Luke Dawson a quitté cette petite
ville depuis bien longtemps. Il a tout laissé derrière lui...
hormis le souvenir d'une nuit de passion qu'il avait partagée avec
Shannon...
(Traduction
forum BdP)
Rainbow
Valley, au Texas, a toujours été un refuge pour les animaux - et
Shannon
North, directrice du refuge local, entend bien à ce que cela reste
ainsi. Mais avec les donations en chute libre et de plus en plus
d'animaux ayant besoin d'un foyer, Shannon commence à craindre de ne
pas être la sauveuse dont le refuge a besoin. Lorsqu'un sombre,
grand et séduisant cowboy de son passé vient à la rescousse, elle
sait qu'accepter son aide pourrait lui coûter un lourd prix : son
cour.
Luke Dawson a quitté cette petite
ville depuis bien longtemps. Il a tout laissé derrière lui...
hormis le souvenir d'une nuit de passion qu'il avait partagée avec
Shannon. Alors qu'il s'apprête à devenir le champion du monde de
montage de taureau, la gloire et la fortune sont à portée de main.
Mais lorsqu'une crise le ramène à Rainbow Valley, Luke retrouve la
gentille fille qui lui avait volé - et brisé - son cœur. Et tandis
que le désir reprend le pas, de vieux secrets resurgissent, et Luke
doit choisir entre le futur dont il a toujours rêvé et la seule
femme qu'il a jamais aimée.
Une
très agréable surprise !
Une
auteure et une collection je ne connaissais pas et je vous conseille
de faire le détour si ce n'est pas déjà fait.
Aaaah
…. (soupirs) Les cow-boys solaitaires des temps modernes, ils ont
autant de charme que les premiers.
Luke
est juste à craquer !!!
Alors
certes, rien de nouveau sous le soleil mais quand c'est bien fait, on
ne serait bouder son plaisir. Et du plaisir, j'en ai à la lecture de
ce roman.
La
fin où le héros « craque » est juste topissisme.
A
découvrir.
— As-tu
seulement idée de ce que j ‘ai ressenti quand j ‘ai su que tu
étais parti ?
Luke
détourna le regard. Qu’aurait-il pu faire d’autre que partir ?
Il n’avait pas eu le cran d’affronter Shannon pour l’entendre
lui dire ce qu’elle lui aurait certainement dit de nouveau ce soir.
« J’adore coucher avec toi, mais personne ne doit le savoir.
Tu comprends, n’est-ce pas ? » S’il l’avait entendu
prononcer encore ces paroles, il serait mort une deuxième fois.
— Si
j’en crois ta réaction ce soir, répondit Luke, je pense que tu as
été soulagée par mon départ.
— Non,
répondit-elle à voix basse. Je n’ai pas été soulagée. Tu m’as
manqué, Luke.
Il
se souvint de lui, au volant de la Mustang pourrie dans laquelle il
avait entassé ses maigres possessions, essayant de se persuader
qu’il n’en avait rien à foutre de Shannon, qu’il ne l’aimait
pas et qu’il ne voulait plus jamais la revoir. Et il se souvint,
avec une égale lucidité, qu’il pleurait en conduisant.
Elle
tourna la tête et le dévisagea intensément, comme si elle
cherchait au fond de lui quelque chose qu’elle avait du mal à
localiser.
— Tu
ne me crois peut-être pas, dit-elle, mais tu avais de l’importance
pour moi.
Luke
sentit un maelstrom d’émotions tourbillonner à l’endroit exact
que cherchait Shannon. Mais il n’était pas question qu’elle y
ait de nouveau accès. Jamais. Il entendait bien garder cet endroit
cadenassé jusqu’à la fin des temps.
— J’avais
de l’importance ? répéta-t-il en ricanant. Tu appréciais ma
présence pour une seule raison. Tu étais tellement coincée que tu
en avais du mal à respirer et tu ne rêvais que d’une chose,
t’encanailler. Tu as couché avec moi pour te rebeller contre le
monde.
— Tu
le penses vraiment ?
— Et
comment !
— Et
toi, pourquoi tu as couché avec moi ?
