La
plupart des gens évitent le redouté district Whitechapel. Pour
Honoria
Todd,
c'est le dernier endroit sûr. Mais à quel prix ?
Blane est connu comme le maître des rookeries, personne n'ose le défier. On raconte qu'il a fait face à l'armée d'Echelon à lui tout seul, que depuis qu'il a été infecté par l'appel du sang, il est plus rapide, plus fort... et presque immortel.
Lorsqu'Honoria se présente à sa porte, son contrôle lui échappe. Elle est si... innocente. Il ne voit pas sa volonté de fer... ou même qu'elle pourrait très bien être le salut qu'il cherche depuis bien longtemps.
Blane est connu comme le maître des rookeries, personne n'ose le défier. On raconte qu'il a fait face à l'armée d'Echelon à lui tout seul, que depuis qu'il a été infecté par l'appel du sang, il est plus rapide, plus fort... et presque immortel.
Lorsqu'Honoria se présente à sa porte, son contrôle lui échappe. Elle est si... innocente. Il ne voit pas sa volonté de fer... ou même qu'elle pourrait très bien être le salut qu'il cherche depuis bien longtemps.
(Traduction
Forum BdP –
Merci à elles !)
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-Lecture
finie -

Ici,
on est plongé comme
le nom du livre l'indique
dans les bas quartiers de Londres : Whitechapel, revisités à
la sauce Steampunk.
Honora
est une jeune fille qui est en charge de sa famille depuis la mort de
son père, un savant réputé. Après le décès de celui-ci, sa
sœur, son frère et elle connaissent la déchéance. Leur niveau de
vie régresse de manière drastique. La
jeune femme cumule la malchance car elle doit aussi se cacher pour
échapper à Vickers,
un Sang bleu tout puissant qui la désire, autant que les travaux de
son père. Petit rappel de l'univers de Bec McMaster, les Sang- bleu
qui dirigent Londres sont des d'anciens humains contaminés par le
virus du besoin. Ce dernier les poussent à s'alimenter tel des
vampires de sang mais ils n'ont pas cette appellation qui est
cependant l'étape ultime de leur infection. Ils deviennent dès lors
des bêtes enragées que l'on doit éliminer.
Honora,
pour échapper à cette traque demande la protection du diable de
Whitechapel ...mais
l'aide de Blade à un prix.
L'univers
proposé par l'auteure m'a vraiment plu. Elle
revisite le Londres de la révolution industrielle en y mêlant
vampire et loup-garou tout en gardant les thématiques propre à
cette époque : la lutte des classes et les injustices sociales
entre autre.
La
romance m'a aussi plu même si elle reste assez classique.
Mais le tout est très bien amené sans aucune facilité et le
dépaysement est assuré.
Les
personnages sont aussi assez classiques.
Blade...
c'est un mauvais garçon qui cache derrière ses apparences d'ours
léché (je
cite Honoria) un
cœur pur.
Quant
à Honoria, c'est une forte tête mais qui se sacrifie pour son jeune
frère et sa jeune sœur.
Les
méchants ne sont pas forcément dans les bas quartiers. L'Echelon
représente les nantis qui exploitent (ici
il s'agit du sang)
ceux qui n'ont pas eu le chance de naître du bon côté. Le roman
est plein de bonnes intentions tout en ne tombant jamais dans le
larmoyant (chose
que je déteste).
-
Bref -
Un
livre que je conseille car la romance est magnifique.
C'est
un jeu de chassé-croisé qui m'a tenu en haleine du début à la
fin. Ce sont des personnages bien fichus qui m'ont émus et c'est une
écriture rythmée qui tient le lecteur en haleine. J'ai d'ores et
déjà acheté le tome 2 .
— Qu’est-ce
que tu es venue faire ici ?
Le
cognac lui brûlait la gorge. Cependant il la réchauffait de
l’intérieur. Elle frissonna soudain, mais pas de froid.
—
Combien ?
Ces
mots furent à peine audibles. Mais Blade se figea comme si elle lui
avait hurlé dessus.
—
Combien
quoi ?
—
Combien
me donnerez-vous ? Pour mon sang ?
On
aurait dit une statue. Honoria détourna les yeux et avala
promptement le reste de son verre. Qu’il aille au diable.
L’amertume lui râpa le palais. Les mots étaient difficiles à
prononcer.
—
Je
n’ai plus d’emploi. Je dois payer les factures du médecin,
acheter de la nourriture pour… pour mon frère et ma sœur. Je suis
désespérée.
Et il
ne dit toujours rien. Une flamme s’alluma dans son regard. Il
recula d’un pas. Puis d’un autre. Il se retourna et braqua ses
yeux sur le feu dans la cheminée.
—
Nom
d’un chien.
Une
vague de peur s’empara d’elle. Elle avait pensé qu’il
sauterait sur l’occasion de l’humilier. Il n’avait fait aucun
secret sur ses intentions de se l’approprier. Mais il ne semblait
pas enthousiaste une seule seconde. En fait, on aurait presque dit
qu’elle venait de lui mettre un coup.
Honoria
se leva en s’agrippant à sa jupe. Il ne pouvait pas refuser. Dans
ce cas, il ne lui resterait aucune option.
