Les
yeux de Zsadist se fixèrent droit dans les siens, brillant de
désespoir et d’une tristesse infinie. Mais il découvrit ses
canines… et les planta dans le cou de la femme. Lorsqu’il aspira,
Bella poussa un long cri et l’humaine se remit à rire d’un son
ivre et sauvage.
Bella
chancela. Et Zsadist ne la quittait pas des yeux. Quand il
repositionna sa morsure pour boire plus à son aise, elle ne put plus
en supporter davantage et se dématérialisa vers le seul refuge
auquel elle put penser.
Le résumé :
Une guerre fait rage à l'insu des humains. Six vampires protègent leur espèce
contre la Société des éradiqueurs. Ils sont regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la dague noire.
Zadiste, ancien esclave de sang, est le plus effrayant des membres de la Confrérie. Réputé pour sa fureur intarissable, ce sauvage est craint des humains et des vampires. La terreur est sa seul compagne et la souffrance sa seule passion... jusqu'à ce qu'il tire une ravissante femelle des griffes des éradiqueurs. Tout pourrait changer, mais le guerrier est rattrapé par son passé et se sent glisser lentement vers la folie. Animé par un désir de vengeance, il fera tout pour protéger Bella de ses bourreaux et surtout... de lui-même.
L'avis :
Pour commencer, je pense qu'en matière de romance paranormale, il n'y a pas mieux que J. R. Ward.
Voilà pour le postulat de départ.
Pas besoin de convaincre qui que ce soit, sinon en faisant lire une page. Ensuite on ne peut être que capté par son style unique.
En matière de mâle dominant et torturé, je pense qu'elle a constitué un cheptel de choix. Je dois dire que le tome consacré à Zadiste, je l'avais attendu impatiemment car il est le plus « dangereux » des frères et donc le plus craquant ; ).
Mais loin de tomber dans les clichés du vampire torturé qui trouve la rédemption dans les bras de sa belle qui le sauve, on a une hisoire d'amour compliquée à l'instar de notre héros. C'est riche, beau, captivant, chaud...
Leur histoire est dure et belle et elle m'a tenu littérlament en haleine du début à la fin.
J'ai mis les extraits qui m'ont fait le plus craqué mais j'ai détesté devoir sélectionné car c'est loin d'être chose aisée avec elle.
Au cours de mes pérégrinations je suis tombée sur la chaîne de Stéphanie 8025 sur Youtube qui a fait une vidéo de presque tous les tomes de cette saga. J'apprécie beaucoup son boulot et je vous mets la vidéo qu'elle a faite sur le 3ème tome.
Bonne dégustation !
L'extrait :
Elle
comprit soudain – avec l’évidence qui surgit parfois en plein
cauchemar, lorsque la conscience trouve sa voie au milieu des
ténèbres de l’horreur. Elle avait vu ses cicatrices. Il avait été
battu en tant qu’esclave, et elle avait cru que ça expliquait son
refus d’être touché. Mais le fouet, aussi douloureux et effrayant
soit-il, ne vous rendait pas sale ou répugnant.
C’était
un symptôme d’abus sexuel.
Les
yeux noirs se fixèrent sur elle comme s’il devinait la conclusion
à laquelle qu’elle était arrivée. Émue au-delà des mots, elle
se pencha vers lui mais la colère qu’elle lut sur son visage
l’arrêta net.
— Bon
sang,
femelle, aboya-t-il. Tu ne pourrais pas être plus décente ?
Elle
baissa les yeux sur elle. Son peignoir était ouvert jusqu’à la
taille, exposant ses seins. Elle resserra les pans contre elle.
Dans
le silence pénible qui s’ensuivit, il fut difficile à Bella de
croiser le regard du mâle, aussi se concentra-t-elle sur son épaule…
avant de glisser le long de sa clavicule vers la base de son cou. Ses
yeux suivirent ensuite l’épaisse colonne de sa gorge… et la
veine saillante qui battait sous la peau.
Un
besoin ardent la traversa et ses canines s’allongèrent. Oh,
Seigneur. Avait-elle vraiment besoin de ressentir juste maintenant
une telle soif de sang ?
— Pourquoi
est-ce moi que tu veux ? marmonna-t-il en sentant sa tension. Tu
vaux mieux que ça.
