A
l'occasion d'une fête donnée en l'honneur du prince Sebastao,
Ravenna
fait la connaissance de lord Courtenay. Alors qu'un meurtre est
commis, ils s'associent pour retrouver le coupable.
Une
diseuse de bonne aventure a prédit aux trois sœurs Caulfield
qu’elles connaîtraient le secret de leurs origines le jour où
l’une d’elles épouserait un prince. La cadette, Ravenna, est
donc envoyée en France où le prince Sebastiao du Portugal organise
une partie de campagne pour se dénicher une épouse. Sur place,
Ravenna constate la présence de nombreuses rivales, jeunes ladies de
grande beauté au pedigree flamboyant, toutes prêtes à s’entre
tuer pour décrocher le gros lot. Mais la chasse au mari prend un
tour dramatique lorsqu’on découvre le cadavre d’un homme
poignardé. Qui est l’assassin ? Avec lord Vitor, Ravenna va se
transformer en détective et se lancer dans une enquête trépidante
où se mêleront complots, embuscades et passions...
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Katharine Ashe |
Professeure
d'histoire, elle écrit de la romance Régence. En 2014, elle est
sélectionnée pour le RITA Award. Ses romans ont été traduits
dans de nombreux pays.
-
Lecture finie-
Un
très très bon moment de lecture.
Un
deuxième tome tout aussi bon que le premier même si très
différent.
C'est
au tour de la plus jeune des sœurs de trouver chaussure à son
pieds. Enfin ce n'est pas forcément ce qu'elle cherchait...
Ravenna
est une jeune fille qui se plaît plus en compagnie des animaux
qu'en celle des hommes. Il faut dire que les seconds l'ont beaucoup
déçue et blessée. Elle se satisfait donc d'une vie isolée et ne
cherche pas forcément à changer de condition. Elle travaille
depuis quelques années pour deux anglais et leur multitude de
chiens et autres animaux. Son travail lui plaît et malgré le deuil
de son ami fidèle La Bête, elle se voit bien y passer le restant
de sa vie. Oui
mais voilà que l'effet domino se met son grain de sel. Ainsi
sa sœur est devenue duchesse dans le premier tome et les employeurs
de Ravenna ne peuvent décemment pas employé la sœur d'une
duchesse.
La
jeune fille est dépitée par le fatalité qui la pousse a
accompagner ses employeurs à une partie de campagne où se trouve
un « prince
qui cherche chaussure à son pieds »...
Les
choses sont bien faites, me direz-vous.
Je
vous répondrai que « l'amour
n'est pas toujours là où on l'attend ».
J'ai
adoré la romance : belle, passionnée, piquante et sensuelle
et le tout porté par deux personnages attachants au possible. Je
n'en dirai pas plus sinon que l'auteure
à plutôt joué sur la carte de l'amour-amitié de façon très
intelligente.
Le
plus de cette romance tient qu'on ne se cantonne pas uniquement à
cela. K Ashe fait une introduction au début du roman fort
intéressante. Elle nous donne des informations quant à la
construction de son livre. Ainsi on apprend qu'elle est partie en
Franche-Comté pour être au plus près de son inspiration. Elle
nous apprend également qu'elle a des personnages qui l'ont inspiré
tel Agatha Christie. Et c'est totalement ça : un meurtre dans
un château qui sert de cadre à un huis clos. Des invités à une
partie de campagne qui sont tous suspects et un « couple »
qui mène l'enquête. Moi qui m'attendait à trouver uniquement une
romance, je l'ai trouvé mais aussi servi par une intrigue policière
vraiment très très très bonne. C'est comme si j'avais le plaisir
de relire une livre d'A. Christie mais que cette fois-ci j'avais
droit en plus à un vraie romance. Un
plaisir.
-
Bref -
Un
deuxième tome qui est une réussite. Il confirme tout le bien que
je pense de cette auteure et c'est sans me poser de question que je le
lirai le troisième opus de cette série qui la clôture.
— Ravenna…
— S’il
vous plaît.
Le pas
était aisé à franchir. Vitor était déjà à l’endroit où elle
le voulait, et elle sentait son membre rigide. Seuls son pantalon et
un pan de chemise la séparaient de l’assouvissement.
— S’il
vous plaît, répéta-t-elle.
Il
n’attendit pas davantage. Être touchée par une chair qui n’était
pas la sienne causa à Ravenna le choc le plus extraordinaire. Puis,
doucement, il s’enfonça. Et enfin, il la perça, comme une pièce
de cuir sous un poinçon. Elle avala une bouffée d’air et, pendant
un instant, éprouva des regrets. Mais le gémissement qui jaillit de
la poitrine de Vitor, si puissant et si satisfait, attisa son désir.
Son corps s’ouvrit tout simplement à lui tandis qu’il la
pénétrait entièrement. Son sexe était volumineux, et elle se
sentit étirée, comblée et… extraordinairement remplie.
Le
torse de Vitor se souleva, tandis qu’il abaissait son front contre
le sien.
Affolée,
elle perçut soudain l’air froid sur ses jambes gainées de bas.
Les béliers et les étalons ne s’interrompaient jamais ainsi. Ils
menaient à bien leur besogne avant que la femelle puisse s’échapper.
—
Qu’est-ce
qui ne va pas ? chuchota-t-elle.
— Un
instant, dit-il d’une voix tendue.
