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mercredi 10 septembre 2014

La Légende des Loups, Tome 5 : Dans les Pas du Loup de Rhyannon Byrd





 Danse avec moi
s’il te plaît… 

















Danse avec moi, s’il te plaît… Surprise, Elise tressaille et se retourne brusquement. Mais alors qu’elle s’apprête à éconduire vertement celui qui vient de murmurer ainsi à son oreille, quelle n’est pas sa surprise de découvrir en face d’elle Wyatt Pallaton. Wyatt, le loup farouche et solitaire qui, depuis qu’elle a rejoint la meute, la protège de loin comme une ombre rassurante. Wyatt qui, seul parmi les mâles du clan, semble avoir percé le secret de son mal-être, et dont la force sauvage, loin de l’effrayer, la trouble au plus haut point…



Un tome qui n'est pas à la hauteur de la série.

Quand j'ai vu que le tome 5 devait paraître en septembre, je me suis dit « Chouette, je les ai tous adorés (les livres)! »
J'ai révisé mon jugement en fermant ce dernier.
Le mot qui me vient à l'esprit est artificiel et je parle de l'histoire. Dommage car je trouve que les personnages d'Elise et de Wyatt auraient mérité un peu plus de profondeur.
Cependant, je me demande si Harlequin n'aurait pas fait des coupes dans le texte  ce qui expliquerait certaine chose...
En gros, un sentiment de condensé qui a rendu l'histoire et les personnages insipides.
Dommage...



— Je sais. J’ai… confiance en toi, Wyatt. Je ne serais pas là, sinon.
L’intensité de son regard la paralysa.
— Tant mieux, répondit-il. Parce que je ne veux pas seulement te protéger… J’ai aussi envie de passer plus de temps avec toi.
— Es-tu en train de dire que tu veux que nous ayons une relation sérieuse ? s’écria-t-elle, le cœur affolé. Que nous formions un couple ?
Wyatt ne tressaillit pas, mais presque : il haussa les sourcils et un muscle se contracta sous son œil. Mon Dieu ! Elle se sentit rougir. Qu’elle était stupide ! Il ne parlait pas d’une relation… Il voulait seulement coucher avec elle. Elle aurait dû se sentir insultée, mais elle était trop… Elle ne savait même plus ce qu’elle ressentait ! Pourtant la flamme qui lui donnait l’impression d’être vivante quelques instants plus tôt s’était éteinte. Il faisait un froid glacial dans son cœur. Elle se détourna de Wyatt et se dirigea lentement vers la porte.
— Ne t’en va pas, Elise ! s’écria-t-il. C’est juste que… Je ne…
— Laisse-moi tranquille, Pallaton. Je suis fatiguée. Je vais me coucher.
Il la retint par le bras sans la forcer à se retourner.
— Ce n’est pas de toi que vient le problème, Elise, mais de moi. Je sais que ça a l’air stupide, mais c’est vrai. Je ne suis pas…

Il s’interrompit net quand elle tourna la tête vers lui et fronça les sourcils en découvrant son expression. La colère avait déjà chassé le froid qu’elle ressentait un instant plus tôt.
— Il n’y a aucun problème, grommela-t-elle en lui arrachant son bras. Nous ne sommes rien l’un pour l’autre. Alors comment pourrait-il y avoir un problème ?
— Tu sais bien que c’est faux ! s’écria-t-il en s’approchant d’elle une nouvelle fois. Je te désire, et tu me désires aussi…
Elle lui décocha un sourire méprisant.
— Tu es bien vaniteux…
— Ce n’est pas de la vanité quand c’est vrai, argua-t-il en glissant ses doigts dans ses cheveux. Je ne l’espérais pas, je ne le considère pas comme un dû, mais je ne suis pas idiot : il y a quelque chose entre nous et j’en suis ravi. Je ne te laisserai pas faire comme si ce n’était pas le cas. Tu as renoncé à vivre depuis bien trop longtemps… Réveille-toi !
Elle s’arracha encore à lui et le gifla de toutes ses forces.
— Que sais-tu de ma vie ? hurla-t-elle.

