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mercredi 28 octobre 2015

The Driven Trilogy, Tome 2 : Fueled - K. Bromberg





Stimulés par le désir,
percutés par l'amour...



 


 

Pour se protéger de déboires passés, Rylee Thomas est toujours dans le contrôle d’elle-même jusqu’au jour où elle rencontre le seul homme qui, justement, pourrait lui donner envie de lâcher prise… Colton Donavan, un boy superbe, arrogant et ténébreux, habitué à obtenir tout ce qu’il désire.
Une histoire d’amour torride entre une femme qui cherche à se reconstruire et un pilote de course intrépide, constamment sur le fi l du rasoir, qui repousse toujours plus loin ses propres limites comme celles des autres. 









 

Kay Bromberg, auteur à succès reconnue par le New York Times et USA Today, est cette femme réservée qui réussit à dissimuler l'enfant rebelle qui est en elle – et qu'elle laisse s'exprimer chaque fois qu'elle s'installe devant le clavier de son ordinateur. Sur un coup de tête, K. Bromberg, qui vit en Californie avec son mari et ses trois enfants, a décidé de s'essayer à l'écriture. Ses premiers romans, Driven, Fueled et Crashed, qui constituent la trilogie Driven, ont été salués par la critique avant de devenir des best-sellers et d'intégrer le top 4 de la liste du New York Times et de USA Today. Elle a aussi publié une nouvelle, Unraveled, et une suite à la Trilogie Driven, intitulée Raced. 



 Cliquez sur la couverture 
pour lire les autres chroniques de la série.

http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2014/11/the-driven-trilogy-tome-1-driven-k.html http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2015/10/the-driven-trilogy-tome-2-fueled-k.html  http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2015/10/the-driven-trilogy-tome-3-crashed-k.html



J'ai fait une chronique pour Songe d'une nuit d'été.
Vous la trouverez ici.

