—
Comment
suis-je censé me conduire ? Je suis ce que je suis, Sweet Heart. Un
menteur, un voleur, un séducteur... et pire encore.
Il se
pencha vers elle. Son visage était tout près du sien. Assez proche
pour qu'il l'embrasse.
—
Alors
un conseil. N'attendez rien de moi.
Le
résumé :
Prête
à tout pour échapper à un mariage sans amour et aux contraintes de
la
société,
Sophia Hathaway, une héritière gâtée, rompt avec son fiancé,
emballe ses peintures et son carnet à dessin, se dote d’une
nouvelle identité et se fait passer pour une gouvernante pour
assurer sa traversée sur L’Aphrodite. Elle veut faire sa propre
vie : sans protection, loin des conventions et sans inhibition. Mais
c’est une chose de dessiner son fantasme le plus coquin et c’en
est une autre de faire face à un dangereux libertin qui pourrait
bien lui voler sa vertu et son argent.
Pour n’importe qu’elle lady bien élevée, Benedict "Gray" Grayson illustre le mot problème. Ce vaurien sans conscience qui navigue sur toutes les mers du globe pour son plaisir ne vit que pour la conquête, jusqu’à ce que Sophia fasse vibrer son coeur. Elle est superbe, raffinée et prête à être séduite. Est-ce que cette fausse gouvernante peut être le moyen d’obtenir sa rédemption ? Ou les secrets de l’héritière en fuite détruiront tous leurs espoirs de bonheur ?
Pour n’importe qu’elle lady bien élevée, Benedict "Gray" Grayson illustre le mot problème. Ce vaurien sans conscience qui navigue sur toutes les mers du globe pour son plaisir ne vit que pour la conquête, jusqu’à ce que Sophia fasse vibrer son coeur. Elle est superbe, raffinée et prête à être séduite. Est-ce que cette fausse gouvernante peut être le moyen d’obtenir sa rédemption ? Ou les secrets de l’héritière en fuite détruiront tous leurs espoirs de bonheur ?
L'extrait :
Gravesend,
décembre 1817
En
fuyant le mariage de l'année, Sophia Hathaway savait qu'elle
embrassait une vie d'infamie. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était
la puanteur que dégageait l'infamie. Immobile sur le seuil de
l'ignoble gargote du port, elle réprima un haut-le-cœur en sentant
l'odeur de bière rance.
Un
marin au visage buriné la bouscula au passage.
—
Attention,
poupée !
Elle
se plaqua contre l'encadrement de la porte en se demandant si l'homme
s'adressait à elle... ou à sa poitrine. Réprimant un frisson, elle
se drapa plus étroitement dans sa cape.
Puis,
après avoir pris une profonde inspiration, elle pénétra à
l'intérieur en prenant garde que ses jupes de serge grise ne
touchent rien ni personne sur son passage. Depuis tous les sombres
recoins - et la taverne semblait n'être faite que de sombres recoins
- des regards se braquèrent sur elle. Insistants, indiscrets,
ceux-ci auraient gêné n'importe quelle jeune femme. Alors une jeune
aristocrate voyageant seule, avec pour toute protection une cape
d'emprunt et une fausse identité... Il s'en fallut de peu que Sophia
ne renonce.
Derrière
elle, quelqu'un la poussa. D'instinct, sa main gantée se posa sur
l'enveloppe dissimulée sous sa cape. Sophia songea aux copies de
cette lettre postées le matin même, lettre dans laquelle elle
rompait officiellement ses fiançailles, au risque de déclencher un
terrible scandale.
Elle
refoula une bouffée de panique. Il était trop tard pour faire
demi-tour, à présent. Elle était résolue à fuir, loin, très
loin de la cage dorée dont elle venait de s'échapper. Elle pouvait
supporter que ces marins avinés louchent sur ses seins... à
condition qu'ils ignorent le secret logé entre ceux-ci.
Elle
croisa le regard d'un homme chauve occupé à passer un chiffon
graisseux sur une table. Rassurée par son apparence relativement
inoffensive, elle lui sourit. Il la gratifia d'un sourire édenté en
réponse.
—
Je
cherche le capitaine Grayson, dit-elle.
—
Pour
sûr, ricana le tenancier. Comme toutes les jolies poulettes. Gray
est dans le fond.
