Bastian,
leader du clan des dragons Nightfury, a juré de protéger l'humanité
à tout prix. Pour lui, l'honneur et le devoir passent toujours en
premier. Pourtant, quand son clan lui ordonne de prendre une compagne
humaine afin d'engendrer un fils, il hésite, sachant que pour qu'une
humaine donne naissance à un dragon, elle doit mourir...
Bastian,
leader du clan des dragons Nightfury, a juré de protéger l'humanité
à
tout prix. Pour lui, l'honneur et le devoir passent toujours en
premier. Pourtant, quand son clan lui ordonne de prendre une compagne
humaine afin d'engendrer un fils, il hésite, sachant que pour qu'une
humaine donne naissance à un dragon, elle doit mourir. Myst, la
femme placée sous sa protection, est la plus extraordinaire qu'il
ait jamais rencontrée, et bien qu'il ne puisse supporter l'idée de
lui faire du mal, il est lié par son devoir.
Myst adore sa vie dans le monde mortel, mais Bastian a capturé son coeur en un instant. Cependant, Bastian et ses guerriers sont pris dans une bataille mortelle avec les dragons Razorback, bien décidés à tuer tous les membres du clan Nightfury - et les humains sous leur protection. Le sort de leur monde et du nôtre est en jeu.
Myst adore sa vie dans le monde mortel, mais Bastian a capturé son coeur en un instant. Cependant, Bastian et ses guerriers sont pris dans une bataille mortelle avec les dragons Razorback, bien décidés à tuer tous les membres du clan Nightfury - et les humains sous leur protection. Le sort de leur monde et du nôtre est en jeu.
(Traduction
Forum BdP)
Une
découverte.
J'avais
été emballé à la sortie de ce livre après avoir lu une quatrième
de couverture particulièrement très alléchante...
C'est
vrai que l'histoire
est très originale avec
un univers où les mâles sont des dragons...
Je
n'en avais jamais lu jusque là. Cependant, hormis l'univers, on
reste dans quelque chose de très convenue : une société de
guerriers en déclin démographique qui s'oppose à une faction
renégate qui déteste l'espèce humaine. Cela ressemble bougrement à
ce qui se fait en ce moment...mais comme je dis souvent « Quand
c'est bien fait, on ne boude pas son plaisir »... mais c'est
que malheureusement je n'ai pas accroché au style de l'auteure.
D'ailleurs c'est la raison essentielle qui m'a fait ne pas totalement
adhérer. Il y a beaucoup d'introspection qui n'avance pas à grand
chose. Elles sont peu lourdes : « Je suis attirée par lui
mais... mais...mais...mais...» ça sur plusieurs pages, créant
des hésitations, des tensions très artificielles auxquelles je
n'ai pas cru n'y même l'héroïne vu la vitesse à laquelle ils
tombent dans les bras.
Bref
Ai-je
aimé ?
Je
vais faire une réponse de Normande. Oui
par certains côtés :
l'univers, les personnages. Non
par d'autres aspects :
le style, la narration. D'ailleurs, je me suis demandée s'il n'y
avait pas un problème de traduction parce qu'on a toujours le même
vocabulaire répétitif...
Je
n'ai pas été transporté mais je n'ai pas regretté ma lecture et
je lirai la suite des aventures avec le meilleur ami de Bastian,
Rikar, en espérant que les maladresse de ce premier tome soit
gommées dans le second.
À
suivre....
Rikar
se transforma, passant du dragon à l’humain.
Submergé d’inquiétude, il s’accroupit près de Bastian.
Celui-ci gémit et, prenant appui sur ses mains, s’efforça de se
relever. Soucieux des blessures de son ami, Rikar se plaça du bon
côté et l’aida à se mettre debout.
Dans
une explosion d’étincelles électriques, Venom surgit de la paroi
de la caverne. De ses yeux rubis flamboyants, il balaya la scène et,
proférant ses meilleures injures, courut vers Wick.
Rikar
jeta le bras de Bastian autour de ses épaules et se tourna vers
l’entrée du repaire.
— Où
est-elle ?
— À
la clinique. (Wick dans les bras, Venom croisa son regard par-dessus
la tête de son pote.) Je ne l’ai pas prévenue.
— Non…
(Souffrant manifestement, Bastian gémit.) Rikar… non…
— Tu
as besoin d’elle.
