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dimanche 1 juin 2014

Rebecca Kean Tome 5 : L'Armée des Âmes de Cassandra O'Donnell


 

- par contre j'aimerai beaucoup que tu me dises pour quelle raisons tu ne l'as pas achevée. elle était venue pour te tuer, non?
- elle détient des infos sur mes parents, sur mon passé.
- et moi qui croyais que tu commençais à avoir un cœur, ricana t il













Le résumé :
Ah les joies de la famille... les flambées de vampires, les batailles sanglantes, les coups de fouet, les séances de torture ludiques, les joyeux exorcismes... tous ces petits bonheurs simples me reviennent à l’esprit depuis que grand-mère et les Vikaris m’ont retrouvée et ont débarqué en ville dans l’intention évidente de me liquider... Nostalgie, quand tu nous tiens…


L'extrait :
- Ballister est dans le coffre, sous sédatif, comme tu me l'as demandé. Qu'est ce que tu comptes en faire?
- Un sex-toy.

Les snipers se mirent à ricaner.

- Tu as raison de prendre un jeune amant de 75 ans. Selon les statistiques, il n'est pas rare qu'après 2500 ans, les hommes aient une baisse de régime, remarqua Ali d'un ton sarcastique.

J'ouvris la bouche, la refermai puis éclatai de rire.
Le book trailer :
 


 
L'auteure a offert très généreusement un bonus au tome 5 pour faire patienter jusqu'à la sortie du tome 6, téléchargeable sur le site de l'auteure ici.





Bonus « l'armée des âmes »



Je sentais que William m'observait mais je m'en moquais. Il allait bientôt s'unir à une autre femme. Les dés étaient jetés et il n'y avait plus rien que je puisse dire ou faire désormais pour changer cet état de fait mais ça faisait mal. Très mal.

--Leo? Tu ne voudrais pas sourire un peu?

Je tournai la tête et levai les yeux vers Martha.

--Pardon, j'étais en train de rêver, je suis désolée.

La vieille louve fêtait son anniversaire. Tout le clan des loups était réuni sous une immense tente blanche. Il y avait une tonne de tables recouvertes de nappes rouges, des chaises couvertes de housses du même ton, de superbes bouquets de fleurs, des verres en cristal et une belle vaisselle de porcelaine. On n'était encore qu'au début du printemps mais avec la chaleur que dégageaient les lycanthropes, on se serait cru dans un sauna.

--Tu penses à ce garçon...

Je haussai les sourcils.

--Quel garçon?

Elle sourit.

--Ta mère m'a dit que tu fréquentais un jeune et beau chaman.

Je grimaçai.

--Oh vous voulez parler d'Ariel? Non, on ne peut pas dire qu'on se fréquente. Enfin pas vraiment.

--Si je comprends bien il n'est pas séduisant?

--Il l'est et plutôt deux fois qu'une mais...

...mais quoi?

--Je ne sais pas, il est distant, mystérieux...je ne sais jamais ce qu'il pense et il change d'humeur toutes les deux secondes sans que je comprenne pourquoi...

Elle s'esclaffa.

--Un jeune homme intéressant...

--Intéressant? Non. Je dirais plutôt « tordu » et imprévisible.

Son sourire s'élargit.

--C'est bien ce que je dis, un jeune homme intéressant.

William avança vers nous et je sentis les battements de mon coeur s'accélérer. Pour une fois, il avait fait des efforts vestimentaires et portait un beau costume noir qui faisait paraître ses épaules encore plus larges. Sa chemise banche faisait ressortir ses yeux sombres et son teint hâlé. Il était canon, canon à en crever.

--Bonjour Leo.

--Salut, fis-je en tentant de ne rien laisser paraître du trouble que je ressentais.

--Tu es ravissante.

Tant mieux. J'avais passé des heures à me faire tripoter par Beth et son fer à frisé. Et je ne parlais même pas du mal que j'avais eu à convaincre ma mère de me laisser porter cette petite robe noire hyper moulante qui avait attiré tous les regards des jeunes loups dès que j'étais entrée.

