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jeudi 15 janvier 2015

Les chroniques de Mackayla Lane, Tome 3: Fièvre Faë



 - Ne me quitte pas.
Je m'agite entre les draps.
- Je ne m'en vais pas, Mac.
Puis je sais que je rêve, car les songes sont le royaume de l'absurde, et ce qu'il me dit est plus qu'absurde.
C'est toi qui me quittes, ma poupée arc-en-ciel.









Il a volé son passé mais Mackayla ne permettra jamais au meurtrier de sa soeur de lui voler son futur. Cependant, elle, la sidhe seer ne peut pas égaler Le Maître qu’il est. Il a soumis Mackayla a une horrible torture, une insatiable soif sexuelle qui la consume et la pousse vers deux hommes dangereux qu’elle désire mais en qui elle ne peut avoir confiance.

Alors que l’énigmatique Jericho Barrons et le sensuel prince Faë V’lane assiègent son corps et son âme, alors qu’elle découvre de mystérieuses annotations dans le journal de sa sœur et que le pouvoir du Livre qu’elle recherche sème l’anéantissement dans la ville, les ennemis de Mac lui propose un nouveau défi.

C’est une invitation que Mac ne peut pas refuser, qui la pousse chez elle, en Géorgie. Lorsque ses parents disparaissent et que la vie de ceux qu’elle aime est menacée, Mac est sur le point de découvrir une vérité qui pourrait la briser, à propos d’elle-même et de sa sœur, de Jericho Barrons aussi…et à propos du monde qu’elle pensait connaître.





Je perçus la déflagration de violence un quart de seconde avant qu'elle déferle. Avec le recul, je crois qu'il pensait maîtriser la situation, et fut aussi surpris que moi.
Gâteau et bougies explosèrent littéralement entre mes mains, s'élevèrent droit vers le plafond où ils restèrent collés, laissant goutter le glaçage. Je levai les yeux, horrifiée. Mon beau gâteau!
Puis avant d'avoir compris ce qui m'arrivait, je me retrouvai plaquée entre le mur et le corps athlétique de Barrons. Quand il le veut, il peut être d'une rapidité effrayante. Je crois qu'il pourrait même en remontrer à Dani. D'une seule main, il tenait mes bras au-dessus de ma tête, mes deux poignets pris dans un étau entre ses doigts, tandis que l'autre s'était posée sur ma gorge. Sa tête était baissée, son souffle haletant. Il resta quelques instants le visage enfoui dans mon cou.
Puis il se redressa pour me regarder. Lorsqu'il reprit la parole, sa voix vibrait de rage.
- Ne faites plus jamais cela, Mademoiselle Lane. Ne m'insultez pas avec vos stupides rituels et vos platitudes niaises. N'essayez jamais de m'humaniser.
Ne croyez pas que nous sommes pareil, vous et moi. Nous ne le sommes pas.
- Etiez-vous obligé de la massacrer? gémis-je. J'ai attendu ce moment toute la journée!
Il me secoua sans ménagement.
- Vous n'avez pas à saliver devant des gâteaux roses. Cela ne fait plus parties de votre vie. Votre quotidien, désormais, consiste à chasser le Livre et à rester vivante. Les gâteaux roses et le Sinsar Dubh sont mutuellement exclusifs, petite sotte!
- Pas du tout! C'est justement si je mange les premiers que je peux chasser le second! Vous avez raison, nous ne sommes pas pareils. Moi, je ne peux pas traverser la Zone fantôme la nuit. Je ne fais pas fuir les autres monstres sur mon passage. J'ai besoin d'arcs-en-ciel. Pas vous. Je comprends ça, à présents. Pas d'anniversaires pour Barrons. Je vais le noter, juste en dessous de Ne pas attendre Barrons, et Ne pas lui demander de me sauver la vie, sauf s'il y trouve son compte. Vous êtes un enquiquineur, et ça, c'est une constante chez vous. Un enquiquineur constant. Je ne suis pas près de l'oublier
.


  L'extrait


-Menteuse, se contenta-t-il de répondre.
Je me hâtai de plus belle tout en me comporant une expression gênée.
-C'est bon, Barrons, vous avez raison, mais il faut que je retourne au magasin. C'est...hum... c'est personnel.
Cette saleté de Sinsar Dubh se rapprochait. J'étais chassées par la proie que j'étais supposée traquer. Cela n'était pas dans l'ordre des choses!
-C'est... un problème féminin. Enfin, vous voyez...
-Non, Mademoiselle Lane, je ne vois rien du tout. Pourquoi ne m'éclairez-vous pas?
[...]
-C'est le moment. Vous savez. Dans le mois.
Je ravalai un gémissement de douleur.
-Le moment? répéta-t-il doucement. Vous voulez dire, le moment de faire halte dans l'une des nombreuses épiceries que nous venons de dépasser à toute vitesse pour acheter un paquet de tampons? Est-ce bien ce que vous essayez de me faire comprendre?
Une violente nausée de secoua. Il était beaucoup trop près. La salive me montait aux lèvres. À quelle distance se trouvait-il? Deux rues? Moins?
-Oui! m'impatientai-je. C'est ça! Seulement, il me faut une marque qu'ils ne vendent pas ici.
-Je connais votre odeur, Mademoiselle Lane, dit-il, d'une voix encore plus douce. Le seul sang que je sens en ce moment coule dans vos veines, pas entre vos cuisses.
Je tournai brusquement la tête vers la gauche et le regardai, stupéfaite. C'était peut-être ce qu'il m'avait dit de plus déstabilisant.



  L'extrait



- Je vous donne quarante-huit heures. Contrôler la gamine et tenez-la hors de mon chemin. Il y a de nouvelles règles. Un : Vous restez à l'écart de Chez Chester. Cela veut dire une dizaine de rues à la ronde. Deux : Vous partagez avec moi toutes vos informations pertinentes sans que j'aie à le demander. Trois : Vous empêcher la petite de s'approcher de mon garage. Quatre : Si vous vous invitez sous mon crâne, je m'invite entre vos jambes.
-Oh ! Épargnez-moi ce genre de réflexions !
- Et vous, épargnez-moi ce genre de provocations, répliqua-t-il en posant les yeux sur ma poitrine.

  L'extrait


_ Je voudrais que ce soit toujours comme ça, lui dis-je.
Ses narines frémissent tandis qu'une lueur amusée passe dans son regard d'obsidienne.
_ Essaie de t'en souvenir.
_ Je n'ai pas besoin d'essayer. Je ne changerai jamais d'avis.
_ Ah, Mac! s'écrie-t-il avec un rire aussi froid et sombre que l'endroit dont je rêve. Un jour, tu te demanderas s'il est possible de me détester plus.


  L'extrait

- Étiez -vous son amant ?
Il me regarda.
- Oui.
- Oh.
Je remuai le chocolat avec ma cuillère.
- Vous ne la trouviez pas un peu vieille ?
Je me mordis la langue, mais trop tard. Je m'étais fiée aux apparences, oubliant la réalité. La réalité, c'est que Barrons était au moins deux fois plus âgé qu'elle, et qui sait, peut-être bien plus encore.
Il esquissa l'ombre d'un sourire.
Je fondis en larmes.
Barrons parût horrifié.
- Cessez immédiatement, Mademoiselle Lane.
- Je n'y arrive pas.
Je plongeai le nez dans ma tasse de chocolat pour lui cacher mon visage.
- Essayez encore !
Je hoquetai, reniflai et contins mon chagrin.
- Je ne suis plus son amant depuis... un certain temps, dit-il en m'observant avec attention.
- Oh, je vous en prie ! Ce n'est pas pour ça que je pleure !