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mardi 9 décembre 2014

Forces d'Élite Tome 2 : Au prochain virage de Julie Ann Walker






Une rebelle avec une cause à défendre





Becky "Rebelle" Reichert n'a pas cherché à s'attirer des problèmes, ce sont eux qui viennent tous seuls à elle. Comme ce jour où Franck Knight est apparu à sa porte, voulant utiliser son magasin de motos comme couverture pour son équipe de Forces Spéciales. Becky met un point d'honneur à tout faire pour être à la hauteur de ces hommes, elle veut montrer qu'elle aussi est capable de souder une moto, la conduire et utiliser une arme.

Un homme en mission
Les munitions, les missiles, le chaos ... tout cela fait partie de la vie de Franck. La dernière chose dont cet ex-SEAL ait besoin, c'est bien que cette blonde impétueuse s'approche à moins de cinquante mètres de tout ce qui peut faire boum. Alors quand
elle est prise en otage en pleine mer, sa chance va tourner court. Que ce soit en enfer ou dans les eaux profondes, il va aller la chercher, qu'elle le veuille ou non.
Traduction BdP
 
Un très bon second tome

Les points forts

J'ai retrouvé tous les ingrédients qui m'avaient fait apprécier le premier opus : un mâle qui n'avoue pas ses sentiments à l'élue de son cœur, des quiproquos, une bonne dose de tension sexuelle, des méchants vraiment méchants ….

La romance était déjà dessiné dans le premier tome et Franck et Becky ont pris le devant ici. Notre héros se refuse à toute romance pour toutes sortes de raisons que je n'ai pas vraiment comprises. L'auteure a un scénario de série assez prévisible et on sent que le prochain couple sera donc la sœur de Franck et le dernier arrivé...m^me si j'aurais bien connaître celle du frère de l'héroïne !

Les rouages sont ultra simples et bien connus. Moi comme je dis souvent quand c'est bien fait ..et bien : on ne boude pas son plaisir !
 
Je dois dire que ce que j'aime chez, cette auteure ce sont ces héros masculins particulièrement craquants.

Les points faibles


Becky est kidnappé au début du roman avec une amie à elle (la moitié du frère de Becky). J'ai trouvé cette aventure, ce passage un peu longue et plombante. Le roman démarre don assez lentement...ce qui est assez embêtant dans un romantic suspense.

Et comme je disais plus haut les difficultés du héros à s'engager sont assez peu crédibles... Quand on les connaît, on se dit « tout ça pour ça ». C'est essentiellement en plus un quiproquo un peu artificiel.

Bref

Malgré quelques facilités, j'ai passé un très bon moment de lecture. L'univers est mise en place. La série est de plus en plus addictive et il me tarde de connaître la suite des aventures. D'ailleurs la fin s'ouvre sur une mise en bouche qui me met en appétit !






C’était grave. Très grave.

Une perte de conscience après une blessure à la tête était le signe d’une commotion cérébrale. Et elle savait, grâce aux leçons médicales de base que Steady lui avait données, qu’une commotion pouvait être mortelle. Le blessé risquait de tomber dans le coma pour ne plus jamais en sortir…

Frank… murmura-t-elle.

Elle le secoua doucement par son épaule valide ; elle avait l’impression que toute sa gorge s’était remplie d’acide nitrique.

Réveille-toi, Frank. T’es trop costaud pour te laisser abattre par une simple bosse sur le crâne.

Rien. Pas même un tressaillement. Mon Dieu… S’il mourait pour être venu la sauver, elle ne se le pardonnerait jamais. Jamais elle…

Non. Impossible. Il n’allait pas partir de cette façon. Pas le légendaire Boss Knight.

Frank !


Elle le secoua avec plus de force puis appliqua la compresse de gaze qu’Angel lui tendait sur la blessure à son front. Les larmes qu’elle avait réprimées pendant près d’une semaine finirent par déborder le barrage émotionnel qu’elle avait érigé. Chaudes et salées, elles s’écoulèrent le long de ses joues tandis que son cœur battant à cent à l’heure menaçait de se briser en mille morceaux.

Le voir ainsi étendu, si inerte et si pâle, privé de la vigueur bouillonnante qui l’animait habituellement, la terrifiait plus que tout ce qu’elle avait pu vivre jusqu’à présent ; ce qui n’était pas peu dire si l’on considérait qu’elle venait de plonger la tête la première le long du flanc d’un pétrolier.

