Vous savez,
ces
mauvaises choses
qui arrivent aux gens bien ?
qui arrivent aux gens bien ?
C’est moi.
Moi,
c’est Charley,
détective privée et faucheuse. « Compliquée »
est mon deuxième prénom.
Entre deux enquêtes, j’essaie de
retrouver Reyes : le chaud comme la braise
fils de Satan et mon fantasme personnel. Il est passé de « dans le coma à l’hôpital » à « disparu sans laisser de traces » en un claquement de doigts.
Si je ne le retrouve pas rapidement, il risque de mourir. Et c’est après moi qu’en ont les démons qui le torturent : je suis censée leur permettre d’accéder au ciel. S’ils y parviennent… disons juste que ça ne sera pas beau à voir. Mais il n’est pas question pour autant que je laisse Reyes se suicider pour me protéger. Il est têtu quand il s’y met, mais je suis pire !
fils de Satan et mon fantasme personnel. Il est passé de « dans le coma à l’hôpital » à « disparu sans laisser de traces » en un claquement de doigts.
Si je ne le retrouve pas rapidement, il risque de mourir. Et c’est après moi qu’en ont les démons qui le torturent : je suis censée leur permettre d’accéder au ciel. S’ils y parviennent… disons juste que ça ne sera pas beau à voir. Mais il n’est pas question pour autant que je laisse Reyes se suicider pour me protéger. Il est têtu quand il s’y met, mais je suis pire !
J'ai
lu dès sa sortie en France le deuxième tome des aventures de
Charley Davidson et pour moi c'est une série culte.
Pourquoi ?
1-
Le style de l'auteure est inimitable et fortement addictif. On
oscille toujours entre le comique et le poignant.
2-
L'héroïne est vraiment un super personnage. Elle est marrante,
toujours dans l'auto dérision mais avec un vrai côté profond.
Darynda Jones marie habilement le côté ordinaire et en même temps
extraordinaire de Charley.
3-
REYES FARROW juste topissisme ! Chaque fois que je le lis, je
suis toute chose. Rien à dire d'autres, faut le vivre, pour le
comprendre. Il est le fils de Satan quoi !
4-
L'histoire d'amour de Reyes et Charley qui n'a jamais connu de temps
mort. Rien n'est achevé et on sent que beaucoup de surprises se
profilent à l'horizon !
Ce
livre n'est pas à lire : il est à dévorer !
Je
sortis la main au-delà du rideau de douche pour attraper une
serviette et vis des gouttelettes de sang ruisseler le long de mon
bras. Je relevai les yeux et découvris un rond rouge sombre au
plafond qui s'étendait lentement, comme une tache de sang
appartenant à une personne qui saignait encore. Je n'eus pas le
temps de dire « qu'est-ce qui se passe, put... », car quelqu'un
tomba à travers. Un individu grand et lourd, qui atterrit pile sur
moi.
On
s'effondra au fond de la douche dans un amas de torses et de membres.
Malheureusement, je me retrouvai clouée sous une personne faite
d'acier solide, mais je reconnus aussitôt un détail : sa chaleur,
comme une signature, comme un messager annonçant son arrivée. Je me
dégageai tant bien que mal de sous l'un des êtres les plus
puissants de l'univers. Reyes Farrow. Je constatai alors que j'étais
couverte de sang des pieds à la tête. Son sang.
— Reyes!
m'écriai-je, affolée.
Il
était inconscient, vêtu d'un tee-shirt et d'un jean inondés de
sang.
—Reyes,
répétai-je en lui prenant la tête à deux mains.
Ses
cheveux noirs dégoulinaient. De grandes éraflures zébraient son
visage et son cou, comme si quelque chose l'avait griffé. Mais la
majeure partie du sang provenait des plaies profondes et mortelles
sur sa poitrine, son dos et ses bras. Il s'était défendu, mais
contre quoi ?
