-Je sais.
-Tu étais...tu étais...
-Morte ?
-Et j'avais déjà prévu d'aller en enfer pour venir te récupérer.
-Comme Orphée ?
-Non. Orphée a échoué. Moi, je t'aurais ramenée, dit-il en souriant.
Je souris et en silence, nous échangeâmes sans un mot ce que nos lèvres ne pouvaient prononcer, ce que nos coeurs n'oseraient jamais s'avouer.
-Crâneur...
-Tu étais...tu étais...
-Morte ?
-Et j'avais déjà prévu d'aller en enfer pour venir te récupérer.
-Comme Orphée ?
-Non. Orphée a échoué. Moi, je t'aurais ramenée, dit-il en souriant.
Je souris et en silence, nous échangeâmes sans un mot ce que nos lèvres ne pouvaient prononcer, ce que nos coeurs n'oseraient jamais s'avouer.
-Crâneur...
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Le
résumé :
Avoir
une fille en pleine crise d'ado quand on a 27 ans, ce n'est déjà
pas de la tarte mais quand votre adorable progéniture est une jeune
vampire en pleine poussée hormonale, ça devient carrément
insurmontable. Comme si je n'avais déjà pas assez à faire avec une
bande de potioneuses complètement disjonctées qui sème la pagaille
dans toute la région et la nouvelle guerre qui se profile lentement
mais sûrement à l'horizon...
L'extrait :
Bonus du tome 3
Bruce
est revenu depuis deux jours. Rebecca a terminé son enquête à
l’école des potioneuses et s’apprête à liquider les gardiennes
du grimoire des formules interdites...
—
Pourquoi
ne lui dis-tu jamais ce que tu ressens vraiment pour elle ?
Bruce
me dévisagea d’un air étonné.
—
De
quoi est-ce que tu parles ?
—
Mais
de maman !
Il
se renfrogna aussitôt.
— Rebecca
sait parfaitement ce que j’éprouve pour elle, Leo.
Ouais,
c’est ça...
—
Tu
sais, il m’arrive parfois de me demander si tu n’es pas
complètement idiot, remarquai-je en plongeant mon petit doigt dans
la sauce béchamel qu’il venait de préparer.
Il
fronça les sourcils.
—
Continue
à plonger tes mains dans cette casserole et je te brise les doigts !
gronda-t-il.
Je
soupirai.
— Oh
ce que tu peux être tatasse avec la bouffe ! Bon d’accord...
n’empêche qu’elle ignore la vérité...
Il
croisa les bras.
—
Quelle
vérité ?
— Ben
que tu es amoureux d’elle...
—
Je
ne suis pas amoureux de ta...
Je
l’interrompis aussitôt :
—
Oh,
s’il te plait, ne me ressors pas le « vous êtes ma famille, mon
clan et patatis et patatas » parce que ce sont des conneries ! Je
sais que tu tiens à nous, qu’il n’y a rien que tu ne ferais pas
pour moi ou pour maman mais je suis un vampire : Je peux entendre les
battements de ton coeur s’accélérer quand elle te touche et
sentir l’odeur de ton désir pour elle !
Il
haussa les épaules.
--Je
suis un homme et ta mère une très jolie femme, à ton âge tu peux
comprendre que...
—
Comprendre
quoi ? Que tu couches avec toutes ces filles chaque nuit en espérant
enfin tomber sur une brune ou une blonde qui te permettrait de
l’oublier ? Parce que si c’est ça, t’inquiète, j’ai très
bien compris.
Il
me toisa d’un air railleur.
— Et
c’est ta grande expérience qui parle, je suppose ?
—
Je
suis peut-être jeune mais je sais ce que c’est que d’aimer
quelqu’un en sachant parfaitement qu’il n’y a aucun espoir.
Sauf que moi, je ne suis pas assez stupide pour imaginer que sortir
avec des dizaines d’autres mecs pourrait y changer quoi que ce
soit, lançai-je d’un ton vexé.
Bruce
se figea d’un coup.
—
«
Sortir avec des dizaines de mecs » ? gronda-t-il.
Les
traits de son visage s’étaient durcis et je sentis une boule se
nouer dans ma gorge.
— C’était
une façon de parler...
Il
avança suffisamment près de moi pour que je puisse sentir son
souffle sur mon visage.
—
Qui
est-ce Leo ? Qui est le garçon dont tu t’es entichée ?
—
Je
ne comprends pas.
—
Ne
me prends pas pour un idiot, tu pourrais le regretter, fit-il d’un
ton menaçant.