— Tu
es...
— Je sais ce
que je suis.
— Je
ne te trouve pas répugnant.
— Bon
sang, Bella...
— Je
ne veux que toi. Écoute, je suis vraiment désolée. Je n’ai aucun
droit de t’imposer...
— Assez !
Je ne veux plus rien entendre. J’en ai marre. (Il tendit le bras et
le posa sur son genou, poignet ouvert. Ses yeux noirs étaient
opaques, vidés de toute émotion, même de sa colère.) C’est toi
qui choisis tes funérailles, femelle. Fais ce que tu veux.
Le
temps sembla s’arrêter tandis qu’elle contemplait ce qu’il
offrait avec tant de réticence. Que Dieu les assiste, mais elle
allait accepter. D’un mouvement vif, elle se pencha et mordit
franchement. Malgré la douleur qu’il avait dû ressentir, il ne
broncha pas.
Dès
que le sang jaillit sur sa langue, elle gémit de plaisir. Elle avait
déjà pris la veine de plusieurs aristocrates auparavant mais jamais
d’un guerrier, et encore moins sur un membre de la Confrérie. Le
goût était fort et enivrant dans sa bouche, une invasion, un hymne,
un éclair… et ensuite elle déglutit. Et le jet de puissance la
traversa tout entière en une extase glorieuse qui alluma un incendie
dans la moelle de ses os et une implosion dans son cœur.
Elle
tremblait tant qu’elle en perdit presque le contact avec son
poignet. Elle s’agrippa à son avant-bras pour tenir bon. Elle but
à longues goulées avides, folle de désir pour la force qui coulait
en elle – mais aussi pour lui, pour ce mâle.
Pour
elle, il était… tout.
L'extrait :
— Ne
pleure plus, nalla,
s’écria-t-il affolé. Je vais te prendre, ne bouge plus.
Mais
elle était trop égarée pour l’entendre ou obéir. Il dut la
maintenir de force, pesant de l’avant-bras sur sa clavicule tandis
qu’il repoussait l’une de ses jambes sur le côté. Il essaya en
remuant les hanches de positionner la chose pour une
pénétration, mais l’angle n’était pas bon. Et Bella ne
l’aidait pas. Même maintenue comme elle l’était, même avec sa
force à lui tellement supérieure à la sienne, elle continuait à
s’agiter.
Avec
un grognement mauvais, Zsadist mit une main entre ses jambes,
saisit la chose dont il avait besoin et guida le
salopard devant l’ouverture du corps de Bella. Puis il poussa fort,
s’enfonçant profondément en elle, les unissant. Sous le choc de
cette pénétration, tous deux hurlèrent à l’unisson.
Complètement
perdu dans la sensation du sexe humide et brûlant de Bella qui se
refermait sur lui, Zsadist laissa retomber sa tête tandis que son
corps prenait le contrôle. Ses hanches se mirent d’elles-mêmes à
la marteler sans fin, le rythme brutal et puissant créant une
pression dans ses bourses, un nœud brûlant dans son bas-ventre.
Oh,
Seigneur… Il sentait venir une éjaculation… C’était la même
sensation que l’autre jour dans la salle de bain. Mais en plus
fort. Il ne pouvait plus rien arrêter. Il poussa un long gémissement
rauque.
Leurs
deux corps claquaient l’un contre l’autre, il était couvert de
sueur et sa fragrance de mâle dédié se répandait… Puis elle
cria son nom et l’attrapa par en dessous tandis que ses muscles
internes se contractaient autour de lui, le malaxaient, jusqu’à ce
que… Merde… non… non…
Par
réflexe, il tenta de se dégager mais son orgasme le propulsa en
avant, le maintint en place d’une poigne puissante sur les reins,
l’échine et la nuque. Collé à elle, il sentit la vague enfler et
déferler. Et cette foutue chose ne s’arrêta pas. Il l’inonda de
semence, encore et encore. Il ne put rien faire pour l’en empêcher,
même en sachant ce qu’il répandait ainsi en elle.
Quand
les convulsions se calmèrent, il releva la tête et vit que Bella
avait les yeux clos, la respiration lente. La tension avait déserté
son visage. Elle leva une main et la promena de son flanc à son
épaule, puis elle tourna la tête avec un soupir contre son biceps.
