphe dans son regard.
Elle
posa la main sur sa joue, incapable de résister. Elle l’étudia
d’un air solennel.
—
J’avais
vu juste, dit-elle. Vous êtes un vaurien sans scrupule qui n’a pas
une once d’honneur dans le cœur.
—
C’est
sûrement vrai, ma chérie, murmura-t-il en prenant le visage de la
jeune femme entre ses mains. Mais, ce soir, je suis aussi votre mari.
Il
posa les lèvres sur les siennes et elle goûta le parfum envoûtant
de son propre plaisir. Elle noua les mains dans ses cheveux soyeux et
lui rendit son baiser, accueillie par un profond grognement rauque.
Elle
comprit cette invitation et fit glisser la chemise du jeune homme
afin de pouvoir enfin se délecter en le touchant comme elle avait
toujours rêvé de le faire. Il était une merveille de virilité,
tout en muscles sinueux, chaud et doux, souple et puissant. Elle
désirait tellement goûter ce qu’elle touchait qu’elle s’arracha
à son baiser pour presser les lèvres contre son cœur, submergée
par une saveur à la fois salée et sucrée. Sa langue avide semblait
ne jamais pouvoir se rassasier de ce délice inconnu.
Il
se débarrassa de sa chemise d’un coup d’épaules impatient,
redressa la jeune femme et lui ôta sa chemise de nuit.
Il
contempla la plénitude de ses seins avec une fascination
respectueuse et affamée.
—
Je
doute que même votre bien-aimé Robbie Burns ait su composer un
poème qui égale une telle beauté.
Il
la regarda avec un sourire nonchalant.
—
Mais
peut-être permettrez-vous que ma langue s’essaie à cet hommage ?
Il
se pencha et suivit le contour rose des pointes de ses tétons.
Catriona s’aperçut qu’elle n’avait ni la volonté ni le désir
de l’arrêter. Elle laissa retomber sa tête en arrière,
s’abandonnant à lui, savourant l’éloquence dont son corps
savait faire preuve. Sa langue habile ne manquait aucun effet,
passant d’un sein à l’autre, et il sut ajouter les talents
conjugués de ses lèvres et du bout de ses dents pour composer le
plus glorieux des sonnets à ses charmes féminins. Elle ne put que
resserrer les doigts sur ses cheveux et refermer les cuisses
lorsqu’il prit l’un des tétons dressés dans sa bouche en une
aspiration profonde, l’entraînant à la frontière entre le
plaisir et la douleur, renvoyant l’écho de son extase précédente
à son bas-ventre.
De
ses mains tout aussi adroites, Simon retira son pantalon. Avant que
Catriona puisse poser un regard sur ce qu’il dévoila, il la prit
tendrement dans ses bras et l’allongea de nouveau sur le dos, parmi
les couvertures et la mousse, pressant son corps nu contre le sien,
savourant un baiser après l’autre.
Catriona
se sentait comme hors du temps, sous la lumière de la lune, dans ce
nid secret. Entre les bras de cet homme. Leurs souffles se mêlaient
en soupirs et leurs membres nus s’enlaçaient. Ils auraient pu être
n’importe quel homme et femme de haut rang à travers l’histoire,
ivres des plaisirs de la chair et de toutes ses envoûtantes
possibilités.
Lorsque
Simon s’écarta d’elle, elle s’accrocha à la douceur des
muscles de son dos, comme pour protester.
—
Ne
vous inquiétez pas, murmura-t-il en l’embrassant tendrement sur le
front.
Il
se tourna vers une pierre plate et y prit une boîte laquée. Dedans,
une flasque de verre était nichée dans un lit de soie. Il retira le
bouchon et une fragrance puissante de myrrhe aux nuances exotiques
emplit l’air, se mariant au parfum musqué de son désir.
