Tenant
sa lame prête, elle entra dans le bureau. Eidolon était à quatre
pattes juste en dehors du cercle, et chaque centimètre carré
Tayla
est chasseuse de démons, elle appartient à un puissant groupe, les
Aegis, qui se bat pour le bien de l’humanité. Pourtant,
lorsqu’elle est blessée et amenée dans un hôpital tenu par des
démons, elle ne peut résister longtemps aux charmes d’Eidolon. Le
chirurgien démon qui lui a sauvé la vie et qui a, par là même,
ébranlé son monde. Car si tous les démons ne sont pas mauvais,
pourquoi les Aegis ne font-ils aucune discrimination ?
J'adore!!!!!!!!!!!!
et je vous donne trois bonnes raisons de rejoindre mes rangs:
1-
Pour ceux qui aiment la bit-lit
2-
Pour ceux qui aiment la littérature hot avec des héros
caliente.
3-
Pour ceux qui aiment les univers singuliers sans faire du copié-collé
.
Tenant
sa lame prête, elle entra dans le bureau. Eidolon était à quatre
pattes juste en dehors du cercle, et chaque centimètre carré de sa
peau était couvert de sang. Il avait la tête baissée, et elle ne
pouvait pas voir son visage.
— Oh,
Seigneur ! (Elle fut près de lui en quelques enjambées. ) Hellboy?
appela-t-elle en s'agenouillant.
Un
frisson le parcourut. Elle aurait voulu le toucher pour le
réconforter, mais où ? Il avait de profondes entailles dans le dos
et sur les bras et les jambes... Même les plantes Je ses pieds
avaient été découpées et béaient. Ses muscles et ses os
saillaient de sa chair tailladée, et du sang gouttait sur le sol
comme une pluie grotesque.
—Je
vais te conduire à l'hôpital.
Elle
n'était pas sûre de savoir comme elle allait s'y prendre, mais elle
bondit sur ses pieds, contente d'avoir quelque chose à faire.
—Non.
Sa
voix était basse et sonnait comme si elle devait passer à travers
un liquide et faisait des bulles... comme s'il avait été fouetté à
l'intérieur tout autant qu'à l'extérieur.
—Appelle...
Shade.
—Je
ne veux pas te laisser seul !
Mais
quand pour toute réponse il frissonna de nouveau elle courut dans
l'entrée, où il avait laissé son téléphone portable, sur une
étagère.
Les
mains tremblantes, elle parcourut le carne: d'adresses jusqu'à ce
qu'elle trouve le numéro de Shade.
— Qu'est-ce
qu'il y a, E ? demanda la voix de celui-ci, plus grave que
celle
d'Eidolon, dans l'écouteur.
— C'est
Tayla. Écoute...
— Où
est-il ? Qu'est-ce que tu lui as fait ?
Elle
s'éloigna un peu plus du bureau et répondit à mi-voix:
—Je
ne lui ai rien fait. Mais il est blessé. Nous sommes chez lui... Il
a franchi
une porte, et quand il est revenu... (Il avait l'air d'avoir été
passé à la moulinette. ) Il est dans un sale état.
— Merde.
Quelque
chose se brisa à l'autre bout de la ligne, et Tayla écarta vivement
l'appareil de son oreille.
—Augmente
le chauffage autant que possible. Il est probablement en état
de choc, mais tu ne peux pas le couvrir avec une couverture, parce
qu'elle absorberait le sang de ses plaies. Je serai là dès que
possible.
Il
raccrocha, la laissant avec l'impression distincte que ce n'était
pas la première fois qu'une telle chose se produisait. Rendue malade
par cette idée, elle localisa le thermostat et le mit sur 30 °C.
Alors qu'un léger bourdonnement se faisait entendre, elle retourna
dans le bureau.
— Hé,
murmura-t-elle, et elle se laissa tomber à côté de lui sur le sol.
Eidolon
n'avait pas bougé. Il était toujours à quatre pattes. Il ne dit
rien, et les muscles tendus de sa mâchoire lui en fournirent la
raison: il serrait les dents si fort qu'il ne pouvait pas parler.