— Je
suis trop… affamé. (Il eut un mouvement de recul, et se débattit
alors que Rikar tout à la fois le portait et le traînait à travers
la ZA.) Ne… s’il te plaît. Je vais la… tuer… je ne peux pas…
— Je
resterai avec toi. Si la situation devient critique, je la libérerai.
— Conneries…
Tu ne seras pas capable…
— Ferme-la.
Dans
un grondement, Rikar poussa son meilleur ami à travers la barrière
invisible. L’électricité statique explosa, lui faisant dresser
les cheveux sur la tête. Un nouveau pas et il fut de l’autre côté,
les bottes posées sur le béton poli du couloir. Dieu merci. Il
n’était qu’à quelques secondes de procurer à Bastian ce dont
il avait besoin. La clinique se trouvait au bout du passage. Myst y
était, à attendre son mâle.
— Je
ne te laisserai pas mourir.
Le
menton reposant sur la poitrine, Bastian secoua la tête.
— Rikar,
s’il te plaît. S’il te plaît.
Rikar
ne tint aucun compte de ses supplications. En cet instant, il s’en
foutait. Il donnerait à son meilleur ami le nécessaire… au risque
de tuer une femme.
La
porte vitrée à deux battants de la clinique s’ouvrit, et…
— Oh,
mon Dieu ! (Les yeux écarquillés, Myst resta le souffle coupé
une seconde, puis s’élança pieds nus.) Rikar, on doit l’installer
dans la clinique. J’ai…
— Non !
N’approche pas !
Ce
refus désespéré résonna contre le béton, mais Myst ne ralentit
pas. Comme un ouragan féminin, elle se précipita dans le couloir,
les yeux rivés sur Bastian. Dieu merci. Plus vite elle l’aurait
rejoint, plus vite il aurait perdu son combat et cesserait de lutter.
Néanmoins, lorsqu’elle s’approcha, Bastian eut un mouvement de
recul, tenta de s’écarter. Rikar le tint avec fermeté, plaçant
de force son meilleur ami sur le chemin de la femme.
Sa
proximité anéantit Bastian.
Un
instinct profondément enraciné s’éleva, poussant Bastian vers sa
femelle. Dans un grondement, il s’élança sur elle. Rikar le
laissa partir, regarda son ami la soulever dans ses bras. Lorsque sa
jambe cassée se déroba sous lui et les envoya sur le côté, Myst
poussa un petit cri. Un son surpris qui dura moins d’une seconde
avant que Bastian l’enferme dans son étreinte, la colle dos au
mur, la bouche sur sa gorge, les mains glissées sous son débardeur.
Lorsque leurs peaux se rencontrèrent, elle se cambra et son énergie
jaillit. Une chaleur sauvage explosa, faisant reculer Rikar d’un
pas et…
Seigneur.
La femme, elle… elle…
Irradiait
une énergie blanche et torride.
Se
trémoussant, elle attira Bastian à elle, se colla plus étroitement
à lui, accueillant le mâle qui la tenait.
— Bellmia…
— Oui.
Ses
petites mains dans ses cheveux bruns, elle entrouvrit la bouche quand
Bastian glissa sa cuisse entre les siennes. Avec un murmure de
plaisir, elle lui fit de la place, enroulant les jambes autour de ses
hanches.
Sans
se soucier de ses blessures, Bastian grogna contre sa gorge, aspirant
son énergie avec force.
— Bellmia… mienne.
Ils
formaient un couple extraordinaire. Magnifique. Rikar n’avait
jamais rien vu de semblable. Et, Seigneur. Il restait juste là, à
les observer… comme une sorte de voyeur pervers. Mais, il ne
pouvait pas partir. Devait encore les amener dans la clinique.
Dieu
savait que Bastian n’y parviendrait pas seul. Et Myst ? Mince,
elle était déjà ailleurs : sur un petit nuage de surcharge
énergétique et de plaisir paralysant.
Mais
alors qu’il aidait Bastian à tenir debout – veillant à ne pas
toucher ses blessures ni Myst – et conduisait le couple dans le
couloir, Rikar sentit sa poitrine se serrer. Il avait menti à son
meilleur ami. L’avait regardé dans les yeux et…
Bastian
ne lui pardonnerait jamais.