—
Je
crains de ne pouvoir m’ajuster à vous, dit-il, car, dès l’instant
où vous êtes entrée dans ma cellule, vous n’avez fait que
réveiller mon ardeur. Mais je puis… (il fit courir le bouchon, dur
et froid, entre ses seins en y laissant une ligne d’huile brillante
et parfumée) rendre les choses plus faciles.
Catriona
comprit enfin ce qu’il voulait dire, rougit et frissonna.
—
J’imagine
que vous avez toujours ceci dans votre sac au cas où vous croiseriez
une vierge que vous décideriez de séduire ? (Fascinée, elle vit se
colorer les hautes pommettes de son compagnon.) Eh bien, Mr Wescott,
seriez-vous en train de rougir ?
Simon
laissa échapper un soupir et passa la main dans ses cheveux.
—
Je
vais partager avec vous un secret profondément enfoui, inavouable,
qui ruinerait ma réputation s’il venait à se savoir. (Il se
pencha près de son oreille.) Je n’ai jamais eu affaire à une
vierge avant vous.
Elle
écarquilla les yeux, incrédule.
—
Vraiment
?
Il
hocha la tête d’un air solennel.
—
Vous
serez ma première.
Elle
sourit, stupidement flattée par cette révélation.
—
J’imagine
qu’en ce sens vous êtes un peu vierge vous aussi. (Elle lui tapota
la poitrine.) N’ayez crainte, je tâcherai d’être douce avec
vous.
—
Non,
de grâce, gronda-t-il en saisissant tendrement sa lèvre inférieure
entre ses dents pour la tirer en un petit geste envoûtant.
Elle
s’imaginait qu’il allait déposer un peu d’huile sur ses
doigts, mais il la surprit en déversant le liquide parfumé
directement sur son ventre et ses cuisses.
—
Oh
! s’exclamat-elle en sentant l’huile se répandre.
Simon
laissa ses mains, guidées par les pouces, suivre le liquide vers le
creux sensible juste sous ses hanches, ses caresses devenant de
petites piques vers le haut qui ouvrirent les cuisses de la jeune
femme sans qu’elle en ait conscience. L’huile semblait plus
chaude sous son contact hypnotisant, et la sensation que lui
procuraient ses mains transportait Catriona. Elle se sentait
délicieusement mutine, comme une courtisane de harem aux parures
enivrantes ou la reine Esther apprêtée pour le plaisir du roi.
Il
poursuivit ses caresses en cercles et en piques qui faisaient
basculer sa raison, et, bientôt, le monde sembla concentré dans
l’étroit triangle entre ses jambes, la seule parcelle de son corps
qu’il ne touchait pas.
Il
lui avait dit une fois que si elle lui accordait dix minutes il la
ferait le supplier. Mais il lui avait fallu moins de cinq minutes.
—
Je
vous en prie, Simon, gémit-elle, avide de sentir ses mains sur elle.
Oh ! je vous en supplie…
Elle
tourna la tête, enfouissant son visage dans ses cheveux, mais il n’y
avait nulle part où fuir son terrible désir.
Il
n’était pas assez impitoyable pour ignorer cet appel à bout de
souffle. Il écarta doucement son sexe de ses pouces et suivit la
ligne sinueuse de l’huile jusqu’à sa destination.
Il
répandit la myrrhe autour de l’ouverture fragile. Elle sentait son
corps s’épanouir comme une fleur au soleil, prête à goûter tous
les délices qu’il lui offrirait.
Elle
ravala un sanglot de plaisir.
—
Est-ce
l’une de ces perversions inventives qui font votre réputation ?
—
Non,
mais ceci, oui, murmura-t-il en introduisant profondément un pouce.
Catriona
laissa échapper un gémissement, comme si son âme lui avait été
arrachée en échange de cet indicible ravissement. Aidé par l’huile
et les larmes d’extase de son corps, Simon effectua un va-et-vient
de son doigt, mettant ses sens en émoi de ce geste tendre et
intense, comme une audacieuse imitation de l’acte à venir.
