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dimanche 21 décembre 2014

Dragonfury Tome 1 : Furie de Flamme de Coreene Callahan



 Bastian, leader du clan des dragons Nightfury, a juré de protéger l'humanité à tout prix. Pour lui, l'honneur et le devoir passent toujours en premier. Pourtant, quand son clan lui ordonne de prendre une compagne humaine afin d'engendrer un fils, il hésite, sachant que pour qu'une humaine donne naissance à un dragon, elle doit mourir...










Bastian, leader du clan des dragons Nightfury, a juré de protéger l'humanité


à tout prix. Pour lui, l'honneur et le devoir passent toujours en premier. Pourtant, quand son clan lui ordonne de prendre une compagne humaine afin d'engendrer un fils, il hésite, sachant que pour qu'une humaine donne naissance à un dragon, elle doit mourir. Myst, la femme placée sous sa protection, est la plus extraordinaire qu'il ait jamais rencontrée, et bien qu'il ne puisse supporter l'idée de lui faire du mal, il est lié par son devoir.

Myst adore sa vie dans le monde mortel, mais Bastian a capturé son coeur en un instant. Cependant, Bastian et ses guerriers sont pris dans une bataille mortelle avec les dragons Razorback, bien décidés à tuer tous les membres du clan Nightfury - et les humains sous leur protection. Le sort de leur monde et du nôtre est en jeu.


 (Traduction Forum BdP)

 
Une découverte.

J'avais été emballé à la sortie de ce livre après avoir lu une quatrième de couverture particulièrement très alléchante...



C'est vrai que l'histoire est très originale avec un univers où les mâles sont des dragons... 
 

Je n'en avais jamais lu jusque là. Cependant, hormis l'univers, on reste dans quelque chose de très convenue : une société de guerriers en déclin démographique qui s'oppose à une faction renégate qui déteste l'espèce humaine. Cela ressemble bougrement à ce qui se fait en ce moment...mais comme je dis souvent « Quand c'est bien fait, on ne boude pas son plaisir »... mais c'est que malheureusement je n'ai pas accroché au style de l'auteure. D'ailleurs c'est la raison essentielle qui m'a fait ne pas totalement adhérer. Il y a beaucoup d'introspection qui n'avance pas à grand chose. Elles sont peu lourdes : « Je suis attirée par lui mais... mais...mais...mais...» ça sur plusieurs pages, créant des hésitations, des tensions très artificielles auxquelles je n'ai pas cru n'y même l'héroïne vu la vitesse à laquelle ils tombent dans les bras.

Bref

Ai-je aimé ? 

Je vais faire une réponse de Normande. Oui par certains côtés : l'univers, les personnages. Non par d'autres aspects : le style, la narration. D'ailleurs, je me suis demandée s'il n'y avait pas un problème de traduction parce qu'on a toujours le même vocabulaire répétitif...



Je n'ai pas été transporté mais je n'ai pas regretté ma lecture et je lirai la suite des aventures avec le meilleur ami de Bastian, Rikar, en espérant que les maladresse de ce premier tome soit gommées dans le second.

À suivre....







Rikar se transforma, passant du dragon à l’humain. Submergé d’inquiétude, il s’accroupit près de Bastian. Celui-ci gémit et, prenant appui sur ses mains, s’efforça de se relever. Soucieux des blessures de son ami, Rikar se plaça du bon côté et l’aida à se mettre debout.

Dans une explosion d’étincelles électriques, Venom surgit de la paroi de la caverne. De ses yeux rubis flamboyants, il balaya la scène et, proférant ses meilleures injures, courut vers Wick.

Rikar jeta le bras de Bastian autour de ses épaules et se tourna vers l’entrée du repaire.

— Où est-elle ?

— À la clinique. (Wick dans les bras, Venom croisa son regard par-dessus la tête de son pote.) Je ne l’ai pas prévenue.

— Non… (Souffrant manifestement, Bastian gémit.) Rikar… non…

— Tu as besoin d’elle.