L'extrait :
Elise fut réveillée en sursaut par un nouveau cauchemar. Sentant un rayon de soleil sur ses paupières, elle roula sur le côté pour enfouir son visage dans l’oreiller. Le lit était chaud et confortable. Il lui donnait envie d’y rester blottie pour toujours, sans plus se soucier du monde extérieur… Elle tressaillit encore lorsqu’un picotement dans la nuque l’avertit qu’elle n’était pas seule. Ouvrant vivement les yeux, elle découvrit Wyatt sur une chaise, près de la fenêtre. Il avait le regard sombre et intense qui la faisait frissonner.
— Un cauchemar ? demanda-t-il.
Elise écarta ses cheveux de son visage sans se donner la peine de lui répondre. Elle n’avait aucune envie de se souvenir de son cauchemar en le lui racontant. En revanche, elle avait très envie de comprendre à quoi il jouait…
— Que fais-tu là, Wyatt ?
Il posa ses coudes sur ses genoux avec un sourire irrésistible. Il ne portait qu’un jean délavé… Malgré elle, Elise se laissa hypnotiser par son torse bronzé.
— Tu ne me croirais pas si je te le disais.
— Essaie toujours…
— Si tu veux, répondit-il d’une voix hésitante. Je veillais sur ton sommeil.
Elle se redressa d’un coup en serrant la couverture sur sa poitrine.
— Quoi ? Pourquoi ?
— Tu faisais de drôles de bruits, comme si tu avais peur, expliqua-t-il. Je suis venu voir ce qui se passait, j’ai murmuré ton nom… et tu t’es calmée. Comme ma présence semblait t’apaiser, j’ai décidé de rester.
Quoi ? Son premier réflexe fut de lui reprocher cette invasion de son espace personnel, mais elle le réprima. C’était son embarras qui lui suggérait de se montrer agressive…
— Ce n’était pas nécessaire mais c’est… gentil de ta part. Merci.
Wyatt parut surpris par sa civilité. Il avait vraiment mauvaise mine…
— Tu vas le payer, Wyatt, ajouta-t-elle en secouant la tête. Tu t’es empêché de dormir pour me permettre de le faire… Tu vas te traîner toute la journée.
Il haussa les épaules.
— Je ne dors jamais beaucoup, de toute manière.
— Pourquoi ?
Il se frotta le torse d’un geste machinal qui l’hypnotisa. Elle s’efforça de détourner les yeux, mais c’était peine perdue… Elle perdait toute maîtrise d’elle-même en sa présence.
Comment pouvait-il être aussi beau et viril à la fois ? Il était grand et large d’épaules, mais aussi svelte qu’un cheval de course. Elle l’avait déjà vu torse nu la veille au soir, mais elle était trop énervée pour bien apprécier le spectacle… Il était divinement beau.
Combien de temps resta-t-elle immobile, fascinée comme une femme qui n’aurait jamais posé les yeux sur un homme ? Ce fut Wyatt qui la tira brutalement de sa stupeur en se frappant les genoux.
— Bon ! dit-il sur un ton un peu étrange. Tu ferais bien de t’habiller… Nous sommes attendus.
— Attendus ? Par qui ?
— On est censés retrouver les autres chez Mason, tu te souviens ? Nous devons faire le point…
Il hésita et se massa la nuque avant d’ajouter :
— Et ton frère veut te parler.
— Quoi ? s’écria-t-elle en clignant des yeux. N’a-t-il pas un avion à prendre avec Chelsea ?
Wyatt secoua la tête.
— Ils ne sont pas encore partis.
Merde !
Eric et Chelsea avaient prévu un court voyage de noces aux Bermudes. Même si les circonstances ne leur permettaient pas de partir longtemps, ils méritaient de souffler un peu et de profiter l’un de l’autre. Tel qu’elle connaissait son frère, il allait sûrement tout annuler à cause de son agression… Pourquoi avait-il besoin de se montrer aussi protecteur ? Elle en oublia la gêne qu’elle éprouvait à être vue en chemise de nuit, rejeta la couverture et posa les pieds par terre. Une vague de désir la paralysa au bord du lit.
Mon Dieu…
Ses sens ne valaient guère mieux que ceux des humains depuis quelques mois, mais elle n’avait pas besoin de son odorat pour comprendre que Wyatt était excité. Il avait les pupilles dilatées et les lèvres entrouvertes. Malgré elle, Elise laissa son regard glisser vers son torse et ses abdominaux… pour détourner vivement les yeux dès qu’il se posa sur la bosse de son jean. Le peu qu’elle avait vu avait suffi à l’impressionner… Wyatt était particulièrement viril — même pour un lycan. Son érection lui donna envie de le gifler pour son audace avant de s’enfuir en courant. Il devait s’attendre à la voir se jeter sur lui ou se réfugier sous les couvertures… Il allait être déçu !