Alors qu’elle s’apprêtait à poser un doigt sur sa carotide pour vérifier son pouls, les paupières de Frank s’ouvrirent et ses yeux gris se braquèrent sur elle. Il leva sa main valide pour frotter la joue enflée et rougie de Becky à l’endroit où son visage avait fait connaissance avec la coque en acier du Hamilton.

Est-ce que tu vas bien ? souffla-t-il.

Est-ce que tu vas bien…

Il saignait abondamment, souffrait sans doute d’une commotion cérébrale, son bras était déboîté, voire cassé, et il lui demandait si elle allait bien.

Cet homme était un amour. Elle, en tout cas, l’aimait.

Hoquetant à cause des larmes qui lui brûlaient la gorge et coulaient sur ses joues, elle parvint à répondre :

Oui, grâce à toi.

Il la regarda en clignant les yeux et fronça les sourcils.

Tu pleures.

Il avait prononcé ces mots sur le ton qu’il aurait pu employer pour dire « je crois aux licornes », avec une grosse louche d’incrédulité dans la voix.

Ouaip. (Elle essuya son nez qui coulait sur son avant-bras. Dégoûtant mais elle ne voyait pas comment faire autrement.) Ça m’arrive, parfois, dit-elle.

Bien plus souvent qu’elle ne l’avait jamais avoué à quiconque, et surtout pas à lui.

Pleure pas.

Tu ne peux pas me dire si j’ai le droit ou non de pleurer, Frank. Purée…

Mais elle était tellement heureuse de le voir éveillé et capable de parler que sa réponse manquait de son mordant habituel.

Pas de quoi verser des larmes, ma petite, dit-il.

Il grimaça quand elle souleva la compresse pour examiner l’entaille. Le saignement s’était ralenti. Angel tendit à Becky une nouvelle compresse qu’elle appliqua sur le front de Frank.

T’as survécu, non ? ajouta celui-ci.

Je ne pleure pas parce que j’ai failli faire un plat dans l’océan, espèce de gros crétin. Je pleure parce que tu m’as foutu une trouille affreuse en tombant dans les pommes.

Il plissa les lèvres.

Les hommes ne tombent pas dans les pommes, dit-il. J’ai seulement… heu… perdu connaissance.

C’est ça, cause toujours, souffla-t-elle avec agacement.

Mais intérieurement, elle souriait.

Peu importait qu’il soit décidé à maintenir leur relation sur un plan strictement professionnel. Peu importait qu’elle passe le plus clair de son temps à faire des trucs qui l’agaçaient au plus haut point et qu’il ne se gêne pas pour le lui dire. Peu importait même qu’il ait une copine secrète du côté de Lincoln Park. Ce qui comptait, la seule chose qui comptait, était qu’il soit en vie. Parce qu’elle ne supportait pas l’idée d’un monde où il ne serait plus là…

Écartant des mèches de cheveux sur le front de Frank, elle se délecta de pouvoir le toucher ainsi, d’une manière dont elle avait seulement pu rêver jusque-là, même si c’était uniquement parce qu’il avait perdu connaissance et n’avait pas encore recouvré toutes ses facultés.

Ce que je veux dire, c’est que tu t’es effondré comme une masse sur le pont et que tu es resté inconscient pendant presque trente secondes. Comme en plus tu avais l’air d’un steak saignant passé à travers un broyeur, ça m’a fait peur. Et, oui, quand j’ai vraiment peur, parfois je pleure. Faudra t’y faire.

Il cligna plusieurs fois les paupières comme s’il avait du mal à accommoder.

Pas besoin d’avoir peur. Jvaisbien.

Il mangea la moitié des dernières syllabes en se redressant avec peine. Les hommes et la testostérone. Incorrigibles.

Elle appuya sa paume sur son épaule indemne.

Non, non… Reste tranquille.

Peux pas, souffla-t-il en adoptant une position assise malgré les tentatives de Becky pour le maintenir allongé. J’dois finir la mission. J’dois continuer.

Elle est finie, lui assura Becky. Tu nous as sauvés.

Ouais.

Il secoua la tête comme un chien qui s’ébroue, ce qui délogea la compresse et projeta plusieurs gouttelettes de sang en travers du débardeur de Becky.

Désolé… dit-il en se relevant maladroitement.

Comme si un peu de sang en plus de la crasse et du cambouis allait changer quoi que ce soit. Elle aurait beau les laver dix fois de suite, son débardeur et son short étaient irrécupérables. Il n’y avait qu’un seul avenir possible pour ces vêtements : la visite guidée d’un incinérateur.

