L'amour
n'a rien avoir avec l'honnêteté.
Il
s'agit de protéger les gens auxquels on tient.
Caleb
Becker a quitté Paradise il y a 8 mois,
emportant avec lui le secret qu'il a promis de garder jusqu'à sa
tombe. Si la vérité venait à se savoir, se serait désastreux.
Maggie
Armstrong a essayé d'être forte après que
Caleb ait disparu en brisant son cœur. D'une certaine manière, elle
a réussi à passer à autre chose. Elle était déterminée à
commencer une nouvelle vie pour elle même. Mais maintenant Caleb et
Maggie sont contraint de se côtoyer lors d'un voyage d'été. Ils
essayent d'ignorer leur passion l'un pour l'autre, mais les
sentiments enfouis refont surface. Caleb doit faire face à la vérité
sur la nuit de l'accident de Maggie, ou le secret qui a détruit leur
relation restera à jamais se mettre entre eux.
Une
superbe fin.
J'avais
beaucoup aimé le premier tome de cette série composée de deux
livres.
Il
faut par contre passer outre les facilités de l'histoire qui font se
retrouver nos deux héros. D'ailleurs, je dois dire que beaucoup de
choses ne m'ont pas semblé crédibles. Tout comme dans le premier
opus. Cependant le talent de l'auteure m'a fait passer outre....
Donc
voilà, nos deux tourtereaux se retrouvent pour une conclusion que
j'attendais impatiemment.
Je
n'ai pas été déçu, loin de là.
Caleb
et Maggie sont de très beaux personnages. De plus ce que j'aime avec
Simone Elkeles c'est qu'elle sait commencé une histoire tout comme
elle sait la finir, ce qui est rarement le cas pour beaucoup
d'auteurs quand ils commencent une série et que celle-ci rencontre
le succès.
Le
rythme est bon : ni trop lent, ni trop rapide. Tout arrive en
son temps. Tous les secrets son levés et la fin du livre permet à
nos deux amoureux de commencer ensemble une nouvelle histoire. (Oui,
je sais...je suis quelques fois très inspirée!)
Caleb
agite son sabre, éclairant
l’intérieur de notre refuge.
Je
le lui prends des mains.
— Tu
crois que je ferais une bonne guerrière ?
— Non.
Tu suis l’ennemi de trop près.
— Tu
n’es pas l’ennemi, je réplique en abattant le sabre, prête à
lui frapper la jambe.
Il
l’attrape avant. Nos regards se croisent. La clarté bleue intense
illumine nos deux visages.
—
Je suis l’ennemi,
Maggie. C’est juste que tu ne t’en es pas encore rendu compte.
— Tu
te trompes.
Dès
qu’il a éteint le sabre et l’a rangé dans son sac, je me penche
vers lui et m’installe dans la position la plus confortable
possible.
— Ce
serait vraiment cool si on était dans un vrai château, tu ne
trouves pas ?
—
Seulement
si j’étais le roi.
Il
lève les yeux vers le ciel.
— Et
je préférerais qu’il y ait un toit.
— On
peut faire semblant, non ?
— On
peut.
C’est
agréable de faire semblant, surtout quand ça vous fait oublier les
problèmes.
— Ça
t’arrive de penser à Mme Reynolds ? ajoute Caleb. Elle
était tellement drôle.
Ses
lèvres se relèvent à ce souvenir.
— J’ai
adoré la tête que tu as faite quand elle t’a obligée à mettre
cette drôle de robe pour faire du jardinage.
— Ce
truc hawaïen ?
—
Horrible.
— Tu
l’as dit. Je pense à elle tous les jours. Sans elle…
— Sans
elle, tu ne serais probablement pas là, allongée sur des copeaux de
bois avec un ancien détenu qui fuit la loi, mais dans un lit
confortable au dortoir.
— Je
préfère être ici avec toi.
Il
secoue la tête.
— Tu
es folle, tu sais ça ?
— Ouaip.
Il
m’enlace.
— Dors.
Tu es fatiguée.
— Et
toi ?
— Des
tas de choses se bousculent dans ma tête. Je n’arriverai pas à
dormir ce soir. Mais toi, tu devrais.