Mais
il n’avait pas encore fini. Alors que Catriona se sentait sur le
point de s’évanouir sous la force des pulsions primitives que cela
réveillait en elle, il effleura des doigts le bourgeon durci qui
avait reçu ses premières faveurs. Ce simple contact suffit à
déclencher une éruption d’extase en Catriona.
Des
frissons de plaisir couraient encore en elle lorsqu’il retira son
pouce, la laissant avide de nouvelles attentions. Lorsqu’elle
sentit le puissant objet de sa virilité contre sa cuisse, elle
comprit que ses attentes allaient bientôt être comblées.
Soudain,
elle ne se préoccupa plus de savoir combien de femmes avaient
partagé son lit. Cette nuit, il était à elle. À elle seule, de
tout son être.
Cette
pensée lui procura un sentiment sauvage et effronté.
—
Attendez,
souffla-t-elle.
Il
la regarda avec surprise. Il avait une voix rauque, à peine
reconnaissable.
—
Si
vous avez décidé de renoncer à vos engagements, mieux vaut me le
faire savoir à l’instant.
Elle
saisit la bouteille d’huile, en répandit largement sur ses paumes
et se dressa vers Simon. Il rejeta la tête en arrière sur un
souffle presque douloureux lorsque les petites mains de la jeune
femme entourèrent son sexe. Elle fit glisser les deux paumes contre
le membre dressé pour le couvrir d’huile, aussi stupéfaite par la
taille de sa virilité que par les étincelles de joie qui dansaient
sur son visage à la lueur de la lune. Il avait fermé les yeux et
souriait, beau et sauvage à la fois.
Elle
poursuivait son geste libertin quand il lui saisit fermement les
poignets.
—
N’aimez-vous
pas cela ? demanda-t-elle sans cacher sa déception.
—
Ce
n’est pas le problème, mon ange, murmura-t-il en la repoussant sur
le lit et en la couvrant de son corps. Cela me plaît beaucoup trop.
Et si vous continuez à faire cela, je ne pourrai plus faire… ceci.
Elle
hoqueta de stupeur lorsqu’il la pénétra d’un seul coup sûr.
Elle sentit une douleur aiguë comme si elle avait été traversée
par une lame. Malgré tous ses efforts pour le préparer, son corps
inexpérimenté pouvait à peine le contenir.
Il
embrassa son front couvert de sueur, essoufflé comme après une
longue course.
—
Je
vous demande pardon, ma douce, je vous jure que je ne voulais vous
donner que du plaisir, et non vous faire souffrir.
Elle
laissa échapper un petit reniflement déconfit.
—
Je
pense que votre pouce me plaisait davantage.
Il
lui prit le visage entre ses mains et la regarda avec une tendresse
si intense que la jeune femme sentit son cœur se serrer.
—
Je
promets de vous faire changer d’avis.
C’était
un engagement qu’il aurait une grande joie à respecter. Simon prit
appui sur ses deux mains et commença à bouger en elle. Elle était
délicieusement étroite. Délicieusement brûlante. Délicieusement
à lui. Elle n’était pas seulement la première vierge qu’il ait
connue. Il lui semblait qu’elle était la première femme à
partager sa couche, la seule qu’il désirerait à l’avenir.
Il
bougeait en lents mouvements amples, allant et venant comme s’il
devait dédier toute la nuit à cette union. Il désirait plus que
tout fermer les yeux et se laisser aller à ces sensations
délicieuses, mais il se délectait de voir l’expression de
souffrance quitter le visage de la jeune femme et se transformer en
extase.
Bientôt,
elle ouvrit les lèvres en un soupir silencieux, les joues plus roses
que jamais, les yeux brillants de bonheur. Elle commença à soulever
les hanches pour répondre aux mouvements de Simon, et il dut fermer
les yeux et serrer les dents sur un gémissement pour ne pas perdre
le contrôle légendaire de son corps.