— Je
suis désolé de te l’annoncer comme ça, mais j’avais juste
envie de tirer un coup. C’est tout.
Il
vit qu’il l’avait blessée. Tant pis pour elle. Il se leva et se
dirigea vers la porte.
Shannon
se leva à son tour.
— Et
dire que tout ce temps, j’ai cru que je t’avais brisé le cœur.
— Je
n’ai pas de cœur, chérie.
Sur
ces mots, il quitta l’appartement. Il se dirigea rapidement vers
son pick-up en essayant d’oublier ce qui venait de se passer, mais
il était le jouet de tout un tas de sentiments. Il était surpris
que la jeune femme ait mis sur le tapis la nuit dans le grenier à
foin. Il pensait que cet événement avait eu si peu d’importance
pour elle qu’elle l’avait oublié.
Tu
avais de l’importance pour moi.
Il
n’en croyait pas un mot. S’il avait vraiment eu de l’importance
pour elle, elle n’aurait pas agi comme une pécheresse. Elle se
souciait beaucoup plus de ce que pensait sa mère que des sentiments
de Luke.
Ça
n’avait pas changé.
L'extrait :
Elle
remonta l’allée et se mit à pleurer avant même d’avoir atteint
la route. Elle fut rapidement aveuglée par les larmes ; elle
arrêta son véhicule sur le bas-côté et s’essuya les yeux sur
ses manches. Elle se sentait tellement impuissante qu’elle avait du
mal à respirer.
Je
suis juste un pathétique chien errant que tu t’es sentie obligée
de recueillir.
Non.
Bien sûr que non. C’était tellement plus que ça. Elle lui avait
dit la vérité. Elle l’aimait. Elle l’aimait tellement qu’elle
en perdait l’équilibre quand elle pensait à lui. Mais elle
ressentait le même sentiment affreux que celui qui l’assaillait
dans ses cauchemars quand elle ne pouvait rien faire pour soulager
les animaux à l’agonie.
Luke
avait raison. Elle voulait qu’il arrête de souffrir. Mais pas
parce qu’elle éprouvait le besoin mal placé de le sauver. Elle
voulait qu’il vive, qu’il apprenne à aimer. À l’aimer, elle.
Elle voulait le toucher, le tenir dans ses bras, trouver un moyen de
le débarrasser à jamais de ses souvenirs afin qu’ils puissent
avancer ensemble. Mais il partait, emportant avec lui des souvenirs
qui le hanteraient toute sa vie.
Et
elle ne pouvait rien faire pour l’arrêter.
Il
resta immobile dans cette maison repoussante, le souffle court, les
muscles raides et douloureux. Par la fenêtre, il vit Shannon monter
dans sa voiture et partir. Le désespoir le submergea et ses jambes
se mirent à trembler. Il avait besoin de s’asseoir mais il ne
supportait pas l’idée de toucher ces meubles crasseux. Il n’avait
qu’une idée en tête : fuir.
Il
quitta la maison en contournant le trou dans le plancher de la
véranda miteuse qui était à l’origine des horreurs qui avaient
suivi. Une fois parvenu à son pick-up, il se retourna pour
contempler l’endroit affreux dans lequel il ne pouvait envisager
rester une seconde.
Il
avait envie d’y mettre le feu, de lancer une allumette enflammée
sur la véranda et de regarder la maison s’embraser. Il voulait la
voir brûler jusqu’à ce qu’il ne reste d’elle qu’un tas de
cendres que le vent disperserait. Il voulait qu’il n’y ait plus
sur la propriété que des silhouettes d’arbres calcinés et de
l’herbe noircie balayée par le vent. Il souhaitait si fort que ça
arrive qu’il aurait juré sentir l’odeur du bois brûlé. Mais le
feu ne se cantonnerait pas à la maison de son père ; la terre
était si sèche que la moindre étincelle pouvait initier un
incendie qui consumerait la vallée tout entière.
Il
monta dans son pick-up. Il dut s’y reprendre à trois fois pour
mettre la clé dans le contact. Mais au lieu de démarrer, il replia
les bras sur le volant et posa la tête dessus.
