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mercredi 28 janvier 2015

Les Chroniques Lunaires, Tome 1 : Cinder - Marissa Meyer






MÊME DANS LE FUTUR,
LES HISTOIRES COMMENCENT PAR 

 "IL ÉTAIT UNE FOIS..."

À New Beijing, Cinder est une cyborg. Autant dire un paria. Elle partage sa vie entre l'atelier où elle répare les robots et sa famille adoptive. À seize ans, la jeune fille a pour seul horizon les tâches les plus ou moins dégradantes qu'elle doit accomplir pour ses sœurs et sa marâtre.

Mais le jour où le prince Kai lui apporte son robot de compagnie - son seul ami -, le destin de Cinder prend un tour inattendu. La forte attirance qu'éprouvent le beau prince et la jeune cyborg n'a aucune chance de s'épanouir, surtout que le royaume est menacé par la terrible reine de la Lune !

Débute alors pour Cinder une aventure incroyable, où elle découvrira que le sort de l'humanité est peut-être entre ses mains.





Celui-ci dormait paisiblement dans ma PAL tel la Belle au bois dormant (oui je sais … elle était facile celle-là).

 



Donc, je sais que Marissa Meyer a cartonné en France avec sa série Les chroniques Lunaires. Les critiques sont toutes plus élogieuses les unes que les autres. C'est avec un réel plaisir qu'on retrouve les contes de notre enfance revisités avec brio.

Les points forts.

Sans conteste, l'imagination débordante de l'auteure qui s'accapare des personnages ultra connus pour les relookés à la mode du 21ème siècle. Ainsi Cinder/Cendrillon qui est toujours la victime d'une horrible marâtre mais qui est aussi une cyborg travaillant comme mécanicienne à New Beijing. Toutes les références sont ainsi reprises et remodelées pour au final créer un récit totalement nouveau et il y a ici tout une galerie de personnages qu'on a hâte de retrouver.

Les points faibles.

J'adore la romance mais ici le livre s'en éloigne. Ça ne gâche pas à la qualité de l'ensemble mais j'aurai aimé sentir un peu plus de passion entre nos personnages principaux que j'ai trouvé pour le coup un peu tiède surtout le prince.

Bref
Un vrai plaisir littéraire même si la romance n'est pas le plus grand intérêt de ce livre novateur.




— Négocier…, répéta Kai. Pour sa vie ?
— Bienvenue dans le monde de la vraie politique.
Levana but une gorgée de vin. Ses lèvres rouge sang ne laissèrent pas la moindre trace sur le verre.
— Ce n’est ni l’endroit ni le moment d’avoir cette discussion, gronda-t-il en se maîtrisant.
— Ah non ? Il me semble pourtant qu’elle concerne toutes les personnes présentes. Après tout, vous souhaitez la paix et la sécurité de vos citoyens. Deux objectifs hautement estimables. (Son regard glissa sur Cinder.) Et vous désirez aussi cette misérable créature. Eh bien, soit !
Le cœur battant, Cinder fixa Kai en battant des paupières.
— Et vous ? demanda Kai.
— Je veux devenir impératrice.
Cinder se tortilla malgré l’emprise du garde.
— Kai, non. Ne faites pas ça.
Il se tourna vers elle, en plein dilemme.
— Cela ne fera aucune différence, insista Cinder. Vous le savez bien.
— Faites-la taire, ordonna Levana.
Le garde lui plaqua une main sur la bouche. Du regard, elle implora Kai : « Ne le faites pas. Je n’en vaux pas la peine. Vous le savez. »
Kai s’avança jusqu’à la porte. Il contempla un moment la pluie qui faisait rage, le dos bien droit, avant de se retourner et d’embrasser du regard la salle de bal : une marée de couleurs, de soie et de taffetas, d’or et de perles, des visages apeurés et confus l’entouraient.
Le bal annuel. Cent vingt-six années de paix.
Il se racla la gorge.
— Je pensais avoir pris ma décision. Il y a quelques heures encore, j’ai promis à mes concitoyens de tout faire pour préserver leur sécurité. À n’importe quel prix. (Il tendit les deux mains vers la reine, comme en une supplique.) Je reconnais volontiers que vous êtes plus puissante que tous les royaumes terriens, et je n’ai aucune envie de mettre nos forces à l’épreuve des vôtres. Je reconnais que j’ignore presque tout de votre civilisation et que je ne saurais condamner votre manière de gouverner. Je suis sûr que vous avez toujours à cœur l’intérêt de votre peuple.
Il croisa le regard de Cinder. Ses épaules se raidirent.
— Mais le peuple de la Communauté ne sera pas gouverné de cette façon. Nous désirons la paix, mais pas au prix de notre liberté. Je ne vous épouserai pas.
L’atmosphère de la salle devint irrespirable, bruissante de murmures inquiets. Cinder ressentit un grand soulagement qui fut vite balayé quand Kai se retourna vers elle. Il n’aurait pas pu avoir l’air plus malheureux. Du bout des lèvres, il énonça juste un mot : « Désolé. »
Elle aurait voulu lui dire qu’elle comprenait, que c’était la décision qu’elle aurait voulu lui voir prendre depuis le début, et que rien ne pourrait changer ça.
Inutile qu’on déclenche une guerre pour elle.
Levana pinça les lèvres, le visage immobile hormis un léger mouvement des oreilles vers l’arrière, une crispation presque imperceptible des mâchoires. L’affichage rétinien de Cinder s’affolait au coin de sa vision, alignant des colonnes de chiffres et de données. Elle l’ignora comme elle aurait ignoré le bourdonnement d’un moustique.
— C’est votre choix ?
— Oui, répondit Kai. Cette fille, cette fugitive restera en prison jusqu’à votre départ. (Il leva le menton, comme s’il se réconciliait avec sa décision.) Je ne désire aucunement vous manquer de respect, Votre Majesté. Je souhaite de tout mon cœur que nous puissions continuer à négocier une alliance acceptable.
— C’est impossible, dit Levana.
Son verre vola en éclats dans sa main. Cinder sursauta, et la foule recula dans un concert d’exclamations, tandis que l’escorte lunaire paraissait indifférente.
— J’ai exposé clairement mes exigences à feu votre père, ainsi qu’à vous. Vous avez tort de ne pas vouloir m’écouter.
Elle projeta le pied du verre contre la colonne. Du vin gouttait de ses doigts.
— Vous comptez persister dans votre refus ?
— Votre Majesté…
— Répondez à ma question.