— Je suis trop… affamé. (Il eut un mouvement de recul, et se débattit alors que Rikar tout à la fois le portait et le traînait à travers la ZA.) Ne… s’il te plaît. Je vais la… tuer… je ne peux pas…

— Je resterai avec toi. Si la situation devient critique, je la libérerai.

— Conneries… Tu ne seras pas capable…

— Ferme-la.

Dans un grondement, Rikar poussa son meilleur ami à travers la barrière invisible. L’électricité statique explosa, lui faisant dresser les cheveux sur la tête. Un nouveau pas et il fut de l’autre côté, les bottes posées sur le béton poli du couloir. Dieu merci. Il n’était qu’à quelques secondes de procurer à Bastian ce dont il avait besoin. La clinique se trouvait au bout du passage. Myst y était, à attendre son mâle.

— Je ne te laisserai pas mourir.

Le menton reposant sur la poitrine, Bastian secoua la tête.

— Rikar, s’il te plaît. S’il te plaît.

Rikar ne tint aucun compte de ses supplications. En cet instant, il s’en foutait. Il donnerait à son meilleur ami le nécessaire… au risque de tuer une femme.

La porte vitrée à deux battants de la clinique s’ouvrit, et…

— Oh, mon Dieu ! (Les yeux écarquillés, Myst resta le souffle coupé une seconde, puis s’élança pieds nus.) Rikar, on doit l’installer dans la clinique. J’ai…

— Non ! N’approche pas !

Ce refus désespéré résonna contre le béton, mais Myst ne ralentit pas. Comme un ouragan féminin, elle se précipita dans le couloir, les yeux rivés sur Bastian. Dieu merci. Plus vite elle l’aurait rejoint, plus vite il aurait perdu son combat et cesserait de lutter. Néanmoins, lorsqu’elle s’approcha, Bastian eut un mouvement de recul, tenta de s’écarter. Rikar le tint avec fermeté, plaçant de force son meilleur ami sur le chemin de la femme.

Sa proximité anéantit Bastian.

Un instinct profondément enraciné s’éleva, poussant Bastian vers sa femelle. Dans un grondement, il s’élança sur elle. Rikar le laissa partir, regarda son ami la soulever dans ses bras. Lorsque sa jambe cassée se déroba sous lui et les envoya sur le côté, Myst poussa un petit cri. Un son surpris qui dura moins d’une seconde avant que Bastian l’enferme dans son étreinte, la colle dos au mur, la bouche sur sa gorge, les mains glissées sous son débardeur. Lorsque leurs peaux se rencontrèrent, elle se cambra et son énergie jaillit. Une chaleur sauvage explosa, faisant reculer Rikar d’un pas et…

Seigneur. La femme, elle… elle…

Irradiait une énergie blanche et torride.

Se trémoussant, elle attira Bastian à elle, se colla plus étroitement à lui, accueillant le mâle qui la tenait.

— Bellmia…

— Oui.

Ses petites mains dans ses cheveux bruns, elle entrouvrit la bouche quand Bastian glissa sa cuisse entre les siennes. Avec un murmure de plaisir, elle lui fit de la place, enroulant les jambes autour de ses hanches.

Sans se soucier de ses blessures, Bastian grogna contre sa gorge, aspirant son énergie avec force.

— Bellmia… mienne.

Ils formaient un couple extraordinaire. Magnifique. Rikar n’avait jamais rien vu de semblable. Et, Seigneur. Il restait juste là, à les observer… comme une sorte de voyeur pervers. Mais, il ne pouvait pas partir. Devait encore les amener dans la clinique.

Dieu savait que Bastian n’y parviendrait pas seul. Et Myst ? Mince, elle était déjà ailleurs : sur un petit nuage de surcharge énergétique et de plaisir paralysant.

Mais alors qu’il aidait Bastian à tenir debout – veillant à ne pas toucher ses blessures ni Myst – et conduisait le couple dans le couloir, Rikar sentit sa poitrine se serrer. Il avait menti à son meilleur ami. L’avait regardé dans les yeux et…

Bastian ne lui pardonnerait jamais.