Catriona
passa la main sur la poitrine luisante de son époux, s’émerveillant
d’être unie à un homme si envoûtant. La douleur entre ses jambes
s’était apaisée et elle s’en trouvait plus sensible au contact
entre leurs corps.
Sa
tante Margaret et sa cousine Georgina lui avaient laissé croire que
les baisers, les caresses et les mots tendrement soupirés étaient
des trésors recherchés mais que le mariage devait être consommé
stoïquement, comme le prix qu’une femme devait payer pour
l’affection d’un homme.
Apparemment,
personne n’avait tenu un tel discours à Simon, car le plaisir
qu’il lui offrait était plus profond et puissant que l’extase
qu’il avait su lui procurer par ses lèvres et ses mains. Elle se
sentait possédée, à lui, comme si elle ne devait plus jamais
s’appartenir totalement. Comme si elle était prête à tout pour
lui, disposée à tout lui accorder, même les perversions les plus
choquantes et les plus secrètes. S’il était un maître dans l’art
de l’amour, ce soir, elle était une élève assidue et avide.
Elle
lui prit le visage entre ses mains, l’obligeant à la regarder
vraiment.
—
Vous
m’avez donné tout ce que je désirais, Simon. Que voulez-vous en
retour ?
—
Vous,
répondit-il d’une voix rauque. Seulement vous.
Puis
les mots devinrent superflus, les pensées n’eurent plus leur
place. Il n’existait plus que le rythme ensorcelant de leurs corps
réunis.
Simon
serrait les dents en pénétrant la jeune femme avec un total
abandon. C’était comme si le contact de Catriona avait libéré en
lui une force sauvage qu’il avait voulu dompter toute sa vie. Mais
cette fois, au lieu de chercher à donner du plaisir, il recherchait
le sien.
Lorsque
Catriona hurla son nom, la sensation n’en fut que plus
extraordinaire, et il sentit son sexe étroit et soyeux se contracter
autour du sien, au paroxysme de l’extase. Le plaisir s’empara de
lui en une vague déferlante, noyant sa raison sous sa force, et il
ne put que s’effondrer sur sa compagne, frissonnant et épuisé.
Ils
restèrent un long moment enlacés dans cette position, leurs
poitrines se soulevant rapidement sous leurs souffles courts.
—
Eh
bien, murmura Catriona après un long moment, la voix encore teintée
d’émerveillement. Je sais à présent ce qui faisait hurler ainsi
Jem et Bess.
—
Et
maintenant je me rappelle très bien ce que cela fait d’avoir vingt
ans, souffla Simon entre ses longs cheveux.
Catriona
écarquilla les yeux en sentant le corps de Simon retrouver une
ardeur nouvelle en elle.
—
Voyons,
Mr Wescott, vous n’êtes pas sérieux ?
Il
souleva la tête, une étincelle nonchalante dans le regard.
—
Oh
! Mrs Wescott, je n’ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie.
L'extrait :
— Bien le bonjour, belle au bois dormant, lança-t-il avec un sourire espiègle. Je pensais que vous alliez passer la journée au lit. Je m’apprêtais à aller vous lever d’un coup de lance !
Elle
lui retourna son expression mutine.
—
Il
me semble bien que vous l’avez déjà fait plusieurs fois pendant
la nuit.
Elle
fut surprise qu’il ne réponde pas de l’un de ses bons mots dont
il avait le secret. Il se contenta de guider les chevaux et de
commencer à les harnacher.
Elle
fronça les sourcils.
—
Que
faites-vous ?
—
Je
prépare l’attelage. Je préfère que nous soyons partis avant
qu’Eddingham et son bataillon arrivent. Nous avons un long chemin à
faire si vous voulez retrouver la demeure de votre oncle avant la fin
de la semaine.
Elle
cilla.
—
Bien
sûr, dit-il en se concentrant pour nouer le harnais de cuir au cou
de l’un des chevaux. Où vous mènerais-je maintenant que mon
travail est fini et toutes nos dettes réglées ?