Le silence de la chambre était paisible, surprenant. Tout comme le
fait qu’il ait éjaculé sans douleur et que ça ait semblé…
bien.
Bien ?
Non, le mot était bien trop faible.
Grâce
à elle, il s’était senti… vivant.
Ressuscité.
Zsadist
caressa les cheveux de Bella, étalant leur masse sombre sur la
blancheur de l’oreiller. Il n’y avait eu aucune douleur, ni pour
lui, ni pour son corps. Juste un plaisir infini.
Un
miracle…
Mais
alors, il prit conscience de l’humidité là où leurs corps se
joignaient. Les implications de ce qu’il venait de faire le firent
frémir, et il ne put résister à son envie compulsive de la
nettoyer. Il se retira d’elle et fonça vers la salle de bain pour
en rapporter un gant de toilette. Quand il revint vers le lit, elle
avait recommencé à s’agiter et ses hanches ondulaient tandis que
l’appel renaissait. En baissant les yeux sur lui-même, Zsadist
vitla chose déjà dressée et prête à répondre.
— Zsadist…
cria Bella d’un ton éperdu. Ça… recommence.
Il
posa le gant et se coucha à nouveau sur elle mais, juste avant de la
prendre, il vit qu’elle avait les yeux vitreux et eut un scrupule
de conscience. N’était-ce pas tordu d’en vouloir davantage alors
que les conséquences pour elles étaient si odieuses ? Merde,
il avait mis sa semence en elle, et cette horreur s’était répandue
partout, dans ses recoins secrets et si adorables, sur la peau douce
de ses cuisses et...
— J’ai
de quoi te droguer, dit-il. J’ai de quoi te faire oublier la
douleur sans avoir à te prendre. Je peux t’aider sans te souiller.
En
attendant qu’elle réponde, il la regarda anxieusement, ne sachant
quoi faire, écartelé entre ses instincts biologiques et la sordide
réalité de son passé.
L'extrait :
La
prostituée s’agita.
— On
y va ou pas, mon chou ? Parce que ça m’excite d’attendre
comme ça.
Z
découvrit ses canines et s’apprêta à mordre.
— Zsadist
– non !
Le
cri de Bella lui fit tourner la tête. Elle était là, au milieu de
la ruelle, à cinq mètres de lui. Elle avait les yeux écarquillés
d’horreur, la bouche ouverte.
— Non,
répéta-t-elle d’une voix brisée. Je t’en prie. Ne fais pas…
ça.
Sa
première impulsion fut de la ramener dare-dare au manoir et ensuite
de l’engueuler pour en être sortie. Mais il réalisa immédiatement
qu’il tenait là sa chance de la séparer à jamais de lui. Ce
serait une manœuvre aussi chirurgicale que définitive, certainement
très douloureuse, mais elle s’en remettrait. Lui pas.
La
putain leva les yeux et poussa un rire aigu et vulgaire.
— Elle
veut regarder ? Ça fera cinquante billets de plus.
Bella
mit une main sur sa gorge quand Zsadist serra l’humaine entre son
corps et le mur de l’immeuble. Elle avait si mal qu’elle ne
pouvait plus respirer. Le voir ainsi collé à une autre femelle…
une humaine – et prostituée en plus… et ça pour boire ?
Après tout ce qu’ils avaient partagé la nuit précédente ?
— Je
t’en supplie, dit-elle. Utilise-moi. Prend-moi. Mais ne fais pas
ça.
Zsadist
fit tourner la femme pour qu’elle et lui soient face à Bella, puis
il l’entoura, un bras sous les seins. La prostituée ricana et
ondula contre lui, frottant son corps contre le sien d’un mouvement
sans équivoque.
Malgré
le vent glacial, Bella tendit ses poignets nus vers lui.
— Je
t’aime. Je n’ai pas voulu t’insulter devant les autres Frères.
Je t’en supplie. Ne fais pas ça juste pour te venger de moi.
Les
yeux de Zsadist se fixèrent droit dans les siens, brillant de
désespoir et d’une tristesse infinie. Mais il découvrit ses
canines… et les planta dans le cou de la femme. Lorsqu’il aspira,
Bella poussa un long cri et l’humaine se remit à rire d’un son
ivre et sauvage.