Je
me blottis sur ses genoux et j’essaie d’oublier pourquoi et
comment nous nous sommes retrouvés dans cette situation. Je n’arrête
pas de me répéter que ça va s’arranger. On trouvera le moyen de
s’en sortir. Je me débrouillerai pour que Caleb rejoigne sa
famille à Paradise. Je ne sais pas trop comment je vais m’y
prendre, mais j’y arriverai.
Il
le faut.
— Tu
m’en veux toujours ? je murmure contre sa cuisse.
—
Absolument.
—
Qu’est-ce
que je peux faire pour que ça passe ?
— Reste
loin de moi, Maggie.
— Est-ce
vraiment ce que tu souhaites ?
— Ne
m’oblige pas à te répondre, lâche-t-il avec un gloussement
cynique.
— Pourquoi
pas ?
— Je
dois te dire un truc.
Il
fronce les sourcils.
— Quoi ?
— Ça
n’a jamais été une erreur de sortir avec toi. Ça m’a évité
de perdre la tête quand j’étais à la maison. Grâce à
Mme Reynolds et toi, Paradise a été supportable.
Je
caresse son menton mal rasé du bout des doigts.
— Merci,
Caleb. J’avais besoin de l’entendre. Je sais que je ne suis pas
la fille idéale et que je ne serai jamais normale…
— Ne
dis pas ça, Maggie, d’accord ?
— Mais…
— Il
n’y a pas de, mais… Tu es ici avec moi. Je ne mérite
certainement pas que tu passes du temps en ma compagnie et encore
moins que tu me soutiennes. Je t’ai menti, je t’ai trompée, je
t’ai quittée. Je ne comprends vraiment pas ce que tu fais là.
— Tu
sais très bien pourquoi je suis là. Je crois en toi.
— Ah
ouais, eh bien, tu es la seule.
Sans
ajouter un mot, il m’enlace et me serre contre lui.
— Je
suis désolé de t’avoir menti, chuchote-t-il.
— Je
sais.
En
sécurité dans ses bras, je me détends et sens le sommeil me
gagner.
Il
écarte des mèches de mon visage. La dernière chose que je me
rappelle, c’est le bout de ses doigts traçant des petites formes
au hasard sur mon bras, ma jambe, mon dos. Ça fait tellement de bien
que je me laisse aller à m’endormir.
Il
n’a pas changé. Il est toujours le garçon dont je suis tombée
amoureuse à Paradise.
Je
t’aime.
L'extrait :
Le
dégoût me retourne l’estomac.
Caleb n’est pas mon petit ami, il ne l’a jamais été. Il
n’empêche que ça fait un mal de chien de le voir là dans ce
couloir, la braguette ouverte, manifestement sur le point de coucher
avec cette fille.
Je
préfère ne pas l’entendre dire à cette garce que je suis bien la
dernière personne au monde qu’il appellerait sa petite amie.
Douleur ou pas, j’ai promis à Leah de veiller sur son frère. Elle
a senti qu’il avait des ennuis. Sa perception extra-sensorielle ne
l’a pas trompée.
J’ai
renoncé à aller au cinéma avec les autres après le dîner.
J’étais fatiguée et je commençais à avoir mal à la jambe. Je
ne m’attendais vraiment pas à trouver Caleb avec une fille.
C’est
une gifle en pleine figure de les voir comme ça. Il est clair qu’ils
ont déjà passé un bon bout de soirée ensemble. Elle est canon. De
grands yeux bruns, des cheveux blonds, brillants et une taille
tellement fine que je me demande comment tous ses organes peuvent
tenir dans son corps. Ils sont peut-être tous allés se fourrer dans
son opulente poitrine.
— Non,
je ne plaisante pas, j’insiste, ayant miraculeusement retrouvé ma
voix. Viens dans notre dortoir, Caleb.
Il
a l’air désemparé.
— Tu
as laissé ta chemise dans ma chambre, lance la fille avec un grand
sourire.
Elle
espère sans doute qu’il va m’envoyer balader, ce en quoi elle
n’a pas tort.
À
mon grand étonnement, Caleb me prend par le cou. Il sent la bière.
— Faut
que j’aille avec elle.
