Il
y a deux sortes de gens en ce monde. Ceux qui regardent où ils
mettent les pieds avant d'avancer, et ceux qui s'élancent. J'ai
toujours été du premier genre. Prudente. Je planifiais ma vie. Tout
a changé après ma rencontre avec Drew Evans. Il était si
persistant. Si sûr de lui... et de moi.
Il
y a deux sortes de gens en ce monde. Ceux qui regardent où ils
mettent les pieds avant d'avancer, et ceux qui s'élancent. J'ai
toujours été du premier genre. Prudente. Je planifiais ma vie. Tout
a changé après ma rencontre avec Drew Evans. Il était si
persistant. Si sûr de lui... et de moi. Mais
toutes les histoires d'amour n'ont pas leur fin heureuse. Vous
pensiez que Drew et moi, c'était pour toujours ? Bienvenu au club.
Aujourd'hui, je dois faire un choix, le plus important de ma vie.
Drew a déjà fait le sien - en fait, il a essayé de décider pour
nous deux. Mais vous savez que ce n'est pas mon style. Alors je suis
retournée à Greeville. Seule. Enfin, presque seule... Ce
que j'ai remarqué, c'est que les vieilles habitudes sont tenaces, et
que parfois, avant de pouvoir avancer, vous devez retourner là où
tout a commencé,TWISTED
reprend deux ans après la fin de Tangled, et il est écrit du point
de vue de Kate.
(Traduction
BdP- Merci à elles!)
Quelle
plaisir de retrouver ce couple si attachant.
J'avais
beaucoup apprécié le premier tome qui racontait la rencontre en
Drew et Kate du point de vue de monsieur. Ici les rôle sont inversés
et j'avais tellement apprécié cette narration que j’appréhendais
un peu le point de vue de la jeune femme. Et bien non...c'est une
aussi belle découverte.
Les
points forts
Pour
moi le plus grand atout de ce roman. C'est le
style de l'auteure.
Il est inimitable. J'ai beaucoup ri. Ce livre est une cure de bonne
humeur. Certains passages (notamment quand elle parle des femmes et
de leur règle)sont d'une drôlerie. D'ordinaire, je n'aime pas trop
les longues réflexions des personnages qui cachent souvent un manque
d'actions. Ici c'est juste le prétexte à des réflexions mordantes
et savoureuses. J'adore ! Un vrai plaisir de lecture.
Les
points faibles.
Les
ressorts
de l'histoire
sont un peu justes. Autant dire que l'histoire est très simple :
elle se base essentiellement sur un quiproquo qui peut être levé
très rapidement. Dommage... Une histoire un peu plus profonde aurait
fait de ce livre un coup de cœur comme le premier tome.
Bref
Une
gourmandise littéraire …
à
savourer !
Voici
quelques conseils
– ne soyez pas masochiste, demandez une péridurale.
Je
vais répéter au cas où vous auriez raté :
DEMANDEZ UNE
PÉRIDURALE.
D’après
ma sœur, c’est un médicament miracle. Elle aurait volontiers
branlé le mec qui l’a inventé – et Steven l’aurait
probablement laissé faire. Voudriez-vous vous faire arracher une
dent sans novocaïne ? Vous feriez-vous enlever l’appendice
sans anesthésie ? Bien sûr que non.
Et
ne me servez pas cette connerie d’avoir « l’expérience
complète » de la naissance d’un enfant. Une douleur est une
douleur – il n’y a rien de « merveilleux » à ce
propos.
Cela
fait simplement foutrement mal.
Vous
avez déjà vu Autant
en emporte le vent ?
Scarlett O’Hara est mon idole.
Je
ne peux pas penser à cela maintenant. J’y penserai demain matin.
C’est
mon programme, en tout cas pour l’instant.
L'extrait :
Les
femmes savent lorsqu’elles ont le dessus. Vous savez ce que je veux
dire. Les jours qui suivent votre anniversaire que votre mari a
oublié ou bien les trop nombreuses heures que votre petit ami a
passées au bar avec ses copains pour regarder un match. Les jours
qui suivent une dispute, lorsque la victoire est dans la colonne de
la femme, sont paisibles. Aimants. Les hommes font leur possible pour
être attentionnés et prévenants. Ils posent leurs chaussures dans
le placard, ils sortent la poubelle sans que l’on ait besoin de
leur demander et se souviennent de lever la lunette des
toilettes avant d’uriner.
L'extrait :
– Tu
es sérieuse ?
Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ?
T’es défoncée ? Tu souffres d’un trouble la personnalité ?
Deux ans, Kate ! Pendant deux fichues années, je t’ai tout
donné… et toi… tu es tellement pressée de tout foutre en
l’air !
– Comment
tu oses dire ça ? Ces deux dernières années ont tout signifié
pour moi !
– Alors, agis en
conséquence ! Nom de Dieu !
– Comment
je suis supposée agir, Drew ? Qu’est-ce que tu veux de moi ?