Bella
chancela. Et Zsadist ne la quittait pas des yeux. Quand il
repositionna sa morsure pour boire plus à son aise, elle ne put plus
en supporter davantage et se dématérialisa vers le seul refuge
auquel elle put penser.
Dans
la maison de sa famille.
L'extrait :
Il
y eut un coup à la porte. Elle alla ouvrir en s’exclamant :
— Merci,
Fritz. Mes affaires sont...
C’était
Zsadist. Planté devant sa porte. Prêt à sortir combattre. Tout en
cuir noir. Avec des armes. Et des couteaux. Partout.
Elle
recula brusquement à sa vue.
— Qu’est-ce
que tu fais là ?
Il
entra sans dire un mot. Et il semblait d’une humeur massacrante.
— Je
n’ai pas besoin de garde du corps, dit Bella en essayant de rester
calme. Du moins, si c’est ton intention. Je compte me
dématérialiser directement là-bas, et la clinique est parfaitement
sécurisée.
Zsadist
ne lui répondit pas. Il la regardait fixement. Un mâle plein de
force et de puissance.
— Pourquoi
me regardes-tu comme ça ? demanda-t-elle en colère. Pourquoi
es-tu venu ?
Il
se détourna juste le temps de claquer la porte et de la fermer à
clé. Le cœur de Bella s’emballa en entendant le verrou tourner.
Elle recula peu à peu, jusqu’à se trouver bloquée par le lit.
— Que
veux-tu exactement, Zsadist ?
Il
avança droit vers elle, comme un prédateur dont les yeux jaunes ne
la quittaient pas. Son corps vibrait d’une tension brûlante et le
genre de soulagement qu’il avait en tête fut soudain évident.
— Ne
me dis pas que tu es venu pour ça !
— Très
bien, je ne te le dirai pas.
Elle
tendit une main devant elle. Comme si ça suffisait à la protéger.
Il pouvait faire ce qu’il voulait d’elle, qu’elle soit
consentante ou non. Mais… comme une idiote, elle n’allait rien
lui refuser. Même après la façon ignoble dont il l’avait
traitée, elle le voulait encore. Bon sang !
— Je
ne veux pas coucher avec toi, dit-elle cependant.
— Ce
n’est pas pour ça que je suis venu, dit-il en s’approchant
d’elle.
Seigneur
– son odeur – son corps – Il était si proche. Et elle
était vraiment idiote.
— Laisse-moi
tranquille. Je ne veux pas de toi.
— Mais
si. Je peux le sentir à ton odeur. (Il tendit la main et la posa sur
son cou, suivant la jugulaire du doigt.) Et je peux aussi le voir
battre dans tes veines.
— Si
tu fais ça, je te haïrai.
— Tu
me hais déjà.
Si
seulement c’était vrai !
— Zsadist,
je ne veux pas coucher avec toi. Á aucun prix.
— Mais
je ne te le demande pas, lui murmura-t-il à l’oreille tout contre
elle.
— Alors
que veux-tu ? dit-elle en poussant sur ses épaules pour
l’éloigner – en vain bien entendu. Arrête ! Pourquoi
fais-tu ça ?
— Je
sors de la chambre de mon frère.
— Pardon ?
— Tu
ne lui as pas donné ta veine. (Zsadist effleura son cou de sa
bouche. Puis il recula et la regarda sévèrement.) Tu ne vas
accepter Phury, non ? Tu ne comptes pas rester avec lui alors
qu’il serait parfait pour toi, aussi bien socialement
qu’émotionnellement.
— Zsadist,
je t’en prie, laisse-moi tranquille...
— Si
tu n’acceptes pas mon frère, tu ne reviendras plus, non ?
— Non,
dit-elle dans un souffle. Je ne reviendrai jamais.
— C’est
pour ça que je suis venu.
Une
colère furieuse enfla soudain en Bella, se mêlant étrangement à
son désir.
— Je
ne comprends toujours pas. Tu n’as pas arrêté de me repousser –
à chaque occasion tu l’as fait. Et ce lamentable épisode dans la
ruelle hier soir… tu as bu sur cette fille uniquement pour
m’envoyer balader, non ? Ce n’était pas à cause de ce que
j’avais dit.