Il
bafouille un peu, ce qui confirme qu’il a trop bu.
La
fille retourne dans sa chambre, pour réapparaître une seconde plus
tard. Elle lui expédie sa chemise à la figure.
— T’es
un loser, lance-t-elle.
Puis,
se tournant vers moi, elle ajoute :
— Je
te le cède volontiers.
Avant
de claquer sa porte. Caleb et moi nous retrouvons seuls dans le
couloir. J’écarte son bras d’un haussement d’épaules. Il n’a
toujours pas remis sa chemise ni remonté sa braguette.
— Tu
viens ? dis-je d’un ton impatient.
Je
m’étonne un peu qu’il me suive. Je déverrouille la porte du
dortoir derrière nous.
— J’ai
besoin d’aide, bredouille-t-il en me prenant à nouveau par les
épaules.
La
chaleur de sa peau rayonne à travers mes vêtements. Jadis j’aurais
donné n’importe quoi pour qu’il m’enlace. Plus maintenant.
— Tu
empestes la bière, je proteste en le repoussant. Et si c’est pour
fermer ta braguette qu’il te faut de l’aide, tu te trompes de
nana.
Il
titube dans la pièce derrière moi et s’effondre sur le divan.
— Tu
n’es pas la fille qu’il me faut, mais pour Matt, ça va très
bien, c’est ça ?
—
Ferme-la,
Caleb. Matt et moi, on est juste copains.
— Je
te crois pas. Tu le chauffes, à mon avis.
— Mes
relations ne te regardent pas. Ce n’est pas parce que je discute
avec un garçon que je le drague.
— Ça,
je le savais.
Il
regarde autour de lui d’un air perplexe.
— Où
est passé le reste de notre petite bande de barjots ?
— Au
cinéma.
— Comment
se fait-il que tu ne sois pas avec eux ?
À
cet instant précis, une douleur fulgurante monte de ma cheville le
long de mon mollet. Je retiens un cri. Je ne veux pas que Caleb
s’apitoie sur mon sort.
— J’ai
besoin de reposer ma jambe.
Il
tapote le coussin à côté de lui.
— Pose-toi
là. Décompresse.
Il
a les cheveux dans tous les sens et cette fichue braguette est
toujours ouverte – rappel cuisant de ce qu’il était en train de
faire avec cette fille. Le problème, c’est qu’il est toujours
aussi craquant. J’enrage en les imaginant ensemble.
— Non.
— Juste
une seconde. Allez.
Les
paupières mi-closes, il tente de se la jouer vulnérable et
innocent, mais je sais à quoi m’en tenir.
— Tu
ferais mieux d’aller te coucher avant que Damon te trouve ivre,
drogué ou je ne sais quoi, selon ce que tu as ingéré ce soir.
—
Assieds-toi
avec moi un instant. Ensuite je file dans ma chambre et tu n’auras
plus à poser les yeux sur moi jusqu’à demain matin, promis.
Il
finit par boutonner son pantalon. Puis il appuie la tête contre le
dossier du canapé.
— Sache
que je n’ai pris aucune drogue. J’aurais pu, mais non. Pas envie
de me retrouver comme ma mère, marmonne-t-il.
C’est
la première fois qu’il parle de sa famille depuis le début du
voyage. Sa tristesse est palpable lorsqu’il mentionne sa mère, ce
qui le rend encore plus touchant.
Je
reste résolument plantée devant lui, déterminée à être la voix
de la raison dans cette affaire.
— Tu
as bu ce soir. Ne nie pas.
Un
petit sourire retrousse ses lèvres.
— Oui,
j’ai bu. Ça fait du bien de ne plus penser à… rien.
J’hésite.
Ce n’est pas une bonne idée de renouer avec lui.
— Je
devrais te dénoncer auprès de Damon.
— Tu
devrais.
Je
soupire.
— Mais
je ne vais pas le faire.
— Pourquoi
pas, Mag ? Se pourrait-il que tout au fond de ton cœur de
pierre, tu m’aimes encore un peu ?
Il
tend la main et m’attire vers lui. Comme je ne tiens déjà pas
bien d’aplomb, je vacille. Il me prend par la taille et m’allonge
avec douceur sur le canapé. Sous lui !