Et Rikar ne l’en blâmerait pas. Il ne méritait pas de s’en tirer indemne cette fois-ci… avait tort à tant de niveaux : pour ne pas avoir respecté la volonté de Bastian en le poussant dans les bras de Myst, pour avoir menti, pour ne pas avoir mis la femme en sûreté avant que Bastian lui prenne trop d’énergie.





L'extrait :
Une tasse à la main, ses yeux pâles intenses, son ami revint à son chevet.

— Tu as soif ?

Cette demande ne fit qu’augmenter l’inquiétude de Bastian. Rikar n’était jamais aussi prévenant. Direct comme un coup de marteau au front ? Ouais, d’accord, mais il ne tournait jamais autour du pot. Là, cependant ? Son meilleur ami ruminait quelque chose et, à en croire son expression, ça n’était pas bon.

Les yeux rivés sur son visage, Bastian prit la tasse. Quoi, encore ? Il avait la main qui tremblait. Et son bras était en plomb, lourd et refusant de coopérer. Malgré ses tremblements, il but à grandes gorgées, et vida la tasse jusqu’à la dernière goutte avant de la redonner à Rikar. Lorsque son lieutenant la saisit, Bastian resserra son étreinte en le transperçant du regard.

— Vas-y, balance.

— Je suis désolé… (Les sourcils froncés, Rikar avait le visage tendu, empreint de remords.) Je suis désolé. Elle est… elle est…

— Nom de Dieu.

Bastian retrouva brusquement ses esprits, et les pièces du puzzle s’assemblèrent. L’adrénaline le frappa avec une violence inouïe. Il se redressa vivement, sauta hors du lit dans le même élan.

— Myst !

Quand il toucha le sol de ses pieds nus, sa jambe gauche se déroba. Bastian le remarqua à peine, se rattrapant au bord du lit, scrutant la pièce. Vide, à part lui, Rikar et le grand lit. Où pouvait donc bien être Myst ? Elle devrait être avec lui, pas toute seule dans le repaire.

Bastian s’élança, sans se soucier de la douleur. Il devait la trouver. Et si… oh, bon Dieu. S’il lui avait pris trop d’énergie, elle devait se sentir mal. Était-ce ce que Rikar refusait de lui dire ? Souffrait-elle et…

— Oh, Seigneur, chuchota-t-il, la gorge si serrée qu’il parvenait tout juste à respirer.

Et alors que la peur lui envahissait le cœur et l’envoyait tambouriner contre ses côtes, il se détesta pour ce qu’il était… pour ce dont il avait besoin de la part de la femelle qu’il voulait si désespérément protéger.

— Où est-elle ?

Tendant le bras, Rikar l’aida à rester debout quand il contourna le pied du lit.

— Bastian… écoute-moi. Juste…

— Dis-le-moi.

Bastian se jeta sur son ami et l’empoigna par la gorge. D’un mouvement brutal, il le poussa jusqu’à ce qu’il heurte le mur des épaules. L’immobilisant, Bastian le regarda droit dans les yeux.

— Dis-moi où elle est ou t’es mort, putain. Putain je vais…

— Elle est dans la pièce à côté, mais Bastian… tu dois être préparé. (Rikar détourna le regard.) Elle ne va pas bien… ses fonctions vitales sont en chute libre. Tous ses organes principaux s’éteignent peu à peu.

— Espèce de sale fils de pute… tu avais promis de l’écarter. (La voix de Bastian se brisa alors que le chagrin et le dégoût de lui-même le submergeaient.) Tu avais promis !

— Seigneur !

Ses yeux pâles brillant de douleur et de rage, Rikar saisit Bastian par le poignet, diminuant la pression sur sa trachée.

— Ouais, j’ai choisi de te sauver la vie. Et tu sais quoi ? Si c’était à refaire, je le referais, putain.

Bastian serra et desserra les doigts autour de la gorge de Rikar. En cet instant, peu lui importait qu’il aime cet homme comme un frère. La souffrance de perdre Myst était plus qu’il n’en pouvait supporter. Il était cassé, déchiré, un homme diminué en raison de ce qu’il lui avait fait et… il voulait le faire payer à quelqu’un. Lui faire mal autant qu’il souffrait.