C’était
un effort incommensurable pour elle de prononcer ces mots, mais la
soudaine peur d’être rejetée était plus forte que son orgueil.
Son orgueil, lui, ne lui donnerait pas de quoi se nourrir. Il ne
fournirait pas le traitement nécessaire à Charlie ni le châle dont
Lena avait désespérément besoin.
Blade
lui jeta un regard par-dessus son épaule, les yeux enflammés par la
colère. Elle recula de surprise.
—
Sois
maudite, maugréa-t-il.
Honoria
ne comprenait pas.
—
Vous
voulez que je me mette à genou ?
Il
aimait l’idée de la voir supplier, après tout. Elle écarta
sa jupe et se pencha en avant, comme elle l’avait toujours fait
pour l’un des membres de l’Échelon.
Blade
se déplaça si rapidement qu’elle s’en aperçut à peine. Puis
ses mains lui saisirent les bras et la forcèrent à se redresser.
Honoria lâcha un hoquet de surprise et releva les yeux. Il lui
jetait un regard noir.
—
Pas
besoin de me jouer ce fichu drame ! lâcha-t-il en la secouant
légèrement.
Honoria
lui agrippa les poignets.
—
Je…
je croyais que vous vouliez m’entendre vous supplier. Arrêtez.
Vous me faites mal !
Il la
relâcha et se détourna en grognant. Honoria tituba légèrement et
le vit plaquer les paumes de ses mains sur ses yeux.
Le
silence retomba. Elle n’osait pas bouger. Elle sentait encore le
contact de ses doigts sur ses bras. Elle les frotta.
—
Vous
ne voulez pas de moi ? murmura-t-elle. Je croyais…
—
Je
te veux. (Il baissa les mains mais ne se tourna pas vers elle. Un
léger rire s’échappa de sa gorge.) N’en doute jamais, ma belle.
Honoria
se figea. Elle avait déjà vu Vickers dans cet état quand il était
furieux ou affamé. Elle avait appris à rester très discrète quand
elle reconnaissait ce regard.
Blade
se laissa tomber dans son fauteuil.
—
Ne
me supplie plus jamais.
Alors
ça !
—
Mais
c’est ce que vous vouliez !
—
Ah,
disons que je le pensais pas. Parfois je dis des choses, mais c’est
seulement ma fierté qui parle. (Ses lèvres esquissèrent soudain un
semblant de sourire.) On peut dire que je suis aussi arrogant que
toi, des fois.
Elle
le dévisagea. Le noir refluait de ses yeux pour laisser apparaître
une trace de vert émeraude.
Esme
s’agenouilla à côté du lit et commença à déboutonner son col.
Rip concentra son regard sur elle avec une telle intensité
qu’Honoria eut presque la sensation de s’immiscer dans un moment
privé. Un bruit étranglé parvint de la gorge du blessé.
—
Non,
parvint-il à bredouiller. Pas elle.
Il
leva la main pour repousser Esme, mais Blade la saisit et le força à
se rallonger. Les doigts de fer se refermèrent autour des siens et
le sang bleu lui répondit, les dents serrées.
—
C’est
ce que tu as accepté, dit-il. Et il n’y a personne d’autre de
disponible. À moins que tu préfères que ce soit Lark ?
Rip
détourna vivement ses yeux verts, à la recherche d’une
échappatoire. Il secoua la tête.
Esme
décida de prendre les choses en main et chevaucha son compagnon,
puis se pencha sur lui. Son col ouvert révéla une gorge fine zébrée
de minuscules cicatrices argentées.
—
John
Doolan, dit-elle d’une voix ferme en prenant son visage entre ses
mains. Mon sang vaut aussi bien qu’un autre et tu vas me le boire
tout de suite ou tu vas avoir affaire à moi. Tu pourras choisir tes
propres esclaves quand tu seras de nouveau sur pied.
Les
yeux de Rip s’enflammèrent et se concentrèrent sur le visage
d’Esme. Il pinça les lèvres et leva soudain la main pour agripper
sa jupe. Elle sursauta, mais Blade rallongea immédiatement l’homme
sur le lit.
—
Tout
doux, petit, murmura leur chef. Je vais t’aider, mais tu dois te
souvenir de rester calme. Tu voudrais pas lui faire peur, si ?
Honoria
perçut un mouvement du coin de l’œil. Elle vit Will qui observait
la scène ; ses yeux dorés exprimaient une émotion qu’elle
n’aurait su déchiffrer et ses narines étaient évasées. Il
aurait dû rester au lit, mais il avait réussi à se traîner
jusqu’ici pour assister à cet instant fatidique.
Will
croisa son regard, puis tourna les talons et s’éloigna. Derrière
elle, Honoria entendit Esme hoqueter et Blade murmurer :
—
C’est
ça, bonhomme. Doucement avec elle.
Ils
avaient l’homme blessé bien en main. Inutile pour elle de rester
là. Elle se dirigea vers la porte et fit sursauter Charlie dans le
couloir. Dans sa hâte, elle avait failli lui rentrer dedans, mais il
avait bondi en arrière comme s’il craignait de la toucher.