Tayla
en eut la nausée. Qui lui avait fait cela ? D'autres démons seminus
? N'avaient-ils pas le droit de tuer des humains ? Ces questions la
rongeaient, mais jusqu'à ce que Shade arrive il ne lui restait
qu'une seule chose à faire: distraire Eidolon de sa peine.
—J'aime
bien ton appartement, dit-elle. J'ai un peu fureté. J'espère que
tu n'y vois pas d'inconvénient. Tu seras sans doute heureux
d'apprendre que je n'ai rien trouvé de bizarre. Elle se permit un
ton un peu taquin, parce que même si elle refusait de l'admettre,
elle n'était pas vraiment surprise par ce qu'elle avait découvert:
Eidolon était on ne peut plus normal.
—Alors,
euh, quand penses-tu que nous aurons la réponse à la grande
question, à savoir: à quelle espèce appartenait mon cher papa ?
J'espère que ce n'est pas quelque chose de vraiment horrible. Tayla
faillit éclater de rire, parce que quelques jours plus tôt, elle
n'aurait fait aucune différence entre «vraiment horrible » et «
pas si horrible que ça » quand il s'agissait des démons. La
respiration d'Eidolon devint plus régulière, moins laborieuse,
alors elle continua à bavarder, disant toutes les choses stupides
qui lui passaient par la tête. Ainsi, elle évoqua ses mauvaises
notes à l'école, sa nourriture préférée - les oranges - et son
désir d'apprendre à faire du patin à glace. Quand Shade entra dans
la pièce, Eidolon en savait davantage sur elle que quiconque, y
compris les Aegis, même si elle doutait qu'il l'ait vraiment
écoutée.
Shade
ne lui accorda pas même un regard tandis qu'il posait sa mallette et
s'agenouillait près de son frère.
—Hé,
frangin, je suis là. Tout va bien se passer.
Comme
si la présence de son frère l'autorisait à ressenti: de nouveau la
douleur, Eidolon gémit, et Tayla sentit son cœur saigner.
— Qu'est-ce
qu'ils lui ont fait ? murmura-t-elle.
Shade
leva les yeux, comme s'il remarquait seulement sa présence.
— On
dirait un mélange de coups de poing et de chat-à-neuf queues.
(Il
détailla Eidolon de la tête aux pieds. ) Ils l'ont mordu, aussi.
Elle eut l'impression que sa poitrine se glaçait de l'intérieur.
C'était sa faute. Il n'avait fait que la défendre quand les
Gardiens l'avaient attaquée, dans son appartement. Il avait tué
pour la protéger.
— Il
ne méritait pas ce châtiment.
— Laisse
tomber, tueuse. (Shade se concentra de nouveau sur
Eidolon,
son expression devenant plus douce quand il lui prit la tête entre
ses mains pour la soulever. ) Ces salauds t'ont bien amoché, hein,
cette fois ?
— Cette
fois ? Il a dit qu'il n'avait encore jamais tué d'humain.
— Et
c'est le cas .
Elle
aurait voulu lui demander ce qu'il avait fait pour mériter les
autres passages à tabac, mais la rage froide qui animait Shade
n'invitait pas à poser des questions.
Il
examina le visage de son frère avec des gestes tendres et légers.
Quand il eut fini, il reposa sa tête sur le sol et, parlant sur un
ton apaisant, il fit courir ses mains sur ses côtes, son ventre et
ses extrémités. Eidolon claquait des dents, mais il n'émit pas un
son, alors que cela devait être terriblement douloureux.
— Ouvre
mon sac et passe-moi la seringue que tu trouveras dans la poche
intérieure, tueuse.
Heureuse
d'avoir quelque chose à faire, Tayla obéit et la lui tendit. Shade
en injecta le contenu dans l'épaule d'Eidolon avec une efficacité
toute professionnelle. Ce type avait peut-être la personnalité
drôle et attachante d'un pitbull en rogne, mais il
transpirait
la confiance en lui et en ses capacités médicales, ainsi que, Tayla
ne put s'empêcher de le constater, une virilité brute comparable a
celle de son frère.