— Bella...
— Et
en prime, tu voudrais me refiler à ton frère ?
Écoute, je sais que tu ne m’aimes pas mais enfin – tu es quand
même conscient de ce que je ressens pour toi, non ? As-tu
seulement idée de ce que ça m’a fait de voir le mâle que j’aime
me dire de laisser boire un autre ?
Il
laissa tomber ses mains. Et recula.
— Tu
as raison, dit-il, en se frottant le visage. Je ne devrais pas être
ici. Mais je ne pouvais pas te laisser partir sans… Quelque part,
j’ai toujours cru que tu allais revenir… pour être avec Phury.
J’ai toujours cru que je te reverrais – même de loin.
Bon,
cette fois elle en avait ras le bol, pensa-t-elle.
— Et
alors ? Qu’est-ce que tu en as à foutre de me voir ou pas ?
(Lorsqu’il secoua la tête et fit mine de ressortir, elle
explosa :) Tu
t’en fiches, hein, dis-le que tu t’en fiches !
— Je
m’en fiche.
Elle
traversa la pièce comme une furie, prête à se jeter sur lui, prête
à le frapper de rage et de frustration. Mais il se retourna vers
elle – et au lieu de le gifler, elle l’agrippa par le cou et
l’embrassa avec passion. Il la serra à deux bras contre lui, si
fort qu’il lui coupa le souffle. Sa langue plongea dans sa bouche,
puis il la souleva et l’emmena vers le lit.
Faire
l’amour dans cet état d’esprit était une mauvaise idée.
Une très mauvaise idée. Ils roulèrent ensemble
sur le lit. Il lui avait arraché son jean et s’attaquait déjà à
ses sous-vêtements lorsqu’il y eut un coup à la porte.
La
voix de Fritz, respectueuse et polie, demanda à travers le panneau :
— Madame,
si vous êtes prête...
— Pas
maintenant, Fritz, fit Zsadist d’une voix rauque. (Il découvrit
ses canines, mordit le string de dentelle qui la couvrait à peine
puis sa bouche plongea sur elle.) Bon
sang…
Il
la rendit folle avec sa langue insatiable tandis qu’il la savourait
en gémissant d’extase. Elle se mordit les lèvres pour ne pas
pleurer et serra à deux mains sa tête contre elle, ses hanches
ondulant sous l’assaut.
— Oh,
maître, je vous prie de m’excuser. Je vous croyais au centre
d’entraînement et...
— Plus
tard,
Fritz.
— Bien
entendu. Dans combien de temps souhaitez-vous que...
Le
reste de la phrase du doggen fit perdu dans un
grondement érotique qui indiqua à Fritz tout ce qu’il avait
besoin de savoir – et même un peu plus.
— Oh…
Je vous prie de m’excuser, maître. Pour les affaires de madame…
je reviendrai.
La
langue de Zsadist poursuivit sa danse sensuelle. La maintenant aux
hanches, il murmurait des mots brûlants contre sa chair la plus
intime. Et elle s’arquait contre sa bouche, affolée, perdue… il
était si impatient, si avide… Elle cria soudain sous un orgasme
fulgurant. Il continua ses caresses tout le temps où elle trembla et
gémit de plaisir, soutenant le rythme de ses contractions comme si
elles ne devaient jamais plus cesser.
Lorsqu’elle
revint sur terre, elle se sentit perdue lorsqu’il s’écarta
d’elle. Il se releva d’entre ses jambes et essuya sa bouche de la
main. Puis il la fixa droit dans les yeux et d’un geste délibéré,
se lécha la paume, récupérant tout ce qu’il avait enlevé de son
visage.
— Tu
comptes t’arrêter là, non ?
— Je
ne suis pas venu pour coucher avec toi – je te l’ai déjà dit.
Je voulais juste te goûter une dernière fois.
— Espèce
de salaud égoïste...
C’était
plutôt ironique – une telle accusation parce qu’il ne l’avait
pas baisée. Seigneur… tout était devenu si compliqué.
Lorsqu’elle
tendit la main vers son jeans, il gronda tout à coup, d’un son
rauque et profond qui venait du fond de sa gorge.
— Je
serrais prêt à tuer pour te prendre là, tout de suite. Tu le sais,
non ?