Et
Rikar ne l’en blâmerait pas. Il ne méritait pas de s’en tirer
indemne cette fois-ci… avait tort à tant de niveaux : pour ne
pas avoir respecté la volonté de Bastian en le poussant dans les
bras de Myst, pour avoir menti, pour ne pas avoir mis la femme en
sûreté avant que Bastian lui prenne trop d’énergie.
L'extrait :
Une
tasse à la main, ses
yeux pâles intenses, son ami revint à son chevet.
— Tu
as soif ?
Cette
demande ne fit qu’augmenter l’inquiétude de Bastian. Rikar
n’était jamais aussi prévenant. Direct comme un coup de marteau
au front ? Ouais, d’accord, mais il ne tournait jamais autour
du pot. Là, cependant ? Son meilleur ami ruminait quelque chose
et, à en croire son expression, ça n’était pas bon.
Les
yeux rivés sur son visage, Bastian prit la tasse. Quoi, encore ?
Il avait la main qui tremblait. Et son bras était en plomb, lourd et
refusant de coopérer. Malgré ses tremblements, il but à grandes
gorgées, et vida la tasse jusqu’à la dernière goutte avant de la
redonner à Rikar. Lorsque son lieutenant la saisit, Bastian resserra
son étreinte en le transperçant du regard.
— Vas-y,
balance.
— Je
suis désolé… (Les sourcils froncés, Rikar avait le visage tendu,
empreint de remords.) Je suis désolé. Elle est… elle est…
— Nom
de Dieu.
Bastian
retrouva brusquement ses esprits, et les pièces du puzzle
s’assemblèrent. L’adrénaline le frappa avec une violence
inouïe. Il se redressa vivement, sauta hors du lit dans le
même élan.
— Myst !
Quand
il toucha le sol de ses pieds nus, sa jambe gauche se déroba.
Bastian le remarqua à peine, se rattrapant au bord du lit, scrutant
la pièce. Vide, à part lui, Rikar et le grand lit. Où pouvait donc
bien être Myst ? Elle devrait être avec lui, pas toute seule
dans le repaire.
Bastian
s’élança, sans se soucier de la douleur. Il devait la trouver. Et
si… oh, bon Dieu. S’il lui avait pris trop d’énergie, elle
devait se sentir mal. Était-ce ce que Rikar refusait de lui dire ?
Souffrait-elle et…
— Oh,
Seigneur, chuchota-t-il, la gorge si serrée qu’il parvenait tout
juste à respirer.
Et
alors que la peur lui envahissait le cœur et l’envoyait
tambouriner contre ses côtes, il se détesta pour ce qu’il était…
pour ce dont il avait besoin de la part de la femelle qu’il voulait
si désespérément protéger.
— Où
est-elle ?
Tendant
le bras, Rikar l’aida à rester debout quand il contourna le pied
du lit.
— Bastian…
écoute-moi. Juste…
— Dis-le-moi.
Bastian
se jeta sur son ami et l’empoigna par la gorge. D’un mouvement
brutal, il le poussa jusqu’à ce qu’il heurte le mur des épaules.
L’immobilisant, Bastian le regarda droit dans les yeux.
— Dis-moi
où elle est ou t’es mort, putain. Putain je vais…
— Elle
est dans la pièce à côté, mais Bastian… tu dois être préparé.
(Rikar détourna le regard.) Elle ne va pas bien… ses fonctions
vitales sont en chute libre. Tous ses organes principaux s’éteignent
peu à peu.
— Espèce
de sale fils de pute… tu avais promis de l’écarter. (La voix de
Bastian se brisa alors que le chagrin et le dégoût de lui-même le
submergeaient.) Tu avais promis !
— Seigneur !
Ses
yeux pâles brillant de douleur et de rage, Rikar saisit Bastian par
le poignet, diminuant la pression sur sa trachée.
— Ouais,
j’ai choisi de te sauver la vie. Et tu sais quoi ? Si c’était
à refaire, je le referais, putain.
Bastian
serra et desserra les doigts autour de la gorge de Rikar. En cet
instant, peu lui importait qu’il aime cet homme comme un frère. La
souffrance de perdre Myst était plus qu’il n’en pouvait
supporter. Il était cassé, déchiré, un homme diminué en raison
de ce qu’il lui avait fait et… il voulait le faire payer à
quelqu’un. Lui faire mal autant qu’il souffrait.