Elle
essaya de déglutir, mais en fut incapable. Sa gorge contractée
était complètement déshydratée. Il avait été moine. Lui
avait-elle fait rompre un vœu ? À moins que… Non !
— Vous
l’avez déjà fait. N’est-ce pas ? demanda-t-elle.
— Pas
avec vous.
Sa
voix était inhabituellement grave.
— Eh
bien, heureusement que l’un d’entre nous l’a fait, car… Oh !
Il
s’enfonça de nouveau en elle, et l’univers de Ravenna explosa.
Il la possédait, et c’était tout simplement parfait, comme si son
corps avait été conçu pour être rempli par lui. Elle crispa les
mains sur ses épaules. Voilà. C’était là ce qu’elle voulait.
— L’un
d’entre nous ? demanda-t-il d’un ton rauque.
Il
allait et venait en elle, la plaquant contre la paille,
délicieusement dur, délicieusement loin.
Oui…
Cette friction. Cette délicieuse union. Cette profonde caresse…
— Oh.
— L’un
d’entre nous ? répéta-t-il.
— Deux
d’entre nous, maintenant.
Comment
était-il possible qu’elle n’ait jamais connu cela ?
Pourrait-elle jamais s’en rassasier, désormais ?
— Oh
oui.
— Ravenna…
Elle
aurait voulu que cela ne cesse jamais. L’avoir en elle n’était
que plaisir, désespoir et satisfaction tout à la fois.
— Oui.
S’il vous plaît…
— Ravenna.
Vitor
se figea.
—
Êtes-vous
vierge ?
— Plus
maintenant.
Avec
effort, il se souleva et se retira. Elle eut à peine le temps de
percevoir l’air froid sur l’intérieur de ses cuisses qu’il
rabattait ses jupes et reboutonnait précipitamment son pantalon.
— Comment
pouvez-vous être vierge ? demanda-t-il d’une voix tremblante.
Il
passa la main dans ses cheveux, l’air complètement perdu.
— C’est
impossible !
Elle
était incapable de respirer.
— Vous
n’arrivez pas à comprendre comment une personne peut être vierge,
puis ne plus l’être l’instant d’après ?
Il la
fixait des yeux, hébété.
— Vous
avez dit « s’il vous plaît ».
— Une
vierge ne peut-elle pas être polie ?
— Et
tout ce discours sur la vertu des femmes qui ne réside pas dans leur
virginité ? Et votre loyauté envers lady Iona ?
— Eh
bien, je disais simplement ce que je pensais. J’ai les idées
larges et je suis une amie indulgente.
Elle
se redressa. Elle avait soudain froid.
— Ma
famille m’aurait-elle envoyée courtiser un prince si je n’étais
pas vierge ?
Il
désigna la porte.
— La
moitié des jeunes filles sous ce toit ne le sont plus.
— Comment
le savez-vous ?
Oh
non. Il n’avait pas pu faire cela avec d’autres ? Mais il
était si séduisant. Il avait toutes les femmes à ses pieds.
—
Avez-vous…
je veux dire… avec… Oh.
Une
soudaine nausée monta en elle.
Il lui
saisit le poignet.
— Non.
Je n’ai rien fait. Ce n’est pas ainsi que je l’ai su. On m’a
envoyé ici pour découvrir ces choses-là, rappelez-vous.
Il la
lâcha. Elle enfonça vivement la main dans un repli de sa cape.
— Vous
l’ignoriez à mon propos.
— Je
ne me suis pas renseigné sur vous.
Sa
voix était particulièrement pâteuse. Il n’avait pourtant bu que
deux verres de vin. Ici, du moins. Sans doute avait-il bu avant et
était-il déjà ivre quand il était arrivé à l’écurie.
Peut-être était-il venu la trouver uniquement parce qu’il était
soûl.
— Eh
bien, vous auriez dû, manifestement, répliqua-t-elle.
Elle
avait soudain perdu toute confiance en elle et avait le cœur lourd.
Elle qui redoutait tant que leur amitié s’achève venait d’y
mettre un terme.
— Si
vous l’aviez su, m’auriez-vous séduite ?
—
Séduite ?
Son
expression était vide, comme s’il fournissait un effort de
mémoire. Il semblait avoir du mal à fixer son regard.
— Je
ne vous ai pas séduite. Vous étiez consentante. Du moins le
croyais-je.
— Et
prête.
— Et
ivre. Tout comme moi.
Il
passa une main sur ses yeux.
— Mon
Dieu, qu’ai-je fait ? Je le regretterai demain matin.
Ravenna
eut l’impression de recevoir un coup à l’estomac. Elle s’écarta.
— Il
n’y a rien à regretter. Il ne s’est rien passé.
Il se
rembrunit.
— Il
ne s’est rien passé ?
— Mon
expérience est certes limitée, ou plus exactement inexistante, mais
j’ai assisté à suffisamment de coïts chez les animaux pour
savoir qu’il ne s’est rien passé ici. Même les oiseaux
s’accouplent plus longtemps que cela.
— Des
accouplements d’oiseaux ?
Il ne
riait pas. Mais elle n’avait pas dit cela pour plaisanter. Son
indignation s’était transformée en une brûlure douloureuse.
— Vous
savez, finalement, je ne pense pas que je remercierai lord Case
d’avoir apporté ce vin.
Elle
s’enveloppa dans sa cape et partit en courant.