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jeudi 31 octobre 2019

Mortelle tentation de Christophe Ferré



Quand l’homme que vous aimez est accusé du pire, la confiance et la passion vacillent… Connaît-on vraiment la personne qui partage notre vie ?
Dans un coin sauvage des Pyrénées, le cadavre d’une jeune femme est retrouvé entièrement nu. Peter, le mari d'Alexia, randonne en solitaire à cet endroit mais il est injoignable depuis le jour du meurtre. D’abord inquiète qu’il ait croisé la route de l’assassin, Alexia découvre avec effroi qu'il connaissait la victime. Et s’il était en réalité le meurtrier ?
Déchirée entre l’amour et le doute, Alexia doit faire éclater la vérité.


Christophe Ferré est écrivain et romancier. Il a obtenu le Grand Prix de la nouvelle de l'Académie française. Il a publié notamment La chambre d'amour et récemment chez Salvator un livre consacré à Lourdes, Vierge d'amour.

Lecture finie

C'est au final qu'on peut se rendre compte qu'un thriller est réussi et celui-ci en a un très réussi, cependant...

Retour sur le roman de Christophe Ferré. Peter et Alexia forme un couple uni depuis 22 ans . Ce sont les parents comblés d'un jeune homme de 18 ans. Lui est un ancien rugbyman professionnel reconverti en architecte d'intérieur. Ancien grand sportif, il pratique régulièrement la randonnée et c'est dans ce cadre que Peter part sur le GR10 dans les Pyrénées.
Alexia est sans nouvelles de son mari depuis plusieurs jours. Elle ne s'en inquiète pas vraiment jusqu'au moment où elle apprend que le corps d'une jeune femme vient d'être retrouvé dans le même secteur de randonnée que celui son mari. Ce fait divers inquiétant perturbe Alexia. Pourtant l'inquiète fait bientôt place à d'autres sentiments... Elle change petit à petit d'opinion quand elle voit tout ce qui relie son mari à la victime.

A partir de là, l'intrigue démarre réellement et il s'agit d'aller au delà des faux-semblants pour trouver la vérité derrière les beaux clichés.

J'ai beaucoup aimé. Tous les ingrédients distillés sont savoureux et la fin est géniale.
J'ai passé un très bon moment de lecture mais je dois avouer que la forme très courte des chapitres sert et dessert également le livre. Cela donne du rythme mais à certains c'est clairement trop rapide.

J'ai aimé de façon générale les personnages mais dans le détail, Alexia m'a semblé manquer de jugeote surtout pour une avocate.

Au final, je suis partagée car le livre a de réels atouts et comme je le disais, j'ai passé un agréable moment de lecture mais j'ai souvent tiqué sur les réactions improbables des personnages.

Bref, un thriller à découvrir malgrè certaines maladresses.







Une pensée fugace traversa comme un éclair le cerveau surexcité d'Alexia. Elle avait eu cette pensée tout à l'heure, une fraction de seconde, elle l'avait chassée de sa tête à coups de fouet, mais cette pensée était revenue, comme un mauvais rêve, un cauchemar insondable. Une pensée fausse, absurde, irrationnelle, révoltante .
Et si Peter était mêlé à ce meurtre ?
Ah non, ce n'était pas possible. Pourquoi l'homme le plus doux de la terre, le plus serviable, le plus attentionné, le plus délicat, le plus fidèle, le sportif équilibré, heureux, lumineux aurait-il violenté une jeune fille ?





Le vent avait soufflé sur Toulouse toute la nuit. La température avait chuté de dix degrés depuis la veille.
Après les chaleurs estivales de septembre, après le soleil éclaboussant les visages, l’automne était venu en quelques heures, surprenant tout le monde.
Alexia Chanez eut du mal à se lever. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait mis un temps fou à s’endormir. Était-ce à cause du vent ? Elle était en charge d’un dossier compliqué, et hier soir, dans son lit, elle avait ressassé l’affaire en tous sens. L’avocate défendait un client indéfendable, coupable de violence avec préméditation sur sa femme et ses enfants. Un dossier lourd, scabreux, effrayant. L’homme avait été laissé en liberté condition- nelle, faute de place en prison, à condition de ne revoir ni son épouse ni sa progéniture, sous peine d’incarcération immédiate. Le procès devait avoir lieu le mois prochain et Alexia se demandait comment elle arriverait à défendre un individu qui l’écœurait : alcoolique, pervers, sadique, violent. Mais après tout, c’était son travail. L’avocat ne défend pas que les innocents. Il défend même les monstres.
Elle ouvrit rideau et volet donnant sur le jardin. Le matin était sombre. Des perles d’eau dégoulinaient le long du carreau. Elle espérait qu’un peu de lumière finirait par venir. Elle aimait la lumière du Sud. Elle détestait la pluie, le vent.