 
Mieux vaut la perdre maintenant que la voir partir en courant dès qu’elle aura découvert la vérité.
J’inspire à pleins poumons pour me donner du courage et je plonge mon regard dans le sien. Tant d’émotions naviguent à la surface de ses iris violets et, pourtant, c’est la pitié que j’y décèle qui me fait démarrer au quart de tour. Je m’y accroche et je l’utilise comme excuse à deux balles pour ce que je suis sur le point de faire. J’ai vu ce type de regard posé sur moi tant de fois dans ma vie que rien ne m’énerve plus. Je ne veux pas de ça. Je n’ai besoin de la pitié de personne. Merde.
Et surtout pas de la sienne.
Elle prononce mon nom avec sa voix si caractéristique d’animatrice de téléphone rose, et je change presque d’avis.
– Rylee, ne commence pas. Il faut que tu partes d’ici.
– Colton ?
Son regard plein de questions cherche le mien et, pourtant, aucune ne franchit ses lèvres.
– Va-t’en Rylee. Je ne veux pas de toi ici.
Cette phrase la fait pâlir. De mon regard, je dessine le contour de son visage et j’observe sa lèvre inférieure trembler. Je mords l’intérieur de ma joue alors que mon estomac se retourne. J’ai l’impression que je vais encore vomir.
– Je veux simplement t’aider…
Le tremblement que je décèle dans sa voix me fait tiquer. Je sais que je la fais souffrir et je me déteste pour ça. Bon Dieu, elle est tellement têtue que je sais qu’elle ne va pas me laisser tranquille sans rien dire. Elle s’approche d’un pas vers moi et je serre les dents. Si elle me touche, si je sens ses doigts se poser sur ma peau, je renoncerai à la faire partir.
Je lui hurle dessus :
– Tire-toi !
Son regard se lève d’un seul coup vers le mien, totalement incrédule, mais je sens également sa détermination à vouloir me réconforter.
– Casse-toi, Rylee ! Je ne veux pas de toi ici ! Je n’ai pas besoin de toi !
Elle écarquille les yeux et serre les dents pour empêcher ses lèvres de trembler.
– Tu ne le penses pas vraiment.
La douce témérité que je décèle dans le ton de sa voix me déchire au plus profond, à un endroit dont j’ignorais l’existence. Me voir la faire souffrir me tue, la voir résister, rester là à m’écouter l’incendier juste pour s’assurer que je vais bien, m’assassine. À cet instant précis, elle me prouve qu’elle est en fait une sorte de sainte et que je suis définitivement le diable.
Putain de bordel de Dieu !
Je vais devoir la détruire à coups de mensonges de merde, juste pour la faire déguerpir. Pour m’empêcher de trouver une excuse et la garder ici auprès de moi, et de m’ouvrir à elle, de m’ouvrir à tout ce dont je me suis toujours protégé.
– Mais quoi, je ne le pense pas ? Bien sûr que si !
Je lui crie dessus et je lance la serviette que j’ai à la main de l’autre côté de la salle de bains dans un geste de frustration, faisant tomber ces vases de merde en forme de bouteille. Signe de son obstination, elle lève le menton et me regarde avec la détermination d’une mule. Casse-toi, Rylee ! Ne rends pas les choses plus difficiles pour nous deux ! Mais elle ne fait que soutenir mon regard. Je m’approche d’un pas vers elle, essayant d’avoir l’air aussi menaçant que possible pour la faire partir.
– Je t’ai baisée, Rylee, maintenant, j’en ai fini avec toi ! Je t’ai dit que je n’étais bon qu’à ça, mon cœur…
Une première larme roule sur sa joue et je me force à respirer régulièrement pour prétendre que ça ne m’atteint pas, mais son regard améthyste, blessé, me tue. Elle doit partir… tout de suite ! Je ramasse son sac à côté du lavabo et le lui colle dans les bras. J’ai un mouvement de recul lorsqu’elle fait un pas en arrière sous la violence du geste. Mettre mes mains sur elle comme ça me retourne encore plus l’estomac.
Je serre les poings pour m’empêcher de la toucher un peu plus et je lui grogne :
– Dégage ! Tu m’emmerdes déjà. Tu ne le vois pas ? On s’est bien amusés, tu m’as fait passer le temps. Maintenant, c’est fini. Tire-toi !
Elle me regarde une dernière fois, ses yeux pleins de larmes cherchent mon regard en silence, faisant preuve d’une douce force avant qu’un sanglot ne s’échappe de sa gorge. Elle se détourne et sort en titubant de ma chambre alors que je m’appuie contre le chambranle de la porte pour supporter le choc et juste rester là, le cœur battant la chamade, un marteau-piqueur dans le crâne, mes doigts douloureux à force de les crisper pour m’empêcher de lui courir après. Lorsque j’entends la porte d’entrée claquer, j’expire lentement en tremblant légèrement.
Putain, qu’est-ce que je viens de faire ?
Des bribes de mon rêve me reviennent en mémoire, et c’est la seule réponse à ma question dont j’aie besoin. Tout me revient en pleine gueule d’un seul coup, et je me dirige vers la douche d’un pas incertain pour faire couler l’eau à une température plus chaude que je ne peux la supporter. J’attrape mon savon et je m’en frotte le corps avec violence, essayant d’éradiquer la sensation de ses mains boudinées sur mon corps, essayant de laver la douleur de ces deux expériences : celle de mon enfance et celle d’avoir repoussé Rylee. Lorsqu’il n’y a plus de savon, je me sers d’un gel douche quelconque qui traînait par là et je recommence, mes mains sont frénétiques dans leur quête purificatrice. J’ai la peau à vif et, pourtant, je ne suis pas assez propre.
Le premier sanglot me prend complètement par surprise lorsqu’il me déchire la gorge. Putain ! Je ne pleure pas. Les gentils garçons ne pleurent pas s’ils aiment leur maman. Mes épaules tremblent lorsque j’essaie de les garder à l’intérieur, mais tout, toutes ces émotions, tous ces souvenirs, toute cette douleur dans le regard de Rylee, tout ce qui s’est passé ces dernières heures, c’est juste trop. Les vannes s’ouvrent et je ne peux simplement plus rien retenir à l’intérieur