Mon
cœur tambourinait dans ma poitrine.
— Reyes,
je t'en prie.
Je
lui tapotai la joue; en réponse, ses cils, d'un rouge cramoisi car
maculés de croûtes de sang, papillonnèrent. En un éclair, il se
retourna contre moi en grondant. Sa robe noire se matérialisa autour
de lui, autour de nous, et une main en jaillit pour se refermer tel
un étau sur ma gorge. Le temps que mon cœur se remette à battre,
j'étais plaquée contre le mur de la douche, et une lame tranchante
comme un rasoir luisait devant mes yeux.
— Reyes,
dis-je faiblement, car je perdais déjà connaissance tant la
pression sur ma gorge était précise, exacte.
Je
ne voyais plus son visage, juste du noir, car la robe ondoyante qui
était une partie intégrante de lui protégeait son identité, même
de moi. Le monde devint flou, puis se mit à tournoyer. Je luttai
contre sa poigne, qui me faisait l'effet d'un étau. Mais j'avais
beau croire que je me battais pour la bonne cause, je sentis presque
aussitôt mes membres s'affaisser, trop faibles pour soutenir leur
propre poids.
Je
sentis Reyes se presser contre moi tandis qu'une éclipse totale
s'avançait sur la pointe des pieds. Je l'entendis parler d'une voix
qui s'enroula autour de moi comme de la fumée :
—Méfie-toi
de l'animal blessé.
Puis,
il disparut. La gravité reprit le dessus, et je m'effondrai une fois
de plus dans le fond de la douche, tête la première, cette fois.
Quelque part au fond de mon esprit, je compris que j'allais le
regretter.
L'extrait :
Avant
que j'aie le temps de le faire moi-même, un long bras passa
par-dessus
mon épaule et mit fin à l'appel. Reyes se tenait
derrière moi. La chaleur qui émanait de lui en permanence s'insinua
dans mes vêtements, me communiquant une sensation de bien-être. Il
se rapprocha et s'appuya contre mes fesses. Je réagis à sa
proximité par une montée d'adrénaline. Quand il pencha la tête et
que son souffle effleura ma joue, mes genoux cédèrent presque sous
mon poids.
— Bien
joué, Dutch, me dit-il d'une voix douce comme une caresse.
Un
frisson de plaisir dévala ma colonne vertébrale et vint se nicher
dans mon abdomen. Reyes m'appelait Dutch depuis ma naissance, mais je
ne savais toujours pas pourquoi. Il était comme le désert, âpre et
beau, rude et implacable, avec la promesse d'un trésor derrière
chaque dune, l'attraction de l'eau dissimulée juste sous la surface.
Je
me retournai pour lui faire face. Mais il refusa de céder le terrain
qu'il avait gagné, si bien que je dus me pencher en arrière pour le
regarder er le dévorer des yeux. Ses cheveux noirs bouclaient
au-dessus d'une oreille et tombaient légèrement emmêlés sur son
front. Ses cils, si épais qu'on aurait dit en permanence qu'il
venait de se réveiller, protégeaient ses yeux d'un brun liquide,
lesquels brillaient d'une lueur malicieuse. Son regard se promena
librement sur moi et ralentit en arrivant sur ma bouche, puis plongea
en atteignant la vallée entre Danger et Will Robinson. Ensuite, il
remonta et se fixa sur mes yeux. Je compris à cet instant le
véritable sens du mot « perfection ».
—Tu
as meilleure mine, lui dis-je d'un ton désinvolte.
Les
blessures si profondes, si potentiellement dangereuses, avaient
disparu. J'avais la tête qui tournait sous l'effet du soulagement et
de l'inquiétude.
Reyes
me souleva le menton et fit courir ses doigts sur ma gorge, encore
enflée à cause de son accès de folie passagère dans la douche. Il
avait une sacrée poigne.
—
Désolé.
—Tu
veux bien m'expliquer ?