Elle
sait, elle sait, elle sait, elle sait…
Cette
pensée tournait en boucle sans sa tête. Les choses qu’il avait
gardées pour lui pendant toutes ces années, les choses affreuses
qu’il s’était juré d’emporter dans la tombe avec lui…
Et
maintenant Shannon savait ce qu’il était, à quel point il était
détruit par son père, à quel point ces souvenirs entachaient
chacune de ses pensées. Depuis qu’il avait quitté Rainbow Valley,
chaque fois qu’une femme posait la main sur lui, il dissociait son
corps de son esprit, afin qu’elle ne puisse atteindre que son corps
et pas son âme, parce que cette dernière était si abîmée qu’elle
se serait désagrégée au moindre effleurement.
Jusqu’à
maintenant. Jusqu’à Shannon.
Je
t’aime.
Il
avait beau tourner et retourner ses mots dans son esprit, il
n’arrivait pas à les croire. Il savait ce qui la faisait avancer
et frémir, ce qui la faisait courir. Ce n’était pas l’amour
mais la pitié. Comme celle qu’elle ressentait pour les animaux
maltraités qu’elle recueillait. Et même si ça avait été
vraiment de l’amour, il avait tout détruit. Il lui avait révélé
la profondeur de sa blessure, qui était plus béante que tout ce
qu’elle aurait pu imaginer. Il ferma les yeux et pressa les mains
sur ses tempes. Oublie tout, oublie tout, oublie tout…
Il
aurait tout donné pour ça. Il aurait voulu fracasser tous ses
souvenirs à coups de marteau, afin d’en faire de très petits
fragments très éloignés de la réalité.
Il
ne pourrait plus jamais regarder Shannon en face. Au mieux, il lirait
en elle cette pitié qui lui avait toujours flanqué la nausée.
C’était pour ça qu’il devait partir, quitter cette ville le
plus vite possible. Et cette fois-ci, aucune puissance au monde ne
pourrait le faire revenir.
L'extrait :
— Je
me suis mise dans une situation délicate pour toi, reprit Shannon.
J’ai dit à tout le monde que tu n’étais plus le gamin qu’ils
connaissaient, que tu n’étais pas ton père et qu’ils étaient
idiots de le croire.
— Je
me fous de ce que pensent les gens, toi y compris. Et encore moins
Russell.
— Ah
oui ? Tu t’en fous ? Alors pourquoi est-ce que tu t’es
battu ?
— Ce
n’est pas moi qui ai commencé.
— Mais
c’est bien toi qui as fini.
— C’est
pour ça que tu es là ? Pour défendre Russell ?
— Je
ne le défends pas !
— D’accord.
Comme tu veux. Tu m’as déjà dit que tu étais furieuse que je
l’aie frappé. Si tu as fini, pourquoi est-ce que tu es encore là ?
Elle
ouvrit la bouche pour répondre, mais ne trouva rien à dire.
— Je
suis juste un gamin con et coléreux qui ne maîtrise pas ses poings,
dit le cowboy. Alors pourquoi tu perds ton temps avec moi ?
Elle
n’en avait aucune idée. Elle avait vu son pick-up, s’était mise
en colère et…
— Je
suis prêt à quitter cette ville pour de bon, poursuivit Luke. Je
parie que tu es ravie, non ?
Non.
Elle n’était pas ravie. Elle était furieuse après lui, elle
serrait si fort les poings que ses ongles la blessaient, mais à
l’idée qu’il parte…
— Alors
pourquoi est-ce que tu ne reprends pas ta vie en oubliant que je suis
revenu ?
— Je…
je ne sais pas, balbutia-t-elle.
— Tu
ne sais pas ? Tu ne sais pas ? Alors pourquoi est-ce que tu
ne fiches pas le camp d’ici et tu ne me laisses pas tranquille ?
— Parce
que je t’aime !
Pendant
quelques instants, un silence de mort régna dans la maison. Luke
était immobile, abasourdi. Shannon n’arrivait pas à croire
qu’elle ait dit ça. Elle avait parlé sans réfléchir, mais elle
savait qu’elle avait dit la vérité.