L'extrait :
Laissant
échapper le soupir qu'il retenait depuis une éternité, il referma
les bras sur elle et la serra étroitement contre lui.
—
Chut,
ma douce, lui souffla-t-il à l'oreille.
D'une
main tremblante, il lui caressa les cheveux.
—
Ne
pleurez pas. Tout va bien, maintenant.
Dans
un petit sanglot, elle s'écarta et le regarda.
Une
fois de plus, sa beauté le prit de court. Elle le frappa avec la
force de l'éclair.
Elle
glissa les mains sur sa nuque pour l'attirer à elle.
Gray
ferma les paupières lorsqu'elle déposa un baiser plus léger qu'une
plume sur sa tempe, puis un autre dans son cou, et un troisième à
la commissure de ses lèvres. Elle pressa contre la sienne sa joue
mouillée de larmes.
Son
cœur se serra. Lui témoigner tant de tendresse après la façon
dont il l'avait traitée... c'était l'acte de bravoure le plus
authentique qu'il eût jamais vu ! Elle lui offrait son cœur tout en
sachant qu'il risquait de le lui briser. Et Gray, en égoïste qu'il
était, ne trouvait pas la force de la repousser.
Peut-être
n'y était-il pas obligé, après tout. Pour la première fois de sa
vie, il avait abordé un navire pour le protéger et non pour le
piller. Ne pouvait-il en faire autant avec une femme, lui qui avait
enchaîné les conquêtes sans la moindre intention honorable ? Pour
une fois, ne pouvait-il se comporter honorablement ? Ne pas prendre,
mais protéger, chérir, aimer ?
—
Chut,
mon ange, murmura-t-il de nouveau en prenant son visage entre ses
mains. C'est fini, maintenant.
Oui,
c'était fini. L'incendie était éteint. Les hommes étaient en
sécurité. Et elle était dans ses bras. Là où elle devait être.
Des semaines de frustration prenaient fin. Et des années de
solitude, aussi...
Quant
à lui, il était perdu. Il sombrait corps et âme dans la plus
douce, la plus tendre des étreintes imaginables. Il effleura ses
lèvres des siennes comme si c'était son premier baiser.
Parce
qu'en réalité, c'était le cas. Il ne s'agissait plus de séduire
ou de conquérir, mais de goûter. De savourer sa fraîcheur et sa
délicatesse. De lui exprimer ce qu'il n'osait dire avec des paroles.
Ce pour quoi il n'avait pas de mots. De l'embrasser pour le seul
plaisir de l'embrasser...
Il
parsema son visage de baisers légers tout en lui murmurant des mots
tendres dans toutes les langues qu'il connaissait. Puis, les yeux
clos, il appuya son front contre le sien et attendit. Lui laissant le
choix.
Avec
un petit soupir, elle se serra contre lui, ses seins ronds et fermes
se pressant délicieusement contre son torse. Aussitôt, le désir
embrasa Gray. Il était de retour au cœur de la fournaise. L'énergie
qu'il avait déployée dans son combat contre les flammes courait
encore dans ses veines. Il souleva la jeune femme, la plaqua contre
son érection. Elle entrouvrit les lèvres. Acceptant son invitation,
il la gratifia d'un baiser profond auquel elle répondit avec ardeur.
Une
main posée sur les rondeurs de ses fesses, l'autre enfouie dans ses
cheveux, il murmura entre deux baisers :
—
Je
suis désolé... De ce que j'ai dit cette nuit-là... Et d'être
parti, tout à l'heure. Je n'ai jamais voulu...
—
Je
sais, l'interrompit-elle en drapant une jambe sur sa hanche pour se
hisser contre lui. Ne me quitte plus jamais.
—
Jamais,
promit-il.
Le
mot avait jailli de ses lèvres avec la solennité d'un serment.
—
Jamais,
répéta-t-il en la regardant au fond des yeux, avant de sceller sa
promesse d'un baiser fervent.
Elle
glissa la main sous le col de sa chemise pour lui caresser le dos et
les épaules. Il enfouit le visage au creux de son cou, s'enivrant de
son parfum. Il avait oublié combien l'odeur des roses après
l'averse était douce... Tout en semant une pluie de baisers sur sa
gorge, il l'entraîna vers la couchette.
—
Fais-moi
l'amour, Gray.
