menu 2

gfMes dernières chroniques


vendredi 7 juillet 2023

The Shadows Between Us, Tome 1 : La Reine des ombres de Tricia Levenseller


 


D’abord, courtiser le Roi des Ombres. Puis l'épouser.

Enfin, le tuer et récupérer son royaume...

Personne ne connait l'étendue des pouvoirs du Roi des Ombres, fraîchement couronné. Certains disent qu'il peut contrôler les ombres qui errent autour de lui et les manipuler à sa guise. D'autres que les ténèbres lui murmurent les secrets de ses ennemis.

Peu importe, Alessandra sait ce qu'elle veut, et rien ne pourra l'empêcher de mener son plan à la réussite.

Mais la jeune fille n'est pas la seule personne qui cherche à conquérir le trône. Et alors que les attaques envers le Roi se multiplient, elle se retrouve à devoir mettre toute son énergie à le défendre, le temps qu'il puisse faire d'elle sa reine. Car après tout, quoi de mieux pour un roi des ombres qu'une reine perfide et rusée ?





 
 
 

Dans un sourire, je pousse un soupir de soulagement dont il profite aussitôt pour poser ses lèvres sur les miennes. Oubliant la douleur de mes pieds, je me lève et le repousse avec une telle violence que je manque retomber dans la baignoire. Je prends le temps de couper l’eau avant de me relever. Mais il est déjà trop tard, et je hurle :

[spoiler]– Qu’est-ce que tu as fait ?

– Je t’ai juste embrassée, souffle-t-il.

Tu m’as touchée ! Il demeure immobile, apparemment peu impressionné par ce début de dispute.

– Tu ne m’as pas écouté ? J’arrête tout ça ! Je ne suis pas mon père. Je ne vais pas passer ma vie seul jusqu’à cent ans, trois cents ans, mille ans. Je ne tiens plus à vivre éternellement. Je ne supporterai plus de rester seul, de me retrouver loin de toi une seconde. Et là, comme s’il captait une autre réalité, son expression s’effondre :

– Si tu n’éprouves pas la même chose, pardon de t’avoir agressée. L’eau de ma robe dégouline sur le sol, mais peu importe. Je lui réponds aussitôt :

– Bien sûr que j’éprouve la même chose. Comment te sens-tu ?

Il sort de sa poche un parchemin plié en quatre.

J’ai écrit ceci. Il commence à le déplier, à en examiner quelques mots, avant de secouer la tête :

– Je ne peux pas le lire à haute voix. C’est à toi de le faire. Plus tard. À vrai dire, je voulais juste te prouver que j’écrivais mieux qu’Eliades. Mais je te le laisse, je m’en vais.

Il se retourne, dépose la lettre sur une table de nuit avant de se diriger vers sa chambre.

– Kallias Maheras, ne t’avise pas de me laisser ici toute seule !

Il s’immobilise, me regarde dans les yeux. J’insiste :

– Dis-moi tout. Pas besoin de lire une lettre. Dis-le-moi.

Il serre les poings sur ses hanches.

Je te veux.

J’attends la suite mais, comme elle ne vient pas, je finis par lui lancer :

– Tu peux sûrement faire mieux que ça.

– J’en ai assez de te voir flirter avec d’autres hommes. Je n’en peux plus. Je ne veux pas que tu embrasses, que tu touches quelqu’un d’autre que moi.

Quel égoïsme !

– Tais-toi maintenant. Je n’ai pas fini de parler. Tu voulais que je le dise. Alors voilà. Tant pis si tu trouves cela égoïste. La première fois que je t’ai vue, j’étais furieux car tu ne me regardais pas. Pas une fois durant ce bal inepte. Il a fallu que je m’approche en personne pour que tu daignes poser les yeux sur moi. Et là, tu m’as insulté, tu t’es moquée de moi chaque fois que tu l’as pu. Tu ne m’as pas salué, tu ne t’es pas aplatie comme n’importe quel autre humain. Tu m’as défié. Et j’ai compris que j’étais perdu. Il s’avance d’un pas. – Ensuite, nous avons passé tous ces repas ensemble, séparés par une fichue table. Tu m’as parlé de tes rêves, de tes peurs, et je ne voulais plus qu’une chose : réaliser tes rêves, chasser tes peurs.

Il s’avance encore :

– Tu as demandé de passer davantage de temps avec moi. C’était la seule chose que je ne me croyais pas capable de te donner. Car si je passais plus de temps avec toi, je tomberais encore plus amoureux. De cette fille qui se fichait que je sois Roi. Mais, lorsque tu es restée toute une soirée avec Leandros, je me suis rendu compte qu’il y avait pire que de ne pas te fréquenter, c’était de te voir en fréquenter un autre. Je me suis torturé en passant davantage de temps avec toi. Et tu m’as laissé te parler de ma mère. Tu m’as aidé à défier le conseil. Tu as réglé à peu près tous les problèmes de mon royaume. Tu étais parfaite non seulement pour moi mais aussi pour Naxos. Si bien que j’ai compris qu’il me fallait t’épouser. Pour le bien du royaume. Même si cela supposait que j’allais souffrir chaque jour de ma vie de t’avoir à mes côtés sans t’avoir à moi. Pourtant, la plus exquise des tortures, je l’ai vécue ce soir-là, au club des gentlemen, en sentant tes réactions lorsque je te touchais. Je ne savais pas si c’était parce que je te touchais ou juste parce que cela ne t’était plus arrivé depuis un moment, comme tu me l’avais dit auparavant. Je voudrais vivre avec toi, Alessandra, sans plus aucune ombre entre nous. Et je me fiche d’être vulnérable ou non. C’est à ça que servent mes gardes. Je prendrai un goûteur de poisons. Je vivrai comme les autres rois. Je n’ai pas besoin de cette vieillesse multicentenaire qui ressemble plutôt à une malédiction. Et, même si tu ne veux pas de moi, je supprimerai la loi interdisant de me toucher. Je n’en veux plus. Je suis fatigué de vivre au milieu des ombres.