--Merci. T'es pas mal non plus. Tu seras parfait en jeune marié. Martha sourit.

--Oui nous en sommes tous persuadés, fit-elle en posant tendrement sa main sur le bras de son petit fils.

--Et tes prétendantes? Elles sont où? fis-je en scrutant les invités.

--Elles arrivent demain, répondit Will d'un ton neutre.

--Ce sont des jeunes filles merveilleuses. Il risque de ne plus savoir où donner de la tête, remarqua Martha en riant.

Gordon, le grand-père de Will voulait que son petit fils trouve une compagne au plus vite. Il avait donc contacté d'autres meutes et avait cherché parmi elles plusieurs jeunes louves Alphas susceptibles de séduire son petit fils. Il était prévu qu'elles séjournent sous le même toit que William le temps pour lui de faire son choix.

Je me forçai à sourire.

--Génial.

William hocha la tête.

--Je trouve aussi.

--Bon, je vais rejoindre maman. Je crois qu'elle m'appelle.

Will me lança un regard dubitatif.

--Je n'ai rien entendu.

--C'est parce que tu deviens sourd.

Il écarquilla les yeux.

--Sourd?

J'inspirai profondément.

--Et oui...Et aveugle aussi, fis-je avant de leur tourner le dos et de chercher maman du regard.

Je ne tardais pas à la dénicher près du buffet. Sublime dans sa robe de crêpe rouge, elle tenait une coupe de champagne à la main et riait et plaisantant avec Bruce, leurs corps penchant l'un contre l'autre comme si une sorte de chaîne invisible les liait. Ils avaient l'air si intimes, si proches, si tendres l'un avec l'autre que je me demandais parfois si elle avait fait le bon choix.

Raphael était sublime et il était fou amoureux d'elle mais elle ne laissait jamais aller de cette façon là avec lui. Elle n'était jamais aussi détendue. Ni aussi rayonnante, d'ailleurs.

--Maman?

Elle tourna la tête et posa son beau regard vert sur moi.

--Oui ma chérie?

--Ça t'ennuierait si j'allais marcher un peu? On étouffe ici.

Elle fronça les sourcils et me dévisagea.

--William?

Ma mère avait de nombreux défauts mais elle n'était pas stupide. Elle savait parfaitement ce que j'éprouvais pour Will et m'avait mise en garde depuis des mois sur ce qu'il risquait d'arriver. Elle m'avait dit que Will était un loup Alpha, qu'il n'avait pas d'autre choix que de prendre une de ses semblables pour compagne et que jamais il ne m'aimerait. Mais je n'avais pas voulu l'écouter. J'avais préféré jouer les autruches. Et maintenant, je souffrais le martyr comme une idiote.

--Je..je crois que c'est un peu trop pour moi.

Elle soupira.

--Entendu mais je te veux de retour d'ici une petite demi-heure, d'accord?

J'acquiesçai.

--Promis.

Une fois dehors, j'aspirai une grosse goulée d'air et commençai à m'éloigner sur le sentier en direction de la forêt. Le domaine des loups était gigantesque et presque entièrement boisé.

--Salut jolie fleur...

Je me tournai en reconnaissant la voix de Voltan, un jeune Beta blond, élégant aux yeux rieurs qui venait d'intégrer la meute récemment. Il n'était pas vraiment beau mais il ne manquait pas de charme et exsudait la sympathie.

--Salut...

--Ouh, tu as une sale tête...quelque chose qui ne va pas?

--Il n'y a pas à dire, tu sais parler aux femmes, toi, ricanai-je.

--Une femme? Quelle femme? Moi je ne vois qu'une petite fille mal embouchée qui a quitté une super fête pour aller bouder dans son coin, rétorqua-t-il en riant.

--Tu m'as suivie?