— Va-t-en
Zsadist. Va au diable et restes-y...
Il
plongea, si vite qu’elle ne vit rien venir, la renversa sur le lit
et tomba sur elle de tout son poids.
— Je
vis déjà en enfer, siffla-t-il d’une voix rageuse et désespérée.
Il
colla ses hanches aux siennes, et frotta son énorme érection contre
la zone si tendre qu’il venait juste de faire vibrer avec sa
bouche. Avec un juron, il recula, ouvrit rapidement son pantalon de
cuir et… plongea en elle, l’écartelant presque jusqu’à la
douleur. Elle poussa un cri sous le choc de cette intrusion mais
s’agrippa aussi à lui pour l’attirer en elle encore plus
profondément.
Zsadist
passa ses bras sous les genoux de Bella, les souleva et les écarta
pour un meilleur accès, puis il la martela, son corps de guerrier
lancé à pleine puissance n’épargnant rien. Elle s’accrocha à
son cou si fort qu’elle le griffa jusqu’au sang, perdue dans ce
rythme effréné. C’était ce qu’elle avait toujours pressenti en
lui. La puissance. La violence. La sauvagerie… Le sexe au sens le
plus primitif. Quand elle explosa, il jouit aussi avec un
rugissement, s’enfonçant en elle encore et encore. Elle sentit les
jets brûlants couler sur ses cuisses tandis qu’il continuait à la
marteler.
Il
s’effondra enfin sur elle, relâchant ses jambes et respirant
lourdement dans son cou.
— Merde…
Je n’avais pas prévu ça, dit-il après un moment.
— Je
m’en doute. (Elle le repoussa et s’assit, soudain plus lasse
qu’elle ne l’avait jamais été de toute sa vie.) Je dois bientôt
retrouver mon frère. Je veux que tu t’en ailles.
Il
poussa un juron, un son triste et à moitié étouffé. Puis il lui
tendit son pantalon mais sans le lâcher. Il la regarda longuement –
et elle attendit comme une idiote qu’il lui avoue enfin ce qu’elle
voulait entendre. Je suis désolé. Je ne voulais pas te
faire de peine. Je t’aime. Reste avec moi.
Mais
il laissa juste retomber sa main et se leva, puis il referma sa
braguette et se dirigea vers la porte de son allure de fauve,
gracieuse et dangereuse. Lorsqu’il la regarda une dernière fois
par dessus son épaule, elle réalisa qu’il lui avait fait l’amour
sans même enlever ses armes. Ni ses vêtements d’ailleurs.
Au
fond, il n’avait fait que tirer un coup, non ?
— Je
suis désolé… (Sa voix était à peine audible.)
— Je
ne veux pas entendre ça, surtout pas maintenant.
— Alors…
merci, Bella… Merci pour tout. Oui… sincèrement.
Et
il s’en alla, juste comme ça, sans rien ajouter.
L'extrait :
Z
mit une main sur son crâne aux cheveux ras et dit à voix basse
quelque chose qui ne porta pas jusqu’à Bella. Puis son stylo
courut sur le papier.
— Parfait,
dit Mary en lui serrant le bras. C’est tout à fait ça.
Zsadist
leva les yeux et sourit. Puis sa tête virevolta vers Bella. Et il
perdit toute expression.
Oh
bonne Vierge de l’Au-delà, pensa-t-elle en le buvant des yeux.
Elle l’aimait toujours. Elle le sentait jusqu’au fond de son
être...
Attends
un peu… Qu’est-ce que… ? Non d’un chien ! Il
avait terriblement changé. Son visage était… différent. Il avait
toujours sa cicatrice mais quelque chose avait changé. N’importe.
Fais ce que tu as à faire pour pouvoir t’en aller.
— Je
suis désolée de vous interrompre, dit-elle. J’aimerais parler à
Zsadist.
Elle
fut vaguement consciente que Mary se levait et venait vers, elle, la
serrait dans ses bras, puis quittait la pièce en refermant la porte
derrière elle.
— Salut,
dit Zsadist tandis qu’il se relevait lentement.
— Seigneur !
s’écria Bella, les yeux écarquillés. Tu es… énorme.