Elle
l’aimait. Elle ne savait pas depuis quand. Peut-être depuis le
rodéo. Peut-être depuis qu’il avait sauvé Peluche. Peut-être
depuis qu’il lui avait montré son endroit secret. Peut-être
qu’elle l’aimait depuis l’adolescence et qu’elle l’avait
toujours aimé. Elle n’en avait aucune idée. Elle savait juste
qu’elle l’aimait et que c’était pour ça qu’elle était là.
Sa
colère s’évanouit. À la place, il n’y eut plus que le
soulagement de s’avouer enfin ce qu’elle ressentait depuis des
semaines. Et malgré ce qui s’était passé la veille au soir, elle
savait qu’il l’aimait aussi. Elle le savait.
Maintenant,
elle voulait juste comprendre comment l’homme qu’elle connaissait
si bien avait pu faire une chose aussi répréhensible alors qu’elle
savait au fond d’elle qu’il était différent. Mais le regard de
Luke devint dur et la jeune femme fut parcourue par un frisson
d’appréhension. Un rire moqueur s’échappa des lèvres du jeune
homme.
— Tu
m’aimes ? dit-il. Non, tu ne m’aimes pas. Je suis juste un
pathétique chien errant que tu t’es senti obligée de recueillir.
Elle
recula.
— Quoi ?
— C’est
toujours ce que tu fais. Tu ne supportes pas de voir souffrir de
pauvres créatures sans défense. Regarde autour de toi. Je suis plus
pathétique que bien des hommes.
— Mais
de quoi tu parles ? Cet endroit n’est pas toi !
— Si
j’en crois les habitants de cette ville, si.
Elle
se rapprocha de lui, le cœur battant à tout rompre.
— Qu’est-ce
qu’il t’a dit ? Qu’est-ce que Russell t’a dit hier soir
pour te mettre dans cet état ?
— Il
n’a rien eu à dire pour que j’aie envie de le frapper. Il n’a
eu qu’à se pointer.
— Luke !
Je veux savoir ce qu’il a dit !
Le
regard du jeune homme était dur et indéchiffrable mais il déglutit
violemment.
— Il
a dit que tu méritais mieux que le fils du poivrot local.
Shannon
resta bouche bée. Elle savait que Russell se sentait menacé par
Luke, mais de là à dire une chose pareille…
— N’aie
pas l’air si surpris, ajouta-t-il. Après tout, tu pensais bien la
même chose il y a quelques années.
— Je
n’ai jamais pensé ça !
— Bien
sûr que si.
— De
toute façon, ça n’a aucune importance. Ce qui s’est passé il y
a des années n’a aucun rapport avec ce qui se passe aujourd’hui.
Oublie tout ça.
— Tu
veux bien regarder autour de toi ? cria-t-il. Comment je suis
censé oublier tout ça ?
— En
comprenant que tu n’es plus un enfant. Ce qui s’est passé il y a
longtemps n’a pas de prise sur l’homme que tu es devenu. À moins
que tu ne lui en donnes.
Elle
s’avança vers lui et posa la main sur son bras.
— Tout
ça c’est de l’histoire ancienne, dit-elle gentiment. Il faut que
tu oublies, Luke.
Il
plissa les yeux et sa bouche s’étrécit sous l’effet de la
colère.
— Oublier ?
Tu penses que c’est facile ?
L'extrait :
— Oui !
s’écria-t-elle en prenant dans sa main dans les deux siennes.
Evidemment que je le pense ! Je t’aime. Pourquoi est-ce que tu
refuses de me croire ?
Une
insondable tristesse envahit les traits de Luke et sa voix ne fut
plus qu’un murmure.
— Parce
que personne ne me l’a jamais dit.
Shannon
était sidérée. Elle avait le cœur brisé à la pensée qu’un
homme de trente ans n’ait jamais entendu ces mots. Elle l’enlaça
et enfouit son visage dans le creux de son épaule en se jurant de le
lui dire une centaine de fois par jour à partir de maintenant.