— Ouais… vas-y, dit Rikar, devinant son intention. Mets le paquet. Je ne lutterai pas… mais ça ne changera rien, putain.

Nez à nez avec son meilleur ami, Bastian gronda.

Les yeux pleins de larmes, Rikar leva les mains en montrant les paumes, le corps soumis… un agneau offert en sacrifice à la fureur de Bastian.

— Tu es plus important qu’elle, Bastian. Sans toi, toute notre espèce s’éteindra. Tu crois que ce putain d’Archguard va tenir si tu n’es plus là ? Seigneur ! Les clans européens te suivent. Une femme vaut-elle la vie de tes guerriers… l’avenir de tous les dragons ?

La réponse raisonnable ? Non. Personne ne justifiait la destruction des siens. Mais son cœur n’était pas de cet avis. Myst était plus importante que n’importe qui ou quoi. Il avait besoin d’elle comme d’air, et à présent, il ne pouvait plus respirer. Et c’était sa faute… tout ça. S’il avait fait ce qu’elle avait demandé, Myst serait en sécurité dans son monde à elle. Mais il s’était montré égoïste – avait cru pouvoir prendre sans donner en retour –, et à cause de ses péchés, elle perdrait la vie.

Dans un grognement rauque, il repoussa son ami. Rikar protesta, la voix pleine d’angoisse, et, se frottant les yeux de la main, le laissa partir. Sans un regard en arrière, Bastian traversa la pièce en boitant, pour rejoindre la salle de réveil à côté. Il entendait les alarmes à présent, le « bip… bip… bip… » du moniteur cardiaque qui l’avait arraché à son rêve.

Myst se trouvait là-bas, reliée à cette machine. Hors de question qu’il la laisse mourir seule.

— Bastian. Pour ce que ça vaut, je suis désolé.

Bastian ne prêta pas attention à cette excuse étranglée. Il ne pouvait pas pardonner à son meilleur ami. Pas pour l’instant. Peut-être jamais.



L'extrait :
Elle ne pouvait pas rester et il refusait de la voir partir. Cette impasse les laissait campés chacun sur une position opposée, son besoin d’espace s’opposant au désir de rapprochement de Bastian. Cependant, elle refusait de discuter son droit à la liberté. C’était à elle de prendre cette décision, pas à lui.

— Bastian, je suis désolée. S’il te plaît… ne bouge pas.

Mince, quelle ironie. C’était lui qui lui avait fait du mal, et elle se retrouvait à s’excuser.

— Ne pars pas. Bellmia, ne pars pas. (Sa voix flotta depuis l’obscurité, empreinte d’une souffrance indéniable.) On va trouver une solution.

— J’ai besoin d’espace. (Sa gorge se serra, se refermant autour de chaque mot jusqu’à ce qu’elle parvienne à peine à les prononcer.) Je rentre chez moi.

— Tu es chez toi.

— Pour combien de temps ? (La respiration haletante, elle perdit la bataille et des larmes lui échappèrent, roulant sur ses joues.) Jusqu’à ce que le travail commence et que je meure ?

— Tu ne vas pas mourir !

Le cri de Bastian retentit, rebondissant contre la construction d’acier alors qu’elle s’essuyait les joues. Se frotter les yeux l’aida à s’éclaircir la vue. Elle scruta les murs et trouva… les clés.

Dieu merci.

Elle examina les crochets métalliques sur le panneau de bois. Il y en avait onze, et autant de clés y étaient suspendues. Elle analysa rapidement la situation, balayant du regard les voitures de collection jusqu’à tomber sur un SUV. La Denali était garée à la troisième place, alors la logique – et le goût extrême pour l’organisation de Daimler – lui disait que les clés du véhicule se trouvaient sur le crochet numéro trois.

Prenant soin de rester au soleil, elle garda les yeux sur le fond du garage et se précipita vers les clés. Bastian était rapide. Il était capable de l’attraper et de repartir en un éclair – de la traîner dans le souterrain et le repaire avant qu’elle comprenne ce qui lui arrivait. Avec une lenteur délibérée, elle tendit le bras et saisit le jeu dont elle avait besoin. Le métal cliqueta puis s’immobilisa dans la paume de sa main.