Elise rassembla son courage et marcha jusqu’à la fenêtre, qui donnait sur la place. Michaela et Jillian démontaient les tréteaux et ramassaient les détritus. Après une grande inspiration, elle se tourna vers Wyatt, les bras croisés sur la poitrine. Il fixait ses cuisses et ne semblait pas disposé à lever les yeux.
— Du calme, Pallaton ! On dirait que tu n’as jamais vu les jambes d’une fille…
— Je n’ai jamais vu de jambes comme les tiennes, en tout cas, répondit-il d’une voix rauque.
— Tu pourras arrêter de te rincer l’œil quand tu voudras, commenta-t-elle en haussant un sourcil. Et si tu sortais pour me laisser m’habiller ?
— Oui…
Il se leva en se passant la main sur le visage, mais s’approcha d’elle au lieu de se diriger vers la porte.
— Merde, grommela-t-il.
Elle fronça les sourcils.
— Que fais-tu ?
— Une bêtise, répondit-il en lui prenant la main pour l’attirer vers lui. Mais tu me rends stupide, Elise…
— Je ne sais pas si ta stupidité a grand-chose à voir…
Wyatt l’empêcha de finir sa phrase en pressant ses lèvres contre les siennes. Il glissa sa langue dans sa bouche sans perdre un instant, la plaqua contre le mur et posa ses mains de part et d’autre de sa tête. Quel baiser ! Ses lèvres avides et pressantes lui laissaient deviner ce qu’il voulait faire à d’autres parties de son corps. Et sa langue…
— Que c’est bon ! grogna-t-il contre ses lèvres.
Il reprit possession de sa bouche sans la laisser répondre. Malgré leur ardeur, les caresses de sa langue étaient d’une tendresse extraordinaire. Peu à peu, le plaisir qu’il lui procurait dissipait ses craintes. Elle ne tressaillit même pas lorsqu’il s’approcha davantage. A ce stade, elle aurait dû être en train de se débattre… Son érection, qu’il pressait contre son ventre, aurait dû lui faire horreur… Mais elle était trop occupée à lui rendre ses baisers pour céder à la panique. C’était aussi bon… que le sexe. Aussi chaud, aussi doux.
Wyatt explorait sa bouche comme s’il découvrait ses secrets les plus intimes, et elle n’aspirait qu’à les lui dévoiler en toute confiance. Elle était envoûtée, comme si elle était entrée dans un cercle de fées… Ses bras se soulevèrent, comme s’ils étaient mus par une volonté propre, et elle glissa ses doigts dans ses cheveux soyeux. Elle aurait voulu que ce baiser dure éternellement…
Lorsqu’elle murmura son nom, Wyatt poussa un grognement sourd et lui saisit la taille. Même s’il prit garde à ne pas lui faire mal, elle sentit la force de ses mains et s’en émerveilla au lieu de l’appréhender. Sans cesser de l’embrasser, il se mit à lui caresser le buste en effleurant à peine le bas de ses seins. Leurs pointes se tendirent aussitôt. Elise n’en revenait pas, mais elle mourait d’envie de sentir ses doigts remonter davantage… Alors qu’elle s’abandonnait au chaos de ses sensations et de ses pensées, un grand fracas sur la place les fit sursauter et s’écarter l’un de l’autre. Ce n’était rien — sans doute les Runners qui démontaient la piste de danse. Wyatt avait reculé de deux pas et laissé ses bras retomber le long de son corps. Ils se fixèrent un long moment, le souffle court. Le cercle doré qui entourait ses iris prouvait que son loup était tout près de surgir.
Mon Dieu ! Que m’arrive-t-il ?
Elle dut se mordre la langue pour ne pas le supplier de recommencer. Elle était folle d’excitation… mais ce n’était pas de sexe qu’elle avait besoin : c’était de sexe avec lui. Ce qu’elle voulait, c’était sentir ses caresses et sa chaleur. Elle voulait enrouler ses jambes autour de son corps musclé et le supplier de la prendre… Mais elle était paralysée, comme si un sortilège l’empêchait d’agir, et même d’exprimer son désir. Elle s’adossa au mur avec un gémissement pathétique. Sa frustration était si grande qu’elle était au bord des larmes…