Bruce
était impressionnant et malgré l’entrainement intensif que je
subissais ces derniers temps, il était bien assez puissant pour me
coller une bonne raclée.
— C’est
une menace ?
—
Je
te demande simplement son nom, Leo, dit-il d’un ton calme que
démentait la lumière jaune qui s’allumait dans ses yeux.
Oh
oh, pas bon, pas bon du tout
—
Pourquoi
? Tu comptes faire quoi ? Le bouffer ?
Il
esquissa un rictus.
—
Pour
tout te dire, ca me tente assez, oui...
Et
merde...
—
Arrête
de délirer, d’accord ? Et si ça peut te rassurer, il ne m’a
jamais touchée ou draguée ou quoi que ce soit de ce genre parce que
je ne lui plais pas. Rassuré ?
—
Il
est aveugle ?
Je
ne pus m’empêcher de sourire.
—
Non.
—
Marié
?
—
Non.
--Il
préfère les hommes ?
Je
ne pus m’empêcher de sourire.
—
Non.
—
Alors
il est stupide.
Cette
fois j’éclatai de rire.
—
Probablement.
—
Si
ce garçon se comporte aussi bien que tu le prétends, pourquoi ne
veux-tu pas simplement me dire de qui il s’agit ?
Parce
que je me sentais ridicule. William ne me regardait pas et quand il
le faisait, il me traitait comme une gamine encombrante dont on ne
sait comment se débarrasser. Il passait son temps à m’engueuler
et de me donner des tas d’ordres aussi stupides qu’inutiles. «
Non Leo, ne t’approche pas des mâles de la meute. Quand tu viens,
tu dois me prévenir et non pas débarquer à l’improviste. Ne
t’habille pas de façon provocante et tiens toi comme une jeune
fille bien élevée. Les loups sont dangereux, ne mets jamais, jamais
un pied sur notre territoire lors de la pleine lune, il pourrait
t’arriver des choses atroces… » Bref, il me considérait comme
une sale gosse.
Je
sentis des larmes me monter aux yeux.
—
Qu’est-ce
que ça changerait que je te le dise ? Tu crois que ça me ferait me
sentir mieux ? Je déteste ressentir ce que je ressens pour lui.
Il
m’attrapa par la taille et me serra fort.
—
Et
moi je déteste te voir malheureuse, chipie...
Je
reniflai en essuyant mes larmes sur son pull.
—
Le
pire, c’est que tout ça est uniquement ma faute, William n’a
jamais...
Il
attrapa aussitôt mes épaules et me fixa, le visage blême.
—
William
?
Je
détournai la tête.
—
Tu
veux dire que tu es amoureuse de... William ? demanda-t-il d’une
voix blanche.
Oh
bon sang, moi et ma grande gueule...
—
Oui...
non... je ne sais plus. Je... pour l’instant, j’ai surtout envie
de lui crever les yeux.
Bruce
souleva mon menton et m’obligea à le regarder.
--Leo,
William est un loup Alpha, les loups ne s’unissent qu’entre eux
et il est contre-nature de...
—
De
quoi ? De l’aimer ? Pardonne-moi mais je te trouve particulièrement
mal placé pour en juger ! fis-je en le repoussant brusquement.
— Ma
situation n’est absolument pas comparable à celle de William, Leo.
--Non,
elle ne l’est pas parce qu’il ne m’aime pas comme toi tu aimes
maman. Mais ça n’a rien à voir avec le fait que nous
n’appartenions pas à la même espèce ou à d’autres stupidités.
—
Ça
c’est ce que tu crois.
—
Ah
oui ? Alors pourquoi est-ce que tu n’es pas parvenu à te choisir
une femelle dans ton ancienne meute ? C’est bien pour ça que tu es
parti durant ce temps ? Pour rompre le lien que tu avais avec maman
et te trouver une compagne, non ?
Il
se raidit.
--Ta
mère t’en a parlé?
--Ma
mère ?
Oh
non... maman n’était pas du genre à me faire de confidences. Elle
veillait
jalousement
sur sa vie privée et ne dévoilait ses secrets qu’aux forceps.
Autrement dit, je devais continuellement l’espionner si je voulais
être au courant de ce qui lui arrivait ou en savoir plus sur les
enquêtes qu’elle menait.
Je
secouai la tête.
— Non.
Je l’ai entendu le dire à Beth au téléphone.
—
Cette
histoire ne te concerne pas Leo.
Ouais,
si je devais les écouter, dans cette famille, rien ne me concernait
jamais...