— Ne
réponds pas à cette question,
dit-il.
L'extrait :
Dex lève
la main,
mais Caleb l’ignore royalement.
— Après
toutes les épreuves qu’on a traversées, me dit-il, j’estime
mériter ta confiance.
Il
n’a rien compris. Je voudrais qu’il me dise la vérité sur
l’accident, de son plein gré. C’est le seul moyen de tourner la
page. J’ai besoin de dépasser le stade des
mensonges et de la tromperie.
Le
souvenir de l’accident et de tout ce qui s’est passé depuis me
fait trembler de la tête aux pieds. Je ne serai plus jamais la même.
Désormais, on me verra toujours comme une handicapée. J’ai voulu
me convaincre que Caleb me désirait malgré ma jambe et mes
cicatrices, mais ce n’était peut-être qu’une tactique.
En
attendant, la seule personne qui peut faire éclater la vérité est
debout devant moi.
— Sois
honnête avec toi-même, Caleb. Tu ne me fais pas confiance non plus.
On
ne peut plus m’arrêter maintenant. Le visage inondé de larmes, je
m’approche de lui et je plante mon index sur sa poitrine.
— Tu
m’as menti ! Tu m’as trompée ! Tu aurais au moins pu
être honnête depuis qu’on s’est rapprochés, toi et moi.
Il
me dévisage, les sourcils froncés, l’air troublé.
— Dis-moi
la vérité à propos de l’accident, Caleb. Je te mets au défi de
le faire.
Je
vois le moment où il comprend et se raidit, sous le choc.
Il
recule en secouant la tête.
— Ne
fais pas ça.
— Explique
à tout le monde ce qui s’est vraiment passé ce soir-là.
J’écarte
les bras en levant les yeux au ciel.
— Crie-le,
libère-nous de tous ces mensonges !
Lenny
joint les mains comme s’il était à l’église.
—
Alléluia ! s’exclame-t-il.
Caleb
se jette sur lui, le met à terre et le bourre de coups de poing.
Lenny riposte. Épouvantée, je leur hurle d’arrêter, je sais que
Caleb est un boxeur confirmé. Lenny n’a aucune chance de s’en
tirer. Damon ne tarde pas à les séparer en ordonnant à Caleb de se
calmer. Mais Caleb est hors de lui, et je ne suis pas sûre qu’il
perçoive quoi que ce soit à travers le brouillard de sa colère.
—
Ressaisis-toi,
Caleb, somme Damon.
Caleb
se dégage de son emprise. Il serre les poings, prêt à en découdre
à nouveau.
— Non !
— Lenny
n’a rien à voir là-dedans ! je braille, dans
l’espoir d’attirer son attention. Tout ça, c’est entre toi et
moi.
Il
se tourne vers moi. Il respire par saccades, son regard est intense,
farouche. Il n’est pas prêt à baisser la garde.
— C’est
moi qui me suis fait renverser par une voiture, pas toi, lui dis-je.
Cesse de te comporter en victime. Tu as fait des choix. Je ne te les
ai pas imposés, ni moi ni personne d’autre.
Je
m’égosille, sans m’inquiéter que le monde entier puisse
m’entendre.
— Tu
crois que ça m’amuse de traîner la patte ? C’est moi la
victime, je te rappelle ! Tu ne tenais pas suffisamment à moi
pour me faire confiance, avoue-le. Je t’ai donné mon cœur, mais
ça ne t’a pas suffi.
Je
m’éloigne. Les feuilles mortes craquent sous mes pas.
— Mettons
les choses au clair, ma poulette, lance-t-il derrière moi. Je ne
t’ai jamais demandé
d’être ma petite amie, que je sache.
Je
me retourne.
— Non,
tu ne me l’as pas demandé, mais reconnais que tu as fait tout pour
qu’on sorte ensemble. Tu m’as embrassée sous un arbre
à ParadisePark, oui ou non ? Chez Mme Reynolds, tu
m’as dit que tu avais envie d’être toujours auprès de moi…
J’ai
l’impression d’avoir une boule de la taille d’un ballon de
base-ball dans la gorge.