— Ouais…
vas-y, dit Rikar, devinant son intention. Mets le paquet. Je ne
lutterai pas… mais ça ne changera rien, putain.
Nez
à nez avec son meilleur ami, Bastian gronda.
Les
yeux pleins de larmes, Rikar leva les mains en montrant les paumes,
le corps soumis… un agneau offert en sacrifice à la fureur de
Bastian.
— Tu
es plus important qu’elle, Bastian. Sans toi, toute notre espèce
s’éteindra. Tu crois que ce putain d’Archguard va tenir si tu
n’es plus là ? Seigneur ! Les clans européens te
suivent. Une femme vaut-elle la vie de tes guerriers… l’avenir de
tous les dragons ?
La
réponse raisonnable ? Non. Personne ne justifiait la
destruction des siens. Mais son cœur n’était pas de cet avis.
Myst était plus importante que n’importe qui ou quoi. Il avait
besoin d’elle comme d’air, et à présent, il ne pouvait plus
respirer. Et c’était sa faute… tout ça. S’il avait fait ce
qu’elle avait demandé, Myst serait en sécurité dans son monde à
elle. Mais il s’était montré égoïste – avait cru pouvoir
prendre sans donner en retour –, et à cause de ses péchés, elle
perdrait la vie.
Dans
un grognement rauque, il repoussa son ami. Rikar protesta, la voix
pleine d’angoisse, et, se frottant les yeux de la main, le laissa
partir. Sans un regard en arrière, Bastian traversa la pièce en
boitant, pour rejoindre la salle de réveil à côté. Il entendait
les alarmes à présent, le « bip… bip… bip… » du
moniteur cardiaque qui l’avait arraché à son rêve.
Myst
se trouvait là-bas, reliée à cette machine. Hors de question qu’il
la laisse mourir seule.
— Bastian.
Pour ce que ça vaut, je suis désolé.
Bastian
ne prêta pas attention à cette excuse étranglée. Il ne pouvait
pas pardonner à son meilleur ami. Pas pour l’instant. Peut-être
jamais.
L'extrait :
Elle
ne pouvait pas rester
et il refusait de la voir partir. Cette impasse les laissait campés
chacun sur une position opposée, son besoin d’espace s’opposant
au désir de rapprochement de Bastian. Cependant, elle refusait de
discuter son droit à la liberté. C’était à elle de prendre
cette décision, pas à lui.
— Bastian,
je suis désolée. S’il te plaît… ne bouge pas.
Mince,
quelle ironie. C’était lui qui lui avait fait du mal, et elle se
retrouvait à s’excuser.
— Ne
pars pas. Bellmia,
ne pars pas. (Sa voix flotta depuis l’obscurité, empreinte d’une
souffrance indéniable.) On va trouver une solution.
— J’ai
besoin d’espace. (Sa gorge se serra, se refermant autour de chaque
mot jusqu’à ce qu’elle parvienne à peine à les prononcer.) Je
rentre chez moi.
— Tu
es chez toi.
— Pour
combien de temps ? (La respiration haletante, elle perdit la
bataille et des larmes lui échappèrent, roulant sur ses joues.)
Jusqu’à ce que le travail commence et que je meure ?
— Tu
ne vas pas mourir !
Le
cri de Bastian retentit, rebondissant contre la construction d’acier
alors qu’elle s’essuyait les joues. Se frotter les yeux l’aida
à s’éclaircir la vue. Elle scruta les murs et trouva… les clés.
Dieu
merci.
Elle
examina les crochets métalliques sur le panneau de bois. Il y en
avait onze, et autant de clés y étaient suspendues. Elle analysa
rapidement la situation, balayant du regard les voitures de
collection jusqu’à tomber sur un SUV. La Denali était garée à
la troisième place, alors la logique – et le goût extrême pour
l’organisation de Daimler – lui disait que les clés du véhicule
se trouvaient sur le crochet numéro trois.
Prenant
soin de rester au soleil, elle garda les yeux sur le fond du garage
et se précipita vers les clés. Bastian était rapide. Il était
capable de l’attraper et de repartir en un éclair – de la
traîner dans le souterrain et le repaire avant qu’elle comprenne
ce qui lui arrivait. Avec une lenteur délibérée, elle tendit le
bras et saisit le jeu dont elle avait besoin. Le métal cliqueta puis
s’immobilisa dans la paume de sa main.
