Ainsi,
Cassandra Cutler a l'intention de lui rendre visite... A cette
annonce, Alex Moorehouse sent une terrible angoisse l'envahir. Pas
question pour lui de revoir la femme de Reese Cutler, son meilleur
ami et coéquipier, mort quelques mois plus tôt dans le naufrage où
lui-même a failli perdre la vie
Ainsi,
Cassandra
Cutler
a l'intention de lui rendre visite... A cette annonce, Alex
Moorehouse
sent une terrible angoisse l'envahir. Pas question pour lui de revoir
la femme de Reese Cutler, son meilleur ami et coéquipier, mort
quelques mois plus tôt dans le naufrage où lui-même a failli
perdre la vie. Se retrouver en face d'elle ne ferait que raviver le
souvenir du cauchemar qu'ils ont l'un et l'autre traversé... Mais ce
qu'Alex, en réalité, n'ose s'avouer à lui-même, c'est sa crainte
de ne pouvoir cacher son amour à Cassandra. Cet
amour fou
qui le ronge et qu'il a su garder secret pendant les six années où
Reese et elle ont été mariés...
Il est meilleur que Fascination Secrète. On sent vraiment les héros torturés de J.R. Ward. Celui-ci m'a vraiment fait pensé à Zadist de la confrérie de la dague noire. Héros torturé qui pense que le bonheur n'est pas à leur portée...
— Vous
m’avez fait très peur, murmura-t-il, lui
saisissant le bras. En entrant dans cette clinique, j’étais
terrifié.
—
Pourquoi
? s’étonna-t-elle.
—
Je...
Il
s’interrompit et, prenant une profonde inspiration, déclara d’un
trait :
—
Je
ne veux pas que vous soyez malade, Cassandra. Je ne veux pas que vous
soyez malheureuse. Je ne veux pas...
Tout
à coup, il avait l’air étrangement désemparé.
Cassandra
sentit le peu d’énergie qu’elle avait la quitter d’un seul
coup. Elle s’avança jusqu’à son lit et s’y laissa tomber.
—
Alex,
partez, s’il vous plaît, dit-elle d’une voix lasse.
Mais
il ne sembla pas l’entendre. Au lieu de cela, il s’approcha et
vint s’asseoir à son tour sur le bord du lit, sa jambe blessée
étendue devant lui. Il prit sa canne et entreprit de la faire
tourner lentement entre ses doigts comme un bâton de majorette.
Cassandra suivait des yeux ce tournoiement régulier, et ce
mouvement, peu à peu, eut sur elle un effet des plus apaisants.
Alex
toussota.
—
Hier
soir, après vos révélations au sujet de Reese, j’étais fou de
rage. Je crois chacune de vos paroles, mais je ne parviens pas encore
à croire qu’il ait pu se conduire ainsi avec vous. S’il était
devant moi aujourd’hui, je ne mâcherais pas mes mots pour lui dire
ce que je pense de son comportement.
Cassandra
leva les yeux vers lui, le cœur gonflé d’émotion. Une nouvelle
fois elle avait la preuve que, sous ses airs bougons, Alex était un
homme droit, un homme honorable.
Et,
une nouvelle fois, son amour impossible pour lui, lui brûla le cœur.
—
Madeline
a beaucoup de chance, murmura-t-elle, la gorge serrée.
Alex
fronça les sourcils, et sa canne cessa tout à coup son mouvement
giratoire.
—
Comment
?
—
Non,
rien.
Il
se tourna vers elle pour la considérer d’un air incrédule.
—
Vous
pensez vraiment que Madeline et moi...
—
Elle
est votre femme-miracle, non ? Et vous ne pouvez pas vivre une
relation avec elle parce qu’elle est un membre de votre équipage.
C’est bien cela, n’est-ce pas ?
Alex
la dévisagea un instant, puis il réprima le rire qui lui montait
aux lèvres.
—
Pas
du tout ! protesta-t-il en souriant. J’adore Madeline et je me
jetterais dans le feu pour elle, mais il n’y a jamais rien eu entre
nous. Et il n’y aura jamais rien.
—
Oh.
Dans
ce cas, qui était la femme de ses rêves ?
Un
silence gêné s’installa entre eux.
—
Bien,
reprit Cassandra, espérant qu’il partirait. Merci de vous être
inquiété pour moi, cet après-midi.
Elle
aurait dû mettre un point final à leur aventure, lui dire qu’elle
retournait à Manhattan, mais lorsqu’elle leva les yeux vers lui,
ce qu’elle lut dans son regard lui coupa le souffle.
Alex
la contemplait avec un air d’adoration totale, et ses yeux bleus
fixés sur elle semblaient lire au plus profond de son âme.
Il
se pencha vers elle, prononçant son nom dans un souffle.
Les
paupières closes, Cassandra sentit qu’il déposait un baiser sur
sa tempe. Elle crut qu’il allait s’écarter aussitôt, mais ses
lèvres glissèrent, légères, sur sa joue, puis vinrent se poser
sur sa bouche.
Et
il l’embrassa délicatement, explorant ses lèvres avec une lenteur
gourmande.
Elle
entrouvrit les yeux, le cœur battant à tout rompre.
—
Pourquoi
faites-vous cela ? gémit-elle en s’écartant de lui. Je pensais
que vous aviez décidé que notre aventure n’aurait pas de
lendemain.
—
J’ai
envie de faire l’amour avec vous.
—
Suffisamment
pour rompre votre règle d’or ?
—
Vous
connaissez déjà la réponse à cette question, murmura-t-il,
plongeant son regard tout au fond du sien.
—
La
nuit dernière, lorsque vous m’avez quittée, me désiriez-vous
aussi ?
— Oui.
Une
merveilleuse vague de soulagement la submergea. Alex la désirait. Il
avait besoin d’elle, même si sa femme-miracle. ..
Elle
cessa de respirer.
Elle
savait qu’elle allait s’enfoncer dans une spirale qui
l’entraînerait inexorablement vers un gouffre sans fond, où elle
finirait totalement brisée.
Mais
cependant, si elle pouvait connaître l’amour dans ses bras une
dernière fois, elle l’acceptait sans hésitation. Tout en sachant
que, plus tard, la douleur reviendrait, plus intense encore.
Sauf
qu’il appartenait à Alex de faire le premier pas ; elle n’allait
pas accepter le risque d’être de nouveau repoussée. De son côté,
elle savait ce qu’elle désirait. C’était lui qui doutait, piégé
entre les exigences de son corps et celles de son cœur.
Leurs
regards se rencontrèrent et plongèrent l’un dans l’autre.
«
Embrasse-moi encore, le supplia-t-elle silencieusement. Embrasse-moi
maintenant. »
Mais
au lieu de l’embrasser, il se leva et sortit sans se retourner.
Lorsque
la porte se referma derrière lui, Cassandra eut l’impression qu’un
poignard venait de s’enfoncer dans son cœur.
Stupide.
Elle avait été stupide.
Elle
entra dans la salle de bains et se doucha rapidement, espérant se
calmer. Puis elle s’enveloppa dans une serviette de bain et
retourna dans...
Elle
se figea.
Alex
était couché dans son lit, confortablement adossé aux oreillers.
En la voyant entrer, il écarta la couette d’un ample geste du bras
pour l’inviter à s’allonger près de lui, découvrant sa
splendide nudité.
—
J’ai
dû aller informer Spike qu’il pouvait rentrer chez lui,
expliqua-t-il sans la quitter des yeux.