– Je suis revenue ce matin. Pour moi. Pour ce que nous représentons lorsque nous sommes ensemble. Pour ce que nous pourrions être si tu m’en laissais la possibilité…
Je lui caresse la joue, puis la prends dans ma main. Il ferme les yeux sous mon étreinte.
– C’est trop d’un coup et trop rapide, Rylee, répond-il en ouvrant les yeux pour me regarder en face après un soupir. Pendant si longtemps, j’ai… Ton altruisme est si dévorant que… (En proie à un débat interne, il remplace ma main par la sienne.) Je ne peux pas te donner ce dont tu as besoin, car je ne sais pas comment vivre, ressentir, respirer, même si je ne suis pas brisé. Et être avec toi ? Tu as besoin de quelqu’un d’entier. Je ne peux simplement pas…
Les paroles de la chanson dans la voiture me traversent l’esprit et les mots franchissent la barrière de mes lèvres avant que je ne puisse m’en empêcher.
– Non, Colton, non, lui dis-je en m’assurant de le regarder droit dans les yeux.Tu n’es pas brisé, Colton. Tu es simplement cabossé.
Même si j’ai prononcé ces mots avec sérieux, Colton éclate de rire, se moquant de m’entendre ridiculement utiliser les paroles d’une chanson pour essayer de dire ce que j’ai sur le cœur. Il secoue la tête et me demande :
– Sérieux, Ry ? Des paroles de chanson ?
Je ne peux que lui répondre en haussant les épaules, prête à tout pour le faire sortir du cercle vicieux dans lequel il n’a de cesse de retomber. J’observe son sourire s’effacer et l’inquiétude refaire surface dans son regard avant qu’il ne reprenne :
– J’ai juste besoin de temps pour réfléchir à tout ça… toi… c’est juste trop…



Je sais que ce qu’il y a de mieux pour elle, ce n’est pas moi. Merde, hier soir… hier soir c’était… putain. Je me suis donné à elle. Je lui ai dit que j’allais essayer alors que chaque parcelle de mon corps me gueulait dessus en protestant par peur d’être déchiré en petits morceaux si jamais je m’autorisais à sentir des trucs. J’ai toujours utilisé le plaisir pour enterrer la souffrance. Pas les émotions. Pas l’engagement. Le plaisir. Sinon, comment pourrais-je me prouver que je ne suis plus ce gamin qu’on m’a forcé à devenir ? C’est le seul moyen que je connaisse. C’est ma seule manière de supporter tout ça. Aux chiottes les psys qui n’avaient aucune idée de ce qui m’était arrivé. Mes parents ont perdu tellement de fric pour des cons qui me disaient comment dépasser des trucs qu’ils croyaient que j’avais subis. Qu’ils pouvaient utiliser l’hypnose pour remonter dans mon passé et m’aider à tout dépasser. De la merde. Donne-moi une bonne petite chatte bien serrée et mouillée, frétillante, pour que je puisse m’y enfoncer et oublier l’espace d’un instant. Je n’ai besoin d’aucune autre preuve.
Le plaisir pour enterrer la souffrance. Alors, je fais quoi maintenant ? Comment je trouve un mécanisme de défense avec une personne qui peut me donner les deux comme je le crains ? Et elle le fait, pourtant, je l’ai quand même blessée hier soir. J’ai l’impression que ce sera toujours le cas d’une manière ou d’une autre. À un moment donné, elle arrêtera simplement de me pardonner ou de revenir. Et alors quoi, Donavan ? Qu’est-ce que tu foutras à ce moment-là ? Si je suis un mec cassé maintenant, alors je serai brisé quand ça arrivera.
Je la mate en train de pioncer, si innocente. Putain, elle est à moi et je ne peux pas rester loin d’elle. J’ai la trouille à mort et, putain, c’est elle qui m’a fait ça. Elle m’a attrapé par les couilles et m’a forcé à entendre ses paroles silencieuses, àvraiment les écouter. Et maintenant, putain, qu’est-ce que je suis censé faire ?
Mais merde, comment elle m’a regardé hier soir avec ses yeux pleins de naïveté et sa mâchoire serrée en signe d’obstination, lorsqu’elle m’a demandé si elle me satisfaisait assez ! Tout d’abord, putain de Tawny de merde, et ensuite, « assez » ? C’est moi qui ne suis pas « assez » pour elle. Loin de là. Putain, mais je me noie en elle et je ne suis même pas sûr de vouloir remonter à la surface pour respirer. « Assez » ? Je secoue la tête devant l’ironie de la situation. Elle reste en dépit, voire peut-être même grâce aux ténèbres de mon âme noire. C’est une sainte et je ne suis pas digne d’elle, je ne devrais pas la corrompre.
Elle fait un petit bruit de gorge et roule sur le dos. Le drap glisse un peu et révèle ses seins absolument parfaits. Putain de merde. J’ai la bite qui frétille rien qu’en la regardant. Ça fait quoi, trois heures que je me la suis tapée, et je suis déjà prêt à remettre le couvert. Sa chatte est magique. Elle m’a rendu accro. Je le jure.
Elle gémit encore et sa tête roule d’un côté à l’autre de l’oreiller. J’entends la queue de Baxter battre contre le sol à l’idée que quelqu’un soit déjà réveillé. Je mate ses lèvres, puis reviens à ses seins. Je grogne en voyant ses jolis tétons roses se dresser sous la fraîcheur matinale. Je devrais vraiment la recouvrir, mais putain, la vue est vraiment trop belle, je ne veux pas gâcher le paysage immédiatement.
Son cri perçant me fout les boules. C’est un éclat de voix incisif qui me serre le cœur. Elle gémit encore et c’est un son torturé, suivi d’un grand mouvement de ses bras qui lui barrent le visage. Je m’assieds et la prends contre moi, mais elle se débat.
– Rylee. Réveille-toi !
Je la secoue aux épaules plusieurs fois. Elle finit par sortir de son cauchemar et commence par essayer de s’arracher de mes bras pour sortir du lit. Je l’entends chercher son souffle et j’ai envie de la serrer contre moi pour lui prendre la peur et la douleur qui la ravagent par vagues. Je fais la seule chose à laquelle je pense. Je frotte ma main de haut en bas sur la peau nue de son dos, c’est le seul réconfort que je peux lui offrir.