— Hum…
oui, fit-il en posant la main sur l’épaisseur de muscles qui
tapissait sa poitrine. J’ai pris plus de trente-cinq kilos ces deux
derniers mois. Havers prétend que – je vais m’arrêter là. Mais
je fais déjà cent vingt kilos.
Voilà
qui expliquait le changement de son visage. Ses joues n’étaient
plus creuses ni ses traits acérés ni ses yeux enfoncés dans leurs
orbites. Il était devenu… presque beau. Et ressemblait beaucoup à
Phury.
Il
s’éclaircit la voix pour ajouter :
— En
fait, on peut dire que je mange – autant que Rhage actuellement. Et
aussi souvent.
C’était
certainement vrai. Le corps de Zsadist ne ressemblait en rien à son
souvenir. Ses épaules étaient massives et bardées de muscles
noueux dont elle voyait le tracé sous le tee-shirt noir et serré
qu’il portait. Ses biceps avaient triplé d’épaisseur, ses
avant-bras se gonflaient et ses mains en paraissaient mieux
proportionnées. Et son ventre… les abdominaux se dessinaient sous
la peau tendue. Son pantalon de cuir moulait des cuisses énormes.
— Tu
as bu aussi, murmura-t-elle un peu tristement.
Elle
souhaita pouvoir reprendre ces derniers mots qui sonnaient comme un
reproche. Ça ne la regardait en rien qu’il boive à la veine d’une
autre – mais c’était malgré tout douloureux de l’imaginer
avec une autre femelle de leur race. Le sang humain n’aurait jamais
pu lui donner une telle aura de santé.
La
main de Zsadist retomba le long de son corps.
— Il
y a une Élue qui vient pour Rhage puisqu’il ne peut pas utiliser
Mary. J’ai pris sa veine moi aussi. (Il y eut un silence.) Tu as
l’air en forme.
— Merci.
Un
autre long silence.
— Bella ?
Pourquoi… es-tu revenue ? J’en suis heureux mais...
— Je
voulais te parler. (Il ne sembla pas savoir quoi répondre à ça.)
Que faisais-tu ? demanda-t-elle en désignant les papiers sur le
bureau.
En
fait, ça ne la regardait pas non plus mais elle cherchait à nouveau
à gagner du temps. C’était sans espoir. Elle avait la langue
liée. Bloquée.
— J’apprends
à lire.
— Oh…
(Ses yeux s’écarquillèrent.) Waouh.
Et ça se passe comment ?
— Bien.
Je progresse lentement mais sûrement. (Il baissa les yeux vers les
papiers épars.) Et Mary est très patiente avec moi.
Un
silence. Un long silence. Maintenant qu’elle était en face de lui,
elle ne trouvait plus ses mots.
— J’ai
été jusqu’à Charleston, dit-il.
— Quoi ?
(Il était venu la
voir jusque là-bas ?)
— Il
m’a fallu un bout de temps pour te retrouver mais j’y suis
parvenu. C’était la première nuit dès que je suis sorti de chez
Havers.
— Je
l’ignorais.
— Je
ne voulais pas que tu le saches.
— Oh.
(Elle prit une inspiration tandis que la douleur la faisait
frissonner. Allez,
vas-y. Lance-toi. Il faudra bien y passer.)
Écoute, Zsadist, je suis venu te dire...
— Je
ne voulais pas que tu le saches avant que j’aie fini, ajouta-t-il
et quand ses yeux jaunes se fixèrent sur elle, quelque chose changea
dans l’atmosphère de la pièce.
— Fini
quoi ? chuchota-t-elle.
— Moi,
dit-il, les yeux baissés sur le stylo qu’il avait toujours dans la
main.
— Je
suis désolée. (Elle secoua la tête.) Je ne comprends pas.
— Je
voulais te rapporter ça. (Il sortit le collier de diamants de sa
poche.) Je voulais te le donner cette première nuit et puis j’ai
pensé… En fait, je l’ai gardé autour de mon cou jusqu’à ce
que je ne puisse plus le fermer. Maintenant, je le porte toujours
avec moi.
Bella
en perdit le souffle et resta la bouche ouverte sans pouvoir
respirer. Lorsqu’il recommença à se frotter le crâne, elle vit
que ses biceps et sa poitrine désormais si énormes étiraient les
coutures de son tee-shirt.