Mais maintenant faut qu’on mette les bouts, termina un Frank vacillant.

Quoi ? (Becky se tourna vers son frère :) Qu’est-ce qu’il raconte ?

Billy retroussa les lèvres en agitant la mâchoire d’avant en arrière. Une expression classique chez lui pour signifier « tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire ». Elle y avait eu droit assez régulièrement depuis l’enfance et ça n’était jamais bon signe.

Accouche ! ordonna-t-elle, mains sur les hanches.

Il a raison. C’est le seul moyen de maintenir notre couverture, expliqua Billy. À part Eve et toi, personne à bord du Hamilton ne sait qui nous sommes. Mais ça ne durera pas si on ne se tire pas d’ici tout de suite.

D’accord mais… mais pour aller où ?

Ils étaient complètement dingues. Frank n’était pas en état de…

On va retourner sur l’USS Patton, le destroyer sur lequel on est arrivés. Il nous attend à quelques kilomètres d’ici. Une fois à bord, on reviendra ici pour vous chercher, Eve, toi et tous les membres d’équipage du Hamilton qui pourraient avoir besoin d’assistance médicale.

Lui, il a besoin d’assistance médicale ! s’écria Becky en pointant du doigt le bras mal en point de Frank.

Faut juste le remettre en place, affirma Frank sur un ton aussi décontracté que s’il avait dit : « passe-moi le sel ».

Elle se retourna pour le fusiller du regard et s’assurer qu’il lirait sur son visage le fond de sa pensée, à savoir qu’ils étaient tous complètement givrés.

Ce bras… eh bien, il n’était vraiment pas beau à voir. Frank aurait dû être évacué par hélico jusqu’à l’hôpital le plus proche, emmené immédiatement en salle d’opération et…

Tu veux bien t’en charger ? demanda-t-il à Angel sans prêter attention à Becky qui fulminait.

Non, il ne va pas…

Elle n’eut pas le temps d’en dire plus. Angel agrippa le bras de Frank et, d’un geste sec, lui remit brutalement l’épaule en place.

Mon Dieu, ce bruit atroce ! Elle songea qu’elle l’entendrait sans doute de nouveau dans ses cauchemars.

Comme Angel improvisait une écharpe pour Frank à partir de tendeurs, Bill s’adressa à sa sœur pour attirer son attention ailleurs :

Quand on sera à bord du Patton, tu ne devras pas montrer que tu nous connais ou que c’est nous qui avons organisé le sauvetage. À part le capitaine et le commandant, tout l’équipage pense que nous sommes de simples négociateurs spécialisés embauchés par le père d’Eve pour gérer la remise de votre rançon.

D’accord, répondit-elle d’un air absent.

Par-dessus l’épaule de Bill, elle aperçut Angel qui enroulait à la va-vite un bandage autour de l’épaule de Frank.

Mais je pense quand même… commença-t-elle.

Allons-y, l’interrompit Frank en essuyant de sa main libre le sang qui lui coulait dans les yeux.

Vous n’envisagez quand même pas de…

Mais ils ne l’écoutaient plus. Ils s’élancèrent sur le pont au pas de course, droit vers la poupe du bâtiment à la dérive. Becky se précipita derrière eux.

Arrêtez !

Elle tenta de retenir Billy par le bras mais, vu leur différence de poids, autant essayer d’arrêter un éléphant.

Billy ! supplia-t-elle. Il ne pourra pas…

Son frère fit volte-face et lui plaqua brusquement la paume sur les lèvres, les yeux pleins de colère. Boss et Angel se retournèrent pour voir ce qu’il se passait, mais il leur fit signe de continuer.

J’arrive dans une seconde.

Une fois qu’ils furent hors de portée de voix, il reprit en grondant à l’intention de sa sœur :

C’est comme ça que ça se passe, sœurette. Tu veux être un agent de terrain ? Eh bien un agent protège sa couverture, malgré les blessures, malgré la torture… Il est prêt à mourir pour la sauvegarder s’il le faut. Alors tu vas retourner auprès d’Eve et bien lui faire comprendre qu’elle doit absolument la fermer. On se revoit à bord du Patton. Est-ce que c’est bien clair ? Hoche la tête si tu me comprends !

Que pouvait-elle faire ? Elle hocha la tête.

Billy lui lança un dernier regard inquisiteur avant de reprendre sa course pour rejoindre les autres. Becky ne put que les observer, impuissante, sauter l’un après l’autre depuis le pont du pétrolier dans la nuit étoilée.