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jeudi 28 août 2014

Walker Julie Ann - Forces d'Élite, Tome 1 : Au Coeur de l'Enfer






 Black Knights Inc. - Derrière la façade de leur magasin de motards se cache une équipe élitiste d'opérations spéciales, à laquelle sont confiées les missions dont personne d'autre ne peut se charger.










(Trad BdP) 
Black Knights Inc. - Derrière la façade de leur magasin de motards se cache
une équipe élitiste d'opérations spéciales, à laquelle sont confiées les missions dont personne d'autre ne peut se charger.


Accrochez-vous...

L'ex-Marine, Nate "Ghost" Weller, est un expert lorsqu'il s'agit de garder son calme - et de la distance - ce qui fait de lui un sniper hors pair. C'est aussi la manière dont il parvient à contenir ses sentiments pour Ali Morgan. La douce et sexy Ali l'a toujours attiré, mais elle est la petite soeur de son meilleur ami... ce qui veut dire complètement hors limites.

La route va être semée d'embûches...


Ali n'a jamais vu quelque chose de plus sexy que Nate Weller enfourchant son Harley - ou bien la lueur de danger dans ses yeux lorsqu'elle lui avoue être en danger. Quelque chose est arrivé à son frère, et elle est devenue la cible d'une organisation internationale aux sombres desseins. Avec Nate, sa vie est entre de bonnes mains... mais en ce qui concerne son coeur, c'est une autre histoire. 




Un bon moment de littérature romantic suspense.

Rien de novateur sous le soleil mais le tout est mené honnêtement.

Le couple secondaire est aussi prometteur.

Affaire à suivre...



Alors non, il ne pouvait pas lui dire ce qui était réellement arrivé à Grigg. Et il espérait de toutes ses forces que jamais elle ne le découvrirait.

Elle scruta son visage soigneusement impassible et il ne put que contempler, impuissant, la rage et la frustration qui enflaient en elle, volcan émotionnel menaçant d’exploser.

Avant qu’il puisse l’en empêcher, elle bondit hors de la voiture, sauta par-dessus la clôture et s’élança en direction des dunes. Ses cheveux flottaient derrière elle et ses jambes graciles soulevaient d’épais nuages de sable vite emportés par le vent salé.

Merde.

Il ouvrit sa portière et se lança à sa poursuite. Sa jambe gauche le faisait horriblement souffrir, sans parler de ces satanées côtes cassées qui menaçaient à tout instant de lui transpercer le poumon. Blam ! Pschiiit ! Il suffirait d’une seconde pour qu’il se retrouve à passer un ou deux jours de plus à l’hôpital. Génial. Exactement ce qu’il cherchait à tout prix à éviter.

Ali ! s’époumona-t-il.

Il serra les dents pour oublier la douleur et se mit à courir d’une démarche rendue plus boitillante encore par le sable qui cédait sous ses bottes.

Elle se tourna vivement vers lui et, emportée par le chagrin et la frustration, lui écrasa son poing minuscule en pleine poitrine.

Dieu tout-puissant...

La douleur explosa comme une grenade à fragmentation. Il mit le genou à terre. C’était ça ou s’écrouler raide mort.

—    Nate ?

La colère de la jeune femme se changea en surprise et elle s’agenouilla sur le sable près de lui.

—    Qu’est-ce...

Avant qu’il comprenne ce qu’il se passait, elle souleva l’ourlet de son tee-shirt et eut un hoquet en découvrant l’état de son torse. Ses côtes étaient recouvertes d’un bandage mais le reste de son corps donnait l’impression qu’il s’était battu pendant dix rounds contre un hachoir... et qu’il avait perdu le match.

—    Nom d’un chien, Nate !

Il faillit sourire malgré la douleur monstrueuse qui le tenait entre ses mâchoires de bête sauvage. Ali n’était pas du genre à jurer. Quelque chose qui devait être inscrit dans son ADN ou dans le contrat qu’elle avait signé après être devenue institutrice en maternelle.

—    Qu’est-ce qui t’est arrivé ? demanda-t-elle.

Il secoua la tête. Honnêtement, c’était tout ce dont il était capable sur le moment. S’il ouvrait la bouche, il avait peur de se mettre à hurler comme une petite fille.

—    Nate !

Elle referma ses bras autour de son cou et le serra contre elle. Bon Dieu, que c'était agréable... et terriblement inapproprié.

—    Dis-moi... Dis-moi ce qui t’est arrivé. Et ce qui s’est vraiment passé avec Grigg.

Elle lui avait soufflé ces derniers mots à l’oreille. Une requête. Une supplique à vous fendre le cœur.

—    Tu sais que je ne peux pas, Ali.

Il sentit le contact humide et chaud des larmes à l’endroit où elle avait niché sa tête au creux de son cou. Et huma, dans la douce moiteur de son souffle, le thé au citron qu'elle buvait au moment où il était venu frapper à la porte de chez ses parents pour leur annoncer la nouvelle qui, en un instant, avait mis en pièces son univers tranquille et protégé.

Son plus grand fantasme et son pire cauchemar réunis. Ali, l'adorable Ali. Elle était là. A cet instant. Appuyée contre lui.