— Je ne te laisserai pas mourir, répéta-t-il, d’un ton aussi désespéré que Myst l’était.

— C’est des conneries et tu le sais. Tu ne peux pas me protéger… pas de ça.

— Ce n’est pas ce que pense Rikar, grâce à notre lien, et…

— Combien de femmes ont survécu ? (D’un pas rapide, elle se dirigea vers la portière du conducteur du SUV.) Dis-le-moi ! Combien ?

Alors que son hurlement retentissait, Bastian se releva. S’abritant les yeux de la main, il resta plongé dans l’obscurité, suivant ses mouvements, marchant avec elle, soulignant sa progression alors qu’elle parvenait au niveau de la Denali. Elle referma la main sur la poignée.

— Myst…

— Elles meurent toutes, c’est ça ?

Elle resserra les doigts. Bon Dieu, elle avait terriblement envie de le frapper. Peut-être qu’alors il souffrirait autant qu’elle en cet instant.

— Exactement comme…, ajouta-t-elle.

Caroline.

Bouche bée, Myst se figea.

— Oh, mon Dieu.

Les résultats d’analyse. Ceux avec toutes les anomalies. Les analyses sanguines de Caroline avaient été impeccables jusqu’à sa vingt-huitième semaine de grossesse. Alors, un processus étrange avait commencé… Une augmentation brutale de l’ADN de dragon peut-être ? Un changement hormonal d’une nature quelconque – peut-être même magique – qui protégeait le bébé, mais nuisait à la mère ?

Son esprit tourbillonnait tandis qu’elle dévisageait Bastian. Un objectif prit forme, lui redonnant espoir. D’accord, c’était une tentative de la dernière chance, mais…

Elle devait se rendre à l’hôpital et consulter le dossier médical de Caroline. Son instinct lui disait que la clé se cachait dans ses analyses sanguines. Peut-être que les techniciens avaient identifié le problème de plaquettes. Peut-être que le légiste avait noté un élément étrange dans son rapport d’autopsie. Un petit détail. Un minuscule indice. C’était tout ce qu’il lui fallait pour l’orienter dans la bonne direction. Celle qui l’aiderait à découvrir la réponse qui pourrait lui sauver la vie.

Myst ouvrit la portière du SUV.

— Je dois y aller.

— Reste… donne-moi une autre chance.

— Non, chuchota-t-elle, luttant contre l’envie de se laisser convaincre. Bastian, s’il te plaît. Ne me retiens pas.

Même à présent – en rogne et blessée –, elle voulait le toucher… le serrer tout contre elle et qu’il la prenne aussi dans ses bras.

— Non, dit-il, les yeux miroitant dans l’obscurité. Je t’aime, Myst. Je ne peux pas te laisser partir en sachant que tu ne seras pas en sécurité là-bas.

D’autres larmes encore coulèrent. Il l’aimait. Ce n’était pas juste. C’était tout ce qu’elle avait jamais désiré et pourtant elle ne pouvait pas rester. Découvrir la vérité – ce qui avait tué Caroline – était plus important que faire plaisir à Bastian pour l’instant.

— Tu n’as pas le choix, répliqua-t-elle, la voix rauque de regret. Et moi non plus.

Avec un hoquet pitoyable, elle se glissa sur le siège et claqua la portière derrière elle. Enfonçant la clé dans le contact, elle alluma le moteur. Elle entendit Bastian rugir, le vit se jeter vers elle dans le rétroviseur latéral et, poussée plus par le désespoir que la volonté, elle passa la première. Avant que Bastian ait pu l’arrêter, elle appuya sur l’accélérateur, et quitta le garage dans un crissement de pneus et un bon paquet de souffrance.

Alors qu’elle s’élançait dans le soleil où il ne pourrait jamais la rejoindre, elle chuchota :

— Moi aussi, je t’aime.

Mais elle savait avec certitude que c’était trop peu, trop tard.