—C'était
pour la douleur ? demanda-t-elle.
—Un
antibiotique. (Shade tira un tube et une poche de sang de son sac.
) Les analgésiques sont contre les règles.
— Les
règles ? Il en existe au sujet de battre quelqu'un presque à mort
?
Au
lieu de répondre, il installa l'intraveineuse pour transfuser
Eidolon et accrocha la poche à la poignée de la porte. Quand il eut
fini, il mit ses larges paumes sur le cou de son frère, l'une des
rares zones de son corps qui étaient indemnes, et le caressa en
dessinant des cercles lents.
— Frangin,
ton pouls est irrégulier et ta respiration erratique. Il faut que
tu te détendes.
Il
ferma les yeux, et pendant un instant il sembla que la tension qui
habitait Eidolon se dissipait. Puis il convulsa et se remit à
haleter de plus belle. Sans réfléchir, Tayla posa la main sur la
sienne. Shade ouvrit aussitôt les yeux, et devant son regard noir
elle ramena son bras en arrière, craignant d'être en train de faire
mal à Eidolon au lieu de l'aider.
— Non,
grogna Shade en l'attrapant par le poignet. (Un grondement sourd
monta de la poitrine de son frère, et il plissa les yeux. ) Eh bien,
voilà qui est intéressant, murmura-t-il, avant de replacer la main
de la jeune femme. Ton contact semble l'apaiser. Reste comme ça
jusqu'à ce que j'aie réussi à l'endormir.
Elle
lui caressa les doigts, ceux-là même qui lui avaient sauvé la vie
et donné tant de plaisir, et, quelques minutes plus tard, Shade
hocha la tête.
— Il
est inconscient et devrait le rester pendant les deux prochaines
heures.
—IL
va s'en sortir, n'est-ce pas ?
— Oui,
nous ne sommes pas si faciles à tuer. Juste pour ton information,
Aegie. (Il rassembla ses affaires et lui fit signe de le suivre
jusque dans la cuisine, où il se lava les mains. ) Si Wraith
appelle, ne lui dis pas un mot au sujet de ce qui vient de se passer.
S'il vient ici, ne lui ouvre pas.
— Pourquoi
?
Il
hésita si longtemps qu'elle crut qu'il n'allait pas lui répondre,
mais alors qu'il s'essuyait les mains il dit:
—Eidolon
a été puni, pas pour quelque chose qu'il a fait lui-même, mais
pour le crime de Wraith. Et Wraith ne doit jamais le savoir.
—Alors,
ça n'avait rien à voir avec la bagarre à mon appartement ? Je ne
comprends pas.
— C'est
inutile.
—Si,
au contraire. Je ne vais pas faire de mal à Eidolon, ou je l'aurais
achevé
au lieu de t'appeler, non ?
Shade
montra les dents.
— Si
tu ne l'avais pas fait, je t'aurais...
—Mais
c'est le cas, hurla-t-elle. Alors dis-moi pourquoi Eidolon a failli
être
tué pour un truc que Wraith a fait.
—je
ne t'aime pas !
—Le
sentiment est réciproque, mon pote. Allez, crache le morceau. Shade
lâcha un gros soupir, comme si cela pouvait le calmer. Au moins, il
poursuivit:
—Wraith
est moitié vampire, moitié seminus. Les lois des différentes
espèces
ne sont pas toujours les mêmes, et à cause de ça il est dans une
zone floue entre les deux. Les deux conseils n'arrivent pas à se
mettre d'accord sur la manière de le punir pour ses diverses
transgressions. Mais ils veulent que quelqu'un paie.
— Pourquoi
Eidolon ?
— Parce
que Wraith n'y survivrait pas.
C'était
vraiment tordu, et cela éveillait un instinct de protection qu'elle
ignorait posséder.
—Je
me demande comment Wraith peut laisser une chose pareille se
produire.
Pourquoi ne fait-il pas en sorte qu'Eidolon ne soit plus jamais
torturé ainsi ?