—Je
t'ai prise pour quelqu'un d'autre, répondit-il en baissant la tête.
— Qui
donc ?
Au
lieu de répondre, il prit mon pouls, du bout des doigts. Il semblait
se délecter de cette preuve de vie qui circulait dans mes veines.
—S'agit-il
des démons dont tu m'as parlé ? demandai-je.
— Oui,
répondit-il sur un ton si désinvolte qu'on aurait pu croire que des
démons tentaient régulièrement de le tuer.
Il
m'avait appris leur existence la semaine précédente, après que
j'avais découvert sa véritable nature. Il m'avait dit que ces
démons me poursuivaient mais que, pour m'atteindre, il faudrait
d'abord qu'ils lui passent sur le corps. Je pensais alors qu'il
s'exprimait par métaphores. Apparemment, j'avais tort.
—Sont-ils...
(Je m'arrêtai au beau milieu de ma phrase et déglutis péniblement.)
Est-ce que tu vas bien ?
—Je
suis inconscient, répondit-il en se rapprochant et en s'humectant
les lèvres.
Mon
estomac fit un bond, mais ce n'était pas uniquement dû à la vision
de sa langue sur ses lèvres pleines.
—Tu
es inconscient ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
L'extrait :
—Reyes,
tu m'écoutes?
Il
redressa la tête, un sourire sensuel au coin des lèvres.
— Oui,
j'écoute.
— Quoi
donc ? Le bruit du sang qui se précipite entre tes jambes ?
— Non,
répondit-il avec un petit rire rauque qui me donna des picotements
partout. J'écoute les battements de ton cœur.
Il
se pencha de nouveau pour déclencher l'assaut aérien.
— Reyes,
je suis sérieuse. Comment as-tu été blessé ?
—
Douloureusement,
chuchota-t-il dans mon oreille. Sa réponse me serra le cœur.
— Ça
suffit, dis-je en bloquant son poignet, alors que la main qui y était
attachée faisait des choses exquises à mon intimité.
Il
réussit à retourner sa main pour entrelacer nos doigts.
— Et
si je refuse ? Tu vas me mettre au coin ?
— Oui,
répondis-je tandis qu'un soupir tremblant s'échappait de mes
lèvres.
— Et
si je n'y vais pas, j'aurai droit à une fessée ? Je ne pus
m'empêcher de rire.
— Reyes,
il faut qu'on parle, le réprimandai-je.
—Alors,
parlons, répondit-il en me caressant le poignet avec son pouce.
Je
posai l'index sur son épaule et le poussai gentiment.
—
Laisse-moi
reformuler. Il faut que toi, tu parles. Je t'en prie, raconte-moi ce
qui s'est passé. Pourquoi es-tu inconscient ?
Il
poussa un lent soupir et recula pour mieux soutenir mon regard.
—Je
te l'ai dit la semaine dernière, ils m'ont trouvé.
— Les
démons ?
— Oui.
—
Qu'est-ce
qu'ils veulent ?
— La
même chose que moi, répondit-il en me dévorant des yeux. Mais
peut-être pour d'autres raisons.
Il
m'avait déjà expliqué que les démons me voulaient parce que
j'étais un portail, un moyen d'accéder au paradis. J'ignorais
qu'ils iraient jusqu'à recourir à de telles extrémités.
L'extrait :
—Tu
sembles vraiment très décidé à faire du mal aux gens, ces
temps-ci.
Cette
découverte me faisait douter de tout ce que je croyais à propos de
lui. J'avais fini par croire qu'il était gentil, noble et, d'accord,
dangereux, mais d'une bonne façon.
— «
Ces temps-ci » ? répéta-t’il, incrédule. Pour toi, je fais du
mal aux gens depuis un paquet d'années, Dutch.
Certes.
Il m'avait sauvé la vie plus d'une fois. Plus d'une fois, il avait
blessé des gens qui allaient me faire du mal. Mais, à chaque fois,
il s'agissait d'individus coupables d'actes très graves.