Il
hurle.
– Je
veux tout ce que tu voudras bien me donner !
Nous
nous taisons tous les deux.
Haletants.
Nous
nous regardons.
Et
sa voix devient plus faible. Défaite.
– Je
prendrai tout, Kate. Simplement… ne me dis pas que c’est fini…
Je ne l’accepterai pas.
L'extrait :
Et
c’est à ce moment-là que je le vois.
Que
je les vois.
Drew
se tient debout au milieu de notre salon, sa chemise déboutonnée,
révélant ce torse sur lequel j’ai fait glisser mes doigts des
milliers de fois. La peau chaude couleur bronze que j’aime toucher.
Il tient dans la main une bouteille à moitié vide de Jack Daniel’s.
Et l’autre main est cachée. Enfouie. Dans une crinière de cheveux
ondulés.
Elle
est complètement différente de moi, sur tous les plans. Une
chevelure rousse et épaisse, des seins de la taille d’une
pastèque, arrogants dans leur contrefaçon. Elle est grande –
aussi grande que Drew – même sans les talons aiguilles. Elle a les
lèvres rouges et pulpeuses, qui pourraient rendre Angelina Jolie
jalouse.
Et
ces lèvres se pressent contre la bouche de Drew.
Ceux
qui embrassent bien, vraiment bien, ne se contentent pas d’utiliser
leurs lèvres. Ils se servent de leur corps tout entier – leur
langue, leurs mains et leurs hanches.
Drew
embrasse bien.
Mais
je n’ai jamais eu l’occasion de l’observer en pleine action. Je
ne l’ai jamais vu embrasser personne. Parce que je me suis toujours
trouvée dans la position de celle qui est embrassée.
Mais
ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Je
reste là debout – assommée. Je regarde. Et bien que cela ne dure
que quelques secondes, cela semble une éternité. En enfer.
Puis
Drew fait un pas en arrière. Et presque comme s’il savait que
j’étais là depuis le début, son regard rencontre immédiatement
le mien. Ses yeux sont durs, impitoyables.
Et
sa voix est aussi glaciale que l’acier d’un portail dans une
tempête de neige.
– Regarde
qui rentre à la maison.
Beaucoup
de femmes imaginent leur réaction si elles surprenaient leur fiancé
ou leur mari en train de les tromper. Ce qu’elles diraient. Combien
elles seraient fortes.
Vertueuses
et indignées.
Mais
lorsque la situation est bien réelle ? Lorsqu’il ne s’agit
pas de fausses prédictions ? Ces émotions sont
particulièrement absentes.
Je
suis paralysée.
Et
ma voix n’est rien de plus qu’un bégaiement murmuré.
– Que…
que fais-tu ?
Drew
hausse les épaules.
– Je
m’amuse un peu. J’ai pensé, pourquoi tu serais la seule à le
faire ?
J’entends
ce qu’il me dit mais je ne comprends rien. Mes yeux se ferment à
demi et je baisse la tête comme un chien égaré.
Drew
s’éloigne un peu de la rousse et prend une gorgée de la
bouteille. Il tressaille en avalant.
– Tu
sembles perdue, Kate. Je vais t’expliquer. La première règle
lorsqu’on ment, c’est d’avoir toujours l’alibi qui va avec.
Tu vois, à cet instant même, Matthew et Delores sont dans l’avion
en direction de Vegas. Matthew a préparé le voyage depuis des
semaines – une seconde lune de miel surprise. Je savais donc que tu
étais dans la merde cet après-midi. Je voulais juste savoir si tu
allais aller jusqu’au bout. Alors je t’ai suivie. Vive le GPS.
L’année
dernière, une femme, Kasey Dunkin, a disparu après une sortie avec
des amis en ville. L’information était diffusée dans tous les
journaux télévisés. La police a pu retrouver la trace de son
téléphone portable dans un entrepôt abandonné dans Brooklyn, et
même si elle avait été poignardée à plusieurs reprises, elle a
survécu. Drew et moi avons fait installer le même type de programme
de géocalisation sur nos téléphones le jour suivant.
– Tu
m’as suivie ?
Il
m’a suivie jusqu’au bureau de Bob. Il sait où j’allais. Est-ce
que cela signifie…
Il
sait… Drew sait que je suis enceinte.
Et
à l’évidence, il n’est pas content.
Ma
voix s’élève tandis que je parle, elle reprend
de
l’assurance.
– Tu
sais ?
Je
désigne la femme qui nous observe comme si elle regardait son
feuilleton télévisé.
– Et
c’est comme ça que
tu réagis ?
Drew
semble troublé.
– Tu
me connais vraiment ? Comment diable pensais-tu que j’allais
réagir ?
J’ai
déjà vu Drew contrarié avant.
Irréfléchi.
Frustré.
Mais
là c’est différent.
Il
est… cruel.
Il
me demande :
– Tu
ne vas même pas essayer de le nier ? Me faire croire que je
délire ?