Il haussa les épaules.

--Tu m'intrigues. C'est la première fois que je croise quelqu'un comme toi.

--J'imagine oui...

Mon père était un vieux vampire très puissant et ma mère une sorcière de guerre Vikaris. Une union aussi improbable que l'était ma naissance.

--Et puis tu as une odeur étrange.

--Super. C'est exactement le genre de compliment que j'avais envie d'entendre, raillai-je.

Il sourit.

--Désolé. Je crois que je ne suis pas très doué pour parler aux filles.

--T'es un timide?

Il grimaça.

--Non mais les femmes c'est pas vraiment mon truc...

Je haussai les sourcils puis esquissai un sourire.

--Oh...je vois...

--C'est pour ça que mes parents m'ont chassé de chez moi.

Rien d'étonnant à ça. Les loups étaient tous des machos intolérants uniquement préoccupés par leur leur désir de fonder une famille et de procréer. Avoir un fils homosexuel devait être un véritable cauchemar pour eux.

--Ça craint...

--Ouais mais Gordon et Martha sont cool.

Cette remarque signifiaient bien plus que les mots qui la composait. Il avait dû sacrément trinquer. Et pour un paria comme lui, pouvoir intégrer une meute et tomber sur des personnes aussi gentilles et adorables que Gordon et Martha devait être un véritable soulagement.

J'acquiesçai.

--Ils le sont. Je les aime beaucoup.

--Je peux t'accompagner? Je veux dire pour la ballade?

Pourquoi pas? Je me sentais étrangement à l'aise avec lui. Il était sincère, sympa et il ne cherchait pas à flirter avec moi, ce que je trouvais plutôt plaisant.

J'acquiesçai doucement.

--Si tu veux...mais je crains de ne pas être de bonne compagnie.

--C'est pas grave, je ne suis pas toujours au top non plus.

Nous marchâmes en silence pendant au moins une bonne vingtaine de minutes puis il se mit à rire.

--Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? demandai-je d'un ton étonné.

--Une fille qui parvient à se taire aussi longtemps? Là tu ne m'intrigues plus, tu me fascines...

Je ne pus m'empêcher de sourire.

--Tu sais que c'est très vilain d'avoir des à-priori?

Ses yeux pétillèrent d'amusement.

--On voit que tu ne vis pas dans une meute. Toutes ces filles qui piaillent et se chamaillent en permanence..c'est littéralement épuisant.

--Elles ne piaillent pas.

Il haussa les sourcils.

--Quoi?

--Elles ne piaillent pas, elles grognent.

Il s'esclaffa.

--Et en plus tu as de l'esprit. Dis, tu voudrais pas m'épouser?

--T'épouser? Ouais, je vois ça d'ici...

--Ben quoi? Je ne t'embêterai pas. Je te permettrai d'avoir des tonnes d'amants et je pourrai même t'aider à les choisir si tu veux, fit-il en riant.

--Moi j'ai rien contre mais il va falloir que je demande la permission à ma mère, rétorquai-je en souriant.

--Ta mère c'est la superbe brune à la robe rouge? Celle qui a des flingues et des couteaux planqués partout sur elle?

Je jetai vers lui un regard étonné.

--Comment le sais-tu?

--J'ai senti l'odeur de ses armes. Ou plutôt le produit avec lequel elle les nettoie.

--Oui. Maman est toujours prête à flinguer tout ce qui bouge. Elle n'y peut rien elle est faite comme ça.

Il grimaça.

--Hum...tout compte fait, je crois que je vais retirer mon offre.

--Ça c'est vache, plaisantai-je.

Il me lança un regard faussement contrit.

--Ouais, je sais.

--Leo!!!! Écarte toi de lui, gronda soudain une voix grave et profonde derrière nous.

Je n'eus pas besoin de me retourner ou de faire appel à mes sens pour savoir qui se tenait dans mon dos.

--William, tu peux pas nous ficher la paix?