— Le
collier n’était qu’une excuse, marmonna-t-il.
— Pour
quoi ?
— J’avais
pensé que je pourrais passer à Charleston et venir sonner chez toi
pour te le rendre et que peut-être… tu me laisserais entrer. Ou un
truc comme ça. Je m’inquiétais aussi qu’un autre mâle
s’intéresse à toi, alors je me suis dépêché aussi vite que
j’ai pu. Je veux dire, je pensais que si je savais lire et que je
faisais un peu plus attention à moi et que je devenais moins con…
»
(Il secoua la tête.) Je n’avais pas trop d’illusions, bien sûr.
Je savais que j’avais peu de chances que tu aies envie de me
revoir. Mais quand même… tu sais… j’espérais que tu
m’offrirais… un café. Ou du thé. Une chance de te parler.
Enfin, ce genre de trucs quoi. Comme si on était amis. Mais si tu
avais un mâle, il ne serait jamais d’accord. Alors bien sûr, il
fallait que je me dépêche.
Les
yeux jaunes se levèrent vers elle. Zsadist avait le visage tendu
comme s’il craignait ce que Bella allait répondre.
— Amis ?
dit-elle prudemment.
— Oui…
enfin, je ne voudrais pas te gêner en demandant plus. Je sais que tu
regrettes déjà – N’importe, je ne pouvais pas ne pas te dire –
Alors je pensais… Oui, amis.
Seigneur…
Il était venu la voir. Et il avait eu l’intention de revenir, de
reprendre contact avec elle. Ce n’était pas du tout le scénario
qu’elle avait imaginé en préparant son discours.
— Je…
Zsadist, qu’est-ce que tu veux dire au juste ? bégaya-t-elle
bien qu’elle ait entendu chacun des mots qu’il avait prononcés.
Il
regarda à nouveau le stylo dans sa main, puis se tourna vers la
table. Il prit un cahier d’écolier et tourna la page pour obtenir
une feuille vierge. Il se pencha et s’appliqua un moment. Puis il
déchira la feuille et la lui tendit d’une main qui tremblait.
— J’écris
encore très mal.
Bella
prit le papier. En lettres d’imprimerie quelques peu irrégulières,
il avait écrit : « JE T’AIME ».
Elle
serra les lèvres pour qu’elles ne tremblent pas et sentit que ses
yeux picotaient. Le message devint flou, puis disparut complètement.
— Tu
n’arrives peut-être pas à lire, dit-il un peu gêné. Je peux
recommencer.
— Non,
fit-elle en hochant la tête. Je te lis très bien. C’est…
merveilleux.
— Je
n’attends rien en retour, tu sais. Je veux dire, j’ai bien
compris que tu… ne ressens plus rien pour moi maintenant. Mais je
voulais que tu le saches. Il m’a paru important que tu le saches.
Et s’il y avait la moindre chance que nous puissions être
ensemble, je – Bien sûr, je ne peux pas laisser tomber la
Confrérie, mais je peux te promettre de faire attention à ne pas
prendre de risques inutiles. (Il s’arrêta et fronça les
sourcils.) Merde ! Mais qu’est-ce que je raconte ? Je
m’étais bien promis de ne pas te placer dans cette situation...
Elle
serra le papier froissé contre son cœur et se jeta contre lui, le
heurtant en pleine poitrine si fort qu’il recula d’un pas. Les
bras puissant s’enroulèrent autour d’elle avec une hésitation,
comme s’il ne savait pas pourquoi elle agissait ainsi, ni pourquoi
elle pleurait si fort.
Dans
tous les scénarios qu’elle avait envisagés pour cette entrevue,
elle n’avait jamais considéré qu’il y ait un futur possible
pour eux.
Il
lui releva le menton et la regarda tandis qu’elle essayait de
sourire – mais sans y arriver tellement l’espoir qui l’animait
était fou et violent.
— Je
ne voulais pas te faire pleurer...
— Oh,
Zsadist – C’est que je t’aime tellement.
Les
yeux du mâle s’écarquillèrent si haut que ses sourcils
remontèrent quasiment dans ses cheveux.
— Quoi...?
— Je
t’aime.
— Dis-le
encore.
— Je
t’aime.
Vous trouverez ici une scène alternative entre Zadiste et Bella
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