Quand l’homme que vous aimez est accusé du pire, la confiance et la passion vacillent… Connaît-on vraiment la personne qui partage notre vie ?
Dans
un coin sauvage des Pyrénées, le cadavre d’une jeune femme est
retrouvé entièrement nu. Peter, le mari d'Alexia, randonne en
solitaire à cet endroit mais il est injoignable depuis le jour du
meurtre. D’abord inquiète qu’il ait croisé la route de
l’assassin, Alexia découvre avec effroi qu'il connaissait la
victime. Et s’il était en réalité le meurtrier ?
Déchirée
entre l’amour et le doute, Alexia doit faire éclater la vérité.
Christophe
Ferré est écrivain et romancier. Il a obtenu le Grand Prix de la
nouvelle de l'Académie française. Il a publié notamment La chambre
d'amour et récemment chez Salvator un livre consacré à Lourdes,
Vierge d'amour.
Lecture
finie
C'est
au final qu'on peut se rendre compte qu'un thriller est réussi et
celui-ci en a un très réussi, cependant...
Retour
sur le roman de Christophe Ferré. Peter et Alexia forme un couple
uni depuis 22 ans . Ce sont les parents comblés d'un jeune
homme de 18 ans. Lui est un ancien rugbyman professionnel reconverti
en architecte d'intérieur. Ancien grand sportif, il pratique
régulièrement la randonnée et c'est dans ce cadre que Peter part
sur le GR10 dans les Pyrénées.
Alexia
est sans nouvelles de son mari depuis plusieurs jours. Elle ne s'en
inquiète pas vraiment jusqu'au moment où elle apprend que le corps
d'une jeune femme vient d'être retrouvé dans le même secteur de
randonnée que celui son mari. Ce fait divers inquiétant perturbe
Alexia. Pourtant l'inquiète fait bientôt place à d'autres
sentiments... Elle change petit à petit d'opinion quand elle voit
tout ce qui relie son mari à la victime.
A
partir de là, l'intrigue démarre réellement et il s'agit d'aller
au delà des faux-semblants pour trouver la vérité derrière les
beaux clichés.
J'ai
beaucoup aimé. Tous les ingrédients distillés sont savoureux et la
fin est géniale.
J'ai
passé un très bon moment de lecture mais je dois avouer que la
forme très courte des chapitres sert et dessert également le livre.
Cela donne du rythme mais à certains c'est clairement trop rapide.
J'ai
aimé de façon générale les personnages mais dans le détail,
Alexia m'a semblé manquer de jugeote surtout pour une avocate.
Au
final, je suis partagée car le livre a de réels atouts et comme je
le disais, j'ai passé un agréable moment de lecture mais j'ai
souvent tiqué sur les réactions improbables des personnages.
Bref,
un thriller à découvrir malgrè certaines maladresses.
Une
pensée fugace traversa comme un éclair le cerveau surexcité
d'Alexia. Elle avait eu cette pensée tout à l'heure, une fraction
de seconde, elle l'avait chassée de sa tête à coups de fouet, mais
cette pensée était revenue, comme un mauvais rêve, un cauchemar
insondable. Une pensée fausse, absurde, irrationnelle, révoltante .
Et
si Peter était mêlé à ce meurtre ?
Ah
non, ce n'était pas possible. Pourquoi l'homme le plus doux de la
terre, le plus serviable, le plus attentionné, le plus délicat, le
plus fidèle, le sportif équilibré, heureux, lumineux aurait-il
violenté une jeune fille ?
Le
vent avait soufflé sur Toulouse toute la nuit. La température avait
chuté de dix degrés depuis la veille.
Après
les chaleurs estivales de septembre, après le soleil éclaboussant
les visages, l’automne était venu en quelques heures, surprenant
tout le monde.
Alexia
Chanez eut du mal à se lever. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle
avait mis un temps fou à s’endormir. Était-ce à cause du vent ?
Elle était en charge d’un dossier compliqué, et hier soir, dans
son lit, elle avait ressassé l’affaire en tous sens. L’avocate
défendait un client indéfendable, coupable de violence avec
préméditation sur sa femme et ses enfants. Un dossier lourd,
scabreux, effrayant. L’homme avait été laissé en liberté
condition- nelle, faute de place en prison, à condition de ne revoir
ni son épouse ni sa progéniture, sous peine d’incarcération
immédiate. Le procès devait avoir lieu le mois prochain et Alexia
se demandait comment elle arriverait à défendre un individu qui
l’écœurait : alcoolique, pervers, sadique, violent. Mais après
tout, c’était son travail. L’avocat ne défend pas que les
innocents. Il défend même les monstres.
Elle
ouvrit rideau et volet donnant sur le jardin. Le matin était sombre.
Des perles d’eau dégoulinaient le long du carreau. Elle espérait
qu’un peu de lumière finirait par venir. Elle aimait la lumière
du Sud. Elle détestait la pluie, le vent.