Comme à contrecœur, il leva ses bras accablés de fatigue et de tristesse. Si Grigg avait été là pour le voir, il aurait dégainé son 1911-A1 préféré et lui aurait tiré une balle de .45 dans le cul. Mais la raison de ce merdier, c'était justement que Grigg ne serait plus jamais là. Il n’y avait plus personne pour réconforter Ali. Personne sauf lui. Alors il la serra contre lui - Dieu que ses cheveux sentaient bon - et tâcha de l’apaiser tandis qu’une série de sanglots violents et interminables la secouaient, telles les vagues qui s’écrasaient sur la rive derrière eux.

Et puis elle l’embrassa...


L'extrait :
—    Si à un moment tu as envie d'en parler, je veux que tu saches que je serai là.

Il pivota sur lui-même avec une expression inhabituellement sévère sous l’éclairage jaunâtre et peu flatteur des lampes de chevet.

—    Je croyais que ça devait être une aventure d’une nuit.

Houlà. Quoi ?

—    Je n’ai... (Elle secoua de nouveau la tête.) Ce n’est pas ce que je veux dire. J’ai simplement pensé...

—    Eh bien, abstiens-toi, siffla-t-il. N’essaie pas de penser.

—    Nate...

Elle tendit la main vers lui tout en remontant le drap aux motifs ridicules sur ses seins nus. Soudain, c’était elle qui se sentait inexplicablement vulnérable.

—    Arrête, s’il te plaît. Tu n’as pas à me raconter ton rêve mais ne... ne t’en sers pas comme d’une excuse pour te fermer à moi. Une excuse pour me repousser. Je veux juste...

—    Je ne cherche pas d’excuse, l’interrompit-il avec un reniflement de mépris. Je n’en ai pas besoin. On était d’accord pour une nuit. (Il désigna la fenêtre. Un éclat rose discret s’élevait sur l’horizon à l’est.) C’est le matin maintenant. Donc... ça signifie que cette petite folie passagère est terminée, dit-il avec un revers de main dédaigneux.

Ses paroles la blessaient au plus profond d’elle-même.

Une folie passagère ?

—    Mais je croyais...

—    Quoi ?

Il tourna légèrement la tête en portant la main à son oreille, comme pour mieux entendre. À cet instant, elle eut envie de le frapper. Une fois de plus. A ceci près que cette fois elle aurait voulu lui faire vraiment, vraiment mal. Qu’il souffre autant qu’il la faisait souffrir.

Comme elle restait là à le regarder fixement, horrifiée et muette, il se pencha pour récupérer ses bottes.

—    Écoute, chaton, le sexe était absolument génial. Probablement le meilleur de toute ma vie. Mais on savait dès le départ où on mettait les pieds. Ne gâche pas tout en essayant de transformer tout ça en quelque chose d’autre.

Probablement le meilleur de toute sa vie. Probablement ?

Elle n’avait plus seulement envie de le frapper ; elle aurait voulu lui trancher la tête.

—    Tu es le type le plus...

Le driiing driiing aigu du téléphone de Nate interrompit la critique cinglante qu'elle s’apprêtait à lui lancer.

Il haussa un sourcil sarcastique.

Ouais, sauvé par le gong. Encore un cliché.

Elle ferma la bouche et le fusilla du regard tandis qu’il sortait son iPhone de la poche de son jean. Il lui décocha une œillade sinistre avant de porter l’appareil à son oreille.

—    Spectre, aboya-t-il.

Tout en parlant, il lui tourna le dos, un dos large et musclé qui portait encore les marques des ongles d’Ali et de l’extase brûlante de la nuit passée.

Une nuit qui était probablement la meilleure de son existence mais qu’il n’avait de toute évidence pas envie de voir se répéter.

Elle se détourna à son tour. Elle n’écouterait pas la suite. Ce n’était pas nécessaire. Tout ce qu’elle avait besoin de savoir était parfaitement visible sur le visage odieusement beau de Nate.

C’était fini.

Il avait donné son accord pour une nuit et celle-ci était arrivée à son inéluctable terme.

Et Ali se retrouvait avec... quoi ?

Rien, voilà quoi.

Rien que le souvenir puissant des étreintes passionnées qu’ils avaient partagées. Rien à part l’affreuse conviction qu’elle n’aimerait jamais un homme comme elle l’aimait lui. Rien qu’un cœur qui s’était gonflé d’espoir avant d’être brisé en un millier d’éclats sanglants.

Elle repoussa le drap et sortit du lit. Elle se dirigea rapidement vers la salle de bains et enfila les vêtements qu’elle avait laissés par terre en refusant de céder aux larmes brûlantes qui s’accumulaient impatiemment derrière ses yeux.

À quoi s’était-elle attendue ?

C’était Nathan Weller, Spectre, l’homme de glace. "M. Impassible", comme Ozzie aimait à l’appeler. Avait-elle vraiment cru qu’une nuit passée en sa compagnie ferait de lui quelqu’un d’autre ?

De fait, il avait bel et bien été transformé mais, comme pour Cendrillon, sa métamorphose était limitée dans le temps. Pas par le douzième coup de minuit, comme dans le conte, mais par l’apparition des premières lueurs du jour.

Sauf qu’il ne laissait pas derrière lui une chaussure de verre.

Oh non.

Il avait préféré laissé dans son sillage le cœur stupide, impulsif et désormais brisé d’Ali.