Elle
n'avait pas besoin de le lui demander. Ils savaient tous deux ce qui
allait se passer. Mais Gray avait saisi la nuance. Lui qui avait eu
d'innombrables maîtresses sur tous les continents allait, pour la
première fois de sa vie, faire l'amour à une femme. Et pas
n'importe laquelle. Sa femme.
Et
cette idée, tellement impensable, tellement effrayante jusque-là,
il la trouvait soudain, et à sa grande surprise, furieusement
excitante.
Ils
roulèrent ensemble sur le lit étroit, et elle tenta de lui ôter sa
chemise. Impatient, il s'agenouilla et la fit passer par-dessus sa
tête. Puis il regarda sa robe dans la pénombre.
Par
les feux de l'enfer ! La robe à rayures.
Il
fit rouler la jeune femme sur le flanc, cherchant fiévreusement les
lacets, crochets ou autres fermetures diaboliques inventées à seule
fin d'exaspérer les hommes.
—
La
prochaine fois, dit-elle en se tortillant pour remonter ses jupes
jusqu'à sa taille.
Ses
ondulations ne firent qu'exaspérer le désir de Gray.
—
La
prochaine fois, nous prendrons notre temps, promit-elle.
Elle
laissa échapper un soupir lorsqu'il posa la paume sur son sein,
par-dessus la fine barrière de mousseline. Puis, glissant ses mains
sous la ceinture de son pantalon, elle leva vers lui un regard
embrumé de passion.
—
Je
te veux, Gray. Tout de suite.
Etouffant
un grondement, il se pencha et referma ses lèvres sur la pointe
dressée de son sein à travers l'étoffe. Elle s'arcbouta en
gémissant. Puis, d'une main habile, elle ouvrit sa braguette et
referma les doigts sur son érection.
Enfer
! Lui aussi, il la voulait ! Maintenant, et ensuite, et encore plus
tard. Et le lendemain, et le jour d'après, et chaque jour qui
viendrait...
Il
vibrait sous sa caresse, si légère et si douce qu'il en aurait
pleuré de bonheur. Il lui caressa l'intérieur de la cuisse avant de
remonter jusqu'à sa féminité. D'un mouvement des hanches
délicieusement impudique, elle se frotta contre sa main. Elle était
moite et brûlante.
La
prochaine fois, se promit-il. La prochaine fois, il prendrait le
temps de la caresser, de la goûter, de la contempler tandis qu'elle
s'adonnerait aux vertiges de la passion. Pour l'instant, il la
voulait. Elle le voulait. Tout de suite. Lui écartant la main, il se
positionna entre ses cuisses, et donna un coup de reins.
Elle
poussa un cri, et enfonça les ongles si fort dans ses bras qu'il
faillit crier à son tour.
Bon
sang, qu'elle était étroite ! Trop étroite...
De
nouvelles larmes roulèrent sur ses joues alors même qu'elle
s'efforçait d'être brave. C'est alors que Gray comprit - enfin -
d'où provenait cette douceur indéfinissable qui s'attachait à elle
en permanence. C'était le parfum de l'innocence. Sa petite sirène
était vierge.
—
Pourquoi...
Son
souffle se bloqua dans sa gorge tandis qu'il s'efforçait de
maîtriser le désir qui le consumait.
—
Oh,
mon ange, tu aurais dû me dire la vérité !
—
Je
te la dis maintenant.
Elle
lui prit le visage entre les mains.
—
Il
n'y a que toi, Gray. Maintenant, et pour toujours. Rien que toi.
—
Mais,
et...
D'un
doigt posé sur ses lèvres, elle le fit taire, avant de laisser sa
main glisser lentement jusqu'à son cœur.
—
Il
n'y en a jamais eu d'autre. Seulement toi.
Gray
secoua la tête, incrédule. Tout ceci était un miracle. Ses
paroles, ses cuisses qui lui enserraient les hanches, ses cheveux
déployés sur l'oreiller... Une bouffée de joie presque primitive
le submergea à la pensée qu'elle était à lui, et à lui seul. Lui
seul l'avait possédée. Lui seul allait lui donner du plaisir...
Il
s'appuya sur ses mains mais, ce faisant, il entra davantage en elle.
Tous deux tressaillirent. Et lui seul la faisait souffrir.