Pendant
un instant, son visage se décompose. Et il semble… angoissé –
comme une victime de torture sur le point de rompre son silence.
– Tu
ne vas pas me dire que je me trompe, Kate ?
Il
cligne des yeux et son regard angoissé disparaît. Et je suis
presque certaine que je l’ai simplement imaginé.
Vœu
pieux.
Je
croise les bras.
– Je
ne discuterai pas de cela devant une tierce personne.
– Tu
veux en finir ?
Je
recule brusquement.
Ma
main se pose sur mon ventre, de manière protectrice.
– Quoi ?
Il
répète, impatient de voir ma réaction.
– J’ai
dit, est-ce que tu veux en finir ?
Sur
le plan politique, Drew est en faveur de l’avortement. Malgré son
éducation catholique, il respecte et aime beaucoup trop les femmes
dans sa famille pour laisser un vieil homme du Congrès leur dicter
ce qu’elles peuvent ou non faire de leur corps.
Mais
émotionnellement – moralement – j’ai toujours pensé qu’il
était contre l’avortement. Alors le fait qu’il soit là debout
en train de me dire d’avorter, d’en finir avec notre
enfant, c’est simplement… incompréhensible.
– Je
n’ai pas eu… je n’ai pas eu le temps d’y penser.
Il
rit amèrement.
– Alors,
tu ferais mieux de commencer à réfléchir parce que jusqu’à ce
que ta petite indiscrétion ait disparu de la scène, je ne veux même
pas te regarder et encore moins discuter de quoi
que ce soit
avec toi.
Ses
paroles me frappent comme une rafale de vent par journée glaciale.
Le genre qui vous laisse à bout de souffle.
Drew
n’est pas Joey Martino.
Il
est pire.
Parce
qu’il veut que je choisisse. Un ultimatum. Comme il l’a fait avec
Billy.
Et
de quoi parle-t-il – mon indiscrétion ?
Comme si tout était arrivé par ma faute ?
– Tu
penses que j’ai programmé cela ?
Que je l’ai fait exprès ?
Il
ricane et même une personne sourde serait en mesure d’entendre le
sarcasme.
– Non,
bien sûr que non. Ces choses-là arrivent comme ça parfois,
d’accord ? Même si tu ne le veux pas.
Je
m’apprête à argumenter, pour expliquer mais le petit rire de la
strip-teaseuse m’interrompt. Je lui jette un regard noir.
– Sortez
de ma maison avant que je vous jette dehors avec le reste des
déchets.
C’est
dans des situations comme celle-là que certaines femmes peuvent
devenir hystériques et vouloir découper la fille en morceaux. Mais
ce n’est pas parce les filles sont des proies plus faciles à
attaquer.
C’est
parce qu’il est plus facile de s’en prendre à une femme anonyme
plutôt que de reconnaître que la vraie faute incombe à l’homme
qui était supposé vous aimer. Qui était supposé s’engager et
rester fidèle.
Et
ne l’était pas.
Elle
répond :
– Désolée,
chérie, tu ne paies pas pour le spectacle. Je vais là où me dit
d’aller l’homme qui paie.
Drew
passe un bras autour de sa taille et sourit fièrement.
– Elle
ne va nulle part. En fait, nous ne faisons que commencer.
Je
trouve la force de lever un sourcil. Et j’essaie de décocher ma
propre flèche.
Il
ricane.
– Ne
te leurre pas, chérie, j’ai aussi payé pour ça ces deux
dernières années. Tu es juste un peu plus chère que la prostituée
moyenne.
J’aurais
dû m’en douter. Discuter avec Drew c’est comme faire face à un
terroriste. Il n’a pas de limites, tout est permis. Il ne reculera
devant rien pour gagner.
Puis
il semble pensif.
– Même
si je dois dire, malgré la façon dont les choses se sont passées,
tu valais l’argent dépensé. Surtout ce soir-là, contre l’évier
de la cuisine – il fait un clin d’œil. Cela valait son pesant
d’or.
Je
meurs. Chacun de ses mots atroces me transperce comme une lame qui
coupe la peau. Vous voyez le sang ? Suintant lentement avec
chaque horrible syllabe ? Il prolonge le supplice, le rendant
plus douloureux que nécessaire.
Vous
semblez surpris. Vous ne devriez pas.
Drew
Evans ne brûle pas les ponts. Il fixe de la dynamite. Il explose le
pont, les montagnes qu’il relie et toute autre forme de vie
suffisamment malchanceuse pour se retrouver dans un rayon de
quatre-vingts kilomètres.
Drew
ne fait jamais les choses à moitié. Pourquoi serait-ce différent
de me détruire ?
Je
m’éloigne dans le couloir avant de m’écrouler devant lui comme
une pyramide égyptienne.
Mais
il me saisit par le bras.
– Où
vas-tu Kate ? Reste dans les parages – tu peux peut-être
apprendre un nouveau truc.