— Je
ne te laisserai pas mourir, répéta-t-il, d’un ton aussi désespéré
que Myst l’était.
— C’est
des conneries et tu le sais. Tu ne peux pas me protéger… pas de
ça.
— Ce
n’est pas ce que pense Rikar, grâce à notre lien, et…
— Combien
de femmes ont survécu ? (D’un pas rapide, elle se dirigea
vers la portière du conducteur du SUV.) Dis-le-moi ! Combien ?
Alors
que son hurlement retentissait, Bastian se releva. S’abritant les
yeux de la main, il resta plongé dans l’obscurité, suivant ses
mouvements, marchant avec elle, soulignant sa progression alors
qu’elle parvenait au niveau de la Denali. Elle referma la main sur
la poignée.
— Myst…
— Elles
meurent toutes, c’est ça ?
Elle
resserra les doigts. Bon Dieu, elle avait terriblement envie de le
frapper. Peut-être qu’alors il souffrirait autant qu’elle en cet
instant.
— Exactement
comme…, ajouta-t-elle.
Caroline.
Bouche
bée, Myst se figea.
— Oh,
mon Dieu.
Les
résultats d’analyse. Ceux avec toutes les anomalies. Les analyses
sanguines de Caroline avaient été impeccables jusqu’à sa
vingt-huitième semaine de grossesse. Alors, un processus étrange
avait commencé… Une augmentation brutale de l’ADN de dragon
peut-être ? Un changement hormonal d’une nature quelconque –
peut-être même magique – qui protégeait le bébé, mais nuisait
à la mère ?
Son
esprit tourbillonnait tandis qu’elle dévisageait Bastian. Un
objectif prit forme, lui redonnant espoir. D’accord, c’était une
tentative de la dernière chance, mais…
Elle
devait se rendre à l’hôpital et consulter le dossier médical de
Caroline. Son instinct lui disait que la clé se cachait dans ses
analyses sanguines. Peut-être que les techniciens avaient identifié
le problème de plaquettes. Peut-être que le légiste avait noté un
élément étrange dans son rapport d’autopsie. Un petit détail.
Un minuscule indice. C’était tout ce qu’il lui fallait pour
l’orienter dans la bonne direction. Celle qui l’aiderait à
découvrir la réponse qui pourrait lui sauver la vie.
Myst
ouvrit la portière du SUV.
— Je
dois y aller.
— Reste…
donne-moi une autre chance.
— Non,
chuchota-t-elle, luttant contre l’envie de se laisser convaincre.
Bastian, s’il te plaît. Ne me retiens pas.
Même
à présent – en rogne et blessée –, elle voulait le toucher…
le serrer tout contre elle et qu’il la prenne aussi dans ses bras.
— Non,
dit-il, les yeux miroitant dans l’obscurité. Je t’aime, Myst. Je
ne peux pas te laisser partir en sachant que tu ne seras pas en
sécurité là-bas.
D’autres
larmes encore coulèrent. Il l’aimait. Ce n’était pas juste.
C’était tout ce qu’elle avait jamais désiré et pourtant elle
ne pouvait pas rester. Découvrir la vérité – ce qui avait tué
Caroline – était plus important que faire plaisir à Bastian pour
l’instant.
— Tu
n’as pas le choix, répliqua-t-elle, la voix rauque de regret. Et
moi non plus.
Avec
un hoquet pitoyable, elle se glissa sur le siège et claqua la
portière derrière elle. Enfonçant la clé dans le contact, elle
alluma le moteur. Elle entendit Bastian rugir, le vit se jeter vers
elle dans le rétroviseur latéral et, poussée plus par le désespoir
que la volonté, elle passa la première. Avant que Bastian ait pu
l’arrêter, elle appuya sur l’accélérateur, et quitta le garage
dans un crissement de pneus et un bon paquet de souffrance.
Alors
qu’elle s’élançait dans le soleil où il ne pourrait jamais la
rejoindre, elle chuchota :
— Moi
aussi, je t’aime.
Mais
elle savait avec certitude que c’était trop peu, trop tard.