Nathan
cherche un colocataire de toute urgence. Parmi les candidats, il
choisit Jessica, la libraire de son quartier, bourrée de complexes
et maladroite. Nathan est irrésistiblement attiré par la jeune
femme, mais celle-ci est persuadée qu'il est gay et qu'elle n'a
aucune chance avec lui. Jusqu'au jour où elle apprend qu'il est
escort boy.
Delman
est une auteur française originaire du Nord. Après des études
d'histoire de l'art et d'arts plastiques, elle se consacre désormais
à l'écriture. Elle a déjà publié trois romans de fantasy et de
romance.
Je
suis passée à côté de cette romance. Le postulat de départ
m'avait plu mais le point de vue narratif a tout gâché. En fait, je
n'ai pas accroché avec ce héros qui nous raconte sont histoire. Il
n'a pas de charisme et il n'ya rien d'accrocheur chez lui...J'avoue
avoir lu en diagonal cette histoire des plus fade...
Bref,
un rendez-vous manqué avec cette auteure que je découvrais ici.
Je
suis du genre tête en l’air.
Perdue
dans mes pensées, il m’arrive souvent de ne pas prêter attention
à ce qui m’entoure. Généralement, j’essaye d’être
concentrée, mais parfois, j’ai des ratés. Comme ce matin quand
j’ouvre la porte de la salle de bains en grand. Et que je demeure
pétrifiée, comme une potiche.
Nathan
est devant moi.
Rien
de dramatique en soi…
Sauf
qu’il est complètement nu.
La
serviette qu’il utilise pour frictionner ses cheveux s’agite
frénétiquement sur son crâne. Il ne m’a pas entendue entrer. Je
sais que je dois quitter la pièce. Mais, pour une raison que
j’ignore (mais pas ma psyché sans doute), je me tiens, campée là,
comme la plus parfaite des idiotes. Mes yeux, eux, ne restent pas
immobiles. Ils contemplent avec une avidité impudente les épaules
larges, le torse musclé et les abdominaux dessinés. Et plus bas
aussi…
—
Jess
?
La
voix étonnée de mon colocataire me sort de ma rêverie. Je pousse
un hurlement, prise en plein flagrant délit éhonté de « reluquage
». En réponse à mon cri, Nathan sursaute et se couvre l’entrejambe
dans un geste dérisoire.
Enfin,
mon corps se remet à fonctionner. Je suis certaine de passer par
toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Je bafouille, je recule, et
sans savoir comment, je rabats la porte, abandonnant dans la salle de
bains un Nathan encore plus ahuri que moi.
Je
ne peux m’empêcher de rougir quand j’entends un rire provenant
de la pièce que je viens de quitter en trombe. C’est fini, je vais
aller chercher une pelle et m’auto-enterrer dans un coin
tranquille, là où personne ne pourra me retrouver. Je suis morte de
honte. Il n’y a que moi pour faire des trucs pareils.