– Il a déconné, c’est ça ?
Tout ce que je peux faire, c’est hocher la tête, ma gorge est encombrée de sanglots et d’émotion. Il poursuit :
– Tu l’aimes encore, non ?
Je me tends en entendant sa question. La réponse me vient si facilement que je sais que même si je l’aime, ça m’apportera des caisses de malheurs sans fin, que l’amour ne sera pas suffisant.
– Beckett… Je ne peux plus m’infliger ça.
Je baisse la tête et la secoue, ma respiration revient à la normale.
– Tu te souviens quand je t’ai dit que Colton allait te repousser juste pour prouver qu’il a raison ?
Je hoche la tête en l’écoutant, mais j’ai vraiment envie qu’il me laisse libre de prendre ma valise, malgré tous les trucs qui en débordent de partout, et de me ruer vers l’aéroport, pour revenir à une vie bien organisée et prévisible, une vie sans Colton.
Et cette simple pensée me cloue sur place, m’ôtant toute émotion.
Beckett me presse le genou pour me rappeler de me concentrer sur lui.
– C’est maintenant, Rylee. Tu dois repousser tout ce qu’il y a dans ta tête. Faire le vide dans tous tes doutes et penser avec ton cœur. Seulement ton cœur, d’accord ?
– Je ne peux plus, Becks…
– Bon, écoute-moi bien, Ry. Si tu l’aimes vraiment, alors continue à taper sur la putain de carapace en acier qui enferme son cœur. S’il l’est vraiment digne de toi, tu continueras. (Il secoue la tête en me regardant.) Il doit bien y avoir un truc là-dedans, et je pense que tu es la seule capable d’arriver à la percer. (Comme je reste figée, à le dévisager sans dire un mot, il secoue simplement la tête en me regardant.) Je te l’ai dit, tu es son cordon de survie.
Je continue à le fixer, incapable de parler, essayant d’assimiler ce qu’il m’a dit. Je suis son cordon de survie ? Est-ce que je peux l’être ? J’ai plutôt l’impression d’être un poids mort qui l’entraîne au fond de l’océan. Et pourquoi Beckett n’arrête-t-il pas de me dire de me débarrasser de mes suppositions ?
– Je ne peux pas. L’amour ne peut pas régler…