Son
nom est Pete Caldecott. Elle avait tout juste 16 ans quand elle a
rencontré Jack Winter, un mage sublime et plein de vie qui la fait
frémir avec sa sorcellerie.
Son
nom est Pete Caldecott. Elle avait tout juste 16 ans quand elle a
rencontré Jack Winter, un mage sublime et plein de vie qui la fait
frémir avec sa sorcellerie. C'est alors qu'un esprit invoqué par
Jack le tue sous les yeux de Pete... en tout cas c'est ce qu'elle
pense. Aujourd'hui inspectrice, Pete enquête sur le kidnapping d'une
jeune fille dans les rues de Londres. La prédiction glaçante d'un
indic a mené la police tout droit à l'enfant mais quand Pete
rencontre l'informateur, elle est bouleversée de découvrir qu'il
s'agit de Jack. Accro à l'héroine, Jack n'est que l'ombre de
lui-même. Mais il est capable de dire exactement à Pete où se
cachent les kidnappeurs de Bridget : dans le monde surnaturel des
Faes. Même si elle a passé des années à désavouer le surnaturel,
Pete suit Jack dans le monde invisible des Faes où elle espère
découvrir la vérité sur ce qui est arrivé à Bridget... et à
Jack lors de ce funeste jour, il y a si longtemps.
J'adore
découvrir des petites pépites oubliées dans ma PAL !
Deuxième
découverte de l'été, après Slaves d'Amheliie.
La
passion n'est pas le fil moteur de ce livre et encore... On a une
très belle « relation » entre Jack et Pete (pour Petunia
- et oui les auteures sont parfois durs avec leurs personnages). Elle
est vraiment originale et rafraîchissante : désir, haine,
peur, colère, regret, attirance. J'ai vraiment trouvé leur rapport
très riche.
Il
n'en reste que tout cela sert une intrigue qui tend vers le policier
puisque notre héroïne est une inspectrice londonienne et que le
couple est réuni pour sauver des enfants enlevés.
Autre
originalité du livre, elle s'ouvre plus vers la magie puisque Jack
est un mage. On délaisse vampire, loup- garou... On découvre la
Pénombre !
Le
livre est aussi plus sombre comme en témoigne le héros principal
qui est héroïnomane et loin du cliché de l'amoureux transi.
Une
belle découverte !
— Je
suis l’inspecteur Caldecott. Vous aviez quelque chose à dire à
propos de Bridget Killigan ?
Il
était avachi sur le rebord de la fenêtre, une cigarette allumée
pendant sur sa lèvre inférieure. Le soleil était bas sur King’s
Cross et éclairait la chevelure platine de l’homme, formant un
halo sur un visage sale et creux.
— Oui,
répondit Jack Winter en expirant de la fumée par les narines. En
effet.
La
dernière fois que Pete l’avait vu, il était immobile et baignait
dans son sang. Les yeux fixés sur le plafond de la tombe de
quelqu’un d’autre. Pete dut rapidement détourner le regard. Son
cœur s’emballait devant la superposition des deux images de Jack,
ses souvenirs projetant gouttes de sang et douleur sur le visage de
son incarnation vivante. Il avait été tellement immobile.
Plus
jeune aussi. Plus robuste. Un corps façonné par des nuits à dormir
à même le sol et à se bagarrer à l’extérieur du club après
ses concerts. Tout ça était loin. Jack était fin et anguleux. Il
fit tomber la cendre de sa cigarette sur le rebord de la fenêtre et
déplia ses bras et ses jambes tout en longueur, montrant le lit à
Pete.
— Tu
peux t’asseoir si tu veux.
Pete
en aurait été bien incapable, même si Dieu lui-même le lui avait
ordonné.
En
sang et immobile. Mort.
— Toi…
(Le mot sortit dans un frisson.) Toi.
— Oui,
je suis un peu surpris moi aussi, répondit Jack en tirant sur sa
cigarette comme s’il se trouvait sous l’eau et qu’il s’agissait
d’oxygène. Je veux dire que quand j’ai appelé et que j’ai
demandé l’inspecteur chargé du dossier Killigan, et qu’ils
m’ont donné ton nom, j’ai failli changer d’avis. Tu ne mérites
pas d’en retirer la gloire.
Pete
réussit enfin à bouger les paupières, remettre le monde à
l’endroit et avancer en dépit du millier de questions qui lui
emplissaient le crâne. Jack Winter était vivant. D’accord.
Passons à la suite.
— Qu’est-ce
que tu veux dire par là ?
Il
jeta son mégot par terre et l’écrasa sous sa botte.
— Tu
sais fichtrement bien ce que je veux dire, sale garce.
— Je
ne… commença Pete, mais il la coupa, s’emparant d’une vieille
veste en cuir posée sur le lit et en couvrant ses maigres épaules.
— Vous
trouverez Bridget Killigan demain à l’entrée du cimetière de
Highgate, coupa-t-il. J’aurais préféré une récompense de cinq
cents livres en liquide, mais comme tu es flic, je sais qu’il
faudra que je me contente de tes sincères remerciements.
Il
contourna Pete pour atteindre la porte en tapant des pieds d’une
foulée saccadée, comme s’il avait froid. Pete décida que si son
esprit restait abasourdi, le reste n’était pas obligé de suivre
le mouvement. Elle l’attrapa par le poignet.
— Attends !
Jack, comment tu sais ça ? S’il te plaît.
S’il
te plaît, dis-moi pourquoi tu es vivant depuis tout ce temps et
pourquoi tu ne m’as jamais rien dit. S’il te plaît, dis-moi
comment tu as survécu ce jour-là.
Il
gronda.
— Lâche-moi.
Pete
ne desserra pas sa prise et il se tortilla pour se dégager.
— Je
veux juste discuter, Jack. Après douze ans, tu n’en as pas envie
toi ?
— Non,
répondit-il. Je t’ai dit ce que j’avais à te dire et maintenant
je vais au bar. Lâch’moi,
espèce de fasciste !
Il
dégagea son bras dans un mouvement qui fit remonter la manche de sa
veste, révélant un enchevêtrement miniature de veines et de
piqûres sur son avant-bras. Sous le coup de la surprise, Pete se
glaça jusqu’à ce Jack lui jette un regard furibond et redescende
sa manche.
— Depuis
combien de temps ? demanda-t-elle.
Jack
glissa une cigarette entre ses lèvres et la toucha du bout du doigt.
Une braise apparut.
— Qu’est-ce
que tu en as à foutre ?
Et
dans un fracas de porte brisée, il disparut.