—
Ma
douce, je ne supporte pas de te faire mal, murmura-t-il.
—
Ca
va, assura-t-elle, les lèvres tremblantes. Franchement, ça va déjà
mieux.
Elle
mentait. Il le savait. Il commença à se retirer, mais elle le
retint en le serrant entre ses cuisses.
—
Non
! s'écria-t-elle, et son corps se crispa autour de lui de toutes les
manières imaginables. Tu ne peux pas me laisser. Tu m'as fait une
promesse.
Il
gémit tandis que, dans une exquise friction, elle l'attirait en
elle.
Serrant
les dents, il la pénétra lentement. Elle ouvrit de grands yeux,
mais l'encouragea bravement d'un signe de tête.
—
Oui,
souffla-t-elle lorsqu'il fut entièrement en elle.
Jamais,
même en rêve, il n'avait rien éprouvé de plus merveilleux que
cette sensation d'être en elle, totalement en elle.
Fermant
les yeux, il commença à aller et venir doucement entre ses cuisses,
se frottant lascivement contre elle. Jusqu'à ce qu'elle répète,
cette fois dans un soupir de bien-être :
—
Oui...
Gray
dut faire appel à toute sa volonté pour ne pas laisser libre cours
au désir brutal qui l'habitait. Elle s'était abandonnée à lui
pour qu'il lui fasse l'amour. Pas pour qu'il la prenne à la
hussarde. Elle ferma les yeux et renversa la tête en arrière sur
l'oreiller.
—
Oh,
Gray ! Gémit-elle en se cambrant timidement pour mieux l'accueillir
en elle.
Il
se pencha de nouveau pour aspirer son sein dans sa bouche, le léchant
à travers l'étoffe. Elle se cramponna à ses épaules avec tant de
force qu'il se figea, haletant.
—
Ca
va ? Articula-t-il.
—
Oui.
Elle
lui caressa les épaules à travers sa chemise. Gray laissa échapper
un soupir un peu rauque.
—
Je
ne vais pas pouvoir...
Ses
paroles s'étranglèrent dans sa gorge. Elle venait de l'embrasser
dans le cou. Lorsqu'elle commença à le caresser de la langue, il
sut qu'il ne pourrait se retenir très longtemps.
—
Mon
cœur, arrête, haleta-t-il. Je veux que tout se passe bien pour toi.
—
C'est
le cas.
Elle
le mordilla délicatement à la base de la gorge. Puis, laissant sa
tête retomber sur les oreillers, elle ajouta :
—
Je
n'ai plus mal du tout.
Cette
fois, il la crut. Il le fallait, car le peu d'empire sur lui-même
qu'il lui restait encore était en train de fondre comme neige au
soleil. Il devait lui faire confiance.
Il
plongea en elle avec délice, chaque fois un peu plus profondément,
et accéléra la cadence. Et cette fois, lorsqu'elle cria, il sut que
c'était de plaisir et non de douleur. Il la sentit se serrer
convulsivement autour de lui, le tirant peu à peu vers le gouffre de
l'extase. Puis, prenant son visage entre ses mains, elle le remercia
d'un unique baiser empreint d'une douceur sans nom. Et ce fut ce
baiser qui eut raison de lui. Le corps secoué d'un long frisson, il
sombra à son tour dans le néant.
Les
derniers spasmes de plaisir ne s'étaient pas encore éteints qu'il
avait de nouveau envie d'elle. Toujours en elle, il l'enveloppa de
ses bras. Le souffle court, il était incapable de parler, mais il
n'en avait pas besoin. Aucun mot n'aurait pu décrire l'euphorie qui
lui gonflait le cœur et le faisait dériver sur un océan de
béatitude. Il lui fallut un certain temps pour s'aviser qu'un objet
anguleux lui rentrait dans la chair. Intrigué, il s'appuya sur le
coude et glissa la main sous la robe de la jeune femme avant de
remonter en direction de ses seins... jusqu'à ce que ses doigts
rencontrent un petit paquet. Les sourcils froncés, il le palpa.
Des
billets, comprit-il. C'étaient des billets de banque. Il écarta les
doigts pour évaluer la taille de la liasse. Par les cornes du diable
! Il y avait là une véritable petite fortune.
—
Je
peux tout t'expliquer, Gray.