— Tu
m’as dit que les sentiments qu’on éprouvait l’un pour l’autre
étaientréels,
mais tout ça c’était des mensonges, avoue-le.
—
Qu’est-ce
que tu veux que je te dise, Maggie ?
— La
vérité ! C’est ce que j’ai toujours voulu, depuis le
début.
— Je
ne peux pas.
— Tu
ne peux pas ou tu ne veux pas ?
— Quelle
différence ça fait à ce stade ?
Je
m’essuie les yeux du revers de la main. Les larmes brouillent ma
vision. Je me fiche des spectateurs qui nous observent, éberlués.
— Tu
n’es qu’un lâche ! Tous les hommes de ma vie m’ont
laissée tomber. Mon père d’abord et maintenant toi.
Il
me regarde comme si j’étais son ennemie jurée.
— Je
n’ai rien à voir avec ton père. Ne m’insulte pas en me
comparant à lui.
J’émets
un petit rire.
— Il
m’a quittée. Tu m’as quittée. Il m’a trahie en s’en allant,
sans jamais se donner la peine de prendre de mes nouvelles. Tu as
fait exactement la même chose. Il m’a menti. Tu m’as menti. Vous
êtes pareils.
— Tu
ne sais pas de quoi tu parles, Maggie.
Je
m’éloigne clopin-clopant en direction du bureau, du minibus… de
je ne sais où. Il faut que je fiche le camp. Peut-être qu’en
m’écartant suffisamment de Caleb, j’arriverais à atténuer un
peu cette douleur qui me transperce le cœur.
— Les
mensonges sont plus faciles à avaler que la vérité, hein, Maggie,
crie-t-il, s’abstenant cette fois-ci de me suivre.
Je
m’arrête, sans me retourner.
— Tu
te trompes.
— La
vérité, c’est que quand je suis revenu à Paradise après
ma sortie de l’E.P., j’étais déterminé à t’éviter à tout
prix. Je te tenais pour responsable de mon emprisonnement. Sauf qu’en
dépit de ma rancœur et de tout ce que j’avais à te reprocher, je
suis tombé amoureux de toi. Ta manière de fredonner, ton
insécurité, ta vulnérabilité… et la fois où tu as pleuré dans
mes bras, où tu t’es cramponnée à moi comme si j’étais ton
pilier. J’ai compris que ce qui se passait entre nous était bien
réel. Je m’en suis voulu à mort de craquer pour toi, tu n’as
pas idée.
— Alors
tu es parti.
—
Qu’est-ce
que tu voulais que je fasse ? On devait cacher notre relation à
ta mère, ma mère se droguait, mon père est une foutue carpette et
ma sœur… enfin, tu l’as vue. Elle a une tête de déterrée.
— Si
seulement tu avais dit la vérité…
— La
vérité n’est pas supportable ! hurle Caleb d’une voix
tremblante de rage et de frustration.
— Alors
tu as décidé de te cacher derrière des mensonges, c’est ça ?
Je
fais volte-face. Il se tient face à moi, derrière un petit pan de
gazon tapissé de feuilles. Je plante mon regard dans le sien. Pas
question que je cède.
Les
secondes passent dans une tension insoutenable.
Tout
à coup, il expédie son poing de toutes ses forces dans un tronc
d’arbre. Ses jointures saignent, mais il n’a pas l’air de s’en
rendre compte lorsqu’il se rue vers moi.
— La
vérité, c’est que ce n’est pas moi qui t’ai renversée !
Je suis allé en taule pendant toute une putain d’année pour un
crime que je n’ai pas commis, nom de Dieu ! Et tu sais quoi ?
C’est nul à chier. J’étais fou de rage chaque minute que j’ai
passée à l’E.P. pour la bonne raison que je n’avais rien à
faire là !
Il
a les yeux écarquillés, son souffle s’est emballé. Il se
retourne et regarde Damon, visiblement sous le choc, avant de
contempler les autres membres du groupe, tout aussi interloqués.
Puis
il ferme les yeux en faisant la grimace, comme s’il voulait ravaler
toutes les vérités qu’il venait de débiter. Lorsqu’il les
rouvre, plus aucune émotion ne transparait. Il s’est composé un
masque.
—
Satisfaite ? rugit-il.