Catriona
prit une profonde inspiration mais l’air lui glaça les poumons.
Les paroles de Simon résonnèrent dans son esprit.
«
Si vous savez vraiment quel genre d’homme je suis, alors vous savez
aussi que je suis parfaitement capable de vous faire l’amour sans
vous aimer. »
Il
l’avait mise en garde mais, toute à sa folie romantique, elle
n’avait pas écouté.
Une
honte terrible lui perça le cœur. Elle n’était pas différente
des autres femmes qu’il avait séduites. Elle était tombée sous
le charme de ses doigts habiles et de sa langue trompeuse, tout comme
les autres. Elle avait sans hésiter sacrifié son innocence et sa
fierté pour une nuit de plaisir charnel entre ses bras. Pendant un
instant d’immense souffrance, elle ne sut dire qui elle détestait
le plus entre lui et elle-même.
Puis
elle remarqua le muscle qui tressautait à sa mâchoire. Il démentait
son sourire nonchalant et les mots qui sortaient de sa jolie bouche
traîtresse.
—
Je
comprends ce que vous essayez de faire, dit-elle en croisant les bras
devant sa poitrine.
—
Oui,
j’essaie de harnacher ces chevaux, et le terme est généreux, pour
que nous puissions prendre la route avant le coucher du soleil.
—
Vous
voulez me faire croire que la nuit dernière ne signifiait rien, que
je ne suis rien pour vous ?
Une
fois les sangles en place, Simon se redressa et la regarda avec un
long soupir.
—
J’avais
espéré nous épargner ce moment gênant. J’aurais dû savoir que
c’était un risque en faisant l’amour à une vierge. Elles ont
tendance à mettre des sentiments sur la moindre attention masculine.
—
Est-ce
ce que vous m’avez donné cette nuit ? Une moindre attention ?
J’aurais juré qu’il s’agissait de plus. Bien plus.
Il
leva les mains, comme pour se protéger.
—
Je
vous en prie, n’allez pas encore m’annoncer votre amour immortel.
Je suis flatté, mais cela devient lassant.
—
Cessez
! cracha-t-elle. Vous ne pensez pas un mot de ce que vous dites.
Il
leva un sourcil.
—
Bien
sûr que si. J’ai peut-être été à bonne école dans les
coulisses d’un théâtre, mais je ne suis pas un acteur accompli à
ce point. Si c’était le cas, je serais en lice contre quelque
ténor pour tenir le rôle de don Giovanni au lieu de perdre mon
temps en querelles stériles avec vous.
Catriona
ne put retenir ses larmes.
—
Pourquoi
faites-vous cela ? demanda-t-elle d’une voix suppliante.
Simon
s’approcha et lui prit le visage entre les mains, comme il l’avait
fait le jour de leur mariage, dans la grange. Plus que jamais, sa
peau sur la sienne la fit frissonner de désir.
—
Vous
êtes une belle femme, Cat. Quel homme n’aurait pas envie de vous
faire l’amour ? J’ai vu une occasion se présenter et j’en ai
profité. Ce n’était peut-être pas le plus glorieux à faire,
mais il n’y a pas à pleurer ou vous plaindre. Finalement, nous
avons tous les deux ce que nous souhaitions.
—
Vraiment
? murmura-t-elle en sentant le sel d’une larme sur sa bouche, cette
bouche qu’il avait embrassée avec une passion sans limites la nuit
dernière. Est-ce tout ce que vous vouliez ? ou est-ce ce que votre
père vous a fait croire que vous méritiez ? De quoi avez-vous peur,
Simon ? Avez-vous peur que je me détourne de vous comme l’a fait
votre mère ? Est-ce pour cela que vous m’avez accueillie, comme
tant de femmes, dans votre lit mais jamais dans votre cœur ? Pour
que vous soyez toujours celui qui s’en va ?
Il
retira sa main en une dernière caresse puis tourna les talons, ne
lui laissant d’autre choix que de le regarder