—Tu
ne peux pas te balader comme ça en blessant et en tuant les gens
juste parce que tu en as envie. Je sais que ton père ne t'a pas
enseigné...
Dans
un grondement, il fit disparaître sa robe et me tourna le dos. La
chaleur de sa colère faisait penser à un incendie qui faisait rage.
—Peut-on
savoir à quel père tu fais allusion, exactement ? demanda-t-il d'un
ton calme, blessé que je puisse mentionner l'un ou l'autre.
Il
avait été un général de l'enfer. Il avait mené les armées de
son père à la bataille et subi en conséquence des souffrances
inimaginables. Puis il s'était échappé et il était né sur Terre
— pour moi. Mais la vie qu'il avait planifiée, où lui et moi
aurions dû grandir, aller à l'école et à la fac et avoir des
enfants ensemble, n'était devenue que les vestiges d'un rêve
lorsqu'il avait été kidnappé tout petit et vendu à un monstre
appelé Earl Walker, l'homme pour le meurtre duquel on l'avait envoyé
en prison. La vie qu'il avait vécue sur Terre et les abus qu'il
avait subis étaient la définition même du tragique.
Je
me rapprochai de lui.
—Je
suis désolée. Je n'avais pas l'intention de mentionner l'un ou
l'autre.
Il
me regarda par-dessus l'une de ses larges épaules, ses muscles
ondulant sous le poids des souvenirs.
—Tu
dois arrêter tes recherches.
—Non,
répondis-je dans un murmure.
Il
esquissa un sourire froid, juste une seconde avant de me tourner le
dos de nouveau.
— Mon
corps mourra bientôt. Il ne pourra pas en supporter beaucoup plus.
Mon
cœur se serra sous l'effet d'une douleur vive.
— Ils
te torturent ? demandai-je d'une voix étranglée.
Reyes,
occupé à examiner le travail de Rocket, leva la main et fit courir
ses doigts sur un nom, ce qui fit ondoyer les lignes fluides de son
tatouage.
—Sans
pitié.
Mes
yeux me piquèrent, et des larmes perlèrent sous mes paupières.
Aussitôt,
il se retrouva devant moi.
—Non,
me dit-il d'une voix sèche et menaçante. Ne me prends surtout pas
en pitié.
L'extrait :
—Ne
m'oblige pas à te tuer.
Les
démons avançaient sur nous. Reyes se tenait devant moi, prêt à
frapper. Ange apparut à côté de moi, les yeux écarquillés par la
terreur. Je compris, entre deux battements de cœur, à quel point
j'avais complètement, parfaitement merdé. J'aurais dû écouter
Reyes. J'aurais dû prendre son avertissement au sérieux.
En
même temps, non. Si je l'avais écouté, si j'étais restée à
l'écart, combien de temps encore aurait-il tenu ? Pendant combien de
temps auraient-ils continué à le torturer ? En combien de morceaux
pouvaient-ils le déchirer avant qu'il meure ?
—Dutch,
reprit Reyes en levant son épée. Je t'en prie.
N'auraient-ils
pas fini par me retrouver, de toute façon ? N'aurais-je pas dû
mener ce combat quoi qu'il arrive ? Malheureusement, celui-là, je ne
pouvais pas le gagner. Ils étaient tout simplement trop nombreux.
Reyes avait raison. S'ils réussissaient à passer, à accéder au
ciel, cela déclencherait une autre guerre, par ma faute. Je refusais
d'être un tel catalyseur. Il fallait fermer le portail.
Je
fermai les yeux pour la dernière fois. Reyes n'hésita pas.
J'entendis sa lame fendre l'air comme si elle tranchait des atomes.
De nouveau, le monde ralentit. Mon cœur cessa de battre, et je
décidai d'affronter mon destin les yeux grand ouverts.