Au bord ? ricana la petite voix de sa conscience.
De qui se moquait-elle ? Sa vue était brouillée et ses lèvres tremblaient. Mon Dieu… Tout à coup, elle se sentit aussi pathétique que son père l’avait toujours accusée de l’être. Elle avait autant envie de gifler l’homme qui l’avait mise dans cet état que d’en faire son petit esclave sexuel… A la réflexion, « petit » lui convenait assez mal.
— Ne panique pas, s’il te plaît, murmura Wyatt en reculant encore. Je suis désolé… J’ai essayé de résister à la tentation, je te le jure… C’était plus fort que moi.
Elle ne devait surtout pas le laisser comprendre qu’elle avait apprécié son baiser bien plus qu’elle n’aurait dû. Comment avait-elle pu s’y abandonner alors qu’elle n’aurait pas assumé ce vers quoi il menait ?
— Pourquoi as-tu fait ça ? souffla-t-elle. Est-ce que les lâches t’excitent ?
Elle avait dû faire mouche… Le regard de Wyatt se durcit et ses narines frémirent ?
— Te crois-tu lâche ? répliqua-t-il, les mâchoires serrées. Tu délires, Elise ! Je veux te protéger, c’est vrai, mais je ne te crois pas faible pour autant… Tu es l’une des personnes les plus fortes et les plus courageuses que je connaisse.
Abasourdie, Elise secoua la tête. Que pouvait-elle répondre à cela ?
— Je le pense, ajouta-t-il en pointant un doigt autoritaire dans sa direction. Tu es même la personne la plus forte et la plus courageuse que je connaisse.
Elise sentit sa fureur renaître.
— C’est ça ! s’écria-t-elle. J’étais la force et le courage féminins personnifiés, hier soir…
Elle avait besoin d’être seule pour reprendre ses esprits… Elle fonça vers la porte, mais Wyatt la retint par le bras.
— Si tu veux parler d’hier soir, il y a quelque chose que j’aimerais savoir, dit-il quand elle leva les yeux vers lui. Pourquoi ne t’es-tu pas transformée ? Tu aurais pu te défendre plus facilement…
Elise déglutit péniblement avant de répondre :
— Puisque tu t’es renseigné sur moi, tu dois savoir que je ne me transforme pas, Pallaton…
— Pas même quand ça pourrait te sauver la vie ? insista-t-il en plissant les yeux.
— C’est ça. Pas même quand ça pourrait me sauver la vie, répondit-elle d’une voix blanche.
Elle vit un frisson le parcourir.
— C’est inacceptable, Elise ! Tu dois faire tout ce qui est en ton pouvoir pour te protéger !
Elle laissa échapper un rire amer.
— Ne t’inquiète pas : je ne les aurais pas laissés recommencer.
Il lui serra le bras plus fort et inspira profondément à plusieurs reprises.
— J’espère avoir mal compris, grogna-t-il.
C’était étrange… Pourquoi la honte ressemblait-elle tant à la colère ?
— Pourquoi ? riposta-t-elle. L’idée qu’une femme se tue blesse-t-elle ton sens de l’honneur ? Te sentirais-tu coupable de ne pas avoir réussi à la protéger ?
Il tressaillit comme s’il avait reçu une gifle. Elle voulait le blesser et avait réussi, apparemment… Il grommela quelque chose d’inaudible, lâcha son bras et se frotta le visage un long moment. Lorsqu’il laissa ses bras retomber le long de son corps, ses poings étaient serrés.
— Jure-moi de ne pas faire ça, Elise.
Elle eut un nouveau rire amer.
— Tu plaisantes ?
— J’en ai l’air ?
— Pourquoi me demandes-tu ça, Wyatt ? Qu’attends-tu de moi ?
— Je te l’ai dit hier : je veux devenir ton ami, répondit-il d’une voix rauque.
— Tu délires, Wyatt… Tu ne sais rien de moi !
Ses yeux devinrent presque entièrement dorés.
— J’en sais plus que tu ne le penses, répondit-il en l’aveuglant par l’intensité de son regard. Je sais que tu souffres et que ton agressivité te sert à le cacher. Je sais que tu joues la comédie en permanence — et que ce doit être épuisant. Je sais surtout que l’idée que tu te suicides m’est intolérable !
La gorge serrée, le cœur affolé, Elise n’essaya même pas de répondre.
— Je crois que nous en avons assez dit pour le moment, grommela-t-il en se passant la main sur le visage une nouvelle fois. Nous devons y aller… Dépêche-toi de t’habiller !
Pétrifiée, elle le regarda quitter la chambre et refermer la porte sans la claquer. Furieux comme il semblait l’être, cela n’avait pas dû être facile…
Mon Dieu !