—Wraith
pense être intouchable... Il ignore ce que subit Eidolon. S'il
savait
ce par quoi E est obligé de passer parfois... (Shade secoua la tête)
nous le perdrions. Il ne doit jamais apprendre la vérité.
—C'est
dingue. Il faut le lui dire. Ça doit cesser. Et si la prochaine fois
ils tuaient Eidolon ?
— Ce
ne sont pas tes affaires. Comme je te l'ai déjà dit, pas un mot. Si
tu
fais ne serait-ce qu'allusion à cet épisode devant Wraith, je te le
ferai payer, tueuse. Elle frappa de la paume de la main sur le
comptoir et se pencha en avant.
—Essaie
pour voir, connard.
Les
yeux de Shade devinrent dorés, lui rappelant l'homme qui souffrait
en silence dans l'autre pièce... et que le moment était mal choisi
pour se battre avec le démon qui était venu à son secours. Il dut
se faire la même réflexion, parce que son regard perdit sa couleur
de métal précieux pour redevenir brun-noir
et
étrange, toujours changeant, comme si des ombres glissaient à la
surface.
- Tu ressembles beaucoup à Eidolon, dit-elle a
- Pourquoi diable avait-elle passé la nuit dans le placard de Tayla ? Elle raccrocha, et Eidolon grogna. Il avait la bouche sèche, et ses muscles étaient raides et protestaient d'être restés douze heures dans la même position. Faisant pivoter sa tête, il essaya de se débarrasser d'un torticolis, puis il vit Tayla, roulée en boule près de lui, sur le sol. mi-voix. Et, en même temps, tu es très différent.
Il
grogna.
—Tous
les démons seminus sont presque identiques à leurs frères, mais
leurs comportements varient en fonction de l'espèce qui les a
élevés.
— Mais...
Wraith est blond.
— Décoloré.
— Il
a les yeux bleus.
— Ce
ne sont pas les siens.
— Ce
ne sont pas ses yeux ?
Shade
souleva son sac; apparemment, il en avait assez de faire la
conversation.
— E
sera guéri demain matin. Essaie de lui faire boire du liquide, et...
(Il
laissa sa voix mourir et détourna les yeux avant de l'avoir
transpercée avec l'intensité de son regard. ) Reste avec lui. Il
traverse généralement ça tout seul.
Il
quitta l'appartement en claquant la porte, la laissant seule dans la
cuisine, le cœur battant. Des émotions qu'elle n'avait pas
ressenties depuis des années faillirent la mettre à genoux. Les
trois frères s'aimaient farouchement, et elle n'y aurait pas cru si
elle ne l'avait pas vu de ses propres yeux. Ils se protégeaient les
uns les autres, ils se guérissaient, et il était clair qu'ils
mourraient l'un pour l'autre. Elle doutait que quiconque, à part
peut-être sa mère, aurait jamais donné sa vie pour elle, et même
quand elle était encore là, elle était bien trop stone pour mettre
son existence en péril pour autre chose que sa prochaine dose.
Comment serait-ce d'avoir une tell e famille? se
demanda- t-elle en se servant un verre de jus d'orange, dont elle
trouva une bouteille dans le frigo. Mais elle n'alla pas plus loin,
parce que cette route ne menait qu'à de l'auto-apitoiement, suivi
aussitôt par le sentiment d'être une idiote pitoyable.
Elle
retourna dans le bureau avec Eidolon, qui semblait dormir
paisiblement, bien qu'il soit encore à quatre pattes. Ses genoux et
ses mains étaient les seules parties de son corps intactes, après
tout. Certaines de ses blessures avaient déjà commencé à guérir.
Oui, les siennes se refermaient, et celles de Tayla venaient de se
rouvrir.
La
sonnerie d'un téléphone réveilla Eidolon. Avant qu'il ait pu se
lever pour décrocher, le répondeur se mit en route et la voix de
Gem se fit entendre, râpeuse comme si elle avait été entraînée
dans une soirée étudiante et s'était écroulée sur la pelouse
devant chez elle.