—
Ah
non ? Et qui penses-tu qui ait remonté le moral de maman durant ton
absence ? Tu te rends compte que je ne l’ai pratiquement pas
entendu rire une seule fois durant ces trois dernières semaines ? Et
qu’elle dormait pratiquement tous les soirs la tête fourrée dans
ton oreiller ?
Il
ferma les yeux.
— Je
ne sais pas ce que tu t’imagines mais...
—
Mais
tu vas me répondre que ça a un rapport avec votre lien de meute,
terminai-je d’un ton narquois.
Il
acquiesça.
—
Exact.
—
Maman
croit à ce gros mensonge ? Parce que j’ai discuté avec Gordon et
il m’a dit qu’aucun lien de meute ne créait ce genre de
dépendance... D’ailleurs, Beth a beaucoup voyagé et elle n’a
jamais souffert de l’absence des membres des autres meutes dans
lesquels elle a séjourné.
Je
m’avançai et plongeai mon regard dans le sien.
—Par
contre, il paraît que c’est ce qui arrive lorsque deux loups sont
appareillés...
Une
lueur gênée traversa ses yeux.
— Ta
mère n’est pas une louve, ce que tu dis n’a aucun sens.
—
Tu
peux continuer à nier et maman à jouer les autruches en prétendant
qu’il n’existe rien d’autre qu’une solide amitié entre vous,
elle est ta moitié et tu es la sienne. Il n’y a qu’à vous voir
tous les deux pour en être persuadé...
—
—
Et
Raphael, on en fait quoi ? On le brûle ? On le crucifie ?
J’esquissai
une grimace.
— Je
n’ai jamais dit que la situation était simple...
—
Sans
blague ? ricana-t-il.
— En
même temps ce n’est pas sa faute si elle est tombée amoureuse
d’un vampire et d’un loup en même temps.
—
Leo,
tu devrais arrêter de lire Twilight...
—
Et
toi tu devrais arrêter de me prendre pour une imbécile.
Bruce
était incroyablement beau et sexy, il avait un charme de folie,
toutes les filles lui couraient après alors pourquoi aurait-il perdu
son temps à faire les courses, la bouffe et à regarder des vieux
films en faisant de gros câlins avec maman s’il n’était pas
complètement accroc ? Pareil pour maman. Elle ne supportait pas de
vivre sans lui et son absence l’avait rendue complètement
malade,
c’était quand même un signe, non ?
Il
poussa un profond soupir.
—
Qu’est-ce
que tu cherches exactement à me faire dire, Leo ? Que je suis
amoureux de ta mère ?
—
Non,
ça, je le sais déjà. Ce que je cherche simplement à te faire
comprendre c’est qu’elle éprouve exactement les mêmes
sentiments que les tiens mais qu’elle n’est pas encore prête à
accepter la vérité.
Il
ferma les yeux.
—
Et
si ça arrivait, que crois-tu que ça changerait ?
Bonne
question.
—
Ce
serait plus honnête. Raphael est mon maître, mon mentor et toi
l’ami, le protecteur et le confident dont j’ai toujours rêvé et
je vous aime tous les deux, mais je veux que maman soit heureuse et
elle ne peut pas l’être en continuant à se mentir à elle même
de cette façon.
Il
sourit tristement.
—
Leo,
si tu as raison et je ne dis pas que ce soit le cas, et que ta mère
est amoureuse de moi, ses sentiments sont de toute façon, bien moins
intenses que ceux qu’elle éprouve pour Raphael. Tu comprends ?
— Tu
veux dire qu’elle l’aime plus que toi ?
Il
hocha doucement la tête.
—
Oui,
c’est exactement ce que je veux dire.
Si
c’était vrai, alors pourquoi mon instinct me hurlait-il le
contraire ?
— D’accord,
admettons. N’empêche que t’es dans la panade...
—
Ça
pourrait être pire.
—
Comment
?
--Je
pourrais être toi.
Je
déglutis.
—
Comprends
pas...
Il
me jeta un regard amusé.
—
Oh
si, tu comprends parfaitement.
Je
m’humectai les lèvres.
—
Tu
vas parler de William à maman ?
—
Ça
dépend.
—
De
quoi ?
—
De
toi.
Un
rictus s’afficha sur ses lèvres et il se tourna vers l’évier.
—
Oh
non...
—
Oh
si...
—
Pas
ça, non, ça, t’as pas le droit ! m’écriai-je en regardant le
monceau de casseroles, de saladiers et de plats en tous genres qui
trainaient sur le plan de travail.
Il
s’esclaffa puis saisit l’éponge, le produit vaisselle et me les
tendit.
— Tu
laves ou t’essuies ?
Je
le fusillai du regard.
—
Je
te déteste.