--Voltan...

Il se tourna vers Will, tête et yeux baissés en signe de soumission.

--Oui Alpha?

--Tire toi.

Le jeune loup esquissa un rictus, me lança un regard désolé puis s'enfuit en courant.

--Tu étais forcé de lui parler sur ce ton?

Il me toisa d'un air arrogant.

--Il a désobéi aux ordres.

Les loups ou plutôt les mâles avaient interdiction de rester seuls avec moi ou de me toucher. Question de sécurité. Mais avec ou sans ordre, je savais que je ne courrais aucun danger avec eux. Ils me respectaient et me craignaient maintenant suffisamment pour ne pas se permettre le moindre geste ou la moindre parole déplacée.

--Ces ordres ne sont plus d'actualités. Je suis grande maintenant et t'es bien le seul à ne pas l'avoir remarqué.

--Alors pourquoi agis-tu comme une enfant?

--Une enfant? Regarde moi bien, fis-je en plaçant mes mains sur mes hanches avant de tourner sur moi même. J'ai l'air d'une enfant?

--Non, tu as l'air déguisée.

--Déguisée? Je croyais que cette tenue te plaisait et que tu me trouvais ravissante?

--J'ai menti.

Je secouai la tête.

--D'accord. Je m'en fiche de toute façon, fis-je en luttant contre les larmes qui me montaient aux yeux avant de lui tourner le dos.

--Leo, attends, fit-il en me rattrapant par le bras.

--Lâche moi, tu me gonfles.

--Pas avant que tu écoutes ce que j'ai à te dire.

Je le repoussai brusquement.

--Je t'ai dit de me lâcher.

Il poussa un soupir.

--Leo, on risque de ne plus jamais avoir d'autre occasion, s'il te plaît...

--D'autre occasion pour quoi?

--De se parler.

--Je ne vois pas ce qu'il y a à dire.

Il me fixa durement.

--Je n'ai pas le choix Leo.

--De quoi est-ce que tu parles?

--Il me faut une compagne.

J'écarquillai les yeux.

--Et en quoi ça me regarde?

--J'aimerais...j'aimerais que tu évites de revenir sur le territoire de la meute durant quelques mois.

--Tu ne veux plus me voir?

--Non. Du moins pas pendant un certain temps.

Je sentis soudain mon coeur exploser et s'éparpiller en un millier de petits morceaux.

--Très bien. Message reçu. Je ne reviendrai plus. Plus jamais. Autre chose? demandai-je fièrement en dépit de la douleur qui me submergeait.

Il leva les yeux au ciel en soupirant.

--Ce n'est pas ce que je t'ai demandé.

--Peu importe. Tu es un loup Alpha et moi une sale gamine qui te pourrit la vie.

Je n'avais pas réalisé à quel point jusqu'à aujourd'hui mais...je comprends.

Je m'étais montrée ridicule, stupide, entêtée. Je n'avais été qu'une gêne constante pour lui. Un vrai boulet. Si je le pouvais, je me planquerais dans un trou, quelque part et jamais plus je n'en sortirais.

Il me fixa longuement.

--Leo, ne joue pas à ça s'il te plaît.

--Je ne joue pas.

Je caressai doucement sa joue et ajoutai:

--Je ne joue plus.

Une lueur étrange s'alluma dans son regard.

--Leo...

Je secouai la tête.

--Tais toi. C'est moi qui suis désolée. Je vais rejoindre maman, elle va s'inquiéter, fis-je en pivotant avant de me mettre à courir brusquement.

Il n'y a pas si longtemps, je n'aurais pas été capable de lui tourner le dos et de partir comme ça sans m'effondrer mais plus maintenant. Maintenant, j'allais me comporter comme la grande fille que je me targuais d'être, faire front dignement et cesser une bonne fois pour toute de me comporter comme une idiote. Enfin, du moins, j'allais essayer. Parce que me connaissant, ce n'était pas gagné.